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Le blog de Frédéric Delorca

Disney et de Molay

2 Mars 2018 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Grundlegung zur Metaphysik

Une pythagoricienne imbibée de franc-maçonnerie que j'avais rencontrée en 2014 m'avait vanté les mérites du film d'animation Raiponce de Disney où l'on trouvait des allusions à la pelle à la magie, à l'initiation, à l'hypnose.

Vous pouvez consulter sur Internet des tas d'articles et vidéos sur le rapport de Disney à l'occultisme (avec quelques bêtises dans le lot, mais pas uniquement, par exemple la vidéo de Disney à la gloire de Pythagore), son rôle dans la sexualisation des enfants à travers Disney Channel (et les horribles nymphes à la Miley Cyrus qui en sont issues).

Hier le conservateur américain qui anime la chaîne "A call for an uprising" sur You Tube et qui enquête en ce moment sur la fusillade dans le lycée de  Parkland en Floride rappelait que Disney avait fait partie de l'Ordre de DeMolay, société paramaçonnique fondée à Kansas City en 1919. Elle doit son nom au grand maître des Templiers français Jacques de Molay, brûlé vif à Paris en 1314 après la liquidation de son ordre accusé de pratiques occultistes et du culte de Baphomet.

On dit qu'il aurait lancé cette malédiction au seuil de sa mort : "Pape Clément ! … Avant un an, je vous cite à paraître au tribunal de Dieu pour y recevoir votre juste jugement ! Quand à vous Roi Philippe ! Maudits ! Maudits ! Maudits ! Tous maudits jusqu'à la treizième génération de votre sang  !" Le pape Clément mourut peu de temps après son exécution, et la 13e génération des rois de France aurait été celle de Louis XVI. Selon une tradition apocryphe à la mort de Louis XVI un franc-maçon anonyme aurait plongé ses mains dans le sang du roi sur l’échafaud en disant" Jacques de Molay tu es vengé".

Reprenant Drumont (évidemment précisons que citer ici une reprise d'une allégation factuelle de Drumont sur la famille d'Orléans ne m'empêche pas d'être par ailleurs en désaccord complet avec un bonne part des écrits de cet auteur), l'historien Gazeau de Vautibault, dans son "Les Orléans au tribunal de l'histoire, tome 3", 1908 (p. 98 et suiv) raconte ainsi l'initiation au rang de chevalier Kadosch du duc de Chartres (père du futur roi Louis Philippe) devenu Grand maître de toutes les Loges en 1771 :

"Il fut introduit par cinq Francs-Maçons dans une salle obscure. Au fond de cette salle, était la représentation d'une grotte qui renfermait des ossements éclairés par une lampe sépulcrale. Dans un des coins de la salle, on avait placé un mannequin couvert de tous les ornements de la royauté, et, au milieu de cette pièce, on avait dressé une échelle double.

Lorsque le duc de Chartres fut introduit, on le fit étendre par terre, comme s'il eût été mort. Dans cette attitude, il eut ordre de réciter tous les grades qu'il avait reçus et de répéter tous les serments qu'il avait faits. On lui fit ensuite une peinture emphatique du grade qu'il allait recevoir, et on exigea qu'il jurât de ne jamais le conférer à aucun chevalier de Malte... On lui dit de monter jusqu'au haut de l'échelle, et, lorsqu'il fut au dernier échelon, on voulut qu'il se laissât choir; il obéit, et alors on lui cria qu'il était parvenu au nec plus ultra de la Maçonnerie... On l'arma d'un poignard, et on lui ordonna de l'enfoncer dans le mannequin couronné : ce qu'il exécuta. Un liquide couleur de sang jaillit de la plaie sur le candidat et inonda le pavé. Il eut de plus l'ordre de couper la tète de cette figure, de la tenir élevée dans la main droite, et de garder le poignard teint de sang dans la main gauche; ce qu'il fit. — Alors, on lui apprit que les ossements qu'il voyait dans la grotte étaient ceux de Jacques de Molai, Grand-Maître de l'Ordre des Templiers, et que l'homme, dont il tenait la tête ensanglantée dans la main droite, était Philippe le Bel, Roy de France. On l'instruisit de plus que le signe du grade auquel il était promu consistait à porter la main droite sur le coeur, à l'étendre ensuite horizontalement et à la laisser tomber sur le genou, pour marquer que le coeur d'un chevalier Kadosch était disposé à la vengeance. — On lui révéla aussi que l'attouchement entre les chevaliers Kadosch se donnait en se prenant les mains comme pour se poignarder."

Le dessinateur Keno Don Hugo Rosa qui dans les années 1980 contribua à relancer les BD du groupe Disney en 2001 sortit "La Couronne des croisés", une histoire profondément empreinte des mystères des Templiers et dont un des personnages qui aide la famille de Picsou se nomme Molay.

J'ai été frappé de voir en 2015 combien les spéculations ésotériques sur l'histoire de France tournaient autour des Templiers. C'est au fond un sujet typiquement occultiste, comme les Esséniens, les Goths ou les OVNIs. Cela fait signe vers des connaissances magiques secrètes réprimées par les Eglises officielles, que l'être humain avec l'aide de "quelques anges invisibles" pourrait s'approprier. Pas étonnant, dans un sens, que l'univers de Disney, qui à Noël dernier faisait ouvertement l'apologie du spiritisme à travers le film "Coco", se soit aussi inspiré de cela. Or ce n'est pas le genre de "savoir" qui oriente vers la charité envers autrui, ni vers l'humilité, ni même qui porte chance à ses partisans si l'on en juge par divers itinéraires biographiques de ceux qui y ont adhéré.

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