Donald Trump reprend-il le contrôle de la Réserve fédérale ?
29 Mars 2020 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Donald Trump, #Les Stazinis, #Les régimes populistes, #coronavirus-vaccination-big pharma
Le 27 avril 1961, le président John F. Kennedy (1917-1963) déclarait : "Nous sommes confrontés dans le monde entier à une conspiration monolithique et impitoyable qui repose principalement sur des moyens secrets pour élargir sa sphère d'influence - sur l'infiltration au lieu de l'invasion, sur la subversion au lieu des élections, sur l'intimidation au lieu du libre choix, sur la guérilla la nuit au lieu d'armées le jour. C'est un système qui a mobilisé de vastes ressources humaines et matérielles dans la construction d'une machine très soudée et très efficace qui combine des opérations militaires, diplomatiques, de renseignement, économiques, scientifiques et politiques."
La banque centrale américaine (Federal Reserve System/Fed) a joué un rôle important dans ce complot dénoncé par le Pdt Kennedy. Aujourd'hui les partisans de Donald Trump mettent en avant la "guerre silencieuse" que celui-ci mène contre cet organisme pilier de l'économie mondiale. C'est ce que nous allons tenter d'expliquer ici, mais tout d'abord un petit rappel historique.
En 1952 paraissait « Les Secrets de la réserve fédérale » écrit par Eustace Mullins , en collaboration avec le poète Ezra Pound, lequel était à l’époque interné à l’hôpital psychiatrique Sainte Elizabeth à Washington (une hospitalisation politique comme on en réserve souvent à ceux qui en savent trop) - il existe sur Wikipedia tout une page qui essaie de démonter le livre de Mullins comme relevant de la propagande conspirationniste et antisémite (argumentaire classique contre toute volonté de questionner un peu le système politico-économique actuel), mais rien dans cette page ne permet d'invalider complètement les éléments factuels avancés par Mullins sur l'aspect particulier de la création de la Réserve fédérale. Celui-ci y explique comment la banque fédérale américaine (« Réserve fédérale ») a été fondée contre l’opinion publique des Etats-Unis qui y était hostile, sur la base d’un plan monté par un groupe de banquiers réunis en secret en 1910 (après une panique financière créée en 1907) sur l’île de Jekyll, en Géorgie, propriété de John Pierpont Morgan. Le père de JP Morgan, Junius Spencer Morgan, a construit son empire en collaboration avec le banquier George Peabody, qui aida Nathan Rothschild à régler ses différends avec la famille royale anglaise. En retour grâce aux fonds de la Banque d’Angleterre contrôlée par les Rothschild, Morgan & Co avait pu survivre au krach bancaire de 1857 . Il est souvent avancé aussi que Morgan a également sauvé en 1893 le gouvernement américain de la panique bancaire grâce à un apport financier des Rothschild, ce qui en fait aux yeux de beaucoup un agent de ces derniers.
Bien que la banque centrale américaine, créée par une loi de décembre 1913, soit dite fédérale, elle appartient à des financiers privés et ne reçoit pas d'instructions du président des Etats-Unis ou du Congrès. Les 7 membres de son conseil des gouverneurs sont nommés par le président avec l'accord du Sénat pour quatorze ans sur proposition des milieux financiers (en fait parmi les membres du très confidentiel Council on foreign relations). Lorsque la Fed a été créée, cinq banques new-yorkaises - Citibank, Chase (toutes les deux contrôlées par Rothschild), Chemical Bank, Manufacturers Hanover et Bankers Trust - détenaient une participation de 43% dans la Fed de New York. En 1983, ces cinq mêmes banques détenaient 53% de la Fed de New York. En l'an 2000, Citigroup, JP Morgan Chase et Deutsche Bank (allemande), récemment fusionnés, combinaient des parts encore plus importantes.
La Fed a permis aux banques privées de contrôler l'édition de la monnaie et de bénéficier de divers prêts gagés sur des fonds publics. Selon une étude du Government Accountability Office (GAO) entre 2007 et 2011 la Fed a fourni aux grands groupes financiers 16 000 milliards de dollars (2,5 à Citigroup, 2,04 à Morgan Stanley etc) - cf le discours de Bernie Sanders du 21 juillet 2011.
Sous la houlette de la Fed, le système mondial international s'est peu à peu détaché de l'étalon-or qui servait de gage à l'émission de la monnaie dans le monde (l'émission de monnaie se faisait en fonction de la quantité d'or stocké, système qui a été peu à peu abrogé si bien que cette production aujourd'hui n'est plus indexée sur rien). Les États-Unis en sont sortis en 1933 sous Franklin D. Roosevelt (le président à qui l'on doit la présence de la pyramide avec l'oeil d'Horus sur le billet d'1 dollar et la construction du Pentagone en forme de coeur de pentagramme occulte), et ce même pays a mis fin à la convertibilité internationale du dollar en or en 1971.
Le président Trump durant la campagne électorale s'était dit favorable au retour de l'étalon-or mais avait reconnu que cela serait difficile car les Etats-Unis n'avaient plus d'or. En juillet dernier il a d'ailleurs annoncé son intention de nommer au comité des gouverneurs de la Fed l'économiste Judy Shelton, favorable à ce retour à l'étalon-or (tout comme le libertarien Ron Paul).
En juillet 2018, le spécialiste des stratégies financières Richard Bove sur CNBC avait relevé les critiques de Trump contre la politique de taux d'intérêts élevés de la Fed et prédit que le président s'apprêtait à remettre la Fed sous sa coupe, en rappelant qu'à l'origine elle était censée être présidée par le secrétaire au Trésor.
Le projet de nomination de Judy Shelton a été saluée par un post de Qanon du 9 juillet 2019, lequel avait déjà précisé en 2018 que l'étalon-or "détruirait la Fed". Il semblerait que les Etats-Unis aient assez de tonnes métriques d'or estimées (plus de 8 400 tonnes en 2008, devant le Chine, l'Allemagne, l'Italie, la France et la Russie) pour effectuer ce retour.
Le 27 mars, l'économiste de Bloomberg Jim Bianco, estimait que "la récente annonce (du 23 mars) de la Réserve fédérale donne un contrôle énorme sur ses opérations au département du Trésor" (le ministère de l'économie) de l'administration Trump. Il s'agit d'un plan de la Fed pour le rachat sans limite, avec l'expertise stratégique de BlackRocks, de toutes sortes de créances publiques pour amortir les effets de la crise du coronavirus.
Techniquement cela implique que "la Fed financera un véhicule à usage spécial (SPV) pour chaque acronyme pour mener ces opérations. Le Trésor, en utilisant le Fonds de stabilisation des changes, fera un investissement en fonds propres dans chaque SPV et sera en position de «première perte». Qu'est-ce que ça veut dire? En substance, c'est le Trésor, et non la Fed, qui achète tous ces titres et appuie les prêts; la Fed agit en tant que banquier et fournit du financement. La Fed a engagé BlackRock Inc. pour acheter ces titres et gérer l'administration des SPV au nom du propriétaire, le Trésor. Autrement dit, le gouvernement fédéral nationalise de larges pans des marchés financiers. La Fed fournit l'argent pour le faire. BlackRock fera les échanges." Conclusion de Bianco, largement reprise par les partisans de Trump sur les réseaux sociaux : puisque le Trésor (le ministère des finances) contrôlera les SPV "ce schéma fusionne essentiellement la Fed et le Trésor en une seule organisation. Alors, rencontrez votre nouveau président de la Fed, Donald J. Trump."
On savait que la Chine et la Russie depuis quelques années préparaient un retour à l'étalon-or chez elles de crainte d'un crash financier. A supposer que la reprise en main de la Fed par Trump à la faveur de la crise du coronavirus soit aussi effective que le prétend Bianco, se peut-il qu'elle soit une étape dans le retour des Etats-Unis eux-mêmes à l'étalon-or, et donc la fin d'une dévalorisation de la monnaie entretenue par les milieux financiers depuis 50 ans ?
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