Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de Frédéric Delorca

Progrès de l'analyse de l'iris et du contrôle biométrique

4 Avril 2022 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Le monde autour de nous

L'assemblée nationale indienne a adopté aujourd'hui une loi autorisant la collecte, le stockage et l'analyse d'échantillons physiques et biologiques, y compris l'analyse de la rétine et de l'iris des personnes condamnées, arrêtées et détenues. L'argument justificatif est que les criminels changent souvent d'identité et que le scannage de l'iris est plus fiable que le relevé d'empreintes. Mais le scannage de l'iris va au delà de la population carcérale et des garde-à-vues policières.

Aux Etats-Unis il y a 6 ans le FBI avait déjà stocké les données oculaires de 400 000 personnes dans le cadre d'un programme expérimental (sans loi). Cela n'étonnera personne : l'expérience a commencé en Irak pour ficher la main d'oeuvre locale des troupes d'occupation (Hannah Arendt avait déjà souligné que le totalitarisme commençait dans les colonies avant de gagner les pays riches) - et d'ailleurs cela continue au Kosovo -, puis cela  a concerné les usagers des aéroports, les postes frontières (surtout en Californie, à la pointe de toute la dictature high tech et du yoga...).

En 2015, le géant japonais NTT a lancé un téléphone qui permet aux utilisateurs de déverrouiller des sites Web et d'accéder aux informations stockées en utilisant uniquement leurs yeux, scannés par la caméra frontale du téléphone. Cela signifie que les utilisateurs peuvent stocker des informations de carte de crédit, puis payer des achats en ligne simplement en regardant l'écran. Il y a moins de trois ans Evo Payments Inc, un des leaders du secteur, vantait les mérites du paiement biométrique pour éviter les piratages ou ne plus oublier son code. Le Covid depuis lors a joué en leur faveur en encourageant une culture du paiement sans contact. Yuval Noah Harari, haut conseiller de Klaus Schwab du Forum économique mondial a même déclaré : "Le Covid est critique (essentiel) car c'est ce qui convainc les gens d'accepter et de légitimer la surveillance biométrique totale".

La Smart Payment Association SPA estime que la familiarisation générale avec la biométrie à partir de l'utilisation des smartphones conduit non seulement à l'acceptation des cartes de paiement biométriques, mais à ce que les gens la réclament, à cause de sa supposée sécurité Une croissance du marché de 155 % par an est attendue jusqu'en 2026 dans ce domaine. Pour la plupart  il s'agit de cartes bancaires qui comportent un lecteur d'empreintes digitales. Mais le scannage des iris pourrait prendre rapidement le relais dans ce domaine : déjà plus de 1 000 guichets automatiques d'institutions financières à Chicago et à Montréal utilisent la reconnaissance de l'iris au lieu des cartes de débit.

En Europe la protection des données biométriques est régie par le règlement général sur la protection des données (RGPD) du 14 avril 2016 entré en vigueur en 2018 qui en théorie garantit la confidentialité et le droit à l'oubli, et dont les Etats-Unis maintenant s'inspirent. Mais il n'empêche que les données biométriques sont nécessairement stockées et les garanties de leur conservation loin du regard indiscret de nos gouvernants ou du Big Brother américain restent très fragiles. Amazon qui paie ses utilisateurs pour qu'ils donnent leurs données biométriques, a vendu des services de reconnaissance faciale aux autorités américaines. En 2019, le groupe a été critiqué, lorsqu'un média américain a révélé que l'assistant vocal Alexa conserve des données, même lorsqu'elles sont supprimées par l'utilisateur. Or depuis la guerre d'Ukraine, l'Europe parait moins désireuse d'empêcher nos données de traverser l'Atlantique via les GAFA... Et, les pays qui aiment bien la citoyenneté à points affectionnent aussi la surveillance biométrique : ainsi en Chine quiconque veut se procurer un smartphone doit soumettre ses données d'analyse faciale à l'opérateur de télécommunications qui les transmet au gouvernement. Couplez ça avec le passe sanitaire et la carte bancaire "éco-responsable" de Doconomy, et tous les ingrédients de la dictature globale sur votre corps sont réunis.

Partager cet article

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :

Commenter cet article