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Le blog de Frédéric Delorca

Liban : le président Aoun démissionne

30 Octobre 2022 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Proche-Orient, #Le monde autour de nous

Le président libanais Michel Aoun a quitté le palais présidentiel ce dimanche, avant l'expiration lundi de son mandat de six ans, dans un contexte de crise politique. Le dirigeant chrétien, âgé de 89 ans, n'a pas de successeur désigné, alors que le gouvernement est démissionnaire depuis les élections de mai dernier.

Le président dans un discours de mi-journée à Beyrouth a reconnu l'ampleur de la crise financière (les gens ne peuvent plus jouir de leurs propres économies à la banque) en soulignant que c'est parce que le parlement n'avait toujours pas pu voter une loi de contrôle des capitaux. Il est persuadé que Le gaz et le pétrole offshore "fourniront les fonds nécessaires pour sauver le Liban". A  cet effet son pays a signé avec Israël (qu'il ne reconnaît officiellement pas) un accord de délimitation de la frontière qui va permettre cette exploitation, au terme de longues négociations qui avaient été supervisées par un émissaire de Biden.

Cette démarcation est unanimement saluée au Liban. Le leader du Hezbollah Hassan Nasrallah s'est attribué une partie du mérite de cet accord qui, bien qu'il ne retienne pas la ligne 29 au début voulue par le Liban, avec une entente sur la ligne 23 est plus favorable que la ligne 1 voulue par Israël (voir carte ici). Selon lui Israël (à qui l'Assemblée générale des Nations Unies a  une fois de plus demandé à Israël de renoncer à l'arme nucléaire par 152 voix contre 5 - celles des USA, des îles Palaos, de la Micronésie, du Canada et d'Israël, avec 24 abstentions dont l'Union européenne, la Côte d'Ivoire, Papouasie, le Royaume-Uni, l'Inde, Monaco, la Géorgie, le Cameroun, l'Australie et l'Albanie, et en l'absence de 7 petits pays africains et insulaires et du Venezuela) aurait été sensible à la menace de guerre proférée par son organisation alors que Tel Aviv voulait commencer l'exploitation off-shore. Son organisation avait fait savoir qu'elle interviendrait militairement avec des drones pour empêcher l'exploitation avant la conclusion d'un accord.

Il reste maintenant au Liban a régler son litige maritime au Nord avec la Syrie (qui commence à récupérer certains de ses réfugiés dans ce pays, les 800 000 réfugiées syriens sont un des problèmes du pays, avec les 210 000 Palestiniens dans douze camps).

Sur le plan financier les bailleurs de fonds étrangers hésitent à secourir le Liban à cause de sa paralysie politique. Le FMI conditionne l'octroi d'une facilité de paiement de 3 milliards sur 46 mois à des réformes économiques (Beyrouth n'a pas le même accès aux aides étrangères que l'Ukraine...). Et la majorité de la population ne survit que grâce aux organismes de charité et au soutien de la diaspora.

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