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Le blog de Frédéric Delorca

Les points marqués par le Hamas, le Hebollah et les Houthis

6 Juin 2024 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Proche-Orient

Alors que les crimes contre les civils se multiplient à Gaza (sans oublier les 500 Palestiniens tués en Cisjordanie depuis le 7 octobre) Israël ne marque pas de points dans sa guerre contre le Hamas au terme du 244e jour de conflits. Les otages ne sont pas libérés, le Hamas n'est pas anéanti - au contraire fin mai il pouvait encore se permettre de tirer des missiles sur Tel-Aviv. La revue Foreign Affairs reconnaît que cette organisation a "réinventé la guerre souterraine". "L'utilisation des tunnels par le Hamas est si avancée,y lit-on, qu'elle ressemble plus à la façon dont les États utilisent les structures souterraines pour protéger les centres de commandement et de contrôle qu'à ce qui est typique des acteurs non étatiques.(...) Maintenant que le Hamas a surmonté la plupart des obstacles inhérents à la guerre souterraine – communication, navigation, faibles niveaux d’oxygène et claustrophobie, entre autres – il y a tout lieu de croire que cette tactique va continuer à se propager. L'utilisation innovante du sous-sol par le Hamas a redéfini la valeur stratégique de la surface, modifié les affrontements militaires et transformé l'utilisation des boucliers humains." La revue compare ce succès aux échecs d'Al-Qaida, de Daech, et même des nationalistes ukrainiens qui s'étaient enterrés sous Azovstal à Marioupol.

l leur manquait les dispositions sanitaires et médicales les plus élémentaires, sans parler de la connexion Internet et de la capacité de maintenir la communication avec le monde extérieur. À Gaza, rien de tout cela n’a posé de problème pour le Hamas.(...)Le Hamas doit cette performance record à un long labyrinthe de passages souterrains traversant Gaza qui comprend des cuisines entièrement équipées, des salles de commandement meublées, des centres de données sophistiqués, des salles de bains carrelées, des cellules de détention clôturées et des zones de travail bien conçues. Le Hamas semble libéré des contraintes géologiques, des difficultés d’ingénierie et de planification, ou de la peur de la capacité de survie. Le groupe a eu tout le temps de perfectionner ses compétences, d’expérimenter et de s’améliorer ; des décennies de fouilles à la frontière égyptienne, à l’intérieur de Gaza et sur le territoire israélien ont certainement aidé. Un tunnel découvert près du poste frontière entre Gaza et Israël, connu sous le nom de passage d’Erez, mesurait près de 3 m de large et 50 m de profondeur. Il a été creusé à l'aide d'équipements de forage civils, une première pour le Hamas." "Les tunnels du Hamas comprennent des dortoirs, des salles de réunion et d'autres structures souterraines, équipées de ventilation, d'électricité, de toilettes et de toilettes, de plomberie et de réseaux de communication primitifs mais efficaces. À mesure que les infrastructures se sont améliorées, les inconvénients de vivre et d’opérer sous terre ont diminué. " ces infrastructures se comparent ç celles de la Corée du Nord ou de l'Iran. "À Gaza, cependant, l’ennemi a presque entièrement disparu, englouti dans son immense complexe souterrain. Whack-a-mole est devenu wait-a-mole. Et comme même l’attente n’a pas donné de résultats, l’armée israélienne a dû utiliser toutes sortes de subterfuges pour extraire les combattants du Hamas de la clandestinité. Cela ne veut pas dire que les combattants du Hamas n’apparaissent jamais. Ils ont tiré des missiles antichar meurtriers sur les troupes israéliennes et mené d’autres types d’embuscades. Mais la manière dont le Hamas opère montre que son utilisation des tunnels a redéfini non seulement l’environnement souterrain mais aussi la valeur et la nature du combat terrestre. Les rencontres avec l’autre côté sont moins fréquentes et, comme les tunnels eux-mêmes, elles sont difficiles à détecter. Par exemple, des pièges près des puits de tunnel indiquent la présence de l'ennemi, mais il n'y a aucun ennemi en vue, et lorsque les tunnels sont finalement pénétrés, l'ennemi s'est déplacé vers une autre partie du réseau de tunnels. La découverte de tunnels vides sous l’hôpital Al-Shifa en est une illustration frappante. Dans cet environnement, les rencontres ne se font pas naturellement : elles doivent être orchestrées."

L'article reconnaît aussi l'intelligence politique de l'utilisation des otages comme boucliers humains pour affaiblir la motivation israélienne.

Au niveau de la résistance pro-palestinienne, il faut aussi remarquer les succès des Houthis yéménites contre lesquels Washington a renoncé à former une coalition.

Les forces armées yéménites, en coopération avec la Résistance islamique en Irak, disent avoir mené deux opérations visant des navires à proximité du port de Haïfa, en Israël, ce que toutefois Israël dément pour l'instant. Auparavant, le 5 juin, le porte-parole des forces armées yéménites, le général de brigade Yahya Saree, déclarait que les navires vraquiers « Roza » et « Vantage Dream » . avaient été frappés par des missiles et des drones en Mer rouge, ainsi que le porte-conteneurs américain Maersk Seletar en Mer d'Arabie.

Deux jours plus tôt les Houthis avaient envoyé des missiles en Israël, et tiré sur le porte-avions américain "Eisenhower", dans le nord de la Mer rouge, et les navires Maina, Aloraiq et Abliani.

Au Liban le Hezbollah a publié une vidéo dans la nuit de mercredi à jeudi dans laquelle on voit un drone se faire exploser sur une batterie du « Dôme de fer ». La frappe aurait eu lieu dans le village de Ramot Naftali, à trois kilomètres de la frontière libanaise, où se trouve une caserne de l’armée israélienne. La vidéo, tournée depuis le drone explosif, ne permet pas de constater les dégâts potentiels subis par la batterie de missiles ou les véhicules environnants. Mais c’est la première fois que le Hezbollah ou le Hamas parvient à toucher directement un élément vital du « Dôme de fer ».

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