Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de Frédéric Delorca

Le salon du livre russe hier à Paris

8 Décembre 2024 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Le quotidien, #Actualité de mes publications, #Ecrire pour qui pour quoi

La marche du monde est décidément surprenante, alors que le régime d'Assad en Syrie s'effondrait comme un château cartes, ouvrant la question inquiétante de l'avenir des minorités dans ce pays, j'étais au salon du livre russe hier après-midi savourant la joie de revoir mon éditeur P. Kanoszai après 11 ans durant lesquels je n'avais eu de contacts avec lui que par mail.

Mais ce n'était pas la seule source de ma liesse. Je retrouvais un univers qui avait été le mien dans les années 2000, celui que j'évoque dans mon livre sur les mouvements anti-guerre.

Le stand était étonnamment placé à côté de celui du Temps des Cerises, avec lesquels je n'ai plus de contact depuis longtemps (et dont le patron a été viré dans les années 2010) et en face des éditions Delga qui ont publié les livres de personnes qui ont contribué à faire connaître mes livres ou ceux de gens que j’apprécie comme Picccinin et Ashuba. Un îlot de résistance.

C'était comme l'aboutissement de 25 ans d'engagement.

Il était prévu que j'y voie le journaliste que j'ai connu en Transnistrie (j'en parle dans mon ouvrage sur ce pays), et son épouse qui bizarrement depuis octobre fait le lien entre mon intérêt pour la géopolitique et celui pour le paranormal.

Le journaliste m'a expliqué que le salon hébergé par le centre spirituel et culturel russe n'était que la pâle réplique du salon du livre russe autrefois hébergé par la mairie du Ve arrondissement.

Autre symptôme de la fragilité des supports de la résistance, j'ai appris que l'éditeur qui a publié mon livre sur Cuba l'an dernier allait être vendu, au risque que les essais et roman paru chez eux disparaissent de la circulation. Nothing lasts forever.

Il y eut de bonnes surprises, totalement inattendues. Par exemple la venue de Vladimir Caller, l'homme que j'appelais Vladimir Delfuego dans "L'Ingérence de l'OTAN en Serbie". Souvenir de 1999-2000. Il est maintenant octogénaire. Caller, l'octogénaire qui a serré la main de Fidel Castro et d'Hugo Chavez. Responsable du Drapeau Rouge à Bruxelles, infatigable opposant au consensus belliciste.

Et puis Romain, abonné de ce blog, que je n'avais pas revu depuis deux ou trois ans. Et aussi des visages nouveaux : un directeur de collection d'une maison d'édition concurrente du Cygne, d'origine russe, qui m'a demandé ce que je pensais du fait que Poutine ne cherche pas à éliminer davantage de leaders ukrainiens, bonne question qui rejoint celle que je pose souvent sur ce blog : jusqu'à quel point Moscou s'oppose-t-il vraiment au nouvel ordre mondial anglosaxon ? Il a acheté mon  livre sur Prague.

Les gens sont surprenants. Ils lisent les 4e de couverture de vos livres, les reposent. On ne sait jamais trop ce qui a attiré leur attention, puis ce qui les a détournés du livre. Une dame française aux beaux yeux noirs était venue à ce salon pour entendre Békir Ashuba, qui n'a pu venir. Connaissant un peu l'ex-URSS, elle voulait entendre un "autre son de cloche" que celui des médias dominants sur l'Abkhazie. Je lui ai dédicacé mon livre sur ce pays et elle a aussi acheté celui de Békir que j'ai préfacé. Puis une septuagénaire, française elle aussi, Evelyne, avec son amie, s'est précipitée sur l'ouvrage de l'ancien combattant abkhaze. Elle disait à son amie "on parle de cet ouvrage partout". J'ai précisé "Le Monde Diplomatique en a parlé..." mais j'avais un peu le sentiment qu'elle confondait avec tout autre chose. Qu'importe, pour une fois que Soukhoum excitait de la curiosité; Cet engouement abkhaze a beaucoup surpris mon éditeur.

J'ai aussi fait mon petit effet en racontant à Romain et mon éditeur que les soldats nord-coréens, à Koursk et dans le Donbass, construisaient des maisons et ne se battaient pas au front contrairement à ce qu'affirmait la propagande... Je l'avais déjà expliqué sur ce blog en citant Cao de Benos, mais peu de gens me lisent, ils préfèrent qu'on leur raconte l'actualité comme un grand père au coin du feu... Mon éditeur m'a dit : "Faites un livre sur la Corée du Nord".

L'ambiance russe du salon du livre avait des côtés un peu pittoresques. L'école Aprelik de Paris donnait à 14h30 un spectacle d'enfants pour les 150 ans de Pouchikine sur le thème « Le Conte du Tsar Saltan » mis en scène par la directrice de l'école  Lioudmilla Drobitch.

Comme je l'ai dit, il était important pour moi d'assister à ce genre de manifestation après que Biden eut cherché en novembre à faire encore monter l'escalade belliqueuse.

A l'heure où le nouvel équilibre des forces au Proche-Orient après la chute d'Assad n'apparaît pas de nature à servir les intérêts de la paix, ni là-bas ni en Europe...

Partager cet article

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :

Commenter cet article