Afghanistan
FINUL
Côte d'Ivoire
Hydrocarbures
Les grandes manoeuvres autour de l'exploitation des hydrocarbures dans le monde se poursuivent. On apprend en lisant le Réseau Voltaire cette semaine (http://www.voltairenet.org/article143820.html) que les Russes ont évincé les étrangers de l'exploitation de l'important gisement de Chtokman suite à de nouvelles pressions occidentales anti-russes (en Géorgie notamment). Mais que l'Europe en sortirait gagnante car elle serait prioritaire dans l'approvisionnement. Par ailleurs les partisans du triangle Paris-Berlin-Moscou voient d'un bon oeil la nomination de l'ex-chancelier allemand Schröder à la tête du consortium du gazoduc nord-européen (http://www.voltairenet.org/article143817.html).
Nul doute que l'enjeu énergétique sera majeur dans les années à venir, et joue en faveur du tiers-monde (des adversaires de Washington comme le Venezuela ou l'Iran bénéficient de l'augmentation des cours du pétrole). Certes, d'une certaine façon il encourage les guerres (il a motivé pour partie celle d'Irak et pourrait accroître les tensions sino-américaines à l'heure où Pékin signe des contrats d'achat de tous côtés), mais il pourrait aussi conduire le système capitalo-consumériste occidental à sa faillite définitive comme le note Jean Bricmont dans son livre (http://www.rezolibre.com/librairie/detail.php?article=98).
Mais quelle est l'ampleur prévisible du phénomène ? La plus grande incertitude règne encore sur la quantité réelle des réserves pétrolières mondiales. Tous les ans on découvre des gisements nouveaux, y compris aux Etats-Unis (selon Reuters du 5 septembre 2006, Chevron vient de découvrir un gisement dans le golfe du Mexique qui doublerait les réserves de brut américain, pourtant déjà très importantes), de sorte que non seulement Washington n'est pas pressé d'intégrer le protocole d'économie d'énergie imposé par la convention de Kyoto, mais encore certains pays comme le Canada envisageraient de s'en dégager. En outre, on ne sait toujours pas ce que nous réservent les découvertes scientifiques. Le Monde du 19 octobre 2006 parlait de transformation du gaz carbonique en hydrocarbures. "Vieilles lunes, déjà testées par l'Allemagne en guerre, disent certains. Rien de nouveau depuis lors, ça ne marchera pas". Voire.
Il n'est en tout cas pas certain qu'une crise énergétique prochaine bouleverse le monde dans un sens positif, le nettoie de ses vices, telle une bonne pluie d'été, comme certains altermondialistes se mettent parfois à en rêver.
Un article de Georges Corm sur le Liban
A noter aujourd'hui sur le site du Réseau Voltaire ( http://www.voltairenet.org/article143785.html) une analyse de l'ex-ministre libanais et universitaire Georges Corm sur l'absurdité de la guerre occidentale contre le Hezbollah au Liban. L'article met en garde contre la tentation de l'Europe de s'aligner sur l'axe Washington-Tel Aviv dans la soi-disant "guerre contre le terrorisme". Pour l'heure il est vrai l'Europe se borne à payer la facture des destructions causées par Israël, et traîne les pieds quand on lui demande d'envoyer des troupes (nul doute que ses revers militaires en Afghanistan l'incitent à la prudence). Mais de concessions en concessions à l'égard de l'idéologie néo-coloniale, l'entrée de l'Europe dans une logique de "choc des civilisations" n'est pas à exclure. Des gens comme Aznar, Berlusconi, ou Sarkozy (et Blair naturellement) sont prêts à mettre le doigt dans l'engrenage.
D'où l'importance de maintenir une pression populaire, contre la logomachie anti-arabe des médias, contre la présence des troupes françaises au Liban, pour le boycott du régime israëlien (qui vient d'inclure l'extrême-droite dans sa coalition) et pour la reconnaissance des droits des Palestiniens.