Répression dans les facs
Ci-dessous un témoignage attribué à Alice Verstraeten, enseignante à l'université de Lyon II. La vidéo, elle, date d'il y a une semaine (http://fr.youtube.com/watch?v=J-8lhsmMxpc&feature=related). A noter que l'ambiance est aussi trè stendue à Lille - cf http://lille.indymedia.org/ - et dans d'autres universités, et ce, dans la plus grande indifférence des grands médias.
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> Bonjour à tous, Ma fac (Lyon II) s'enfonce tous les jours un peu plus
> dans le mépris des étudiants et dans un logique policière qui
> m'inquiète profondément., Les médias ne nous suivent pas, ne relayent
> rien, s'auto censurent ou se font censurer., Tout a commencé avec la
> Loi Pécresse de réforme des Universités, signée dans la précipitation
> cet été par le président de la fac, Monsieur Journès.Certains
> étudiants et enseignants s'opposent à cette loi., Les étudiants ont
> choisi le blocage de l'Université comme mode d'action. On peut être
> pour ou contre, je ne suis pas sûre que ce choix ai rendu service aux
> manifestants et à leur image mais aujourd'hui, à la limite, peu
> importe. On a, pour l'instant, dépassé ce débat., Depuis quelques
> jours, le président de l'Université a fait appel aux "forces de
> l'ordre": des vigiles privés, très jeunes, non asermentés, arrogants
> et dépassés par les événements, patrouillent dans la fac avec au bras
> un brassard orange marqué "sécurité". Ils apostrophent tout le monde,
> tutoient tout le monde, et nous demandent de justifier de notre
> présence dans l'Université en montrant notre carte "cumul" (une carte
> magnétique d'étudiant ou d'enseignant qui sert aussi de carte de
> bibliothèque et de carte... de paiement dans l'enceinte de la fac... ce
> qui, en soit, ne me plaît déjà pas beaucoup)., Il semble bon de
> rappeler qu'une Université est, selon la loi, un "établissement
> public à vocation scientifique et culturelle"..., Les étudiants qui
> manifestaient scandaient à l'encontre des vigiles, hier matin:
> "Voyous, racailles." Car certains d'entre eux s'amusent à retenir les
> étudiantes pour les draguer, d'autres en sont venus aux mains avec des
> étudiants de leur âge, une étudiante a été "étranglée" avec son
> écharpe pour qu'elle dégage un passage., A l'entrée principale du
> campus de Bron, et rue Chevreul sur lle campus des quais du Rhône, dès
> 7h30 le matin, tous les jours, les CRS arrivent pour déloger les
> étudiants qui protestent. 9 cars de CRS devant le campus de Bron, 9
> cars de CRS devant le campus des quais de Rhône. Ils sont, régulièrement,
> soutenus par la gendarmerie mobile., J'étais là, hier
> matin. Deux de mes étudiantes m'avaient dit avoir été "molestées" par
> les CRS la veille et voulaient que j'en sois témoin. Eh bien oui, ils
> les plaquent au sol, les jettent plus loin, les matraquent dans le
> ventre et sur la tête., Sur les quais, hier, deux leaders syndicaux
> étudiants (un de Lyon 2, l'autre de Lyon 3) ont été désignés du doigt
> par des policiers en civil avant d'être poursuivis dans une rue
> adjacente par les CRS. Ce qui signifie, nous sommes d'accord, qu'un
> travail préalable "d'information" a été effectué et que ces
> arrestations sont ciblées pour détruire les mouvements syndicaux., Les
> deux hommes sont en garde-à-vue et devraient être déférés à la Justice
> aujourd'hui même (donc: il existe désormais des comparutions immédiates
> pour les manifestants, vous serez prévenus). Dans un communiqué odieux
> et mensonger, la présidence de la fac dit qu'ils sont "extérieurs à
> l'Université" et que ces arrestations sont survenues après des
> troubles. Il n'y a pas eu de troubles autres que la manifestation
> pacifique, nous sommes plusieurs enseignants à en être témoins., Un
> étudiant a été blessé et, une fois aux Urgences, a hérité de douze
> points de suture sur le crâne. Des étudiants ont été mis en joue au
> flashball., Des policiers en civils sont toujours là, dont un homme
> sur mon campus: de "type méditerrannéen", il porte une grosse doudoune
> noire, un talkie walkie dans une poche, un appareil photo dans
> l'autre. Lui et ses camarades filment longuement les manifestants.
> S'ils ont effectivement été convoqués par le président de l'Université
> dans le seul but de permettre aux étudiants qui veulent suivre les
> cours d'entrer dans la fac, pourquoi filment-ils? Doit-on ajouter la
> DGSE à la liste des membres du personnel de l'université?, De notre
> côté, enseignants ou étudiants, ils nous empêchent un maximum de
> filmer. Ce qui siginifie que les images disponibles sur youtube et sur
> dailymotion ne sont pas à la hauteur de la réalité., Face à cette
> situation, plusieurs enseignants, dont je suis, ont refusé de faire
> cours. Je refuse d'entrer dans une fac investie de forces de police, de
> gendramerie et de vigiles privés non asermentés. Je refuse de
> montrer des papiers d'identité pour me rendre sur mon lieu de travail.
> Je refuse de me faire bousculer par des CRS. Je refuse de me faire
> tutoyer avec mépris par des individus que je ne connais pas. Je refuse
> d'entendre un vigile insulter un de mes collègues (pourtant munis du
> sac en cuir typique de l'enseignant, pourtant plus honorable que moi
> dans l'allure avec ses cheveux blancs) en lui disant "J'vais t'fumer
> toi, j'vais t'fumer.", Nous ne sommes pas, que je sache, dans un état
> policier. Ou alors il faut nous le dire clairement, parce que cela
> signifie que les règles du jeu ont changé. Je croyais que l'on avait le
> droit de grève dans notre pays., Je crois que ce qui m'inquiète le
> plus, c'est de recevoir des communiqués de la Présidence affirmant que
> la situation est désormais "normale"., SI CETTE SITUATION EST NORMALE, JE
> DEMISSIONNE., D'autre part, pour permettre l'action des ces
> policiers, militaires et vigiles, toutes les sorties de sécurité sont
> bloquées. Certains enseignants et étudiants s'obstinent à faire cours
> dans une ambiance délétère et dangereuse. Ce qu'ils risquent purement
> et simplement, en cas d'incendie, c'est de brûler vifs dans des
> locaux qui sont déjà vétustes., Je joins à ce message la "Lettre
> ouverte à la présidence de Lyon 2" rédigée par des enseignants (datée
> d'avant hier 5 décembre et déjà dépassée par les événements d'hier),
> ainsi que le dernier message de la présidence elle-même, pour que vous
> puissiez juger vous-même de la mauvaise foi, du mépris et des ronds de
> jambe du langage qui se banalisent dans notre environnement politique
> et médiatique., Ce message est, bien sûr, à faire passer si vous en
> ressentez le besoin., Alice Verstraeten
>
Pour un référendum sur le traité de Lisbonne
Je conseille la lecture du texte "Traité Européen : Haute Trahison" de la courageuse professeur de droit public Anne-Marie Le Pourhiet sur http://contreinfo.info/article.php3?id_article=1356 (il est très rare que des gens de sa profession s'engagent sur un combat comme celui-ci qui ne lui vaudra pas que des amitiés).
Je recommande à tous nos concitoyens de signer cette pétition, de la faire signer autour d'eux, et d'écrire à leurs députés, leurs sénateurs, afin qu'il refusent de voter la réforme constitutionnelle qui permettra la ratification du Traité de Lisbonne, et ce, qu'ils soient pour ou contre ce traité. Le blog "La lettre volée" vous propose un modèle-type de lettre à envoyer à votre député ou à votre sénateur sur http://www.lalettrevolee.net/article-14593313.html : envoyez la à vos élus pour les Fêtes de fin d'année !
La soumission par référendum au peuple d'un texte portant sur un sujet sur lequel il s'est déjà exprimé par référendum est une obligation démocratique. Et il est du devoir civique de chacun, s'il veut être respecté comme un citoyen adulte dans ce pays, de se battre pour obtenir un référendum, quelles que soient ses idées sur le traité à venir.
Rions un peu...
Une soirée de BRN
NB : cette vidéo a été réalisée à titre personnel par F. Delorca indépendamment de la direction de BRN, et n'engage donc évidemment pas la responsabilité de celle-ci.
Un petit air de XIX ème siècle
Quand "Le Monde" s'efforce de penser les différences entre les peuples, cela donne ceci :
"c'est la grande différence avec la situation chinoise -, le boom actuel en Russie est fondé sur une économie de la rente, pas sur la construction d'une économie moderne. L'exportation de produits énergétiques ou miniers rapporte des devises dont une partie peut être redistribuée. Elle ne favorise pas les réformes économiques. Elle n'encourage pas non plus la diffusion de l'esprit d'entreprise dans un pays où le climat et l'histoire ont entretenu l'apathie des masses.
Ce n'est pas un hasard, pas plus qu'une fatalité, si l'on ne trouve pas sur le marché international inondé de produits chinois des biens de consommation made in Russia. Ce n'est ni un hasard ni une fatalité si, aux confins de la Sibérie, des millions de Chinois cultivent des terres dont les Russes n'ont jamais rien su tirer. C'est une réalité.
(Le Monde 5 décembre 2007)
Les "vaillants" Chinois, les Russes "apathiques". Ca a un petit air de pensée du XIX ème siècle, vous ne trouvez pas ?