Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de Frédéric Delorca

Afghanistan

24 Mars 2008 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Billets divers de Delorca

M. Jack Lang, qui est un atlantiste notoire, et qui aspirait il y a peu à travailler avec M. Sarkozy, a eu l'excellente idée aujourd'hui, il faut le reconnaître, de demander que le Parlement soit consulté à propos du projet présidentiel d'envoyer 1000 soldats français supplémentaires en Afghanistan.

On laisse entendre que notre pays s'apprêterait à envoyer 1.000 militaires supplémentaires en Afghanistan" alors que "les opérations de l'OTAN dans ce pays sont un demi échec", écrit Jack Lang au Premier ministre aujourd'hui.

"On pourrait, à raison, s'interroger sur l'efficacité et la légitimité de renforts militaires français supplémentaires au moment même où d'autres pays tels l'Allemagne ou la Turquie entreprennent de se désengager", estime-t-il. "La représentation nationale devrait pouvoir être consultée au cours des prochains jours sur l'Afghanistan" (source AP).
Il faut rappeler que l'emploi de soldats français dans le bombardement de la République fédérale de Yougoslavie en 1999, ou encore de nos troupes dans le cadre d'une force multinationale au Liban l'an dernier n'ont fait l'objet d'aucune approbation par le Parlement français. Il est donc louable que l'ancien ministre de la Culture se préoccupe du rôle de la Représentation nationale dans l'envoi de troupes au service de l'impérialisme américain. Nos citoyens devraient à cette occasion écrire à leurs députer pour les inciter à agir contre l'envoi de nos troupes.

Lire la suite

Actualité de la semaine : Kosovo, Transnistrie, Zimbabwe, communautarisme

24 Mars 2008 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Billets divers de Delorca

Les statistiques de fréquentation de ce blog étant en chute libre, je puis plus librement commenter l'actualité de la semaine passée, sans l'angoisse du "bon sujet" et de la "bonne manière" de le traiter.

Un ancien fonctionnaire du Département de la défense états-unien John Zavales a déclaré le 18 novembre  qu'au total le nombre de pays qui reconnaissent le Kosovo ne devrait pas dépasser les 50 à l'AG des Nations unies, c'est à dire moins d'un tiers des pays de la planète (http://www.kosovo.net/news/archive/ticker/2004/November_18/8.html). Une défaite pour les Etats-Unis selon lui. Cela ne semble pas inciter Washington au compromis, puisque les Etats-Unis se sont prononcés à nouveau hier contre une partition du Kosovo (http://www.b92.net/eng/news/politics-article.php?yyyy=2008&mm=03&dd=23&nav_id=48716). Ils ont par ailleurs annoncé qu'ils armeraient leurs protégés albanokosovars.

Les Etats-Unis bénéficient toujours d'une sorte de passivité et de faiblesse des peuples susceptibles de s'opposer à leur arrogance. Voyez par exemple le caractère très modéré de la réaction de la Serbie à la déclaration d'indépendance de Pristina, mais aussi des Serbes des autres pays : en Bosnie par exemple, on aurait pu s'attendre à une sécession unilatérale de la Republika Srpska. Il semble plutôt que les autorités de cette entité s'évertuent à modérer les élans de leur base. Personne n'a envie d'en découdre.

Grande modération des Russes aussi. D'une manière générale les Russes et les Chinois sont extraordinairement conciliants avec les USA et leurs alliés sur tous les sujets qui fâchent : voyez avec quelle amabilité ils ont voté les résolutions validant l'invasion éthiopienne de la Somalie l'an dernier, ou l'intervention française eu Tchad au début de cette année. Moscou serait même prêt à accepter d'envoyer des troupes en afghanistan aux côtés des Etats-Unis en échange d'un petit accord avec Washington sur le radar anti-missiles (http://fr.rian.ru/world/20080318/101590531.html).

smirnov-copie-1.jpgOn s'attendait à une reconnaissance unilatérale de l'Abkhazie, de l'Ossétie du Sud et de la Transnistrie par Moscou en représaille contre la reconnaissance du régime de Pristina. On a eu droit à une simple "levée" de quelques sanctions contre l'Abkhazie, et quelques déclarations de solidarité. Même la Douma qui aurait pu être plus radicale que le Kremlin (puisqu'elle n'a pas de pouvoir effectif en politique étrangère) aurait pu voter un texte offensif. Or sa résolution sur les entités autoproclamées est "mi-chèvre mi-chou", voulant, disait un responsable ne pas "gèner" la diplomatie de Medvedev. Du coup, la pilule est amère pour Tiraspol. Le président Smirnov et son ministre des affaires étrangères font leur mea culpa dans le Tiraspol Times cette semaine et se reprochent de n'avoir point suffisamment misé sur d'autres pays que la Russie (http://www.tiraspoltimes.com/news/igor_smirnov_we_have_not_worked_enough_with_other_countries.html_0, et  http://www.tiraspoltimes.com/news/pmr_parliament_to_take_foreign_minister_to_task_for_failings.html).

La vérité est que depuis que Moscou s'est réconcilié avec Chisinau, le meilleur allié de la Transnistrie devient ... la Maison Blanche !!! On l'avait vu avec la visite de l'ambassdeur états-unien à Tiraspol l'été dernier. Aujourd'hui on apprend qu'un rapport Cheney prône une solution à deux Etats en Moldavie (http://www.tiraspoltimes.com/node/1663). Dans ce cas les USA feront rebelotte en reconnaissant la Transnistrie, nouveau Kosovo dans le pied de la Modalvie, aux portes de l'Ukraine...

Que vous dire encore ? Ah oui : le Monde continue de s'exciter contre le Zimbabwe de Mugabe. Voyez la collection de photos qu'il publie aujourd'hui dans un des ses blogs associés (Le Monde2). Le 10 mars, il s'énervait contre la Loi d'indigénisation et d'habilitation économique qui donnait le pouvoir aux Noirs dans diverses entreprises. Beaucoup de gens épris d'universalisme en France n'ont pas de sympathie pour Mugabe parce qu'ils trouvent sa démarche communautariste, voire raciste. Le même grief est d'ailleurs parfois adressé à Chavez, qui a de la sympathie pour Mugabe, et qui lui aussi a beaucoup mis en avant la question des couleurs de peau dans le débat politique. Cette thématique pose la question compliquée du communautarisme.

Il est bien évident que toute démarche de gauche doit être universaliste. Reste que le communautarisme est en ce moment perçu comme le seul bouclier des faibles lorsque les forts ont refusé de prendre en compte leurs problématiques. J'ai vu cela chez les régionalistes naguère, aujourd'hui chez les Serbes, chez les Musulmans, chez les Noirs. "Regroupons nous sur des critères de langue, de religion, de couleur de peau, disent-ils, puisque c'est en fonction de ces critères que les dominants nous excluent et nient notre histoire".

Le communautarisme est une plaie pour la définition d'un avenir commun de l'humanité. C'est à cause de lui notamment que beaucoup de militants d'origine musulmane bornés refusent de voir l'injustice faite aux Serbes dans les Balkans, ou qu'à l'inverse beaucoup de Serbes éprouvent une sympathie indue pour le régime israélien par exemple.

Mais le communautarisme est une réalité avec laquelle il faut composer, faute de mieux. Et il faut reconnaître qu'il produit des effets non négligeables en termes de correction des injustices. En Afrique australe, entre les mains de Mugabe, qui reste aussi populaire voire plus que Mandela, il permet de tenir tête à des grands bourgeois néocolonialistes anglais (la plupart d'ailleurs affiliés au Parti travailliste), et de sauver un peu d'honneur dans cette région dévastée par la misère. Même si cet honneur se paye de difficultés économiques comme se plait à le souligner la grande presse européenne, et même si le régime zimbabwéen a beaucoup de défauts (quel gouvernment n'en a-t-il pas surtout dans des conditions aussi difficiles ?) je crois bien que le jeu en vaut la chandelle. La dignité est une denrée rare de nos jours.

Lire la suite

Spéculations post-électorales

18 Mars 2008 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Billets divers de Delorca

Comme on pouvait s'y attendre, les spéculations vont bon train après les élections municipales.

Les classes moyennes, qui font et défont les gouvernements dans ce pays, après s'être portées sur la droite, corrigent le tir et soutiennent le centre-gauche. Le président de la République, toujours autiste, feint de croire que la défaite de son camp est due à la trop grande lenteur de ses réformes, et veut surenchérir dans le bougisme (la seule chose qu'il sache faire de toute façon).

Les opposants spéculent. Pour certains, le cynisme de PS de Seine-Saint-Denis et des Verts (qui ont pris deux municipalités au PC avec les voix des électeurs de droite) pourrait accélérer la création d'un grand parti de la gauche alternative à l'allemande, auquel se rallierait l'aile gauche du PS - et ce d'autant plus facilement que l'extrême-gauche a fait de bons scores. On peut en douter cependant. La LCR n'est pas le genre d'associé fiable, comme cela s'est vérifié au cours des trois dernières années, et, au sein du PS, la marginalisation de Ségolène Royal (partisane d'alliances infructeuses avec le Modem), au profit de nouveaux chouchoux des médias (et du suffrage universel) comme Delanoe et Aubry (des gens moins ouverts aux centristes), pourrait regauchiser (au moins sur un plan rhétorique) le parti, et soulager les frustrations de la tendance Mélenchon. Donc la perspective du "Die Linke" français reste assez improbable (et quand on songe aux déconvenues du "Die Linke" espagnol, Izquierda unida, on comprend aussi pourquoi).

A droite, les esprits sensibles aux enjeux géopolitiques espèrent que les élus de l'UMP effrayés par la "vague rose" vont miser sur un Dominique de Villepin ce qui permettrait du même coup de modérer l'atlantisme forcené des autorités françaises - voir l'article http://www.alterinfo.net/COMMENT-FAIRE-TOMBER-SARKOZY-_a17853.html. Mais là aussi la prudence s'impose, d'une part parce que la politique étrangère pèse toujours fort peu sur le équilibres intérieurs français, d'autre part parce que Villepin est loin d'en avoir fini avec ses démêlées judiciaires. En outre, il se peut que Sarkozy garde Juppé dans sa manche pour reconquérir le contrôle et la confiance de sa majorité. 

On ne voit donc pas encore très bien d'où les changements pourraient provenir.

Lire la suite

"Le Diplomate et l'Intrus"

18 Mars 2008 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Lectures

Je lis en ce moment "Le Diplomate et l'Intrus" de Bertrand Badie, un bouquin qui vient de sortir, très "Sciences Po "évidemment, mais utile, je crois. J'en ferai une recension sur Parutions.com. prussia-copie-2.jpg

Les cercles résistants "souverainistes", "anti-impérialistes", ont tendance à voir les relations intenationales à travers la politique, la géopolitique aussi. C'est un héritage prussien, bismarckien, que Badie fait remonter à Hobbes, via Weber et Carl Schmitt. Mais on ne doit pas négliger le fait qu'une tradition libérale, qui essaie de faire prévaloir la société (civile) contre l'Etat (et qui est donc du côté de la sciences politique) envisage les relations internationales du point de vue de la première au détriment du second. C'est de cette tendance-là qu'est né le concept d'ingérence humanitaire. Je trouve intéressant que, dans cette veine Badie exhume non seulement Grotius, mais aussi Léon Bourgeois grand lecteur de Durkheim.

Toute la thématique de la "globalisation" telle qu'elle a été portée par les démocrates états-uniens, et diverses ONG (y compris, ne nous y trompons pas, les "altermondialistes" dans lesquels beaucoup voient les "idiots utiles" de la mondialisation), découle de cette veine.

Les anti-impérialistes souvent ne voient dans les ONG que les instruments d'Etats bismarckien. Et même un certain Hubert Védrine, dans un article du Monde diplo de 2000, allait dans ce sens dénonçant la présence des services secrets dans certaines d'entre elles.

Mais c'est un peu court. L'émergence des ONG, des phénomènes transnationaux (comme les "diaspora") sont des réalités sociologiques qui ont leur propre dynamique et qui tendent spontanément à "s'inviter" dans les rapports entre Etats, parfois même à s'y substituer. Des jeux d'équilibres complexes se nouent. Sous Clinton déjà, et encore plus sous Bush, la logique bismarckienne de l'appareil d'Etat états-unien (déjà appuyé sur une géopolitique très prussienne depuis le XIX ème siècle, et encore aujourd'hui avec les néo-conservateurs lecteurs de Léo Strauss) est clairement en concurrence avec celle des ONG (les différents lobbies qui cherchent à l'instrumentaliser). Il en va de même en Europe, et dans tous les pays (les groupes islamistes par exemple sont des ONG qui s'invitent sur la scène internationale).

L'intérêt de la notion d'impérialisme - qui, contrairement à ce que dit Wikipedia, ne remonte pas à JA Hobson, mais au discours politique anglais depuis Napoléon -, permet justement de critiquer les deux dimensions en même temps : la dimension réactionnaire prussienne d'Etats au service de classes dominantes qui cherchent à étendre leur puissance, et la dimension libérale de groupes de pressions (y compris d'ailleurs les grandes entreprises, c'est-à-dire d'autres fractions des classes dominantes) qui instrumentalisent les Etats (ou parfois cherchent à les surclasser), en fonction de leurs intérêts propres.

Ce qui est frappant (mais pas illogique) en Occident, c'est, par delà les effets de concurrence, la très grande cohérence et congruence entre intérêts (libéraux) des ONG et intérêts (réactionnaires, pour reprendre une terminologie marxiste assez commode, ou conservateurs) des appareils d'Etat. Moyennant des ajustements. Voyez par exemple ce qui s'est passé sur le dossier serbe dans les années 1990 en France. L'intérêt "bismarckien" de l'Etat français était d'aider les Serbes, et c'est encore cet intérêt qui s'est affirmé à Kosovska Mitrovica en 1999 quand les gendarmes français de la KFOR ont décidé de s'interposer face aux Albanais sur le pont séparant les deux parties de la ville. Pourtant via toute une série de réajustements, l'appareil d'Etat français (se rapprochant de celui de l'Allemagne réunifiée) s'est aligné sur le discours des ONG européistes, catholiques, sionistes etc qui menaient une croisade contre le "totalitarisme" de Milosevic. On voit le même alignement de l'Etat français sur les ONG dans d'autres domaines (signe de la faiblesse sociologique de celui-ci dans un contexte de triomphe des idées libérales). 

Un bel exemple de congruence parfaite entre intérêts d'Etats et intérêts d'ONG en ce moment est l'affaire tibétaine, où l'on voit se fédérer toute une série de groupes sympathisants de la cause tibétaines - dont tous ne sont pas des nationalistes tibétains extrémistes, il y a parmi eux des groupes bouddhistes sincèrement universalistes, ainsi que des droits-de-l'hommistes eux aussi universalistes - alliés à des structures bismarckiennes comme l'administration Bush (qui a reçu en grande pompe le Dalaï-Lama en 2007) dans une même ferveur anti-chinoise, opportunément exacerbée (de leur point de vue) à la veille des Jeux olympiques.

Ce constat a donc poussé de nombreux citoyens dans les années 2000 à miser sur les ONG plutôt que sur la conquête de pouvoirs étatiques pour contrer l'influence impérialiste de certains lobbies. A mon avis ils devraient plutôt jouer sur les deux tableaux.

C'est un point sur lequel nous reviendrons.

FD
Lire la suite

De Kosovska Mitrovica à Lhassa

17 Mars 2008 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Colonialisme-impérialisme



Les soldats français de la Kfor s'interposent au Kosovo

17.03.08 | 22h44
Agrandir la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Imprimer cet article
Par Matt Robinson

 

MITROVICA, Kosovo (Reuters) - Les forces de l'Otan se sont interposées lundi face à une foule de Serbes en colère à Mitrovica, dans le nord du Kosovo, théâtre d'émeutes qui ont entraîné le départ de la police de l'Onu et du personnel civil de l'organisation.

Phares allumés et moteurs tournant, des véhicules blindés de l'infanterie française ont pris position à l'avant d'une colonne de camions de transports de troupes français et espagnols sur l'un des deux ponts qui séparent les communautés serbe et albanaise de la ville, véritable abcès de fixation du conflit kosovar.

L'Otan a promis de répondre avec fermeté aux incidents, d'une violence sans précédent depuis la proclamation unilatérale d'indépendance du 17 février, qui se sont produits lundi. Des soldats français de la Kfor ont notamment essuyé des tirs d'armes automatiques.

Les heurts ont suivi l'intervention de policiers de la Minuk et de soldats de la Kfor dans un tribunal de l'Onu occupé par des Serbes depuis vendredi.

La presse serbes fait état d'environ 70 civils blessés. D'après la Minuk, 63 policiers de l'Onu ont été blessés en plus d'une dizaine de membres de la Kfor.

Cet accès de violence est un défi majeur pour l'Alliance, les Nations unies et la balbutiante mission de justice et de police de l'Union européenne dans l'ancienne province serbe. Ils mettent en évidence le risque d'une partition ethnique entre les deux millions d'albanophones et les 120.000 Serbes du Kosovo.

La Russie, alliée de la Serbie, a réclamé une plus grande modération de l'Otan, et Belgrade a dit consulter Moscou sur des mesures conjointes en vue de protéger les Serbes kosovars.

Trois Serbes ont été grièvement blessés, dont l'un à la tête "par un tireur isolé", rapporte le directeur d'un hôpital serbe. Un porte-parole de l'Otan a fait état de tirs de sommation en l'air, assurant qu'aucun de ces tirs n'avait visé la foule.

L'Otan condamne ces violences "dans les termes les plus vigoureux" et "répondra fermement à tout acte de violence, comme le prévoit son mandat des Nations unies", a dit un porte-parole de l'Alliance, qui commande les 16.000 hommes de la Kfor.

"POLITIQUE DE LA FORCE"

Alexander Ivanko, porte-parole de l'Onu, a fait savoir que plusieurs centaines de policiers et neuf employés civils de la Minuk avaient été transférés du nord de Mitrovica vers le sud de la ville mais qu'ils reviendraient "dès que la situation sur le plan de la sécurité le permettra".

Vojislav Kostunica, Premier ministre serbe démissionnaire, a accusé l'Otan d'"appliquer une politique de la force contre la Serbie", ajoutant que Belgrade et Moscou s'entretenaient des moyens de faire cesser "toutes formes de violence contre les Serbes du Kosovo".

Rappelant les émeutes albanaises du 17 mars 2004 dans lesquelles 19 personnes avaient été tuées et des centaines de maisons serbes incendiées, le président serbe Boris Tadic a évoqué le spectre d'un nouveau "pogrom" albanais contre les Serbes.

Lors des affrontements survenus à l'aube, des policiers de l'Onu - en majorité ukrainiens et polonais - et des soldats français de la force de l'Otan ont tiré des grenades lacrymogènes pour contenir des centaines de manifestants qui lançaient des pierres, des grenades et des pétards. Des véhicules de l'Onu ont été attaqués et, selon l'Otan, des coups de feu ont été tirés sur des soldats.

"Huit soldats français de la Kfor ont été blessés par des grenades, des pierres et des cocktails Molotov" mais aucun des blessés n'est en danger de mort, a dit le porte-parole militaire français Etienne du Fayet de la Tour. Il a précisé que les soldats avaient tiré en l'air et non sur la foule.

Dans un communiqué, Bernard Kouchner et Carl Bildt, ministres des Affaires étrangères français et suédois, condamnent "avec la plus grande fermeté les violences commises contre les policiers de la Minuk et les soldats de la Kfor".

L'UE a recommandé la modération aux parties impliquées tandis que Moscou réclamait de la retenue de la part des forces internationales.

Le ministre serbe chargé du Kosovo, Slobodan Samardzic, a parlé de "provocation" et exigé la libération d'anciens magistrats et d'employés serbes du tribunal de Mitrovica arrêtés lors de l'opération888.

Tibet: les troubles suivent le scénario  
kosovar (expert)

20:49 | 17/ 03/ 2008
Version imprimée

daliwhitehouse.jpgMOSCOU, 17 mars - RIA Novosti. Des forces politiques influentes aux Etats-Unis ont intérêt à utiliser le scénario kosovar pour pousser la population du Tibet à lancer une lutte armée pour l'indépendance à la veille des J.O. de Pékin, estime Alexeï Maslov, sinologue et chef de chaire d'Histoire générale à l'Université de l'Amitié des peuples à Moscou.

"Des forces politiques influentes aux Etats-Unis (...) manipulent le mouvement indépendantiste des Tibétains pour empêcher le renforcement impétueux des positions géopolitiques de la Chine dans le monde", a estimé le chercheur dans un entretien accordé à RIA Novosti lundi.

Selon lui, de nombreux messages vidéo et audio parvenant de "Tibétains anonymes" depuis les lieux d'accrochages avec l'armée chinoise témoignent de la réalisation du "scénario kosovar".

"Les témoignages sur les violations des droits des Tibétains relayés par les médias occidentaux poursuivent le seul objectif d'exciter au maximum l'opinion mondiale et de parvenir à l'isolement international de la Chine à la veille des J.O. de Pékin", a indiqué l'expert.

La Chine fait l'objet de pressions de la part de médias internationaux et d'organisations de défenseurs des droits de l'homme pour accepter des négociations avec le soi-disant "gouvernement du Tibet exil" qui se trouve en Inde, a-t-il poursuivi.

"Le principal objectif des pressions internationales exercées sur Pékin consiste à obtenir de la Chine la reconnaissance de l'existence du problème d'un "territoire insurgé" qui exige une indépendance d'Etat envers la PRC", a indiqué le chercheur.

"A n'en pas douter, la reconnaissance par la Chine des droits du soi-disant "gouvernement tibétain en exile" à l'indépendance menacera l'intégrité territoriale de la République populaire et constituera un risque de répétition de la variante kosovare. La Chine ne l'admettra jamais", a ajouté le chercheur.

L'expert prédit que les Etats-Unis tenteront bientôt de faire voter par le congrès la décision de boycotter les Jeux olympiques de Pékin et de décréter des sanctions politiques contre la Chine comme un pays qui viole grossièrement les droits de l'homme. Il s'attend également à ce que les autorités officielles, pour combattre les tendances séparatistes dans le Tibet et les provinces chinoises voisines qui comptent d'importantes diasporas tibétaines, acceptent de faire des infusions financières massives dans le but d'élever le niveau de vie dans ces régions.

Selon les données officielles, les troubles qui ont éclaté dans le Tibet le 10 mars ont fait 13 morts civils. Les partisans du dalaï-lama évoquent 80 morts et 72 blessés.

http://fr.rian.ru/russia/20080317/101526999.html

------------------------------------------------------------------------------
Version des faits du Quotidien du Peuple (Organe du PC chinois)

Full disclosure: Dalai coterie's secessionist attempts doomed to fail


Memories of horror were alive again. Rioting that erupted in Lhasa on Friday resembled two previous riots in 1959 and 1989, only in its cruelty and always indisputable links to peace-preaching Dalai Lama.

On March 10th, more than 300 monks from the Zhaibung Monastery ventured into downtown Lhasa. The monks, who were supposedly converted to peace, were invective and aggressive, and flagrantly confronted with the security forces.

In the Sera Monastery, ten monks held up flags of the so-called Tibetan exile government and shouted "Tibetan independence". In the ensuing days, a few monks chanted independence slogans and challenged officers who were maintaining order. Lime and boiling water were poured over those around them, and stones rained down.

In blatant attempts to create sensation, three monks in the Zhaibung monastery lacerated their bodies with knives and took pictures of one another, photos that were to be used to blame others for the harm they inflicted upon themselves, police said.

Affrays turned violent, and losses were grave. The mob on Friday set off a destruction rampage and spared nothing and nobody along their way. Rioters set fire to buildings, torched dozens of police cars and private vehicles and looted banks, schools and shops. Innocent civilians were stabbed, stoned and scourged. At least 10 died, mostly from burns.

In the shocking degree of cruelty which local Tibetans said they had not seen in their whole lives, "brutal" was an understatement of the true picture, but the word was only reserved for the mob, and not for the policemen.

Throughout the incident, Lhasa police officers exercised great restraint. They remained patient, professional and were instructed not to use force. In humanitarian spirit, they even rescued the malicious monks who attempted sensation through hurting themselves. But such restraint was met with even more malice.

Young officers -- fathers, husbands and brothers -- were stoned, lunged, stabbed and clubbed, like any other innocent victim. Twelve of them were badly injured, two of them critical.

Such hostility was not "non-violence" as Dalai preached, but what the "revered" monk practiced. Religious leaders, local Tibetans and other residents stood out and condemned the riot.

It is obvious that the latest well-planned sabotage in Lhasa was another bloody exercise of Dalai clique's political conspiracy.

The Dalai coterie fled to India following a failed armed rebellion in 1959, but they were neither willing to say farewell to their privilege under the feudal serfdom, nor to see a flourishing new Tibet.

From the frequent armed assaults along the border areas in the 1960s, to the bloody Lhasa riot in 1989, the secessionist activities backed by the Dalai clique never stopped.

In recent years, the Dalai clique has been telling the world that they has stopped seeking "Tibetan independence". However, it is just another huge lie.

In an effort to fan up the international community to link the "Tibet issue" with the Beijing Olympics, he repeatedly preached during his frequent international trips that the year 2008 is of key importance and the Olympic Games would be the "last chance" for the Tibetans.

How can the Dalai clique justify themselves when the Tibetan Youth Congress vowed to pursue "Tibet independence" at the cost of blood and lives in a March 10 statement, which says "they would never give up the fight for Tibet independence"?

Starting from March 10, the group launched a so-called "Marching to Tibet" in India. Organizers claimed that once they were blocked outside China, they would stage protests and instigate followers to echo them by making troubles inside China.

After the riot broke out in Lhasa, the Dalai clique maintained real-time contacts through varied channels with the rioters, and dictated instructions to his hard core devotees and synchronized their moves, police sources say. Evidence again mounted against the Dalai coterie's trumpet for "non-violence", exposing them as a deceitful bunch.

It has been the common understanding of the international community that Tibet is an inseparable part of China. No country in the world recognizes the so-called "Tibetan government-in-exile". The series of farces and sabotages by the Dalai clique were strongly opposed by the international community.

On March 10, several Tibetan separatists staged a torch lighting ceremony in front of the ancient archeological site of Olympia of Greece to protest against the upcoming Games in Beijing. The much-ridiculed episode was soon over when police drove them out.

The "marching to Tibet" in India became another aborted act as the crowd were greeted by Indian police awaiting in the midway.

All these facts have come to say and will continue to prove that the Dalai group's ill-willed attempts to destabilize Tibet, in whatever forms, will not succeed, since such efforts go against the popular will of the international community and 2.8 million people in the Tibet Autonomous Region.

Xinhua's Lhasa Bureau contributes to this report
http://english.peopledaily.com.cn/90001/90776/90785/6374438.html

Lire la suite
<< < 1 2 3 4 > >>