Médias
Que restera-t-il de notre époque ? Que restera-t-il de toute cette écume journalistique, et notamment du journalisme politique de Finkielkraut, si superficiel, dont j'entendais encore une émission ce matin ? - Finkielkraut dit la même chose depuis 20 ans, par exemple sur l'opposition entre le 68 tchèque et celui de Paris, c'est de la pure propagande. Que restera-t-il aussi de ce journalisme ampoulé de Ramonet qui dit des choses justes mais les gâche avec des "en quelque sorte", "d'une certaine manière" qui donnent le sentiment qu'il ne croit pas en ce qu'il dit - parce qu'à Paris il est toujours important de ne jamais trop croire (voir les vidéos ci dessous).
Mais poser la question de cette manière, c'est peut-être déjà faire preuve d'un trop grand optimisme. C'est penser que quelque chose de l'intellect humain survivra à la contamination journalistique pour pouvoir un jour la dépasser et la juger rétrospectivement comme un accident du passé, or rien dans les institutions (dont toutes peuvent être balayées par la démagogie et le marché souverain) ne garantit la moindre survie d'une indépendance intellectuelle l'égard de ce phénomène.
Il y a un risque dans le slogan "don't hate the medias, be the medias" : que tout le monde se résigne à n'avoir qu'une approche médiatique du monde, même sur un mode alternatif.
Lacrimas de oro
Non sans raison certains de mes proches nomment Ingrid "bête en cour". Dans quelques années, si les gens ne sont pas complètement abrutis, ils riront des enthousiasmes de nos médias pour cet individu. Voir http://lesesprits-de-l-escalier.20minutes-blogs.fr/archive/2008/07/03/ingrid-bete-en-cour.html
ARAC
J'ai rendu visite avec quelques amis mardi dernier à l'Association Républicaine des Anciens Combattants (ARAC) à Villejuif.
C'est une structure très intéressante fondée par Henri Barbusse après la Première-Guerre mondiale. Ce fut longtemps un syndicat d'anciens combattants attaché au Parti communiste français. Son nom complet aujourd'hui est "Association Républicaine des Anciens Combattants et Victimes de Guerre, des Combattants pour l’Amitié, la Solidarité, la Mémoire, l’Antifascisme et la Paix." C'est typiquement le genre d'institution dont notre société, et particulièrement, en son sein, le mouvement anti-guerre, ont besoin. Ancrée dans le passé, elle ne se contente pas de défendre les intérêts de ceux des anciens combattants qui en sont membres (j'ignore quelle part des 4 millions cela représente), mais elle défend aussi une mémoire que les forces impérialistes, notamment sous l'impulsion actuelle de Sarkozy, cherchent à réécrire. Ayant moi-même été très attentif au témoignage de mon grand-père, ancien combattant de la guerre civile espagnole, qui d'ailleurs portait celui de son propre père, combattant à Cuba en 1898, je puis dire que ces hommes qui ont été traités comme du bétail (et ils le furent dans tous les pays et dans toutes les guerres) lorsqu'ils ont le courage d'assumer un point de vue critique, pacifiste, de gauche, ont une force considérable pour dénoncer les intérêts financiers qui ont poussé les peuples aux conflits, le cynisme avec lequel l'humanité est instrumentalisée en pareil contexte, et leur voix, à ce titre, est absolument essentielle.
Le passé compte comme socle de compréhension du monde tel qu'il nous est donné. Il est aussi, dans le cas de l'ARAC, une source d'inspiration pour une action sur l'avenir. "Non à la mondialisation capitaliste par les profits et par les armes... Oui à la mondialisation par la paix et par la solidarité des peuples" proclame leur document d'orientation de janvier 2006 (http://www.arac-et-mutuelle.com/Arac/article.php3?id_article=82). Cette action, si j'en ai bien compris la philosophie, passe par une solidarité avec les peuples résistants que la France et ses alliés ont persécutés. Il ne s'agit pas seulement de rendre hommage aux victimes de la folie impériale de nos dirigeants, mais de contribuer à réparer leurs fautes pour construire un avenir planétaire sur de meilleures bases fraternelles. L'initiative que l'ARAC met le plus en avant est le Village de l'Amitié (image à gauche) créé en 1994 en collaboration avec des associations d'anciens combattants d'autres puissances occidentales. Son objectif est d’aider, soutenir et héberger des enfants et des adultes victimes de l’effet du défoliant appelé " l’agent orange " (Dioxine), déversé sur les campagnes et les forêts vietnamiennes par les troupes états-uniennes (la France, elle, avait débuté le processus en balançant du Napalm sur la population indochinoise comme elle l'avait fait aussi en Algérie). Une grosse centaine de personnes (mais le nombre total de victimes qui pourraient prétendre à un traitement s'élève à 700 000 voire 800 000) y sont soignées chaque année. L'ARAC a aussi des projets d'actions de solidarité avec d'autres pays victimes encore aujourd'hui du cynisme planétaire comme la Serbie où l'on entretient, dans l'ignorance complète de l'opinion publique française, les tombes des anciens combattants français morts dans les Balkans entre 1914 et 1918, et Cuba, qui compte un grand nombre de vétérans de guerre qui menèrent un combat illustre en Afrique contre l'apartheid.
Rencontre franco-vénézuélienne de solidarité, 3 juillet 2008
J'ai assisté hier à la "Rencontre franco-vénézuélienne de solidarité" organisée par l'Ambassade du Vénézuéla à la Maison d'Amérique latine à Paris. Le panel des invités montre que le régime bolivarien bénéficie de soutiens dans un évantail très large de la gauche institutionnelle française puisque se trouvaient là outre Jack Lang ancien ministre socialiste, des représentants du PCF, du MDC, de PRS, de l'UNEF, sans oublier Ignacio Ramonet ancien patron du Monde Diplomatique. La soirée était introduite par une exposé du professeur Miguel Angel Perez Pirela. En voici, ci dessous, quelques extraits.
Malbrunot-Boulbina
- http://www.parutions.com/index.php?pid=1&rid=6&srid=63&ida=9550
- http://www.parutions.com/index.php?pid=1&rid=4&srid=96&ida=9551