Sarko au Congo
"Sarkozy veut dépecer la RDC
(Courrier International 22/01/2009)
Le président français a jeté un pavé dans la mare en proposant une restructuration de la région des Grands Lacs en faveur du Rwanda et au détriment de la république démocratique du Congo. Celle-ci n'apprécie guère." (http://www.africatime.com/Rdc/nouvelle.asp?no_nouvelle=442352 - http://www.courrierinternational.com/article.asp?obj_id=93652). L'article a été publié dans Le Potentiel (quotidien de Kinshasa - http://www.lepotentiel.com)
Pendant ce temps L'oeil du Patriote écrit :
"Au moment où la classe politique congolaise est divisée par la succession des événements à l’Est de notre pays, nos envahisseurs, eux, accélèrent l’exécution du schéma d’occupation et d’annexion de la partie Est de notre pays, la République Démocratique du Congo. En l’espace d’un mois seulement, les Congolais ont assisté, hébétés, à l’exécution rapide des scenarii de la fin d’un processus savamment conçu par Kagamé à Kigali, et soigneusement exécutés en RDC par son digne représentant, «Joseph Kabila»: dissidence de Ntaganda, destitution de Nkundabatware de la présidence du CNDP, annonce de la fin de la rébellion par le nouveau patron du CNDP, Bosco Ntaganda, normalisation des relations entre Kinshasa et Kigali et amorce d’une négociation pour mettre fin à la présence des rebelles hutus rwandais de FDRL, signature d’un accord (secret ?) entre la RDC et le Rwanda autorisant l’entrée de l’armée rwandaise en RDC, d’abord comme «simple observateur» (dixit ministre Tambwe Mwamba, relayé par son collègue Mende), ensuite comme « forces amies pour combattre le FDRL et les milices locales » , et enfin, annonce pompeuse de l’arrestation de Nkundabatware au…Rwanda. Ouf ! Les Congolais n’y ont vu que du feu! Certains, comme des automates, ont même applaudi et remercié le maître de Kigali (et de Kinshasa ?). Les pauvres! Heureusement qu’il y a aujourd’hui des patriotes congolais qui se sont débarrassés des effets soporifiques de cette morphine ! La grogne gagne du terrain. Dieu merci !"
Le Potentiel laisse entendre qu'Obama ne serait pas sur la ligne de Sarkozy sur la balkanisation de la RDC (http://www.africatime.com/rdc/nouvelle.asp?no_nouvelle=443313&no_categorie=). Du wishful thinking ?
Le retour des options nucléaires
"La déclaration sur le déploiement éventuel de cette arme (les missiles iskander) dans la région de Kaliningrad s'explique très facilement : l'implantation du système de défense antimissile américain en Pologne et en République tchèque constitue une menace directe pour le potentiel nucléaire russe. Certes, 10 missiles intercepteurs GBI qu'il est prévu d'installer en Pologne à la première étape, et même 50 de ces missiles, ne pourront parer une attaque de grande envergure des Troupes de missiles stratégiques russes (RVSN) et de porte-missiles sous-marins, mais l'importance de ces missiles intercepteurs s'accroîtra incommensurablement après le premier coup nucléaire éventuel porté par les Etats-Unis à la Russie. Dans ce cas, les intercepteurs d'ABM feront face à un nombre très réduit de missiles russes restés intacts après le premier coup, ce qui permettra aux Etats-Unis de compter sur un succès et de remporter, pour la première fois après les années 50, la victoire dans une guerre nucléaire. " (http://fr.rian.ru/analysis/20090130/119896009.html)
L'Europe, les Sudètes, les enjeux mémoriels
"Est-ce l'Europe ou la loi du plus fort ? En décembre 1989, le responsable des amitiés franco-tchécoslovaques avait publié une tribune dans Le Monde qui disait en gros "Français investissez en Tchécoslovaquie et épousez des tchécoslovaques, ne laissez pas l'Allemagne occuper seule le terrain dans ce pays". Aujourd'hui je me demande quelle est la part respective de l'Allemagne et de la France dans les investissements en République tchèque.
D'un point de vue géopolitique, il y a deux visions de l'Europe centrale : une vision française qui y soutient les peuples slaves, et la formation de fédérations respectables sous leur égide (la Tchécoslovaquie, la Yougoslavie), et la vision allemande selon laquelle tout ce qu'il y a entre l'Adriatique et les Carapathes constitue une sorte de "Galilée des nations" dans laquelle les Allemands ont leur place (et qui soutient aussi les revendications des non-slaves Hongrois, des Turcs, des Albanais).
Evidemment le souvenir du nazisme permet de dénigrer le point de vue allemand mais plus pour très longtemps. Mais sur la question de l'Europe centrale je ne suis pas convaincu que le souverainisme "classique" (c'est à dire la défense de l'héritage de 1945 qui reproduisait celui de 1918 favorable à la France) soit complètement réaliste, sauf à considérer qu'un peuple déraciné (les Alllemands des sudètes) doit faire le deuil de sa mémoire et se recréer une identité ailleurs.
Il y a autour de ces questions mémorielles des difficultés considérables : les Sudètes veulent revenir en Tchéquie, les Juifs sionistes en Palestine, les Pieds-noirs en Algérie. Des tas d'enjeux coloniaux se greffent là dessus (car Pieds noirs et Sudètes par exemple étaient des colonisateurs là où ils vivaient). Le progressisme du 20 ème siècle (la foi en l'avenir), justifiait que les peuples opprimés expulsent les colons pour créer un avenir meilleur. Le pessimisme écolo-conservateur de notre époque qui fétichise le passé, valorise le droit au souvenir et ouvre la voie au retour des colons partout".
Le roman, le blog d'Edgar
Comme tout un chacun je dois vouer le plus clair de mon temps au boulot - ma chef m'ayant d'ailleurs sonné les cloches lundi (j'ai appris par la même occasion qu'elle appartenait à la RPR, la "religion prétendument réformée" comme on disait jadis, ce qui explique que le travail sous son autorité ne soit pas du tout drôle - il faudrait faire une étude sociologique sur les protestants dans les professions juridiques).
Mon interview à Radio Pais a reçu des échos favorables d'amis dans le Sud-Ouest, mais mon roman est très loin de pouvoir faire son chemin en Béarn : il faut d'abord que les libraires le commandent et le mettent sur leurs étals. Ce n'est pas gagné d'avance quand on ne s'appuie pas sur un réseau de diffusion solide.
J'aurais encore beaucoup de choses à dire sur ce roman mais il est trop tard ce soir pour ce faire.
A défaut d'écrire sur ce blog, je traine souvent du côté du blog d'Edgar, La lettre volée (http://www.lalettrevolee.net/), un site sympathique où l'on trouve des gens qui à la fois lisent un peu des livres et ne sont pas dogmatiques. On peut y lancer quelques idées, expérimenter. Edgar a fait une recension plutôt sympa de mon "Programme pour une gauche" (http://www.lalettrevolee.net/article-27116505.html). Pas trop de réactions dans les commentaires (normal : les gens ne connaissent pas ce livre dont seul le mouvement de Nikonoff a signalé l''existence sur le Net), mais bon, peut-être auront-ils quand même jeté un coup d'oeil. Edgar m'a dit que sa feuille électronique avait l'audience d'un "journal paroissial". Ce n'est pas si mal.
Interview sur Radio Païs-Pau
Ci-joint une interview de Frédéric Delorca diffusée à 12 h 30 aujourd'hui sur Radio-Païs Pau (http://www.radio-pais.com/) à propos de La Révolution des Montagnes. A signaler aussi une recension de ce livre sur Le Mague (http://www.lemague.net/dyn/spip.php?article5708) .
Concours de vacuité médiatique
Difficile de dire ce qu'il y a eu de plus con dans les dépêches d'aujourd'hui.
Est-ce celle-ci de l'AFP "Obama induit en erreur en récitant son serment d'investiture" dans laquelle s'exprime toute la vacuité de cette non-information bruyante qui entoure l'investiture d'Obama ?
"Moi, Barack Hussein Obama, je jure solennellement de remplir les fonctions de président des États-Unis fidèlement, et, dans toute la mesure de mes moyens, de sauvegarder, protéger et défendre la Constitution des États-Unis", a déclaré le 44e président, répétant petit à petit les mots prononcés par le président de la Cour suprême, John Roberts.
Mais ce dernier a commis une petite erreur en employant le mot "fidèlement" après "président des Etats-Unis", alors que ce terme doit précéder "les fonctions de président".
Constatant apparemment la bourde, Barack Obama s'est interrompu pendant un bref instant de gène, avant que M. Roberts ne répète le morceau de phrase, à nouveau dans le désordre. Le nouveau président a dû obtempérer et finir son serment tel qu'il l'avait entendu.
La foule de 2 millions de personnes rassemblée devant le Capitole a ressenti le malaise, une femme criant "Oh non, non, non, non!", couvrant le murmure des spectateurs.
Interrogé par l'AFP, le professeur de droit constitutionnel Jeffrey Rosen a toutefois assuré que le faux-pas du président de la Cour suprême n'entachait en rien la validité de l'investiture de M. Obama.
Durant le déjeuner qui a suivi la cérémonie, M. Roberts a paru s'excuser auprès de M. Obama qui a ri et lui a serré la main.
Ou encore celle-là, dans laquelle s'exprime une autre vacuité, celle de notre président bien aimé, qui n'a plus qu'un don : celui d'escamoter les négations de la langue française.
"Sarkozy: "J'écoute mais je tiens pas compte""
Nicolas Sarkozy s'est rendu mardi à Sourdun, près de Provins (Seine-et-Marne), commune durement touchée par le départ du 2e régiment de hussards. Les 900 hommes du régiment sont en voie de transfert à Haguenau (Bas-Rhin). En compensation, le site doit abriter dès la rentrée 2009 un internat d'excellence, accueillant quelque 150 élèves boursiers venus de la région parisienne dans le cadre du plan "espoir banlieue". Ils devraient être 500 en septembre 2010.
Doivent également s'y installer d'ici 2010 les 330 personnels du Service d'étude sur les transports, les routes et leurs aménagements (SETRA), actuellement basés à Bagneux (Hauts-de-Seine). Un transfert que contestent les intéressés.
"Ils ont tort", a rétorqué Nicolas Sarkozy lors d'une table ronde. "Ce transfert, il se fera. Et je suis désolé, c'est un magnifique cadre". "Dès que je veux changer quelque chose, toutes les forces du conservatisme se mobilisent pour l'empêcher", a-t-il déploré. "J'étais préparé à ça. J'écoute mais je tiens pas compte", a-t-il lancé.
Nicolas Sarkozy a plus largement défendu sa volonté de poursuivre les réformes en France. "Sur la ligne, sur la stratégie, sur la volonté d'aller de l'avant, on n'a pas d'états d'âme, parce qu'il n'y a pas d'autre stratégie", a-t-il affirmé. "En plus, je dois le faire en maintenant la cohésion sociale", a-t-il ajouté. "C'est très difficile. C'est pour ça que je verrai les banquiers cet après-midi. J'ai deux ou trois choses à leur dire".
La crise est "une opportunité pour en sortir plus forts" et "j'ai pas été élu pour subir", a martelé Nicolas Sarkozy. "Je veux changer les choses. Je ne suis pas là pour commenter les problèmes mais pour essayer de les résoudre".
La réforme de la justice? Elle fait "un petit peu débat", mais "y a-t-il une personne qui pense que ça va tellement bien qu'il faut rien changer?". La réforme de l'audiovisuel? "Tout le monde est content maintenant. On se demande qui a eu l'idée". Les radars? "Je l'ai fait deux ans et demi avant l'élection présidentielle" et "on a quasiment divisé par deux le nombre de morts sur les routes".
Dans le cadre de l'adoption du nouveau Livre blanc redéfinissant les objectifs de la défense française, le gouvernement a annoncé en juillet dernier la fermeture de 83 sites militaires, dont 11 dès 2009, le quart Nord-Est de la France subissant de véritables coupes claires.
Le départ des militaires a eu "une conséquence catastrophique sur les finances locales", avec la perte "d'un tiers du budget", a souligné le maire de Sourdun Eric Torpier. Il signifie aussi la "fermeture possible de deux classes". Et "pour nos commerçants, (c'est) une baisse en moyenne de 30% de leur chiffre d'affaire".
Le président PS du conseil général de Seine-et-Marne Vincent Eble a dénoncé la faiblesse de l'aide de l'Etat pour son bassin d'emploi, de 10 millions d'euros. "C'est la qualité des projets qui nous intéresse (...) Ca se fait pas au poids!", a rétorqué Nicolas sarkozy. "Et elle veut un rôti de combien, la petite dame? C'est pas ça!".
"Il fallait revoir la carte militaire", a martelé le chef de l'Etat, qui a rappelé que l'armée comptait 471 sites en France. "Il y avait des régiments français en charge de s'assurer que nous ne serions pas envahis par l'Italie", a-t-il ironisé. "Ils ont fait un boulot remarquable. On voulait pas l'armée italienne, on a eu Carla (Bruni-Sarkozy, NDLR). C'est quand même plus agréable, notamment pour moi". AP
Tout ce que l'on peut souhaiter à l'humanité, c'est qu'un jour elle retrouve suffisamment d'intelligence pour avoir le tournis devant la vacuité de notre époque, quand elle en étudiera les productions, et notamment les dépêches...
La Haine de l'Occident
Voici mon nouveau CR sur Parutions.com, un livre qui est assez proche des idées défendues dans ce blog : "La haine de l'Occident" de Jean Ziegler - cliquez sur http://www.parutions.com/index.php?pid=1&rid=4&srid=97&ida=10370.