Désarmement de la Transnistrie
Je lis dans la presse aujourd'hui : "La Russie a indiqué qu'elle est prête à démanteler les dépôts d'armes datant de la guerre froide en Moldavie, ouvrant ainsi la perspective d'une fin au conflit de Transniestrie et amplifiant les chances d'entrée de la Moldavie dans l'UE. Le ministre des affaires étrangères Sergei Lavrov de Russe a présenté une proposition concernant les trois dépôts de munitions situés dans la région moldave contestée de Transniestrie pendant les entretiens avec le ministre des affaires étrangères moldave Iurie Leanca à Moscou mardi (le 29 mars). "
"Les enfants humiliés" de Georges Bernanos
J'ai le choix cet après-midi entre m'indigner de ce que l'individu qui fait office de ministre des solidarités et de la cohésion sociale en France en ce moment veuille pénaliser la fréquentation des prostituées (plutôt que de s'en prendre aux trafics humains en restaurant l'autorité des Etats en Europe de l'Est par exemple, et lancer une véritabe politique du bien-être au niveau des ministères français) et me scandaliser de ce que Gallimard ait intitulé en 1949 les écrits sur la guerre de Bernanos "Les enfants humiliés". Je choisis le second sujet : le plus inactuel, mais aussi le plus instructif sur la difficulté des auteurs à toutes les époques à faire vraiment comprendre ce qu'ils disent. Je suppose que Gallimard était cette année là en compétition pour trouver le titre le plus inapproprié et le plus ridicule qui soit. Si tel est le cas, ils ont bien réussi.
Bobos, souchiens, indigènes
Ca monte aux extrêmes en ce moment. La gauche bobo par la voix d'une chroniqueuse soi-disant humoriste sur France Inter qui traite les électeurs du FN de "gros connards". Les inquiets du site "fdesouche" qui la couvrent d'insultes (encouragés par Guy Carlier qui la traite de "petite conne") et la renvoient à ses origines maghrébines en des termes peu châtiés (moi, pendant plusieurs mois, j'ai vu son nom sur Internet sans même penser qu'il avait une consonnance arabe, faut croire que je ne suis pas bien conditionné). Je n'aime pas le tour que tout cela prend. Je n'aime pas les apéros saucissons et je n'aime pas non plus l'autre cyber-exalté pro-Indigènes de la république qui, sur son site, bien à l'abri de son pseudo, balance le mot cochon à la figure du premier "souchien" qui passe comme s'il y avait à rougir d'aimer cette viande... Bref, bref : le "malaise dans la civilisation" continue. Vous avez aimé l'épisode 1 à Dreux, l'épisode 2 à Carpentras. Vous aimerez l'épisode 2012 avec Marine. Montée des tensions entre "souchiens" et "diversité" garantie... Diviser pour régner... Parfum de Sarajevo. Commence à m'agacer leur logique de choc des civilisations... Il est grand temps de reprendre la thématique de la refondation de l'indépendance française sur des bases non-ethniques et multiconfessionnelles (athées compris). On essaie ?
La Libye brûle. Que faire ?
Cette intervention militaire en Libye. La majorité de l'opinion publique s'en fout. Moi j'y pense tous les jours : ce qu'on ne nous dit pas - les pertes civiles, les bombardements à l'uranium appauvri, les propos du sénateur Lieberman aux USA qui explique que ce qu'on fait en Libye on pourrait le faire aussi... en Syrie... Ben voyons.
Le parti communiste a une position correcte en ce moment - sachons le reconnaitre : ce parti malgré ses défauts est souvent le seul à sauver l'honneur national dans certains votes au parlement. Alors que PS et UMP applaudissaient Sarko la semaine dernière sur la Libye, il a su dire "non". Résultat du réveil de l'aile gauche anti impérialiste de ce parti - des sites comme "réveil communiste", le groupe Polex. Cette mouvance mérite bien ses succès électoraux dans le 93, le 94, et le Nord aux dernières cantonales.
Mais à part le PC, quel groupe politique ? quel député ?
Le vide politique en dehors de la mouvance communiste (même chez les socialistes "historiques" avec un Mélenchon qui approuve l'ingérence, et même chez les gaullistes avec Dupont Aignan qui fait de même, parmi les souverainistes voir aussi le silence du blog "La lettre volée" sur le sujet... ) traduit une singulière cécité sur le potentiel de prédation de l'Occident en Afrique. Une cécité ou une complicité. Même les Indigènes de la République feignent de croire qu'une révolution libyenne existait vraiment et qu'il fallait mandater quelqu'un pour la protéger face à la répression. Comme le demande Le Grand Soir : où sont les preuves ? Et pourquoi personne ne débat-il de la thèse du journal Libero selon laquelle la France aurait dès le début téléguidé la révolte libyenne ? Peut-être est-elle fausse. Encore faudrait-il pouvoir enquêter là dessus, débattre, réfléchir, et non entretenir une loi du silence autour de ces questions.
Cela me rappelle le plan imaginaire "fer à cheval" dans lequel les Occidentaux voyaient la preuve d'un génocide au Kosovo en 1999. Il a fallu que Le Monde lui même révèle qu'il était inventé par les services secrets bulgares pour que l'on veuille bien s'intéresser à cette imposture. Arrêtons de faire les autruches : posons les véritables questions : oui ou non la révolte libyenne est-elle orchestrée de l'extérieur dès le début ? oui ou non le régime Kadhafi est-il détesté par les masses libyennes (beaucoup de témoignages ne vont pas dans ce sens) ? Oui ou non les insurgés ont ils eu les mains nues comme en Tunisie ? Oui ou non le gouvernement a-t-il tiré dessus cyniquement ? Oui ou non Al Qaida était elle à Benghazi comme le laisse entendre un article récent de Cockburn ?
La mollesse du débat sur la Libye ouvre des boulevards à des esprits exaltés à la Dieudonné pour qu'ils se présentent en sauveurs de la Libye et de l'Afrique. Pour empêcher ces dérives il est temps de créer un vrai lobby anti-ingérence au sein des institutions républicaines françaises. Qu'il interpelle les dirigeants, qu'il pose les vraies questions, qu'il appuie où ça fait mal jusqu'à ce que notre pays guérisse définitivement de son réflexe impérialiste. Mais c'est si long à mettre en place, si compliqué vu l'échiquier politique français... Comment faire ?
Appel à éditeur : "10 ans sur la planète résistante"
Le contrat qui me liait aux éditions Thélès pour le livre "10 ans sur la planète résistante" vient d'expirer. Compte tenu des faibles moyens de diffusion de cet éditeur, l'ouvrage est très loin d'avoir touché son public potentiel.
Je souhaiterais donc pouvoir publier ailleurs ce manuscrit sous un autre titre, dans une version actualisée et remaniée, et ce dans les mois qui viennent. Si vous-mêmes êtes éditeurs ou si vous avez une maison d'édition à me suggérer, n'hésitez pas à m'écrire .
D'avance merci.
F. Delorca
Les idées, les individus, les styles
Un ami militant anti-guerre m'écrit : "Mon problème est que je ne remarque en fait jamais les individus, hors des questions privées, amicales, etc, juste leur rôle si bien qu'on me dit toujours "tu ne connais pas tel ou tel auteur" et je me sens tout bête, et quand je recherche, je découvre que j'ai lu une dizaine de texte de cette personne ...
Je suis comme cela, cela m'enlève quand même quelques soucis puisque je ne ressents pas de sentiments particuliers pour untel ou untelle dans la lecture de leurs textes ...je pense que si Hitler avait écrit un roman ou le gestapiste qui a torturé mon oncle je pourrais le lire sans la moindre réticence ...si son roman était bon à mes yeux ...c'est seulement ensuite que je réagirais si on me le disait...et alors je ferais le lien entre les deux et je construirais une théorie scientifique sur le génie d'un ...Céline ou d'un autre .
Bref, je suis un être bizarre, je ne fais que passer dans ce monde qui n'est pas vraiment le mien "
Cet ami est marxiste. J'avais déjà remarqué son goût pour les jolies histoires, les idées mises en histoire, et son peu d'intérêt pour les individus concrets. A la table d'un restaurant il confondra facilement untel avec un autre. Je pense que le marxisme satisfait son besoin de se raconter des histoires, avec, en plus, un vernis un peu snob de fausse scientificité, en oubliant un peu les personnes qui les ont portées. Cela lui nuit parfois, par exemple quand il diffuse des textes de fachos (vous savez : ces textes fachos sous des vernis apolitiques ou "transcourant" comme on sait en faire à l'extrême droite) sans avoir bien identifié leur auteur.
En ce qui me concerne les idées pures et les belles histoires m'intéressent de moins en moins. J'aime à connaître ceux qui les portent, leur psychologie, leur vie, leurs amis. C'est pourquoi plus je vieillis et plus je deviens un écrivain dans l'âme plutôt qu'un philosophe. Le style m'intéresse plutôt que l'idée. L'idée est vide, sans son contact avec le réel. Le style est l'articulation entre le concept et le sensible. Il est le mouvement de la pensée - rapide, ou lent, saccadé, fluide - par lequel la pensée apprend à inscrire ses principes dans le monde et comprendre les principes à la lumière de celui-ci. Par le style l'individu donnera corps à ses idées ou les laissera mourir dans un ciel irréel - "ce monde qui n'est pas vraiment le mien" comme dit mon ami sur le ton du mysticisme. Voilà pourquoi je place au dessus de tout dans la littérature le travail de Montaigne qui est un effort exceptionel pour donner à la pensée un rythme par lequel celle-ci pourra "coller" à l'individualité qui la porte et à l'individualité des autres. Ce rythme, ce style, est ce par quoi mots et choses trouvent une résonnance juste et s'inscrivent dans un récit qui n'est pas purement chimérique mais, au contraire, qui devient le meilleur moyen de donner une direction idoine aux choses, ou de trouver la direction qui émane des choses dans la manière dont on les vit. Une direction qui souvent prend des drôles de détours, et qui doit être suivie à la vitesse appropriée. C'est aussi ce qu'on s'efforce de faire dans ce blog, à un niveau modeste, par des zigzags qui vont des grands drames de notre époque aux plus triviales évocations du quotidien.
"Denise Albert" dans Le Parisien aujourd'hui
Le livre "Denise Albert" que j'ai publié au début du mois est à l'honneur avec son héroïne sous la plume de Carole Sterlé dans Le Parisien aujourd'hui.
Ca débat dans mon canton béarnais
L'enjeu est la couleur politique des Pyrénées-Atlantiques...