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Le blog de Frédéric Delorca

"Georges-Guy Lamotte, Le dernier des socialistes" de Fernand Bloch-Ladurie

28 Novembre 2012 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Lectures

chreibenUn peu de détente : voici mon compte-rendu d'un livre amusant publié par les éditions  "Aux Forges de Vulcain", pour le lire, cliquez ici.

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Ce que nous pouvons savoir (un peu d'ontologie)

28 Novembre 2012 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Philosophie et philosophes

 Après avoir lu mon billet sur la fin de l’apeiron, un lecteur me demande si, au terme de mes lectures philosophiques, je suis relativiste sur le plan « ontologique ».

 

Ceux qui connaissent bien mes écrits ont déjà la réponse mais il n’est pas inutile de la résumer pour les nouveaux visiteurs de ce blog (toujours plus nombreux au vu des statistiques de mon compteur), d’autant que tout résumé, par le choix-même de ses termes, peut apporter par lui-même des éléments nouveaux.

 

Du point de vue de l’ontologie, je pense que nous ne pouvons connaître de l’être que ce que l’évolution darwinienne nous a déterminé à en connaître. Et cette connaissance est de deux ordres :

 - la connaissance sensible, qui tire sa validité de son utilité pour la survie des individus et de l’espèce (je sais qu’il y a une table devant moi parce qu’elle résiste à mes doigts, lorsque je la touche, parce que mes yeux la rencontrent quand j’ouvre mes paupières etc, un savoir utile à ma conservation sans quoi je risquerais de me fracasser le crâne en tombant dessus si je ne savais pas qu’elle était là)

- la connaissance intellectuelle, qui naît d’une réflexion sur les données sensibles, permet d’optimiser la connaissance que l’on en a  (en rectifiant certaines erreurs des sens) et d’aller au-delà (grâce à elle nous connaissons par exemple les lois de la physique quantique qu’aucune perception par les sens ne pourrait nous donner)

 

La connaissance intellectuelle bien qu’elle permette d’aller plus loin que les sens reste partiellement tributaire de notre évolution darwinienne, et de certains schèmes qui, dans notre cerveau, sont issus de l’expérience sensible, par exemple celui qui nous porte à penser qu’une chose ne peut pas être et ne pas être en même temps.

 

Je ne crois pas faire preuve d’occidentalocentrisme en disant cela. Car, bien que la pensée logique ait été poussée très loin par les Occidentaux à la faveur de diverses révolutions sociales et politiques (l’invention du logos grec), le logique intellectuelle en lien avec l’expérience sensible existe dans toutes les cultures, même si beaucoup de pensées magiques en Orient notamment se sont ingéniées à former des systèmes intellectuels contre-intuitifs (et, à vrai dire, à mes yeux dépourvus de validité épistémique) dans lesquels justement des énoncés comme « une chose ne peut pas à la fois être et ne pas être » sont réfutés (on a aussi, bien sûr, connu ce genre de pensée en Occident).

 

Le lien entre la pensée intellectuelle logique et l’empreinte de l’évolution darwinienne sur nos corps fait que, selon moi, nos cerveaux ne parviendront pas aux niveaux d’abstraction suffisants pour progresser dans la connaissance de l’être au point de pouvoir apporter des réponses à des questions comme « qu’est-ce qu’il y avait avant le Big Bang » ou « existe-t-il des univers parallèles au nôtre ? » (ou encore les nombreuses questions relatives à la définition du temps, de l’espace etc). Reconnaître cette clôture des possibilités du savoir fait partie incontestablement de la fin de l’apeiron que j’évoquais il y a quelques jours. De ce point de vue là je suis kantien, bien que, sur le plan épistémique, je réfute le constructivisme de Kant (nous ne « construisons pas » les objets de notre savoir).

 

galaxy-copie-1.jpgEt je ne crois pas en l’hypothèse des transhumanistes selon laquelle en déléguant la tâche de comprendre à des machines (supposées être capables de traiter abstraitement plus d’informations que nos cerveaux, à supposer que nous parvenions à en construire de pareilles), nous progresserons significativement dans la compréhension de l’être.

 

Car, à supposer même qu’une machine à fonctionnement accéléré parvienne à une découverte de lois sur les questions que je posais précédemment (à propos du Bigbang ou des univers parallèles pour reprendre ces exemples) ou a fortiori d’hypothétiques méta-lois susceptibles de rendre compte du fait que la matière ait des lois (ou que la matière existe) , encore faut-il qu’ensuite elle trouve ensuite les formules pour rendre ce savoir accessible à un cerveau aux capacités d’abstraction limitées comme le cerveau humain.

 

L’autre hypothèse à laquelle souscrivent les transhumanistes est la liquidation de l’humanité dans son devenir-machine. Mais il faut bien reconnaître alors que cette espèce mécanique qui succèdera à la nôtre nous sera à ce point étrangère que peu importe au fond ce qu’elle parviendra à comprendre ou à ne plus comprendre de ce monde et de l’être en général .

 

Je crois donc, en dernière analyse, que nos schèmes cognitifs sont surtout destinés à favoriser le développement des individus, des groupes humaines, et de l’espèce en général (à travers la médiation des sous-groupes qui la composent, ce qui ne veut pas dire que cette utilité fondatrice ex ante doive être la finalité de la connaissance ex post), qu’à l’intérieur de cet espace de contrainte, ces schèmes cognitifs sont tout à fait valables pour connaître la part de l’être qu’il nous est imparti de pouvoir connaître et qu’il faut travailler à les améliorer. Améliorer nos schèmes cognitifs à l’intérieur du périmètre de savoir légitime possible, cela suppose d’affiner nos modes de discrimination du vrai et du non-vrai, de hiérarchisation et de mise en rapport des savoirs, et aussi de travailler sur l’aspect pratique de ces schèmes, c’est-à-dire sur la mise en œuvre éthique, politique et esthétique de ces schèmes, aux lois qui dans ces diverses sphères pratiques doivent gouverner notre action. Ce qui suppose notamment de refuser la facilité du relativisme.

 

Il est difficile de garder une volonté de connaissance dans un périmètre de savoir identifié comme limité et de ne pas céder à la paresse intellectuelle du relativisme ou du nihilisme. Car l’humain est un animal profondément mu par la mégalomanie et particulièrement stérile quand on le prive de son horizon de conquête (ce qu’avait bien vu Nietzsche). Il faut donc trouver un horizon de conquête pour briser la clôture de l’apeiron. On sent bien que cette rupture ne sera pas possible sans la conservation de certaines catégories esthétiques hérités du temps où l’esprit de conquête prédominait. C’est pourquoi le présent blog accorde une telle place à la relecture d’auteurs anciens et à l’évocation d’époques révolues, non pas par fétichisme passéiste mais dans l’espoir d’en préserver des traits utiles à la définition d’un ethos de rupture.

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La fin de l'apeiron

25 Novembre 2012 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Philosophie et philosophes

Tout le monde peut être d'accord sur ce diagnostic, bien que celan'implique hélas rien quant aux solutions à apporter (car les solutions sont absentes). La tristesse de notre monde tient à ce que nous avons liquidé l'apeiron, cette notion qui travaillait (et angoissait) tant les présocratiques. L'apeiron : l'infini, ce qui reste ouvert.

 

Avec cette vision du "village-monde" qui a travaillé la globalisation, cette obsession d'exploiter intensivement et rationnellement chaque millimètre carré jusqu'à ruiner l'écosystème, et de réduire (par le réductionisme biologique) les dernières formes de résistance (comme la dépression, grande résistance du début des années 2000, voyez "Tomber sept fois, se relever huit" de Labro), l'espace est aujourd'hui complètement clôturé : il n'y a plus d'Odyssée possible. Dans ce huis clos dont les issues ont été soigneusement bouchées, toutes les rancoeurs et les méchancetés peuvent se déchaîner : elles seules même peuvent donner une raison de vivre. C'est pourquoi dans ce monde sans fenêtre Bernard-Henri Lévy et Caroline Fourest sont rois.

 

C'est aussi, par la force des choses, un monde où les femmes, habituées à gouverner des espaces clos, respirent mieux que les hommes, autrefois éduqués au don quichottisme. Tout notre passéisme se nourrit de cela du reste : il n'est plus d'horizon de conquête que dans le temps écoulé, celui qui vient ne promettant que toujours plus de paralysie de nos gestes.

 

grille.JPGDans ce monde fini où tout est quantifié (même les séries TV : il suffit d'aller voir sur wikipedia à chaque fois qu'on souhaite savoir combien d'épisodes il nous reste à voir) l'instant manqué est une fraction du quantum d'instants de même nature qui nous étaient alloués (par exemple, le nombre de fois où je vois mes parents est un nombe de fois fini), et donc chaque instant se vit comme un arbitrage entre diverses pertes possibles, ce qui de toute façon le prive de toute saveur.

 

Bien sûr on est là à l'opposé de tout ce qui fut la culture des enfants gâtés des années 60-70, culture dont je suis héritier (je m'en rendais compte encore ce soir en lisant un séminaire de Castoriadis sur Platon daté de 1986). Le livre de Tobie Nathan dont j'ai déjà dit beaucoup de bien ici est très sincère sur l'esprit de conquête qui présida à cette époque. Il dit notamment des choses très belles sur ce qu'était la conquête sexuelle à ce moment-là qui était vécue come un réel horizon métaphysique et pas du tout comme aujourd'hui comme un simple enjeu d'optimisation du bien-être.

 

Je sais bien que, de nos jours, beaucoup de jeunes gens sont prêts à se saisir d'Internet et des outils de leur environnement pour "réussir des coups" ainsi que je l'ai remarqué dans un précédent billet, mais ces coups n'ont pas plus de valeur que des stratégies à deux balles à une table de poker. Le système est bien trop normé, y compris dans les pertes prévisibles, pour qu'on puisse encore y parler du moindre esprit de conquête, encore moins d'une errance.

 

Il me semble que la fermeture de l'apeiron se ressent sur chaque aspect de nos modes de pensée. Par exemple sur la manie de la pondération et de la vérification que nous avons introduite en philosophie et en sciences humaines (pour autant que cette dernière expression ait un sens), là où jadis l'esprit de conquête en dispensait tout le monde. Le bougisme qu'on impose à tout le monde, y compris à nos enfants en les amenant visiter des musées à trois ans... reflète aussi l'inquiétude généralisée de vivre dans un monde où en fait il n'y a plus aucun moyen de se projeter dans quoi que ce soit, et donc plus rien à faire (au sens profond du terme) : un monde devenu un immense camp d'internement à ciel ouvert.

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Ecrire un nouveau roman peut-être

23 Novembre 2012 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Ecrire pour qui pour quoi

Vous savez ce qui nous tue tous aujourd'hui ? C'est qu'il n'y a plus de vie spontanée. Je relisais tantôt des pages de mon journal de 1987, année où je vivais ma vie de lycéen, ancré dans de vraies émotions. Je referme mon journal. J'ouvre mes mails. Je tombe sur ceci : "Nom de dieu de dieu de dieu ! Mais merci ! Ton article me fait profondément plaisir et m'honore ! De plus, il est tellement bien écrit ! Il est formidable. Incroyable. Pincez-moi !J'ai hâte de te serrer dans mes bras mardi !Je t'embrasse fort, fort, fort !". C'est une copine écrivaine. Sa réaction à ma recension de son dernier livre qui vient d'être publiée sur Internet ce matin. Jolie réaction pleine d'émotions... sauf que ça m'arrive sur un écran... je ne sais pas pourquoi il me semble que cette médiation des écrans fausse tout. Je la verrai mardi soir à sa séance de signature, mais il n'y aura pas plus de spontanéité à ce moment-là (où elle sera prise par les dédicaces, et moi par l'urgence de prendre un train) qu'aujourd'hui dans ces remerciements neutralisés par l'appareil informatique. Tout est ainsi, sous cellophane...

 

P1010968On court tous vainement après une "authenticité" comme mon pote qui cultive ses légumes dans l'Ariège et repère dans les rues de Saint-Ouen les dernières espèces végétales comme le "last survivor" d'un cataclysme.

 

Depuis hier j'ai envie d'écrire un nouveau roman. C'est peut-être la dernière chose authentique à faire. Après tout j'ai la chance d'avoir toujours un éditeur ouvert à la fiction. Ca ne se vendra pas, mais ça sera écrit. Quod scripsi scripsi.

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Mélenchon sur le budget, sur le différentialisme, et sur l'Allemagne

23 Novembre 2012 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Peuples d'Europe et UE

Mélenchon a raison sur son blog de condamner la timide abstention des députés du Front de gauche sur le budget d'Ayrault :

 

assnat"C’est dans ce contexte qu’est intervenue, écrit-il, notre discussion au Front de Gauche à propos du vote sur le budget de l’Etat. Ce n’est pas un secret : le Parti de Gauche, comme la totalité des représentants des  partis du Front de Gauche à la coordination, sauf ceux du PCF, étaient partisans de voter contre ce budget. Ce n’est pas une affaire de posture plus ou moins frontale vis-à-vis du PS et de son budget. C’est d’abord une appréciation sur le fond : c’est un mauvais budget pour le pays et dans le contexte de récession commencée. C’est le budget de la plus grande contraction de la dépense publique depuis plusieurs décennies. C’est aussi le budget d’une RGPP aggravée dans tous les ministères non sanctuarisés. Enfin parce que nos groupes parlementaires ont voté contre la loi de programmation budgétaire pluriannuelle. Dès lors il est normal d’en refuser la première application. Mais le fond est aussi politique : il s’agit de la mise à distance qu’il faut affirmer avec tout le système et la politique du nouveau gouvernement. Bien-sûr, aucune voix des nôtres n’a soutenu ce budget. Pas un parlementaire du Front de gauche n’a voté le budget des socialistes. C’est le point clef. Il n’y a donc pas de fracture politique dans le Front de Gauche à propos de l’autonomie face au gouvernement et au parti qui le dirige.

 

Le groupe à l’assemblée s’est donc abstenu. Mais pourquoi pas de vote contre ? Croyons-nous réellement qu’il peut se passer quoi que ce soit qui inverse la politique du nouveau gouvernement hors des clous de la loi de programmation budgétaires contre laquelle nous avons voté ? L’orientation n’est-elle pas affichée sans ambages ? Nos amendements n’ont-ils pas tous été rejetés ? Et cela alors même qu’ils étaient exactement rédigés comme ils l’étaient à l’époque où nous étions dans l’opposition et que les socialistes les avaient votés avec nous ?  Cette ligne n’est-elle confirmée et approfondie depuis par le plan Gallois et la déclaration de la conférence de presse du président ? Je sais très bien que nous partageons tous cette appréciation. Que veut dire alors l’abstention dans ces conditions ? Selon nous c’est une source de confusion pour les nôtres et un signal de souplesse que la violence du gouvernement Ayrault interprète comme un aveu de faiblesse et l’affichage d’une divergence interne au Front de gauche. Tout cela parce que les socialistes et leurs journalistes jouent le petit jeu de répéter que nous votons avec la droite ? Qui est-ce que cela trouble à part ceux qui sont déjà troublés de toute façon ? Le PS faisant la leçon sur les votes avec la droite après sa collusion avec le traité de Sarkozy ?"

 

Il y a aussi des remarques intéressantes de Mélenchon à propos du "différentiaisme" de Hollande, même si je suis en désaccord avec la défense du "mariage pour tous" par le leader du PG (en ce qui me concerne je suis pour l'abrogation du mariage).

 

Jeu damesJ'aime bien aussi ce paragraphe réaliste sur l'Allemagne :

 

"C’est sans doute même le problème fondateur. C’est pour contenir une propension allemande à toujours vouloir pousser les murs que les politiques européennes ont été construites. La première union européenne, n’en déplaise à la légende dorée, n’a pas d’autre but que d’empêcher un retour de l’antagonisme franco-allemand inacceptable dans le cadre de la confrontation avec le glacis soviétique dont la point avancée sur l’ouest était… l’autre Allemagne. Quand la réunification s’est faite, on a su immédiatement que l’histoire ne s’était pas effacée autant qu’on le croyait. Comme les Français l’exigeaient, le gouvernement allemand mit un mois à reconnaitre la ligne Oder-Neisse comme frontière intangible à l’est. Mais il la reconnut. Ce ne fut pas la même musique quand, sans attendre les garanties que les Français avaient demandées sur les droits de minorités, Berlin reconnu l’indépendance de la Croatie et de la Slovénie en quarante huit heures, aggravant le sentiment d’impunité des dirigeants croates d’alors. Ces souvenirs nous font rappel au réel. L’Allemagne est une puissance politique en premier lieu. Souvent les dirigeants français pratiquent un angélisme très bêta à ce sujet. Comme ils sont travaillés à mort par le déclinisme ambiant et très intrusif de la bonne presse des élites françaises, ils commettent deux erreurs. La première est de croire que les dirigeants allemands sont complexés comme eux. La seconde d’oublier que l’esprit de capitulation est une tradition des élites françaises. Comment oublier l’ampleur de la collaboration de celles-ci pendant l’occupation nazie ? Ni combien et quels journaux durent être confisqués à la libération."

 

Puis après avoir observé que l'objectif de Mitterrand à Maastricht (encadrer l'Allemagne), a échoué (c'est l'Allemagne qui nous a encadrés), Mélenchon conclut : "Tout cela doit nous aider à évaluer correctement le rapport de force avec l’Allemagne au lieu de nous traîner à la remorque de la chancelière, des retraités et des trouillards."

 

On connaît le choix stratégique de Mélenchon dans ce but : "l'autre Europe". Je préfère personnellement celui de Nikonoff que celui-ci énonce à nouveau avec brio dans un billet récent en critiquant au passage son propre choix terminologique il y a quelques années en faveur du concept flou de "désobéissance". Reste à ce dernier à penser l'option géopolitique par laquelle la sortie de l'Union européenne ne rimerait pas avec confrontation ouverte avec l'Allemagne, et donc à définir une confédération franco-allemande alternative à la sortie "sèche" de l'Union européenne...

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Le quart d'heure espagnol

22 Novembre 2012 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Espagne

Bon allez un petit quart d'heure espagnol (dans ce blog bordélique pourquoi pas ?)

 

- Eroticoporno : une actrice X catalane María Lapiedra fait campagne pour le président de la généralitat Artur Mas dans le clip ci-dessous. Ca ne vous rappelle pas le vrai-faux clip de soutien à Mélenchon au printemps dernier ?

 

 

- Repentance : L'Espagne vient de décider d'accorder la nationalité de ce pays à tous les Séfarades du monde qui parlent le judéo-espagnol (250 000 personnes) pour se faire pardonner leur expulsion en 1492...

 

- Union européenne : la commissaire européenne en charge de la justice Viviane Reding a fait savoir que si la Catalogne faisait sécession de l'Espagne, elle se situerait en dehors de l'Union européenne et le droit européen ne s'y appliquerait pas. Une interprétation juridique intéressante, qui aura des effets importants sur les processus politiques de cette "Communauté autonome"...

 

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Le quotidien, les Balkans, l'Espagne austéritaire

21 Novembre 2012 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Peuples d'Europe et UE

J'ai assisté ce matin à des mondanités institutionnelles navrantes qui, une fois de plus hélas, m'ont montré la société française dans tout ce qu'elle a de plus imbécile, de plus vain, de plus lâche, de plus faux et de plus détestable. Et comme cela fait pratiquement 25 ans que j'encaisse ce genre de spectacle épouvantable (qui heureusement m'avait été épargné à Brosseville) j'étais à deux doigts de gerber et de donner ma démission de mes activités professionnelles, ce que j'eusse certainement fait si je n'avais une famille à charge.

 

A la fin d'une journée comme celle-là j'hésite entre m'investir à nouveau dans un travail d'écriture qui me soustraira à l'épouvantable stupidité de ce monde (même si mon lectorat et assez réduit), ou continuer à mener une action politique hors normes qui au moins me donnerait l'impression d'aider les gens à dépasser la gangue de bêtise qui les écrase dans un projet collectif un peu noble (même si le paysage de forces anti-systémiques est plutôt lunaire en ce moment, et je suis en panne d'idées susceptibles de lui donner un souffle réel...).

 

Je ne sais pas encore ce que je vais faire, mais l'âge venant je doute que je resterai longtemps dans un esprit de conciliation comme je l'ai été dans les années 2000.

 

nato.jpgCeci étant posé, devrais-je vous parler des Balkans ? Le premier ministre serbe M. Dacic a déclaré aujourd'hui qu'il avait exprimé devant la baronne Ashton récemment (la soi-disant responsable de l'inexistante politique étrangère de la risible Union européenne) sa préoccupation de voir cette région "revenir à la période des conflits des années 1990".

 

C'est que, voyez-vous, il n'y a pas que dans mon milieu professionnel que le monde reste très con. Dans l' "Europe du Sud-Est aussi". Le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), géniale invention de nos génialissimes élites diplomatiques et juridiques, vient d'acquitter deux criminels de guerre croates, des généraux (alors qu'il n'a jamais raté le moindre colonel serbe...), et, aujourd'hui, dans la bonne ville serbe de Bujanovac, des extrémistes albanais ont aposé une plaque en hommage au groupe de guérilla "Armée de libération de Preševo, Bujanovac and Medveđa". Pour les plus jeunes qui n'ont pas connu la guerre du Kosovo, ce groupe était une extension de l'Armée de libération du Kosovo (la bande armée si "cool" et si "démocratique", ami de Bill Clinton, qui a fait fructifier le trafic d'opium et le monoethnisme dans cette province à majorité albanaise), encouragé à l'époque par les stratèges du Pentagone à poursuivre leur action hors du Kosovo en 2000. Les partisans de ce groupe n'ont visiblement pas oublié ses faits d'armes, ni que la fête nationale albanaise est le 28 novembre (Ach ! la Grande Albanie !), ni que le soi-disant TPIY doit juger à partir du 29 M. Haradinaj, ex-chef de la guerilla (qui y comparaîtra en lieu et place de plus gros bonnets). Bref, vous voyez d'ici le tableau : les Balkans bouillonnent, je vous parlais récemment des souvenirs centenaires qui refleurissent en Bulgarie, on sent le règne de  l'amour s'épanouir là comme à ma foutue cérémonie de ce matin.

 

spain2.jpgBon, je pourrais refaire un tour du monde pour trouver d'autres raisons de m'énerver sur les cinq continents. Mais je vous épargnerai ce pensum. Retenons juste une info qui nous vient d'Espagne : dans ce pays à partir d'aujourd'hui aller devant un juge d'appel dans le cadre d'un litige quelconque coûtera 800 euros . Merci l'Europe austéritaire, les agences de notation, les banques, etc. Je me devais de le signaler, puisque j'ai aussi la nationalité de cet Etat...

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Une analyse intéressante sur l'Egypte, le Qatar et Gaza

21 Novembre 2012 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Colonialisme-impérialisme

 

 
Notez aussi la destruction des bâtiments journalistiques qui se poursuit : http://www.lepoint.fr/monde/gaza-israel-detruit-le-bureau-de-la-chaine-russe-rt-18-11-2012-1530495_24.php
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