Massacre
La plateforme Overblog avec son nouveau système de publication ayant complètement massacré l'en-tête de ce blog, sa mise en page, ainsi que diverses fonctionnalités d'administration, je ne suis plus du tout enclin à continuer de le tenir à jour.
L'action liquidatrice d'Overblog aura été finalement plus efficace que l'indifférence des lecteurs, ou que certains commentaires assassins.
Me voilà désormais donc abandonné en plein océan : plus de blog présentable, plus de moyens de faire connaître mes livres passés, ni mes recherches ou mes actions actuelles, mes projets de publications etc.
Que faire ? Créer un autre blog sur une autre plateforme ou renvoyer simplement mes lecteurs à mes livres sur la page des Editions du Cygne ? En tout cas, nous avons confirmation du fait qu'Internet ne vaut pas grand chose...
Frédéric Delorca
François les Bas bleus
La Provence, malgré tous ses défauts (et cette région en a beaucoup, j'y insiste) est plus proche culturellement de mon Béarn que la moitié nord de la France. Il y a peu dans le train entre Aubagne et Marseille, j'entendais un vieux type dire "les jeunes ne sont bons ni pour le travail manuel ni pour êtres des intellectuels, ils ne sont bons qu'à faire les cons". Des mots que j'entends souvent chez les vieux de ma famille. Et puis, juste après le même type dit "François les bas bleus".
Bon sang, cela faisait bien trente ans que je n'avais pas entendu cette expression. Elle aussi typique de ma famille. "François les bas bleus". Il faut que j'entende ça dans la bouche d'un vieux d'Aubagne ! A quoi cela renvoie-t-il ? A François Ier ? Un rapport avec sa divine sœur Marguerite d'Angoulême dont j'ai tant parlé dans ce blog ?
Comment savoir ? Je cherche sur Internet. Evidemment aucun Internaute français jeune ou vieux n'a jamais écrit "François les bas bleus" dans aucune des milliards de pages que compte le Web de nos jours. Heureusement un Amerloque ou un Anglais a pensé à faire une fiche Wikipédia là-dessus dans la langue de Shakespeare. "François les Bas-bleus" est un opéra comique de 1883 dont l'action se passe au moment de la prise de la Bastille...
Pourquoi dans le Sud de la France les vieux ont-ils fait passé cette expression dans le vocabulaire courant alors que plus personne en dehors de leur zone géographique et de leur génération n'en a gardé le souvenir ? Mystère. De toute façon tout le monde s'en fout. Et moi je vais trainer ce petit mystère au fond de mes poches, un parmi dix mille autres, probablement jusqu'à la fin de mes jours...
"Une brève histoire d'amour"
J'ai bien aimé "Une brève histoire d'amour" de Kieslowski, un film très délicat et très juste de 1988 qui avait les saveurs de cette Europe orientale à l'époque très différente de la nôtre. Une approche intéressante du pouvoir positif et bienveillant du regard, très éloignée du très anglo-saxon "Fenêtre sur cour" fondé sur la culpabilité. L'héroïne s'appelle "Magda" diminutif de Magdalena, ça lui va bien. Le voyeur Thomas... Une commentatrice du DVD note que le nom du héros Thomas évoque en anglais "Peeping Tom"... Il manque juste une pièce au puzzle de son propos : Thomas, c'est celui dans l’Évangile qui a besoin de voir... Je n'avais jamais songé au rapport entre la légende de Peeping Tom et Saint Thomas, pourtant évident... Thomas face à Madeleine. Personne ne pousse l'analyse jusque là. Pourtant un esprit mystique comme Kieslowski y a forcément pensé. Et même s'il n'y a pas pensé, quelque chose en lui y a pensé, comme à la thématique du lait, à celle des mains etc qui sont mobilisées dans le film.
Kultura
Eduardo Galeano et Günter Grass ont cassé leur pipe... Un best seller sur l'histoire secrète du monde nous explique... qu'Hérodote et Plutarque sont des "quasi-contemporains"... Effectivement c'était un secret bien gardé. Jusqu'ici je les croyais séparés par six siècles.
Tsipras 1 - Cecil Rhodes 0
Les bonnes nouvelles viennent des périphéries en ce moment : la visite de Tsipras à Moscou par exemple. Le leader grec a raison de dire que des forces au sein de l'UE doivent aller dans le sens de l'apaisement et de proclamer que l'Espagne, le Portugal et la Hongrie sont en fait sur la même position que lui, même s'ils n'osent pas le dire aussi fort. Peut-être la République tchèque aussi sur laquelle Washington fait pression (Washington aime mieux le gouvernement ukrainien qui vient d'intégrer le leader néo-nazi de Secteur droit dans son dispositif militaire, alors que le Donbass a son "Lénine noir").
J'ai reçu mes papiers pour voter aux prochaines élections "autonomiques" espagnoles. Je me ferai un plaisir de voter pour Podemos.
Mais l'Europe du Sud nous réserve aussi de mauvaises surprises. Le premier ministre albanais Rama lundi disait que le Kosovo rejoindra l'Albanie, au sein de l'Union européenne ou en dehors. Vieille chimère d'un peuple dans une impasse. Cette grande Albanie serait une injustice totale, et la porte ouverte à la création en réplique d'une grande Serbie unie à la Republika Srpska bosnienne. En même temps on ne voit pas ce que peut être un Kosovo seul, ni un Kosovo dans la Serbie. ce genre de micro-Etat, comme le Montenegro d'ailleurs, n'ont pas beaucoup de sens. De toute façon il n'y a pas de bonne solution pour les Balkans. Est-ce la faute des peuples, ou la faute des dirigeants occidentaux qui, après leur aventurisme de 1999, n'ont eu aucune imagination pour proposer un horizon de paix aux peuples ? Là comme au Proche-Orient, on paie les conséquences d'un bellicisme à courte vue. Pour l'avenir, dans ces deux régions, on ne peut que soutenir les derniers îlots de tolérance intercommunautaire, et tout ce qui peut aller dans le sens des coopérations entre Etats. Mais on sait que les chances de maintenir de vrais dialogues en dehors des égoïsmes sectaires et/ou nationalistes ne font que rétrécir.
Concernant le Proche-Orient, on se demande bien comment les Etats-Unis vont pouvoir tenir leur pari de faire la paix avec l'Iran tandis que l'action saoudienne au Yémen se poursuit. Sauf à trouver une formule de power sharing très astucieuse à Sanaa, ou à se résoudre à considérer le Yémen comme un théâtre d'opération secondaire (après tout Washington traitait avec Moscou pendant la guerre froide tout en combattant ses clients sur des terrains d'opération périphériques). Mais cela ne peut que frustrer toujours plus Riyad.
Bon, allez, une dernière bonne nouvelle : les étudiants de l'université du Cap ont renversé la statue du magnat des mines coloniales britanniques Cecil Rhodes qui trônait sur leur campus depuis des décennies.
Send me an angel
Bon, je serai plus impressionné quand ils nous feront "Dance with me" de Lords of the New Church en chants grégoriens. Mais "Send me an angel", ce n'est déjà pas mal. Ca vaut Soeur Cristina chantant "Like a Virgin", non ?
EI de Yarmouk aux Philippines...
L'Etat islamique prend possession du camp palestinien de Yarmouk, près de Damas, Porochenko propose une décentralisation à géométrie variable en Ukraine, reposant sur des référendums particuliers, mais sans fédéralisme, les houtis progressent à Aden au Yémen tandis que Riyad sollicite l'aide pakistanaise, la Tribune fait l'éloge de l'art stratégique de Tsipras, aux Philippines la négociatrice au nom du MILF Miriam Coronel Ferrer explique, à propos du Bangsamoro Basic Law (BBL) censé remplacer la région du Mindanao actuellement gérée par le MNLF : "Si vous ne signez pas le BBL avec nous vous aurez l'Etat islamique"!