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Le blog de Frédéric Delorca

Chavez et l'OPEP

14 Novembre 2007 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Billets divers de Delorca

Je n'approuve pas toutes les dimensions de l'aventure "bolivarienne", au Vénézuela ou ailleurs en Amérique latine. J'y décèle souvent des faiblesses : du désordre, de l'incantation verbeuse, des formes de culte de la personnalité déplorables, une façon aussi inquiétante de noyer les institutions sous le pouvoir des masses (c'est-à-dire des citoyens certes débarrassés de l'individualité bourgeoise, mais qui peuvent verser dans une irrationnalité collective dangereuse). Mais je me garde de faire la fine bouche : pour une fois que des peuples brisent le darwinisme social et renouent avec les idéaux  d'émancipation collective, il les faut soutenir. J'apprécie notamment chez Chavez son sens aigu de la géopolitique et des rapports Nord-Sud. Il racontait il y a peu qu'Aznar en 1999 lui avait proposé de rejoindre le "premier monde" auquel il pouvait se rallier avec son pétrole et de ne plus chercher à défendre les miséreux d'Haïti (http://www.cooperativa.cl/p4_noticias/antialone.html?page=http://www.cooperativa.cl/p4_noticias/site/artic/20071110/pags/20071110160054.html). Chavez a refusé. 

Chavez c'est le courage, physique, intellectuel, politique et c'est un Verbe qui se déverse généreusement sur son peuple (dans l'émission "Allo présidente" notamment). Il y a peu à l'ambassade du Vénézuela à Paris quelqu'un a demandé si la réforme constitutionnelle de décembre limiterait les pouvoirs du président, et le sociologue qui tenait une conférence là a répondu quelque chose comme "on ne peut pas arrêter le verbe de Chavez". Le glissement de la notion de "pouvoir" à celle de "verbe" était significatif. On a le sentiment d'un pays qui coule sous un flot de paroles, des paroles de vérité comme il n'en avait jamais reçu auparavant, c'est ce qui est touchant dans le Vénézuela chaviste (d'où d'ailleurs le côté absurde du "por qué no te callas" espagnol dont on parlait hier). Or quand ce verbe, parle des rapports Nord-Sud, il va tout de suite à l'essentiel. Je lisais ce soir un article sur Aporrea à propos des projets de Chavez autour de l'OPEP. S'il gagnait son pari, la face du monde en serait changée. chavez.jpg

Lisez plutôt :

"Le président Chavez a annoncé qu'il apportera plusieurs idées au sommet de l'OPEP, qui aura lieu les 17 et 18 novembre à Ryad, pour changer la méthode de mesure des prix du pétrole, bien qu'il n'ait pas donné de plus grands détails. Il a indiqué que la production de West Texas Intermediate (WTI), brut utilisée comme référence à la Bourse de New York, est très petite par rapport à la production mondiale de pétrole, "donc ce n'est pas l'indicateur le plus adéquat". Il a souligné l'importance d'accorder des prix préférentiels aux pays les plus pauvres : "Nous proposerons des mécanismes de protection pour que le prix à 100 dollars ne se transforme pas une bombe destructive pour les sociétés affaiblies du Tiers Monde". Il a publiquement
considéré que les prix doivent osciller entre 80 et 100 dollars le baril. "Je crois que nous devons retourner à l'OPEP originaire, avec une forte charge géopolitique. Nous travaillons sur quelques idées pour faire des sondages entre les chefs d'états de l'organisation. J'ai dit qu'il serait formidable de vendre le pétrole à 200 dollars et à cinq pour les pauvres, ce serait un mécanisme pour la croissance de l'économie. Si les prix arrivent à 100 dollars on pourrait destiner quelque 100 milliards de dollars pour combattre contre la misère en Afrique, les Etats-unis et tous les pays, à travers un fonds de développement social ", a continué le mandataire dans
son discours."
(http://www.aporrea.org/tiburon/n104676.html)

Au fait, je conseille aux gens qui s'intéressent à Chavez de jeter un oeil à cette vidéo :


 

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