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Le blog de Frédéric Delorca

Post petroleum omne animale triste

16 Septembre 2008 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Billets divers de Delorca

Je regardais ce soir une Nième émission sur la crise pétrolière à venir. Rien de nouveau sous le soleil. Mais je me demandais si, au fond, l'apathie de l'opinion publique un peu partout ne s'enracinait pas dans le sentiment confus qu'ont les gens que, de toute façon, le système actuel ne durera pas. Ils ne prennent plus la peine de réfléchir sérieusement au néo-colonialisme actuel, aux mensonges qui entourent les diverses guerres, au travail de destruction de l'humain par le néo-libéralisme, au moyen de réintroduire de l'action politique collective, parce qu'ils savent, au fond, plus ou moins inconsciemment, que rien de tout cela n'est stable. De toute façon bientôt la crise énergétique se profilera, qui clouera les avions au sol, les voitures aux garages, et freinera l'industrie durablement. Les rapports de force ne seront plus les mêmes, des équilibres nouveaux se dessineront, avec une terre moins peuplée. Et, même si la crise ne survient pas, même si une nouvelle énergie apparaît, de toute façon le monde sera radicalement différent, et les problèmes que nous évoquons dans le cadre actuel n'auront plus aucun sens. Voilà peut-être pourquoi les gens deviennent si indifférent aux folies du système contemporain, et ne veulent même pas s'y intéresser sérieusement.

Au cours des dernières années, j'avais médité sur cette phrase de l'écologiste Yves Cochet qui, tout anticommuniste qu'il fût, citait Cuba comme un modèle parce qu'elle était parvenue à réduire de 80 % sa consommation de pétrole (http://podcast.blog.lemonde.fr/2008/07/25/cuba-un-mythe-ecolo/). Cela ne justifiait-il pas la mise en place d'un système volontariste à la cubaine au niveau planétaire ? Mais il faut être réaliste. Très peu de peuples peuvent développer un sens de la discipline et de l'intérêt général comme les insulaires cubains l'ont fait, et personne ne peut le leur imposer d'en haut. Donc l'échec du modèle économique et social actuel est plus que probable - pas besoin de parier sur la venue des extra-terrestres ou sur les chiffres de la Bible pour prédire son apocalypse. Il ne servirait à rien alors de tenter de refonder quelque chose dans son cadre. A peine doit-on démasquer le racisme, le mensonge, la barbarie rempante qui imprégnent tout notre système d'information, toute notre vision du rapport entre les peuples et entre les classes. Mais, sur le fond, tout cela est de toute façon, peut-être déjà dépassé, et, plutôt que d'essayer de changer ce monde-ci, peut-être vaut-il mieux penser celui qui lui succèdera.

Voilà donc ce que je venais d'écrire il y a 5 minutes quand j'ai cherché, par curiosité, "post petroleum" sur Internet. Je suis alors tombé sur un article de Carolyn Baker, ancienne psychothérapeute et maître de conf en histoire intitulé "Post-Petroleum Woman" qui réfléchit sur la place de la femme quand notre monde se sera effondré sous le poids de la pénurie de pétrole. Je vous en conseille la lecture sur http://www.energybulletin.net/node/16580. J'ai quelques idées sur ce texte, mais préfère méditer un peu là dessus avant de vous en reparler. Cette dame, qui hélas n'a pas l'air très rationaliste (mais souvent seuls les esprits irrationnels osent poser ouvertement des questions sur le long terme au risque de se ridiculiser), possède son propre website http://carolynbaker.net/site/. Il existe aussi un website sur le monde sans pétrole : http://worldwithoutoil.org/.

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