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Le blog de Frédéric Delorca

L'individualisme et la gauche

20 Mai 2009 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #La gauche

Les grands esprits se rencontrent. Aujourd'hui je repensais à cette discipline, cette soumission collective des ex-peuples soviétiques (Transnistriens en tête, les Russes de Russie font peut-être exception aujourd'hui, mais parce que notre arrogance les y a forcés), aux abonnés des briefings de l'ambassade d'Ouzbékistan qui reprochaient au Dissident internationaliste et au patron du Samizdat leur turbulence.

Et je trouve sur le blog La lettre volée sous la plume d'Edgar (mais quand Diable prendra-t-il un pseudo plus présentable pour signer des livres ?) une article qui pourfend la dérive bismarckienne de Pierre Rosanvallon (Edgar n'emploie pas ce terme, mais je le trouve assez adéquat pour résumer son propos) et appelle l'extrême-gauche (so to speak) à se faire le chantre de la démocratie formelle face à une droite et un centre-gauche qui la bafouent.

Apparemment cela n'a rien à voir, et pourtant je prétends que si. Dans les deux cas, c'est la question de l'individualisme qui se pose là. Mes petits camarades anciens de l'aile gauche du PC, tout défenseurs du "centralisme démocratique" qu'ils fussent autrefois, et chantres de la souveraineté des Etats-nations et de leurs structures verticales aujourd'hui, sont des rebelles avant tout, c'est-à-dire des gens qui font passer instinctivement l'individualité de leur esprit critique avant les convenances diplomatiques et les rapports d'autorité.

Et Edgar qui demande à l'extrême-gauche de se réconcilier avec la démocratie formelle rejoint l'héritage de la Révolution des Saints, de cette filiation entre individualisme puritain et démocratie anglosaxonne que Michael Waltzer a fort bien identifiée.

L'histoire de l'Occident est faite de cela, c'est une de ses singularités (qu'il partage peut-être avec d'autres cultures, mais sans doute pas si nombreuses). Il la faut assumer, elle fait sa richesse. C'est pourquoi dans un article de la revue Commune de septembre dernier, je m'étais fait l'avocat d'une conciliation intime entre socialismes "autoritaire" et "libertaire".

Toute la difficulté est que l'individualisme fasse de nous des Bertrand Russell et pas des Bernard Kouchner.

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O
Bonsoir,J'ai lu avec intérêt ton article Le socialisme derechef et de plus fort. J'y retrouve mes reflexions du moment. Je dois beaucoup dans mon approche du marxisme a la lecture, somme toute encore recente, de Lucien Seve.Je trouve particulierement interessant chez Seve la rehabilitation, la redecouverte, de l'individu dans la theorie marxiste, en lui reattribuant même la place centrale qui est la sienne. A trop avoir confondu communisme et collectivisme, communisme et antihumanisme, on en a oublie le sens, voire même l'existence même, de la these VI sur Feuerbach et cette phrase : "le libre developpement de chacun est la condition du libre developpement de tous."D'un cote, nous avons un capitalisme qui se pose comme defenseur de l'individu, mais qui, de par son fondement meme, l'aliene ; de l'autre, un communisme qui, dans les faits, a bien souvent nie l'individualite de la personnalité alors que, dans son fondement même, il devrait la reconnaitre et même l'exalter. Cela merite réflexion.
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E
signer des livres, le graal.c'est pas beau edgar comme pseudo ?
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