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Le blog de Frédéric Delorca

La sortie de l'Union européenne

1 Juin 2009 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Peuples d'Europe et UE

Le blog la Lettre volée, continue de fonctionner comme un mini think tank informel où l'on peut librement explorer, et sans tabou, une option politique que beaucoup de gens au Royaume-Uni prennent au sérieux et qui commence à intéresser certains esprits en France (y compris parmi les plus pro-UE, dont j'ai été) : la dissolution de l'Union européenne.

Comme un militant du parti de Dupont-Aignan (DLR, gaulliste, parti fort maltraité par les médias) appelait, comme au temps de Chevènement, à une alliance gauche-droite, du Front de gauche aux gaullistes, j'ai fait les remarques suivantes dans un commentaire libre :

Je crois qu'il peut y avoir une entente facile entre communistes souverainistes, socialistes républicains et gaullistes (pour employer des étiquettes un peu simples) sur de grands objectifs tels que
- défense des services publics
- défense du suffrage universel
- refus de l'atlantisme
- réconciliation des français avec les aspects positifs de l'histoire de leur République et de leurs institutions (sans pour autant passer par pertes et profits le négatif)

Et l'on pourrait sur cette base réfléchir à un programme concret de sortie de l'Union européenne.
C'est à dire définir la procédure de dénonciation des traités, et, derrière, le programme économique, politique, social et culturel qui permettrait à la France de récupérer son indépendance sans se noyer (un programme concret, avec chiffres à l'appui).

Ces deux points sont les plus faciles à réaliser (surtout le premier bien sûr).

Restent 2 points beaucoup plus délicats :

1) Au niveau programmatique trouver une définition de "l'après-sortie de l'UE" qui ne conduise pas la France à un repli sur soi réactionnaire. Comment tout de suite embrayer sur une initiative internationale qui ne nous fasse pas basculer dans un nationalisme stérile ? Ceci doit être anticipé dès aujourd'hui, dès la définition du programme de sortie de l'Europe, sous peine de disqualification. Les gaullistes et la gauche peuvent-ils tomber d'accord sur l'initiative internationale à envisager après la sortie de l'Europe (une Europe confédérale incluant ou non la Russie ou limitée à l'europe "carolingienne", une union franco-africaine, ou france-tiers monde etc)

2) Autre point problématique : les moyens d'un succès électoral : quand on n'a ni grabd média complaisant à sa disposition (comme en trouvent Cohn-Bendit et Besancenot), ni élus de terrain pour faire campagne (comme en a le Front de Gauche), comment espérer faire plus de 5 % ? Je ne crois pas qu'un éventuel Parti anti-UE (UPR, DLR si celle ci devenait antiUE etc), rallierait à lui facilement les appareils du Front de Gauche (qui sont les seuls sur lequel ils pourraient compter dans l'espace républicain, car l'UMP et le PS sont verrouillés, et aucun élu de ces partis ne rejoindrait un parti anti-UE).

Je crois avoir résumé ainsi les dfficultés de l'option anti-UE. Ces obstacles ne sont pas rédhibitoires, mais ils sont tout de même très importants. D'autant que l'état d'esprit actuel des militants "souverainistes" (de gauche et de droite) est tellement dominé par le narcissisme et l'esprit de division qu'on peut se demander ce qui pourrait les conduire à sérieusement travailler ensemble. Après le feu de paille du phénomène Chevènement, il faudrait peut-être une sorte de catastrophe économique plus spectaculaire encore que la récente crise financière pour resserrer les liens dans cette galaxie atomisée. Il est toujours triste que les partisans d'options alternatives doivent espérer des catatrophes pour prétendre arriver à leurs fins...

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G
Aujourd'hui, je pense à une idée, un peu à partir d'une analogie entre les individus et les États-Nations, dans la vie d'une personne, il n'est pas toujours entouré des mêmes personnes au travail, dans ses loisirs sportifs, sa famille, dans toutes les activités qu'il entreprend. Les groupes auxquels il appartient se sont formés pour un but, un projet, des affinités. Les personnes ne sont pas les mêmes d'un groupe à l'autre. Or, remarquons bien que c'est le contraire pour cette organisation qu'est l'UE, tous les membres doivent être tous là et marcher du même pas cadencé.Cela donne une autre piste de réflexion, un exemple pour mieux comprendre : plutôt qu'une organisation comme l'UE s'occupe des pêches maritimes avec à l'intérieur de celle-ci des pays qui ne sont pas concernés, trois organisation plus modestes, plus ciblées des pêches maritimes pourraient remplacer ce secteur de l'UE, une organisation des pêches maritimes de la Méditerranée, une de l'Atlantique, une de la Mer Baltique. Il s'agirait de remplacer chaque grand projet de l'UE, pour les raisons que nous avons déjà détaillé des milliers de fois, par des organisations internationales plus modestes, mieux ciblées, plus respectueuses de la démocratie et de la souveraineté nationale. Ceci en établissant des règles subtiles de représentativité des citoyens au sein de ces organismes, telles que les plus sourcilleux d'entre nous, en seraient déjà très contents, à défaut d'en être ravis. Ceci en ne se basant pas uniquement sur les bêtes limites géographiques d'un continent, dans l'exemple des pêches dans une mer fermée comme la Méditerranée, ce sont tous les pays riverains qui devraient faire partie de cette organisation spécifique ou quasiment.J'ai donné pour exemple, les pêches maritimes, mais c'est l'ensemble des projets de l'ex_UE qui seraient traités ainsi. De la sorte nous obtiendrons des organisations à taille et à buts variables localisées à des endroits différents comme dans la vraie vie. L'UE devenue inutile comme une coquille vidée de sa substance pourrait alors mourir de sa belle mort.
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F
<br /> L'idée que vous avancez de coopérations "à la carte" thématiques est très souvent défendue par les souverainistes. Et votre suggestion d'y impliquer les citoyens est très bonne. A mon avis, c'est<br /> en effet une bonne perspective. La seule chose est que l'on ne peut pas trop démultiplier ce genre de chose. S'il existe vingt grandes structures comme celle que vous décrivez par grand type de<br /> politique (pêche agriculture, logement, énergie, transports etc) la cohérence risque de disparaître.C'est le constat qui, au niveau local, a conduit au remplacement des syndicats intercommunaux à<br /> vocation unique par des syndicats à vocation multiple, puis par des communautés de communes et d'agglomération. Je pense quand même que la coopération "à la carte" ferait émerger des sortes de<br /> "noyaux durs" de pays qui se retrouveraient souvent dans les mêmes réseaux de coopération. Mais l'important est effectivement que les citoyens gardent leur contrôle sur les structures, et, même si<br /> "noyau dur" il y a (comme l'Europe carolingienne que propose le Forum carolus) on ne l'utilise pas pour faire émerger une nomenklatura autoritaire au dessus des peuples comme l'a fait l'UE<br /> <br /> <br />