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Le blog de Frédéric Delorca

Imago mundi

23 Octobre 2013 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Ecrire pour qui pour quoi

magasin.jpgL'image a une valeur très importante, pour nous primates dont 80 % de l'information sensorielle cérébrale provient de la vue. Une image arrêtée peut condenser une univers entiers, un ensemble de rapports et de rapports de rapports comme disaient les structuralistes (mais chassez vite la référence structuraliste de vos esprits, ce n'était qu'un clin d'oeil humoristique).Elle peut même prendre vie (songez aux travaux de cet anthropologue sur la hantise de l'Afrique du Nord depuis le néolithique de voir les images s'animer, bien avant Galatée).

 

D'où la nécessité qu'il y en ait peu. Notre société démultiplie l'image, comme elle démultiplie l'offre de nourriture, l'offre sexuelle etc. Tout se dénature en se démultipliant.

 

creation.jpg

L'image peinte ou dessinée a une valeur subjective, charnelle. C'est une main d'os, de muscle, de sang qui l'a composée, c'est un cerveau. Elle est le réel, et autre chose : un regard sur le réel. C'est moins évident avec la photographie, où la médiation de le machine est très (trop ?) présente. Et cependant l'assistance de la machine (qui se vérifie aussi de plus en plus dans les autres arts) aide encore à saisir autre chose du réel que l'oeil du peintre. La froideur de la machine, sa "neutralité", son extranéité en tout cas, apportent une "information" supplémentaire sur ce que le monde offre, sur la façon dont on peut le voir.

 

Une image peut être un support extraordinaire de réflexion, de rêverie, de méditation (faut-il oser le mot ?), et soutenir une sorte de mysticisme laïque auquel, malgré tout, je tiens (et qui n'est pas antagonique de la rationalité scientifique, bien au contraire). On me propose de travailler avec de la photo, sur de la photo, et avec le talent (ou le génie, qui sait ?) d'un homme qui a un sixième sens pour ça. Je suis partant. Bourdieu a fait de la photo, Pasolini aussi. J'en ai glissé quelques une (purement informatives, sans visée artistique) dans mon livre sur la Transnistrie naguère. Mon "oui dyonisiaque" à la photographie, pour parodier Nietzsche, ne sera pas un "yes we can", ni un "yes we scan" (comme disent en ce moment les amis de Snowden). Ce sera un choix de rependre le chemin "malgré tout".

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