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Le blog de Frédéric Delorca

L'art de la bonne conscience

23 Juin 2013 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Colonialisme-impérialisme

debray-copie-1.jpgPéan interviewé dans l'Humanité Dimanche sur son livre sur le Kosovo ce weekend. Le journaliste de l'hebdo communiste lui demande pourquoi les va-t-en-guerre de l'époque, à l'origine directe de la création d'un Etat mafieux à Pristina, ne se sont jamais remis en cause. Messieurs du Part communiste, vous êtes vous remis en cause ? avez vous pensé à mettre en jugement les membres de votre direction qui ont décrété à partir du 1er avril 1999 - c'est à dire quand les bombes de Westley Calrk se sont mises à viser plus explicitement les infrastructures civiles - qu'il ne servait à rien de manifester ? Avez vous demandé à votre eurodéputé M. Wurtz pourquoi sur les chaînes de TV il se pavanait en répétant comme le ministre de la défense du gouvernement auquel il appartenait que les Serbes commettaient un "génocide" au Kosovo, bref s'alignait sur la propagande de guerre du gouvernement auquel son parti appartenait ? Croyez-vous que je mens à ce sujet ? Relisez mon livre "12 ans", celui dont les intellos antiguerre "oublient" de parler.

 

Péan lui-même oublie de faire la moitié du boulot dans son interview. Pas un mot sur les Serbes, les Goranis, les Roms, bref tous les non-albanais expulsés du Kosovo en juin 1999 par l' "Armée de libération du Kosovo" albanaise. Pas un mot sur le révisionnisme historique infâmant dont les Serbes furent l'objet... Il remarque que le gouvernement "de gauche plurielle" fut le plus ardent à vouloir cette guerre tandis que Chirac freinait des quatre fers. Oui c'était une guerre de centre gauche, le Nouvel Obs, Libé et le Monde, aimaient plus nos bombes que le Figaro. Cohn-Bendit s'étranglait de haine, BHL voulait une intervention terrestre pour envahir Belgrade. Je n'ai pas oublié messieurs... Il n'y avait que la vieille droite, à l'époque, pour rappeler qu'il y avait un monument à l'amitié franco-serbe dans le jardin de Kalmagdan, en souvenir des centaines de milliers de Serbes morts pour une vision commune de l'avenir de notre continent que Paris et Belgrade avaient partagée jadis. Péan a inclus dans son livre les lettres de Chirac qui tente en vain en 98-99 de calmer le jeu. A la veille des bombardements, je me souviens, le maire gaulliste du IXe arrondissement de Paris Kaspereit avait appelé le président pour lui demander de faire quelque chose pour les empêcher. Chirac "attends, je consulte mes conseillers, je te rappelle". Dix minutes plus tard, Chirac reprend le combinet : "Je ne peux rien faire". Quand France Info annonçait les "bavures de l'OTAN"  - "un train bombardé par erreur", "un quartier résidentiel écrase par nos bombes", les bombes à fragmentation sur la place du marché de Nis, bien évidemment ce n'étaient pas toutes des "bavures" - il y avait une affiche électorale en bas de chez moi. Celle du parti au pouvoir qui nous serinait chaque jour que c'était une guerre de la "civilisation contre la barbarie", nous maintenait dans la veulerie et le mensonge, jour après jour, sur le cadavre de l'idéal yougoslave minutieusement anéanti par nos missiles Tomahawk. Sur cette affiche, la tronche d'un certain François Hollande...

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