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Le blog de Frédéric Delorca

"Le confort intellectuel" de Marcel Aymé

27 Février 2013 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #1910 à 1935 - Auteurs et personnalités

On trouvera cela surprenant de la part d'un admirateur de George Sand comme moi (du moins de l'autobiographie de George Sand à défaut d'aimer ses romans), mais je n'ai pas peur de rechercher la vérité à travers lalecture d'auteurs opposés et incompatibles entre eux.

Je lis donc ce soir "Le confort intellectuel" de Marcel Aymé. Il y a une thèse très forte dans son ouvrage : le romantisme du XIXème siècle (jusque dans ses déclinaisons dans Baudelaire) et le culte de la poésie ont perverti la bourgeoisie au point non seulement de nourrir en elle une sympathie pour les idéologies qui veulent sa destruction comme le communisme, mais encore de lui faire perdre le sens du réel.P1000086-copie-1.JPG

Vous savez que dans "Eloge de la liberté" je me confronte à la question du romantisme et de ses formes les plus populaires présentes dans la culture de masse des années 1980, sur le rôle qu'il a joué dans mon engagement en Yougoslavie.

Je ne suis pas du tout du genre à rechercher le statu quo, et j'ai souvent salué notamment ce que le romantismefidel-castro.jpg révolutionnaire (mâtiné il est vrai de beaucoup de réalisme bureaucratique) a pu apporter à un petit pays comme Cuba en terme de dignité humaine et de progrès social.

chomskynotebook.pngMais en bon chomskyen adepte du cartésianisme (et contributeur du Cahier de l'Herne sur Chomsky, je me dois de le rappeler ici pour que mes nouveaux lecteurs aient une vision un peu complète de mes travaux), je me défie aussi de toutes les facilités intellectuelles, et de tous les "fashionable nonsenses" qui font stagner l'humanité dans des rêveries stériles. Je ne sais pas trop si aujourd'hui le romantisme travaille encore notre monde, si, par exemple, on le trouve dans l'islamisme ou dans le chavisme (je suppose que oui). Mais nul n'ignore qu'il apporta à l'humanité du bien (la révolution de 1848), comme du mal (le nationalisme allemand).

Une des forces du livre de Marcel Aymé est de montrer le romantisme (et le goût de la poésie) à l'oeuvre dans l'évolution concrète d'une famille bourgeoise de province. Une autre est de rappeler que cette révolution littéraire aurait pu être tuée dans l'oeuf, comme celle des "Précieuses" et du "roman fleuve" au XVIIe siècle. Marcel Aymé ne fut pas le premier ni le dernier à instruire le procès de cette tendance de l'histoire occidentale. Il y apporte en tout cas une pièce très importante.

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J
<br /> Chacun a interprété à sa manière ce petit chef-d'oeuvre de Marcel Aymé. Marce Aymé, homme de droite,  a simplement dénoncé en termes simples, claires et non alambiqués, ce qu'on pourrait<br /> appeler 'La fumisterie de l'art contemporain'. J'adore particulièrement le passage où un petit cercle de prétendus intellectuels s'extasient à la lecture d'un poème qui n'a ni queue ni tête, tout<br /> comme un public d'idiots parisiens s'extasie devant un barbouillage de Soulage.<br />
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F
<br /> <br /> Il me semble que la critique du romantisme qu'il fait va au delà de l'agacement qu'on peut éprouver devant le côté abscons et souvent très inesthétique de l'art contemporain. En tout cas en effet<br /> le passage sur le poème incompréhensible censé exprimer une révolte contre l'occupant allemand est très bon !<br /> <br /> <br /> <br />