"J'aurais préféré pouvoir répondre "oui" à la thèse qu‘il y a en Islande une "révolution non-médiatisée anti-capitaliste et démocratique" mais, malheureusement, la conclusion de Pascal Riché est plus proche de la réalité si l’on ignore sa mauvaise foi et ses simplifications : "On est donc loin du conte de fée qui circule sur le net. L'Islande ne vit pas une alternative réussie et harmonieuse au capitalisme, mais une suite de tâtonnements confus, douloureux et résignés… en restant dans les rails du FMI. "
Nous sommes en pleine crise économique, politique, sociale, financière sous la tutelle du FMI qui en Islande, comme partout ailleurs, suit son orientation néolibérale et ne fait qu’approfondir la crise.
Après la révolte on a voté à gauche, mais le nouveau gouvernement est resté bon élève du FMI et fait la politique de droite.
Deux des trois banques nationalisées d'urgences ont été reprivatisées sans réforme; le taux de chômage tourne autour de 9 %, et autant de monde a émigré ; augmentation des impôts ; baisse du pouvoir d’achat ; les dettes insupportables ; des scandales infinis liés à la finance et la politique; les mouvements sociaux désorientés...
L'un des objectifs du plan FMI-gouvernement est de ramener le déficit public à zéro en trois ans durant l’année 2013, ce qui entraînera d’énormes coupes dans les dépenses les plus indispensables que sont l’éducation, la santé publique, la sécurité sociale ; et de finir la dispute sur IceSave, le troisième version de l’accord est en discussion à l’Assemblée ces jours-ci.
Le patronat et la confédération des syndicats font pression pour qu'on ouvre les portes aux investisseurs étrangers pour nous sauver de la crise...
Des fois il est difficile de rester optimiste mais la lutte continue pour que l'Islande ne devient pas le sujet d'un nouveau chapitre dans la réédition du livre de Naomi Klein "La Stratégie du choc" -
le capitalisme de désastre frappe à la porte.
Avec mes meilleures salutations.
Bjarni Attac Islande"
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