Les mots de la guerre
2 Janvier 2013 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Le monde autour de nous
Tout le monde n'a pas les mots justes pour décrire la guerre. Vous voulez vous en convaincre ? Allez lire ce texte qu'une certaine Peggy Sastre (à la demande de qui ?) a eu la mauvaise idée de traduire en français. Tout le mauvais goût et la lourdeur américains sont là-dedans.

Ce n'est pas affaire de positionnement politique (pour ma part je ne suis ni pour les Assad ni pour les islamistes qui les affrontent), c'est une affaire de sensibilité : notre époque met à l'honneur les propagandes les plus lourdingues. L'intelligence n'en sort pas grandie. Que tous ces gens aillent voir avec quels mots nos écrivains de l'entre-deux-guerres décrivaient les horreurs dont ils furent témoins, cela avait une autre allure. Pourquoi ? Parce que ces hommes avaient le sentiment d'écrire pour un public exigeant, qui avait besoin tout autant de ressentir que de réflechir. Ces auteurs savaient qu'on ne leur verserait pas 100 000 dollars pour simplement écrire "beurk c'est moche, y a du sang et des ruines, c'est la faute de ce salaud de dictateur".
Je lis des anecdotes amusantes en ce moment, sur Jaurès déclarant au lendemain de la condamnation de Dreyfus que le capitaine a bénéficié d'un "privilège de classe" parce qu'il fut exilé dans une île confortable quand de pauvres pioupious de base étaient condamnés à mort pour avoir jeté un bouton au visage d'un officier. Le genre de déclaration qu'il a dû regretter puis gommer de son histoire officielle comme Philippe Seguin se repentant dans l'AFP d'une autre phrase de bon sens contre l'attaque de la Serbie par nos bombardiers en 1999. Sur ces Républicains espagnols qui n'étaient pas fondés à se plaindre de ce que les généraux leurs fissent ce qu'ils avaient fait au régime monarchique cinq ans plus tôt. Tant d'autres choses. Et puis notre Georges Clemenceau national ("carabin provincial aux paumettes de mongol" comme disait la droite) n'était-il pas le Bernard Tapie de son époque ? Notre monde a toujours été gouverné par quelques aventuriers rocambolesques qui s'imposaient sur le terreau d'une lâcheté très largement partagée. Et il n'y a que quelques anarchistes dans notre littérature qui aient pu révéler tout le grotesque de cette comédie humaine...
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