Rencontres

Jeudi prochain je fais se rencontrer M. Tonneau et des jeunes rebelles de banlieue. Je pressens l'échec. En fait, j'ai à l'esprit chaque séquence du film de l'échec de cette rencontre, aussi clairement que j'avais à l'esprit, il y a un mois, quand nous avons planifié tout cela, le film du succès : cette success story qui aurait pu annoncer des recompositions pour le prochaines élections.

Il n'est pas facile de provoquer des rencontres, de fédérer des énergies, même quand on perçoit des dénominateurs communs potentiels.

Dans mes fonctions en banlieue, j'apprends beaucoup de choses sur la rhétorique politique, mais aussi sur le fait de travailler au quotidien avec les gens, de cultiver la confiance avec eux. C'est un rythme très différent de celui des intellectuels (universitaires, journalistes). L'engagement politique dont j'ai témoigné jusqu'ici était celui d'un intello, et spécialement d'un intello qui prèche souvent dans le désert. Je ne suis pas sûr que c'est sur ce mode là qu'on fait le mieux avancer les choses.

Comments

[gilles]

Bonjour Frédéric, je suis d'accord l'appel à l'intellect n'entraîne pas autant que l'on pourrait le souhaiter.


 


L'émotion, les oeuvres littéraires, les chansons expriment mieux l'esprit du temps.


 


 


Le groupe allemand « Die Bandbreite » réalise des chansons magnifiques sur ce fameux esprit du temps.


 


Je te recommande « Was ist los in diesem Land? », même si tu ne comprends pas l'allemand, les images parlent d'elles-mêmes des thèmes abordés.


 


 


http://www.youtube.com/watch?v=8fLuuuIptLE


 

[Frédéric Delorca]

Merci Gilles, effectivement je ne comprends pas grand chose et les paroles sont introuvables même sur leur site. Apparemment critique sur la guerre d'afghanistan, à un moment je perçois une
critique de la classe politique qui inclut FDP-CIU-SPD-Grünen et pas Die Linke, donc on peut les supposer "à gauche de la gauche". La chanson engagée depuis Jean Ferrat n'a plus trop la côte en
France, à part le rap. On peut le regretter.