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Le Yémen étranglé
Pour se venger du petit missile qui a délicatement volé au dessus de l'aéroport de Riyad cette semaine, les amis saoudiens d'Hillary Clinton, John Podesta, François Hollande et (depuis peu) de Donald Trump instaurent un blocus de l'aide humanitaire au Yémen. 7 millions de personnes sont menacées de famine.
Il y a des chars Leclerc dans la coalition des pétromarchies qui opprime ce pays, et des conseillers militaires français. Faites pression sur vos députés pour aider son peuple.
Catalogne : la main de Soros
Sous la pression des capitalistes de sa région et des instances internationales, et au grand mécontentement de ses alliés communistes radicaux de la CUP (avec lesquels il ne s'était pas concerté), Puigdemont hier a fait une cote mal taillée : une déclaration d'indépendance informelle à en-tête de la Generalitat signée par les députés de la coalition majoritaire mais qui n'engage pas le Parlement, dont l'application est "suspendue" pour négocier avec Madrid, dans un délai fixe, ce que le parti de Puigdemont appelle une "voie slovène"...
Un lecteur m'ayant demandé si le sécessionnisme catalan était une révolution de couleur, je voudrais apporter les éléments suivants au débat. Je les tiens de l'article de Diego Pappalardo publié sur les sites de Radio Ya et Espacio geostrategico (qui a l'ai d'être pro-Trump, mais ne raisonnez pas en termes d'étiquettes, vérifiez juste la vérité des faits) et de l'article d'Andrei Kononov paru sur La Verdad Oculta.
Le prédécesseur de Puigdemont, Artur Mas avait en son temps cherché un appui dans les réseaux du groupe Independent Diplomat pour donner plus de vigueur au sécessionnisme. Ce groupe fondé par le britannique Carne Ross qui reçoit un soutien financier et politique de l'Open Society Foundation de Soros. Independent Diplomat, entre autres œuvres, a conseillé les partisans de l'autodétermination du Sahara occidental, ainsi, depuis Mars 2013, les rebelles syriens. ID a reçu en deux ans 1,6 million d'euros de la Generalitat, mais ses services ont été abandonnés lors de l'investiture de Puigdemont.
Toutefois ce dernier garde aussi des liens avec Soros. En 2016, il a payé 50 000 euros pour une conférence du sociologue et écrivain Jeremy Rifkin, et il a subventionné et promu au rang de quasi délégataire de service public l'Académie catalane de la gastronomie et de la nutrition présidée par Carles Vilarrubí Carrió, un entrepreneur vice-président de la Banque Rothschild en Espagne et du club de football de Barcelone. Carles Villarrubí est aussi lié à la Fondation séparatiste CATmón qui fait le pont entre l'indépendantisme catalan Israël, les États-Unis et l'Allemagne. Son épouse la femme d'affaires Sol Daurella Comadrán, présidente de Coca-Cola European Partners et actionnaire de Banco Santander. Sol Daurella était membre jusqu'au mois de janvier de cette année, d'un Conseil Consultatif créé par Diplocat pour collaborer à l'insertion de la Catalogne dans un plan mondial. Dans les registres de l'Open Society Foundations Diplocat figure parmi les entités qu'elle subventionne. Elle a organisé à hauteur de plus 27 000 euros son atelier sur la xénophobie et l'euroscepticisme à Barcelone en 2014.
Même si en Israël il y a des réticences face à la sécession catalane, les régionalistes dès l'époque de Jordi Pujol dans les années 1990 étaient liés à des intérêts économiques de ce pays, et la Banca Catalana a commencé à travailler avec les apports financiers du diamantaire Moses David Tenennbaum, ami de Jordi Pujol.
Dès le début de son mandat Artur Mas à la suite de Pujol, a utilisé ces réseaux. L'an dernier, le consulat honoraire israélien fermé pendant 19 ans à Barcelone a été rouvert. Les Mossos d'Esquadra (la police catalane) ont reçu des conseils du Mossad et ACCIÓ - l'agence pour la compétitivité de la Generalit - a signé des accords avec des acteurs israéliens. En tant qu'observateur international du référendum, la député de l'Union sioniste (travailliste) Ksenia Svetlova (qui est aussi active auprès des yézidis) était présente sur le sol catalan au moment du pseudo-référendum de septembre.
Le Centre de culture contemporaine de Barcelone (CCCC) , un think tank indépendantiste maintient quant à lui une coopération étroite avec Jordi Vaquer, directeur régional pour l' Europe des Fondations Open Society et co - directeur de l'Initiative pour l' Open Society Europe.
Jordi Vaquer a précédemment occupé le poste de président (de 2008 à 2012) du Centre d'études et de documentation internationales de Barcelone (CIDOB), un groupe de réflexion qui a également reçu de l'argent de Soros. La politique catalane de régulation de la consommation de cannabis début 2017 est un copié-collé des recommandations des Fondations Open Society en la matière. De même sa politique anti-castriste et anti-Assad (voir ici).
Un autre personnage qui se tient depuis des années derrière le processus d'indépendance : David Madí, petit-fils de l'homme d'affaires catalan Joan Baptista Cendrós, fondateur de l'Association culturelle omnium, fanatiquement sécessionniste. Cette organisation a été créée par des businessmen de la Catalogne et parmi ses fondateurs figurait Lluís Carulla, représentant des intérêts de Rockefeller dans la région. David Madí, membre Convergence Democratique de Jordi Pujol a été l'inventeur du slogan « droit de décider » qui a suscité l'hystérie de la base sécessionniste et satisfait les pro sécessionnistes bourgeois.Madí conseillait Arturo Mas (prédécesseur de Puigdemont) et il est très proche de Tatxo Benet, lequel est le bras droit del'homme d'affaires catalan Jaume Roures, partenaire commercial du groupe britannique WPP et de George Soros (Gala Capital) au sein du groupe Mediapro.
En 2013, une étude exhaustive de l'Izbork Club, un groupe de réflexion russe influent, a révélé l'origine et la complicité internationaliste-globaliste dans la fondation des Insoumis puis de Podemos.
Le portail Geopolitica.ru a publié en Mars 2017 une liste de 24 députés aux cortés espagnols qui sont dans la sphère de Soros. Ceux-ci se recrutent dans tous les partis. Pour Esquerra republicana de Catalunya c'est Josep Maria Terricabras (Esquerra Republicana de Catalunya), de convergence démocratique de catalogne c'est Ramon Tremosa . Même le responsable de Gauche Unie à Madrid Pablo Garzón, avoue son admiration pour Soros et de ce fait est févorablement cité par Acces Info Europe, une organisation qui prétend défendre les droits de l'homme et qui compte parmi ses donateurs: Open Society Health Program, Open Society Human Rights Initiative, Open Society Information Program... Sera-t-il un allié objectif des catalanistes comme l'est Podemos ?
Il reste dans les organes mondialistes des adversaires du sécessionnisme comme le trilateraliste Antonio Garrigues Walker, ou en Angleterre The Economist, qui appartient à la section britannique de l'empire Rothschild. L'opposition entre eux et la branche Soros sera intéressante à suivre...
Petite synthèse sur la crise catalane
Un lecteur fidèle de ce blog de résumer mon point de vue sur la crise catalane.
Voici un aperçu global. Le comté de Barcelone, comme celui d'Aragon et celui de Navarre sont des création de Charlemagne qui, selon la légende, appelé à libéré St Jacques de Compostelle des "infidèles" par un ange (suivre "la voie lactée") organisa à cet effet une "marche" de son empire en Ibérie. Culturellement l'identité catalane est de la même branche que celle du Languedoc et de Provence, elle ne s'en est guère distinguée pendant des siècles, le comté de Barcelone a d'ailleurs longtemps appartenu au comté de Provence dont elle a adopté les couleurs (le drapeau jaune et rouge) puis son sort fut lié à l'Aragon.
Comme tous les nationalismes du XIXe siècle, celui de Catalogne fut le fruit d'une relecture sélective et mythique de l'histoire par des petits grammairiens de province (des "intellectuels dominés" dans le vocabulaire sociologique). Je vous renvoie sur ce point au célèbre "Imagined Communities" de Benedict Anderson que Bourdieu citait beaucoup dans ses cours sur l'Etat au Collège de France en 1990.
La première expression politique du nationalisme catalan fut la création d'un self-government sous la IIe république espagnole dans les années 1930. Il était l'expression des intérêts économiques d'une bourgeoisie industrielle et économique qui était le fer de lance, comme la bourgeoisie basque, de la modernisation de l'Espagne qui était restée au XIXe siècle, malgré des guerres civiles entre progressistes et traditionalistes, à l'égard du reste de l'Europe une sorte de "Corée du Nord" catholique conservatrice résistant aux influences du libéralisme anglais et du jacobinisme français (voir le témoignage de Custine). Cette bourgeoisie qui n'était pas exempte de tendances fascisantes et avait ses milices organisées par Josep Dencas dans les rues proclama l'Etat catalan en 1934 sois la présidence de Companys mais cette proclamation fut étouffée par la garde civile, et Dencas se réfugia en Italie mussolinienne.
En 1936, face au coup d'Etat de Franco soutenu cette fois par Hitler et Mussolini, le mouvement anarchiste, des militaires socialistes (marxistes ou franc-maçons) et le gouvernement autonome catalan se coalisèrent contre l'insurrection. Après la liquidation des milices anarchistes la République espagnole, dont la capitale était à Valence mais dont les troupes se battaient essentiellement autour de la Catalogne et de Madrid devint une sorte de République populaire armée par l'URSS (qui seule la soutenait activement) qui, derrière un parlementarisme de façade, reposait en fait sur le pouvoir des commissaires politiques communistes (en Catalogne le Parti socialiste unifié de Catalogen PSUC).
Après 38 ans de dictature franquiste, la question s'est posée de la nouvelle gouvernance en Catalogne durant la transition démocratique. Comme en témoignait récemment l'ex leader du PC espagnol Julio Anguita, les partis au pouvoir à Madrid dans le nouveau cadre de la monarchie constitutionnelle préférèrent installer à la tête de la Catalogne les nationalistes catalans exilés en France plutôt que de laisser s'installer au pouvoir une majorité socialo-communiste (malgré la conversion des communistes à l' "eurocommunisme").
Le gouvernement socialiste (PSOE) de Felipe Gonzalez et celui conservateur (PP) de José-Maria Aznar firent le choix de s'allier avec ces nationalistes catalans "modérés" (Convergencia i unio - CiU - de Jordi Pujol), tandis qu'émergeait peu à peu un nationalisme indépendantiste autour d'Esquerra Republicana de Catalunya (ERC). Au début des années 1990 à Sciences Po Paris il était de bon ton de louer la vertu bourgeoise des nationalistes catalans industrieux et "éclairés" face à l'obscurantisme extrémiste du nationalisme basque.
Ceci permit aux nationalistes catalans de monopoliser le discours institutionnel sur l'histoire du pays, utiliser beaucoup de fonds publics au service de leur propagande, obliger les habitants de Catalogne, y compris ceux qui n'étaient pas originaires de cette région, à apprendre le catalan dans les écoles, marginaliser la culture espagnole, avec la bénédiction de l'Union européenne qui voulait promouvoir une "Europe des régions" et de la majorité de l'intelligentsia européenne (par exemple à l'occasion des Jeux olympiques de Barcelone).
Dans les années 2000, la nationalisme "modéré" catalan compromis par les scandales financiers comme la classe politique madrilène, s'est trouvé en perte de vitesse et n'a trouvé une planche de salut que dans l'alliance avec Esquerra Republica de Catalunya (les deux ensemble ont eu 39 % des voix) , et même depuis quelques années, avec un groupuscule communiste indépendantiste, la CUP (8 %), tandis qu'en son sein émergeait un indépendantisme plus rural que le nationalisme de Jordi Pujol, incarné aujourd'hui par le président de la Generalitat Carles Puigdemont. L'ensemble des nationalistes ne représente en 2015 qu'une petite moitié des électeurs.
Cette coalition est opposée à des partis loyalistes, dont le principal maintenant est le mouvement de centre-droit Citoyens dirigé au parlement de Catalogne par une ex-cadre d'entreprise privée née en Castille de 36 ans, Ines Irrimadas, tandis que Podemos (version espagnole des Insoumis) joue une jeu ambigu dans ce dispositif (la mairesse Podemos de Barcelone a voté "blanc" au référendum illégal de 2017).
Puigdemont, largement otage des partis minoritaires de sa coalition (ERC et CUP), a lancé un programme sécessionniste offensif, axé successivement sur l'organisation d'un référendum illégal semblable à celui organisé en 2014 par son prédécesseur Arturo Mas, dans une atmosphère de cynisme qu'avait déjà révélé la manifestation de recueillement au lendemain des derniers attentats islamistes, où les indépendantistes au mépris de la plus élémentaire décence avaient accaparé le devant de la manifestation avec des banderoles chargées de slogans sécessionnistes. Le référendum de septembre 2017 a été qualifié à juste titre de "carnaval politique" puisque, sans l'appui de l'Etat espagnol pour en garantir la validité, il a été organisé dans des conditions de fortune et dans une ambiance d'intimidation (obligation faite aux écoles de collaborer à son organisation, méconnaissance des droits des électeurs à la confidentialité de leurs opinions , dénonciation comme traîtres de ceux qui n'y participeraient pas etc). Le gouvernement espagnol a dépêché des milliers de gardes civiles pour empêcher la tenue du scrutin. Ceux-ci ont largement échoué à faire fermer les écoles, se heurtant à une forte résistance passive - population bloquant les rues, l'accès aux écoles etc. Comme avec la police de Manuel Valls à l'époque du CPE il y a eu quelques tirs de balles en caoutchouc et des coups de matraque distribués, mais assez peu par rapport au nombre de points d'intervention où la garde civile devait intervenir et compte tenu de l'ambiance électrique qui régnait alors (beaucoup de gardes civils ont été blessés).
Le scrutin fut une farce : seuls 42 % du corps électoral y a participé (c'est comparable au référendum illégal organisé au Vénézuela par l'opposition), c'est à dire principalement les partisans de l'indépendance les gens ont pu voter, sous la protection de la police autonome catalane, qui, pour l'occasion, se comportait en police politique, avec des bulletins confectionnés chez eux, et mettre plusieurs bulletins dans différentes urnes d'autant que le blocage d'Internet par la police espagnole perturbait la comptabilisation des votes.
Toutefois la presse internationale - tout d'abord la presse anglo-saxonne, puis, en France, les grands médias de centre-gauche (Le Monde, Libération) et la télévision ont pris fait et cause pour les indépendantistes, montant en épingle les quelques cas de violence policière, souvent en en forgeant de fausses à partir d'images vieilles de plusieurs années, en gonflant le chiffre des blessés et donnant une image positive de la "jeunesse indépendantiste" catalane, sans dire un mot des millions de Catalans loyaux à l'égard de l'Espagne qui restent chez eux assaillis par un sentiment de crainte, et sans rappeler que le mouvement catalan repose avant tout sur un égoïsme sacré à l'égard des régions espagnoles plus pauvres, alors que la région bénéficie déjà depuis 40 ans toute l'autonomie culturelle qu'elle peut souhaiter. Des politiciens de la mouvance populiste de droite comme l'Anglais Nigel Farage, ou des francs-tireurs d'habitude identifiés comme pro-russes comme Assange et Snowden sur les réseaux sociaux ont aussi soutenu avec véhémence les sécessionnistes, laissant même suspecter chez les médias dominants espagnols une sympathie du Kremlin pour Puigdemont - mais à l'inverse la Serbie, habituellement considérée comme pro-Russe et qui considère que la Catalogne est le Kosovo de l'Espagne a apporté son soutien à Madrid, tout comme, formellement, l'ensemble des pays européens et l'Union européenne).
Sans doute paralysé par l'image négative de lui qu'entretien la presse internationale (et il est vrai qu'il accumule des casseroles depuis longtemps), le premier ministre espagnol Mariano Rajoy hésite à mettre en oeuvre l'article 155 de la constitution qui lui permettrait de destituer le gouvernement sécessionniste de Catalogne qui a enfreint la loi espagnole malgré les condamnations prononcées par les tribunaux et bafoué toutes les règles démocratiques. Cette destitution, demandée par Ciudadanos (et dans un sens implicitement par le roi d'Espagne lui-même qui a prôné la fermeté) ouvrirait la voie à des élections qui rendraient à l'ensemble du peuple catalan la parole et aboutiraient peut-être à la mise en minorité de la ligne extrémiste de Puigdemont. Toutefois le secrétaire général du PSOE Pedro Sanchez, dont Rajoy dépend pour sa majorité aux Cortes, est hostile à cette option et préfère une solution négociée, laquelle pourrait déboucher une solution bancale d'indépendance-association dont on a vu dans les cas soviétique et yougoslave qu'elle n'est souvent que l'anti-chambre d'une indépendance en bonne et due forme. Mais le PSOE lui-même est divisé sur cette option, Alfonso Guerra, ancien ministre de la défense de F. Gonzalez s'est clairemennt prononcé cette semaine pour la mise en oeuvre de l'article 155.
L'argument de l'argent pourrait peser dans la balance : face aux tensions, des grandes entreprises et des banques commencent à déplacer leur siège hors de Catalogne. Arturo Mas, prédécesseur de Puigdemont à la tête de la Generalitat, a laissé entendre hier que la Catalogne n'est peut-être pas prête à assumer les conséquences d'une déclaration unilatérale d'indépendance que son successeur sous la pression d'ERC et de la CUP veut lancer la semaine prochaine sur la base du soutien de moins de la moitié du corps électoral...
Pourquoi cette flambée de soutien international au putsch anti-démocratique catalan ? Nous n'avons pas encore toutes les clés factuelles pour analyser les causes de l'avalanche d'intox qui tombe sur les citoyens du monde entier à travers Internet et les médias audiovisuels depuis 8 jours. Pour d'autres éléments d'infos je vous renvoie à cet article en français d'une prof à l'université d'Etat de Moscou Karine Bechet-Golovko que j'approuve très largement.
Barcelone, Irbil, Amazonia, Las Vegas et une petite facétie...
Les violences contre le siège de Ciudadanos, la grève sur commande avec des préavis illégalement signés par des syndicats minoritaires, l'obligation faite aux grands commerces de fermer. Quand je vous dis que le régime de Barcelone est fascisant !
Mais, on le sait, la Catalogne n'est pas le seul pays sécessionniste à avoir des problèmes. C'est aussi le cas du Kurdistan irakien sous embargo aérien depuis peu. Un bon article de Cockburn dans The Independent à ce sujet. Il explique que Trump n'a plus besoin des Kurdes et que l'armée de Bagdad s'est considérablement renforcée en reprenant Mossoul tandis que l'économie kurde sombre avec les cours du pétrole.
Et puis, puisqu'on parle de sécessionnisme, ici un bon billet sur celui des camerounais anglophones (l'Ambazonia, ça fait un peu amazoniaque mais bon...).
Sur la fusillade Las Vegas, comme naguère sur les Eagles of Death Metal et sur Ariana Grande lors des précédents attentats, les spéculations sur le lien avec l'occultisme vont bon train (la présence de la pyramide de Louxor dans le décor..). Mais il y a tellement d'occultisme dans la pop culture (pop, rock, country etc), comme, semble-t-il, au sommet de la maçonnerie (et parfois l'un allant de pair avec l'autre comme chez Crowley), que ça finit par relever du lieu commun... Une amie m'écrit que son cancer l'a détournée de la pop music. Si seulement les gens pouvaient en sortir sans passer par ce genre d'extrémité...
Bon, on se détend avec une bonne blague de DPRK News Service sur Twitter ? ils publient la photo ci-dessous avec pour commentaire : Nouveau tableau, d'une grande valeur idéologique, représentant le prophète hébreu Jésus de Nazareth se bagarrant en vain pour corriger les erreurs de Donald Trump / New painting, of high ideological value, depicts Hebrew prophet Jesus of Nazareth struggling in vain to correct the errors of Donald Trump...
(un détournement plaisant de certains excès de confiance des évangéliques dans le leadership de Trump, me semble-t-il, même si leur thèse Trump=Cyrus reste à mes yeux assez juste, dans l'ordre de la "common grace", celle qui préserve du spirit cooking de Podesta, et non de la "saving grace", celle qui tirerait vraiment les Etats-Unis vers le haut, comme ils le précisent eux-mêmes).
Déclaration de presse d'Inés Arrimadas
Très bonne déclaration d'Inés Arrimadas contre le putsch populiste de la Generalitat de Catalogne (ou des staliniens de la CUP qui sont derrière Puigdemont). Contrairement à ce que disent les incultes, la Catalogne n'est pas en 1936. Elle est au 6 octobre 1934, proclamation de "l'Etat catalan" par Lluis Companys et des sympathisants de Mussolini du genre du Dr José Dencás Puigdollers...
Je crois que Ciudadanos a une assez bonne proposition pour la Catalogne : mettre en oeuvre les pouvoirs spéciaux (une sorte d'équivalent de notre article 16), dissoudre le gouvernement de la Generalitat qui s'est rendu coupable de forfaiture et organiser de nouvelles élections où une majorité anti-catalaniste (PSC+Ciudadanos pourrait l'emporter avec une neutralité de Podemos). Mais le PSOE à Madrid, qui est le faiseur de rois en ce moment, est sur une ligne plus molle de négociations avec Puigdemont. Mais que vont-ils négocier ? un référendum "légal" que les nationalistes (avec toute la pub internationale que Rajoy leur a donnée dimanche en leur envoyant la garde civile) gagneront avec 55 % des voix, et, finalement une indépendance injuste (car on ne fait pas sécession avec seulement un demi-peuple) à laquelle notre cher - et minable - journal Le Monde est déjà en train de préparer les esprits ?
Ah si Madrid avait à ses côtés Pékin et Moscou comme l'a Belgrade (qui vient d'obtenir que le Kosovo retire sa candidature à Interpol) !
Crise des missiles nord-coréens: sortir de « l’hystérie »
Ci-dessous mon article qui paraîtra dans le prochain numéro papier (octobre 2017) L'Arme et la Paix, revue de l'association Initiative Citoyenneté Défense (ICD), et qui est déjà en ligne ici sur le site de l'association. (Pour mémoire voir aussi mes autres interviews et articles pour leur revue depuis 2011 ici).
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Crise des missiles nord-coréens: sortir de « l’hystérie »
Voilà plusieurs décennies que la République populaire démocratique de Corée est identifiée comme un élément perturbateur dans les relations internationales. Perçue en Occident comme une survivance absurde de la guerre froide, tandis que les deux Allemagnes et les deux Yémens ont eu la « bonne idée » de s’unifier au début des années 1990 (et avant eux les deux Vietnams), elle n’était pas spécialement appréciée non plus des Russes et des Chinois en raison du principe d’autharcie économique et politique qui la gouverne depuis sa création, encore qu’elle présente aux yeux de ces deux pays un sérieux avantage : celui d’empêcher les troupes américaines de venir stationner au voisinage de leur frontière orientale.
Il est vrai que le régime de ce pays ne peut guère inspirer de sympathie. Si on peut lui reconnaître le mérite d’avoir offert à sa population les avantages de l’éducation et des services sociaux pour tous, et d’avoir fait émerger une intelligentsia capable d’envoyer des satellites dans l’espace (une prouesse pour un pays si isolé), il a poussé l’embrigadement des masses, l’endoctrinement et l’uniformisation au-delà de ce qu’avaient fait auparavant tous les autres régimes communistes. Depuis les années 80, du reste, le culte de la personnalité du leader Kim Il-Sung, poursuivi même à titre posthume, ainsi que de sa doctrine, le « juche », a éclipsé la référence marxiste, faisant baigner le pays dans une étrange ambiance sectaire. Les violations des droits de l’homme (liberté d’opinion, liberté religieuse etc) y sont massifs, et le bien-être économique laisse à désirer, même si la capitale Pyongyang, qui est la vitrine du système, affiche des progrès sensibles depuis quinze ans.
Pour autant c’est moins la misère morale ou économique du peuple nord-coréen qui inquiète les grandes puissances (après tout celle-ci a hélas bien des équivalents dans le monde) que l’engagement militaire non-aligné de ce pays, qui, comme Cuba, la Syrie ou l’Irak de l’époque baasiste, a très tôt compris la nécessité de développer un système de défense puissant si elle ne veut pas être rapidement vassalisée et convertie de force au capitalisme par les puissances occidentales.
Les Etats-Unis depuis un demi-siècle au moins considèrent avec méfiance la capacité de la Corée du Nord à exporter des armes à destination de pays ou de groupes de combattants qui ne sont pas franchement soumis à l’hégémonisme de la bannière étoilée (on a vu la Corée du Nord collaborer militairement avec le Pakistan, l’Ouganda, mais aussi la Syrie et l’Iran). Les stocks d’armes chimiques et bactériologiques de Pyongyang inquiètent aussi.
Mais les craintes les plus fortes proviennent du programme nucléaire nord coréen qui, bien qu’il ne soit pas le seul dans ce cas (l’Inde, le Pakistan, Israël et l’Iran sont dans la même situation « dissidente ») viole le traité de non-prolifération de 1968 (dont Pyongyang a eu l’honnêteté de se retirer).
Contrairement à ce que laisse croire une certaine propagande médiatique en Occident, ce programme nucléaire n’est pas par essence offensif. Il a été lancé en 1992 quand George Bush Sr a laissé sans réponse la demande des autorités nord-coréennes d’un engagement des Etats-Unis à ne pas remettre en cause l’existence même de la République démocratique populaire de Corée. Et, après une phase de relative ouverture et de négociations sous les mandats de Bill Clinton, Kim Jong-il a été encouragé à le reprendre par le bellicisme échevelé des puissances occidentales au cours des deux dernières décennies. Les Nord-coréens eux-mêmes n’ont cessé de répéter que le spectacle affligeant de la puissance américaine se ruant à l’assaut de l’Irak de Saddam Hussein et de la Libye de Kadhafi, qui avaient loyalement renoncé à leurs armes de destruction massive, pour liquider physiquement leurs dirigeants et y faire régner le chaos, a servi de démonstration du fait qu’aucun régime ne peut plus suivre une politique de non alignement s’il ne se dote d’une force de dissuasion nucléaire crédible. C’est aussi le raisonnement que suivent les mollahs en Iran.
Il semble que ce discours d’auto-défense suscite une réelle adhésion parmi le peuple Nord-Coréen, par delà la terreur que la dictature fait régner ou la stérilisation de l’esprit critique, parce que la Corée du Nord – comme les Occidentaux tendent à l’oublier, mais le criminel oublie facilement son crime – a été littéralement martyrisée par l’armée états-unienne et ses alliés au début des années 1950, qui y ont commis les pires crimes de guerre contre les civils, faisant périr un cinquième de sa population, tandis que le général Mc Arthur menaçait (déjà) d’y faire exploser la bombe atomique. Au massacre que Picasso a immortalisé dans un de ses tableaux s’est ajoutée l’humiliation des missiles nucléaires de Washington stationnés en Corée du Sud et pointés sur Pyongyang jusqu’à la présidence de Jimmy Carter. Les peuples que nous oppressons ont la mémoire longue.
Incontestablement le potentiel nucléaire nord-coréen a connu un accroissement spectaculaire au cours des trois dernières années, depuis que Pyongyang s’est procuré par la contrebande des moteurs d’anciens missiles intercontinentaux soviétiques qui permettent aux Coréens d’atteindre l’île américaine de Guam. L’ironie de l’Histoire veut que le nouveau régime ukrainien anti-russe issu du coup d’Etat de Euromaidan ait contribué à ce saut qualitatif de l’armement nord-coréen… De l’inconvénient de laisser les régimes mafieux prospérer…
Pour autant les tensions que provoquent les essais nord-coréens reposent principalement sur de la rhétorique. Il semble en effet que dans cette affaire tout le monde soit prisonnier d’une logique de surenchère verbale. Le régime du jeune Kim Jong-un a besoin de donner l’impression qu’il peut menacer les Etats-Unis, pour flatter l’orgueil national de son peuple. Le président américain Donald Trump, à son niveau aussi, est obligé de vociférer allant jusqu’à menacer comme il l’a fait le 8 août, de déclencher « le feu et la furie comme le monde ne l’a jamais connu » Sa campagne électorale avait été un tissu de contradictions qui, au nom du pragmatisme, proposait tout à la fois la réduction de la présence militaire américaine outre-mer, l’alliance ponctuelle avec les Russes contre le djihadisme, et la fermeté contre l’Iran, Cuba et la Corée du Nord. Sous la pression du lobby militaro-industriel de plus en plus présent dans la garde rapprochée de Donald Trump, et des accusations de collusion avec la Russie que lui adressent la clique des démocrates clintoniens (les grands médias, Soros…) très mollement combattue par l’Establishment républicain, Trump doit montrer sa capacité à ne pas laisser les tests nucléaires nord-coréens sans réponse.
Or la réalité des menaces est largement surévaluée. Contrairement à ce que laisse penser une certaine propagande chauvine et paranoïaque aux Etats-Unis, s’il semble que les missiles nord-coréens puissent atteindre l’Alaska voire, plus hypothétiquement, être montés sur des sous-marins comme le font les pays membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (ce qui serait le seul moyen de les rendre opérationnels pour une première frappe sans destruction immédiate du pays), la preuve de la capacité de la Corée du Nord de miniaturiser des ogives nucléaires pour les monter sur les missiles n’est toujours pas apportée. Autrement dit, on en reste à une menace très virtuelle.
Les Etats-Unis ont été les premiers dans les années 1990, à abandonner l’engagement à ne pas employer en premier l’arme nucléaire contre un autre pays (la doctrine du « no first use »), ce qui rend quelque peu risible l’accusation de « folie » qu’ils adressent à Kim Jong-un quand il tient le même discours qu’eux. La vérité factuelle est cependant que la Chine n’accepterait jamais qu’un conflit nucléaire éclate à sa frontière, et cela aussi bien Kim Jong-un que Trump le savent, ce qui rend encore plus théâtrale l’inflation verbale de l’été, que Vladimir Poutine a qualifié à juste titre d’hystérique. A cet égard, on peut regretter que le président français Emmanuel Macron ait ajouté un grain de sel stupide à la surenchère en laissant entendre que l’Europe était menacée… Jusqu’à nouvel ordre la France métropolitaine est , comme l’ont fait remarquer les Nord-Coréens, assez éloignée de l’Alaska, et elle a à son actif (si l’on peut dire) une présence nucléaire dans le Pacifique que Pyongyang est encore loin d’avoir égalée dans l’Atlantique Nord ! Le président français se ridiculise sur ce dossier comme il l’a fait juste avant sur celui de la renégociation de la directive européenne sur les travailleurs détachés, alors pourtant que la Chine semblait compter sur Paris pour apaiser un peu les tensions.
Par delà les excès langagiers, la crise de l’été a entraîné deux effets importants dans les rapports de forces. Le premier est le lâchage complet de Pyongyang par Pékin puisque la Chine a accepté de voter avec les Etats-Unis des sanctions au Conseil de sécurité (on peut se demander quel avantage elle escompte en échange de ce revirement). La seconde est le contenu même de ces sanctions qui va frapper à un degré difficile à évaluer le peuple nord-coréen. Déjà au printemps dernier Washington avait imposé à l’ONU le gel des exportations nord-coréennes de minerais, pourtant vitales pour les réserves en devises de ce pays, puis début août l’ONU avait systématisé ces mesures et interdit l’exportation des produits de la pêche nord coréenne. Le texte voté à l’unanimité par le conseil de sécurité le 12 septembre dernier interdit notamment les exportations de textile de la Corée du Nord, réduit les approvisionnements en pétrole et prévoit un embargo sur les livraisons de gaz. On voit mal comment en mettant les travailleurs nord-coréens de l’industrie textile sur la paille, ou en forçant les habitants et les usines à recourir au charbon (ou à geler cet hiver), l’ONU peut espérer convaincre Kim Jong-un de renoncer à ses ogives nucléaires. Elle risque plutôt de renforcer le nationalisme d’un peuple placé au ban des nations. Il est vrai que l’étranglement des populations par l’embargo est une vieille recette anglo-saxonne qui avait tué des centaines de milliers d’enfants en Irak dans les années 1990 (« Et cela en valait la peine » comme disait Madeleine Albright). En l’espèce la Corée du Nord (en tout cas sa nomenklatura) semble avoir de nombreux moyens pour contourner les sanctions : les dignitaires ont leurs propres voies d’approvisionnement en essence, les navires nord-coréens sont sous pavillons de complaisance et ne peuvent être inspectés, tandis que le textile nord-coréen est souvent exporté sous des marques chinoises. Le ralliement des Russes et des Chinois aux méthodes étatsuniennes laisse donc très perplexe.
Sans doute des sanctions valent-elles mieux pour la paix mondiale qu’une attaque militaire sur Pyongyang qui aurait conduit à un conflit explosif pour l’ensemble de la planète entre la Chine et les Etats-Unis. Mais le réalisme recommanderait plutôt que chacun puisse prendre acte du fait que le programme nucléaire nord-coréen défensif, comme celui de l’Inde, du Pakistan et d’Israël, constitue désormais une exception irrémédiable au principe de non-prolifération, et que, pour l’avenir, afin que l’exemple nord-coréen ne fasse plus d’émule, les membres permanents du Conseil de sécurité s’engagent par traité à ne plus provoquer de « regime change » dans le monde, à ne plus engager eux-mêmes de frappes préventives, nucléaires ou conventionnelles et à faire respecter la pluralité multipolaire. Autrement dit un revirement à 180 degrés par rapport à la politique occidentale des 50 dernières années… On peut toujours le recommander, même si nos dirigeants sont loin d’en prendre le chemin…
Frédéric Delorca
Auteur de « Au cœur du mouvement anti-guerre », Eds du Cygne, 2015.
Mémoire yézide, et épuration anti-Daech
Un Indien, Amish Srivastava (opposant à cette Inde de Modi où on lynche les gens qui mangent de la vache), qui bosse pour Voice of America (VOA) vient de sortir un petit film de 11 minutes sur la vie de la yézide Nadia Murad, aujourd'hui "ambassadrice de bonne volonté" de l'ONU. Le film "The last dance" (la dernière danse) est construit à partir des 60 dessins peints en quatre semaines par un kurde syrien Lukman Ahmad, lui aussi employé à VOA.
Ce court-métrage souligne à juste titre que des milliers de femmes yazidi (environ 3 000) sont encore esclaves sexuelles. Après la chute de Mossoul, et tandis que l'armée régulière syrienne est sur le point de libérer les derniers quartiers de Raqqa tenus pas les islamistes, beaucoup d'entre elles ont été exfiltrées vers d'autres villes du monde musulman et peut-être d'autres pays où elles sont toujours captives.
Nadia Murad a rencontré le ministre des affaires étrangères français JY Le Drian il y a 6 jours pour discuter avec lui de la situation de la communauté yézide à Sinjar et étudier les modalités pour poursuivre en justice les trafiquants d'esclaves yézides ou leurs tortionnaires.
Début août le ministre des affaires étrangères irakien a demandé à l'ONU une aide pour la poursuite des criminels de Daech. Le Royaume Uni a présenté un projet de résolution indiquant que seuls les criminels de Daech seraient poursuivis pour crimes de guerre (et non les armées et milices kurdes ou arabes pro-gouvernementales... ce qui pose quand même quelques problèmes...).
Une cour spéciale a été instaurée à Qaraqosh près de Mossoul. Human Rights Watch a été informée en juillet par un juge que 2 000 suspects d'appartenance à Daech sont en passe d'y être jugés pour les divers sévices infligés à toutes les populations de la plaine de Ninive, toutes communautés confondues. Selon un reporter de la BBC la cour examine 50 cas par jour ! En d'autres termes, c'est une justice expéditive. Il a assisté au procès d'un Irakien qui disait avoir juste été cuisinier des militants de Daech. Ce genre d'individu peut se prévaloir de la loi d'amnistie au bénéfice des gens recrutés malgré eux par Daech votée par le parlement irakien en août 2016, mais Human Rights Watch certifie qu'elle a entendu un juge de la région de Ninive (peut-être de cette cour de Qaraqosh) dire qu'il ne voulait pas entendre parler de cette loi, même pour les cuisiniers. Il existe aussi une cour kurde dirigée par le PYD qui gère 700 dossiers au nord de la Syrie. Open Society, l'ONG de Soros, recommande aux Etats syien et irakien d'adopter des lois sur les crimes contre l'humanité pour ne pas encombrer leurs faibles moyens des cas subalternes à l'égard desquels les juges risquent d'être très injustes. Leur reporter Nadem Houry racontait le 25 août qu'à Raqqa ceux qui s'en sortent le mieux parmi les ex-membres d'EI/Daech ne sont pas ceux qui ont les mains propres mais ceux qui ont des appuis dans les clans puissants (souvent kurdes) qui contrôlent les Forces démocratiques syriennes (un peu comme les combattants d'Al-Nosra recyclés dans les FDS).
La cour pénale internationale ne peut prendre en charge l'épuration car son mandat ne pourrait se limiter aux seuls crimes de l'Etat islamique.
L'activisme international des Yézides pour la répression des crimes de guerre se focalise autour du centre culturel Yazda à Houston (Texas). Hier le centre recevait Knox Thames conseiller spécial du département d'Etat pour le Proche-orient et l'Asie centrale et méridionale pour les minorités religieuses (il venait d'inaugurer le centre de Yazda à Lincoln au Nebraska), la conseillère de Trump Pam Proyer et d'autres membres du Département d'Etat. Yazda (qui a un centre d'aide aux Yézides sur place, en Irak, à Dohuk, et d'autres antennes sur place) est présidée par Haider Elias, un diplômé de la fac de psychologie de Huston natif de Sinjar. Dans 8 jours il animera quatre jours de conversation du Jewish Journal (Journal Juif) à Los Angeles en partenariat avec la "Beyond Genocide Campaign" (Campagne au delà du génocide) une association de rabbins progressistes californiens coordonnée par la rabbin Pam Frydman, diplômée de la fac de psychologie de Tel-Aviv.
Sociologiquement cela dessine une galaxie de soutiens économiques aux yézides d'orientation assez "centre gauche" avec des Indiens anti-Modi basés aux USA, des rabbins californiens et des Israéliens de centre-gauche (les travaillistes de Zionist Camp dont une député préside un groupe d'amitié israélo-kurde organisait en juillet dernier une commémoration du génocide des yézides irakiens à la Knesset).
Le référendum catalan
J'avais salué en 2015 le charisme d'Inés Arrimadas. Aujourd'hui elle a fait ce qu'elle a pu contre la loi inconstitutionnelle d'organisation d'un référendum sécessionniste votée aujourd'hui en dénonçant l'ambiance de menaces et de tension qu'entretiennent les nationalistes catalans. Ce référendum ne servira à rien car seuls les indépendantistes iront aux urnes. Déjà aujourd'hui le PSC, Ciudadanos, le PP et une partie du Podemos catalan ont quitté l'hémicycle avant le vote. Cela me rappelle l'indépendance de l'Abkhazie qui n'avait été votée en son temps que par une moitié des députés, car les élus partisans du maintien dans la Géorgie n'avaient pas siégé (encore les Abkhazes étaient-ils plus légitimes à s'opposer aux loyalistes géorgiens que les catalanistes aux hispanistes, car en Abkhazie ces sécessionnistes se battaient pour rester fidèles à une fédération multiethnique utile à l'équilibre mondial, l'URSS, quand les catalanistes ne se battent que pour leur nombril). Dans le Caucase, tout cela se paya d'une guerre civile sanglante. Ce genre de guerre est improbable en Europe, mais l'intolérance des sécessionnistes est la même.
Et l'intolérance nourrit la haine. Voulez-vous une preuve : à propos d'Inés Arrimadas, justement. Le 3 septembre à 23 h 07, une femme de Badalona (près de Barcelone) de 45 ans, qui se décrivait comme "philologue réceptionniste" et qui a été gestionnaire de qualité dans un grand groupe, écrivait sur Facebook après avoir vu Arrimadas combattre le référendum catalan à la TV : "Je sais que les critiques vont me tomber dessus de tous les côtés, je sais que ce que je vais dire est machiste et tout ce que vous voulez, mais en écoutant Arrimadas dans le débat de T5 tout ce que je puis lui souhaiter c'est que quand elle sortira cette nuit, elle soit violée en groupe parce que c'est tout ce qu'elle mérite cette chienne dégoutante". Peu de temps après Tinsa la principale société d’évaluation des prix de l’immobilier en Espagne qui l'employait par interim a fait savoir qu'elle mettait fin à son job chez elle. Je me suis demandé ce qui a pu passer par la tête de cette femme visiblement dans une situation économique précaire d'imaginer ce genre de truc sur la présidente du groupe Citoyens au Parlement catalan. Est-ce un effet de la culture porno ? Un effet qui toucherait même les femmes ? Hélas on peut supposer que la dame exprimait le point de vue de beaucoup de beaufs catalanistes. Un site la qualifie de feminazi... Un souvenir du temps où le président de la Generalitat au début des années 30 était un admirateur de Missolini ? (avant que la Catalogne ne défende vaillamment la République en 36).
Bon il faudrait aussi que je parle de la pitoyable tournée des premiers ministres est-européens initiée par Macron en août mais d'autres l'ont fait mieux que moi sur You Tube.