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Résolution de l'Assemblée nationale pour la reconnaissance des génocides au Proche-Orient
Après le Sénat, c'est l'Assemblée nationale qui vote une résolution (introduite en fait en mai, soit avant celle du Sénat) pour la reconnaissance du génocide des yézidis, des chrétiens et autres minorités au Proche-Orient et invite le gouvernement "à saisir le Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies pour qu'il donne compétence à la Cour Pénale Internationale pour poursuivre ces crimes".
La résolution a été votée par le groupe Les Républicains et par les groupes UDI (centriste) et celui du Front de gauche. Le groupe PS s'est abstenu, la résolution ne faisant pas référence "aux centaines de milliers de victimes du régime syrien" ni aux bombardements de la ville d'Alep, en Syrie. (Le PS toujours extrémiste dans son anti-assadisme..). Bizarrement le PC vote pour à l'Assemblée nationale, alors qu'il s'était abstenu au Sénat. Allez comprendre... François Asensi, député maire de Tremblay-en-France a expliqué son vote, en soulignant à juste titre la création de Daech par l'Occident et en dénonçant la "politique impériale et néo-colonialiste" au Proche-Orient. Dans le débat de la motion il avait auparavant souligné que la résolution devait aussi viser les chiites et regrettait la segmentation confessionnelle que comporte la rédaction de la motion (je suppose que M. Asensi n'aimerait pas entendre des Yézidis dire "ne dites pas que nous sommes kurdes, car nous avons été massacrés en tant que yézidis et non en tant que kurdes"... c'est donc bien Daech qui fait de la segmentation confessionnelle). Dans la justification de son vote l'ex-ministre Mme Guigou s'est opposée à M. Asensi sur la question de l'abstention de son groupe, elle a aussi reproché à la droite d'avoir une indignation sélective.
La motion était présentée par des députés de droite du groupe les Républicains.
Quelques notes sur "Occident et Islam" de Youssef Hindi
L'histoire du sionisme connaît un regain de vitalité sur la place publique depuis un certain temps. Shlomo Sand en 2008 avait rappelé l'interdiction divine du retour en Israël par la force posée par Deutéronome 4:28 et par Ketouvot-Ketubot (en page 191 Sand omet la référence qui est Tractate Ketubot 110:82)
Sand citait pour seules exceptions de petites vagues de migration comme celle de Moshe ben Nahman Gerondi (ramban) au 13 e siècle et Yehuda Hahassid en 1700.
Hillard dans sa préface de Histoire secrète de l’oligarchie anglo-américaine (p. 9) citait un marrane espagnol (juif superficiellement converti au catholicisme), Joseph Nasi (1524-1579) devenu duc de Naxos élevé à la cour de la Sublime Porte et qui avait assez d’influence pour faire élire un souverain en Moldavie, chef d’un empire financer, joua un rôle dans l’indépendance hollandaise et responsable du premier retour juif en Palestine, ce qui soulignait le rôle du protestantisme hollandais.
L'historien marocain Youssef Hindi (à l'origine lancé par les soraliens) dans Occident et Islam tome I fait remonter le projet au delà du protestantisme aux origine mystiques de la kabbale (qu'il rapproche à mon sens un peu arbitrairement de la Gnose païenne en extrapolant une phrase de Gershom Scholem). Parcourons ce livre qui est en réalité principalement une vulgarisation de "Le messianisme juif" de Scholem, à laquelle nous ajouterons quelques remarques cursives avant d'exposer un jugement d'ensemble à son sujet.
Pour lui, la kabbale parce qu'elle prétend faire progresser l'humanité par paliers diffère de toutes les religions. Elle se développe au Proche-Orient puis entre en Europe au XIe siècle par la Provence et y prend un tour néo-platonicien. Au XIII e s elle se déplace à Gérone (Catalogne) où elle s'ancre dans l'ésotérisme. Moïse Nahmanide (1194-1270) - qui est le Moshe ben Nahman de Shlomo Sand - homme dont la mystique est très différente de celle des chrétiens puisqu'il valorise notamment la sexualité en application des préceptes de l'Ecclésiaste -, dans son Livre de la Rédemption pense qu'une repentance (techouva) extraordinaire peut hâter la venue du Messie. Dans une disputatio de 1263 il révèle son espoir qu'un jour le Messie demandera au Pape qu'il libère le peuple juif, le laisse repartir en Palestine, pour hâter la fin du monde (la venue du Messie pour Nahmanide était pour 1358). Comme Scholem l'a souligné les kabbalistes veulent judaïser les religions pour préparer leur soumission finale sous le règne du Messie.
10 ans avant la mort de Nahmanide, Abraham Aboulafia (né à Saragosse) à l'âge de 31, messie autoproclamé habité par des visions démoniaques quitte l'Espagne pour récupérer les tribus d'Israël perdues. Roland Goetschel dans "La Kaballe" (qsj) le qualifie de "plus grande figure de la Kabbale extatique" (par la combinaison des lettres). Marié en Grèce, il se rend à St Jean d'Acre puis renonce à prêcher en Palestine ravagée par les Mongols. Il retourne en Espagne étudier le Livre de la création (kabbalistique) et tente de maîtriser la magie que confère la connaissance du nom de Dieu. Selon Youssef Hindi, comme il cherchait à convaincre le pape Nicolas III de réaliser la prophétie de Nahmanide, le souverain pontife le fit emprisonner, mais mourut d'apoplexie le 22 août 1280, ce que le clergé interpréta comme un signe possible de magie noire et Aboulafia fut libéré (Goetschel note juste que la mort du pape permit sa libération p. 92). Mais d'autres versions disent qu'il résolut plutôt de convertir au judaïsme en 1281 le pape Martin IV (ce qui n'avait rien de surprenant puisqu'au même moment le prévot de Paris Hugues Aubriot s'était converti et menait une vie licencieuse avec des femmes juives) : "Il n'échappa au supplice du feu que parce Dieu, comme il le disait lui-même, lui avait donné deux bouches. Il voulait dire par là qu'il avait su se justifier devant le Pape ; peut-être affirma-t-il même au pape que lui aussi enseignait le dogme de la Trinité" écrit Graetz dans "Histoire des juifs, de l'époque du gaon Saadia (920) à l'époque de la réforme" p. 231. Il ne se serait proclamé Messie qu'ensuite en s'enfuyant en Sicile mais il aurait reçu fort peu de crédits (sauf deux visionnaires d'Espagne qui le crurent, mais les signes qu'ils donnèrent à la foule furent des plus décevants). On ne sait pas bien si la version de la mort d'Aboulafia que retient Youssef Hindi vient de Kappler et Grozelier qu'il cite juste avant ni pourquoi il la fait prévaloir sur celle de Graetz. Hindi en se fondant toujours sur Scholem souligne en tout cas que l'expulsion des Juifs d'Espagne par les rois catholiques poussera les kabbalistes à faire passer la venue du Messie (donc la fin du monde) avant le rapprochement avec Dieu.
Hindi cite encore Salomon Molcho ou Solomon Molkho (1500-1532), marrane du Portugal (mais pourquoi va-t-il chercher, pour aller plus loin que Scholem, la biographie sur le site du musée du judaïsme de la République tchèque, ne peut-on pas attendre d'un "historien" qu'il aille consulter de vais livres ?), disciple de David Ruveni qui obtint une autorisation du pape Clément VII pour prêcher en public la libération de la Palestine (le personnage inspira à Edmond Fleg une pièce en vers "Le Juif du Pape" jouée au Théâtre des Arts à Paris en 1925, détail qui sans doute indiffère l'auteur du livre mais je le signale quand même aux amateurs d'histoire littéraire, au delà de l'utilitarisme, d'autant que ce genre de détail peut s'avérer riche d'enseignements si on le recoupe avec d'autres). Selon Hindi Solomon Molcho ne serait rien d'autre que le "concepteur du projet sioniste"... ce qui est peut-être un peu excessif... Ensuite Joseph Nassi (1524-1579) marrane portugais réfugié en Hollande reprit le projet de Molcho à la cour de Soliman.
Après ce rappel Hindi reprend avec un brin de mépris ("le lecteur peut sourire en lisant ces passages de la Bible" p. 43 - sourire méprisant qui, on peut le supposer, justifiera chez le lecteur juif et chrétien le même sourire méprisant quand Hindi parlera de l'islam), les thèses bien connues des auditeurs sur You Tube du Rav Haim Dynovisz sur Jacob et Esaü, le royaume d'Edom face aux descendants d'Ismaël. (Il y a la même chose sur le Net chez le Rav Ron Chaya, mais dans une version plus favorable à Ismaël). Après une vulgarisation sur le livre de Daniel, Hindi revient à l'histoire moderne en braquant, avec Scholem, le projecteur sur Isaac Louria né à Jérusalem en 1534 (ou 1532 ?) qui dans l'ordre de la kabbale éclipsa même le Zohar par sa mystique de la lumière gnostique, qui depuis 1492 place le peuple juif au centre du destin de l'univers (mais cette lecture d'Hindi prisonnier de Scholem n'est-elle pas arbitraire ? n'y a t il pas déjà cela dans Rachi de Troyes par exemple et dans toute la tradition juive depuis la dispersion ?).
Les rabbins Isaac Bloch et Emile Lévy dans Histoire de la littérature juive d'après G. Karpelès 1901 p. 509 précisent que Louria aurait reçu des révélations du prophète Elie au bord du Nil, puis de Simon ben Yohaï, fondateur de la Kabbale, et enseigné à Safed (en Galilée, capitale spirituelle du judaïsme depuis 1530 où l'on pratique l'écriture automatique et la canalisation) où son disciple alchimiste Hayim Vital Calabrese (1543-1620) mit par écrit son enseignement oral. "La génération et la migration des âmes (gilgul) en est la doctrine essentielle" selon les deux auteurs. Ce serait un judaïsme ténébreux, peuplé de démons, opposé au judaïsme lumineux du Talmud. Selon Hindi, sur l'aspect qui intéresse le sionisme, Louria aurait tranché les controverses de la kabbale espagnole sur la question de savoir si le tiqqun messianique viendrait d'un coup ou progressivement par l'hypothèse d'une action de long terme du peuple juif sur l'humanité (p. 54). Ce serait selon Goetschel p. 118 (ça Hindi ne le dit pas, c'est moi qui l'ajoute) la face historique de ce qui, dans le monde spirituel, est la restauration du monde de l'Asiyyah à séparer définitivement du monde des écorces
Selon Hindi la Kabbale de Safed aurait surclassé celle d'Espagne en Palestine. Parallèlement le rabbin Menasseh Ben Israël, maître de Spinoza à Amsterdam rencontre en 1655 le "chrétien de l'Ancien Testament" et leader révolutionnaire Cromwell à Londres qui autorisera le retour des Juifs en Angleterre. Il précise qu'il ne souhaite pas le retour en Palestine tant que la dispersion annoncée dans Daniel 12:7 n'est pas achevée. M. Hindi cite au passage le rôle que le banquier juif Lopes Suasso allait jouer dans l'établissement de Guillaume III sur le trône d'Angleterre en se référant au livre d'Henry Méchoulan "Etre juif à Amsterdam au temps de Spinoza" p. 81, il emprunte aussi à cet historien les éléments sur la place du judaïsme dans l'essor de la banque anglaise.
A l'Est, dans l'Empire ottoman, Sabbataï Tsevi (ou Zewi) de Smyrne (né en Turquie en 1626), kabbaiste solitaire qui traverse des phases maniaques de possession, se proclame Messie. Après son apostasie, plus de 200 chefs de famile juifs devinrent musulmans. Le faux prophète Nathan de Gaza (qui allait effectuer des rituels secrets à Rome pour hâter la fin de l'Eglise), selon Scholem, allait justifier l'apostasie par le fait que Sabbataï Tsevi, vrai Messie était descendu dans la kelippah (l'écorce du mal) pour la restauration des étincelles de sainteté en la conquérant de l'intérieur. Par ailleurs Sabbataï Tsevi voulait un Etat juif en Bosnie. Des sabbataïstes faussement convertis, sous la houlette de Filosof et Florentin allaient former la secte des dönmehs qui allaient être nombreux chez les jeunes turcs en 1908, dont Ataturk qui eut lui même ensuite au moins rois ministres döhnmehs (Scholem p. 146). Dans ces groupes Jacob Frank (1726-1791) allait se dire réincarnation de Sabbataï Tsevi (p. 80). On est loin de l'ironie avec laquelle Voltaire traite dans le Dictionnaire philosophique (Folio p. 393) "Sabhathai-Sévi, né dans Alep" qui "s'associa un nommé Nathan-Lévi" et devnt "roi des rois", poussant "même l'insolence jusqu'à faire ôter de la liturgie juive le nom de l'empereur et à y faire substituer le sien". Selon Voltaire il a "si fort discrédité la profession de faux Messie que Sévi est le dernier qui ait paru".
En 1750 Jacob Leibowitsch dit Frank, né dans une famille d'Ukraine adepte de Sabbataï Tsevi s'installe à Smyrne. Il a 24 ans, se convertit à l'Islam, puis se rend sur la tombe de Nathan de Gaza à Skopje. En 1754 il s'autoproclame Messie à la suite d'une vision de Sabbaraï Tsevi. Puis il retourne en Ukraine (à Podolie) où des catholiques le rejoignirent.
Charles Novak a montré que Frank voulait tirer l'humanité vers le bas pour accélérer sa rédemption. Il se fait baptiser à Varsovie, reconnaît Jésus et la Trinité. Parrainé par Auguste III de Pologne il infiltre la noblesse européenne (par exemple Maurice Hauke ancêtre des Mountbatten). Novak Meyer Rothschild fut son trésorier.Comme les sabbataïstes allaient préparer la voie de la franc-maçonnerie et de la laïcité en Turquie, les frankistes oeuvrent à l'assouplissement du christianisme de l'intérieur selon Novak. Hindi inspiré par Novak en veut pour preuve (très contestable) le fait que Jean Paul II fut ordonné prêtre par l'archevêque de Cracovie descendant d'une famille frankiste. ll met dans ce panier aussi (p. 88) le judaïsme réformé de la famille Brandeis dont Louis, juge à la cour suprême américaine proche de Wilson qui joua un rôle dans l'entrée en guerre en 1917 et dans la déclaration de Balfour comme président de l'American Jewish Congress).
Hindi prend ses distances à l'égard de Novak et Sholem en estimant que Frank n'est pas en rupture avec la kabbale qui dès avant Louria selon lui misait sur la rédemption de Satan.
Pour Hindi, le nihilisme wahhabite (à l'origine du régime saoudien) est le pendant oriental du frankisme. Il reconnaît cependant que la filiation avec le sabbataïsme n'est pas prouvée et se fonde seulement sur Vernochet et Redissi pour estimer que le wahhabisme comme les Frères musulmans détruisent l'Islam.
Même flou dans le lien entre sabbataïsme et première loge maçonnique du Levant apparue à Smyrne en 1738. Le sultan Murad V qui régna en 1876 fut membre d'une loge, comme les Jeunes-Turcs. L'iranien chiite Malkun Khan, franc maçon, préparait une religion de l'humanité, et ses rituels maçons se rattachent à la kabbale et au sabbataïsme.Idem le panislamisme du maçon (selon Thierry Zarcone et Hamadi Redissi) iranien cosmopolite Jamal al-Dîn al-Afghani qui a écrit à Renan une lettre contre l'Islam et avait de l'Islam une vision "nationaliste" sécularisée progressiste. Hindi instruit le même procès contre Mohamed Abduh et d'autres réformateurs progressistes ou wahhabites, pour finir par Tarik Ramadan qu'il accuse d'avoir soutenu la guerre en Libye (ce qui est faux : il était contre Kadhafi, ce qui se comprend, mais n'approuvait pas la politique occidentale).
Pas sûr qu'il faille croire M. Hindi sur parole quand il affirme que le message diplomatique de M. Netanyahou au pape après sa démission puisse être lu en référence à l'eschatologie talmudique (p. 55).
- Notons aussi les fautes de frappe (un verbe convaincre mal conjugué au passé simple p. 33 un participe présent avec un "s" p. 38, "jugé négligeable pas accordé au sujet p. 42, point de vue sans e p. 56 etc.
Des enquêteurs écrivent une lettre ouverte à Trump sur le Boeing MH17 abattu en Ukraine en 2014
Un appel utile que j'ai traduit depuis cette source :
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Votre élection a suscité l' espoir que l' apaisement des tensions entre les Etats-Unis et la Russie, et le rétablissement de la paix en Europe en général deviennent réalisables. Le règlement du conflit en cours dans l' Est de l' Ukraine et la levée des sanctions contre la Russie qui sont vitaux pour la communauté internationale ont une chance réelle maintenant. Au vu de cela, il est aussi permis d'espérer qu'une enquête plus approfondie sur l'affaire contestée de l'écrasement du Boeing MH17, à propos de laquelle vous avez mis en doute dans une interview d'Octobre 2015 la thèse de la culpabilité russe:
"Ils disent que ce n'étaient pas eux. Il se peut que ç'ait été leur arme, mais ils ne l'ont pas utilisée pas, ils n'ont pas tiré pas, ils ont même dit que c'est le camp d'en face qui a tiré pour que le reproche leur retombe dessus. Je veux être honnête avec vous, il est probable que vous ne pourrez jamais savoir pour de bon. "(MSNBC)
En effet, nous sommes d' accord avec vous, nous ne pourrons jamais être sûr, avec le genre d'enquête que nous avons vu au cours des deux dernières années. L'enquête officielle du "Conseil néerlandais pour la sécurité" (DBS) et de l' "équipe commune d' enquête" (JIT) n'a été ni indépendante , ni convaincante. Ce type d'enquête constitue un énorme fardeau en particulier aux familles qui ont perdu leurs proches dans la chute de MH17. Ils ont besoin de connaître la vérité.
Nous vous demandons, s'il vous plait, DE FAIRE PRESSION POUR QU'IL Y AIT UNE NOUVELLE ENQUÊTE. Cela pourrait s'effectuer dans un cadre international comme l'ONU en incluant les aspects suivants:
(1) Instituer une équipe de scientifiques internationaux indépendants, qui exclurait tout pouvoir de veto pour quelque gouvernement que ce soit. Cette exclusion de veto est particulièrement importante, en raison du rôle prépondérant de l'une des parties concernées, l'Ukraine. La principale source d'information du DBS et de la JIT utilisés pour leurs enquêtes officielles étaient le SBU, les services secrets ukrainiens.
(2) Garder tous les scénarios sur la table.
(3) Déclassifier et publier "les images satellites disponibles" que prétendait avoir le secrétaire d'État, John Kerry, le 20 de Juillet 2014; ou (sinon) démentir leur existence.
(4) Mener un examen médico-légal des trous d'impact (pour les résidus métalliques) dans l'épave du MH17 et reproduire le schéma des dommages causés par les tests de bombardements (comme on le fait habituellement dans les enquêtes criminelles). Remplir les champs d'information clés, tels que la médecine légale du corps, les enregistrements vocaux, données radar, etc.
(5) définir préalablement un chemin clair pour un essai objectif international dans le cadre de l'ONU avec les juges de pays qui ne sont pas connectés avec le crash.
De plus, nous vous demandons s'il vous plait d' OUVRIR DES POURPARLERS DE PAIX AVEC TOUTES LES PARTIES CONCERNÉES (y compris, mais sans s'y limiter, la Russie, l'Ukraine et l'UE) en vue de régler le différend et d'établir un plan de reconstruction de l'Est de l'Ukraine, y compris la rémunération des familles des victimes du crash du MH17.
Merci beaucoup d'avance, pour l'attention que vous prêterez à cette question.
- Journalistes et experts indépendants sur le MH17 -
* Porte-parole pour les médias - M. Billy Six
e-mail Billy@six-newhagen.de
facebook BILLY SIX
tél. 0049 152 269 27 443
MARK BARTALMAI, journaliste et Ukraine documentaires producteur, ALLEMAGNE
BERND BONHOMME, missile colonel de défense ret., Attaché militaire ret. et auteur de livres, ALLEMAGNE
CHRISTOPHER BLACK, avocat international sur les droits de l'homme / crimes de guerre, CANADA
NORBERT FLEISCHER, journaliste d'investigation, ALLEMAGNE
PROF. DR. ELMAR Giemulla, avocat des victimes du crash du MH17 allemandes, ALLEMAGNE
DR. HERMANN HAGENA, airforce ret général. Et auteur d'une étude militaire sur le MH17, ALLEMAGNE
PROF. DSC. OTTO-FRIEDRICH HAGENA, physicien, ALLEMAGNE
PETER HAISENKO, journaliste, éditeur et ancien pilote "Lufthansa", ALLEMAGNE
FRANK HÖFER, journaliste et producteur de films, ALLEMAGNE
DIETER KLEEMANN, colonel de l'aviation / formateur ret. et auteur de livres, ALLEMAGNE
DR. JAMES O'NEILL, avocat sur les droits de l'homme et analyste géopolitique, AUSTRALIE
JOOST Niemöller, journaliste et auteur d'un livre sur le MH17, PAYS-BAS
GRAHAM PHILLIPS, journaliste d'investigation, ROYAUME-UNI
HECTOR REBAN, analyste et blogueur politique sur le MH17, PAYS-BAS
NORBERT K. Reisberg, le lieutenant-colonel. ret., pilote de l'aviation ret., Dipl. Dürer. mil., ALLEMAGNE
BILLY SIX, journaliste d'investigation et auteur de livres, ALLEMAGNE
MAX VAN DER WERFF, blogueur et enquêteur privé sur le MH17, PAYS-BAS
PROF. KAREL VAN Wolferen, journaliste, analyste politique et auteur de livres, PAYS-BAS
Trump, Kurdistan turc, irakien et syrien...
Le renoncement de François Hollande ne me passionne guère (j'espère seulement qu'il aura à répondre de ses crimes après son mandat, comme Sarkozy). Plus intéressantes sont les tensions autour de la nomination du futur secrétaire d'Etat de Trump. Sa directrice de campagne mène un fier combat pour que ce ne soit pas son ex-adversaire membre du parti de la guerre Mitt Romney, mais si c'était Petraeus l'ex-proconsul d'Irak et chef de la CIA ça ne vaudrait pas mieux (en plus il traîne autant de casseroles qu'H.Clinton sur le volet de la divulgation des secrets d'Etat). Ce brave businessman, Trump, va-t-il se faire avoir par les néocons ?
Vous savez qu'en ce moment, j'ai les yeux fixés sur Diyarbakır, capitale officieuse du Kurdistan turc, où la répression fait rage depuis plus d'un an. Hier le procureur a requis 150 ans de prison contre Sebahat Tuncel, 41 ans, députée du parti démocratique des régions (DBP), un parti social démocrate ami de la coalition de gauche HDP. C'est une ancienne infirmière, qui a travaillé avec Amnesty international et est une habituée des prisons turques. Elle a eu ses entrées jadis sur le site chomskien Znet dont j'ai parlé dans mes livres (NB les chomskyens sont les partisans de ce linguiste dont l'Assemblée nationale française hollando-vallsienne ne veut pas entendre parler).
Les maires adjoints Leyla Saman et Ismail Asi de Diyarbakır du DBP en garde à vue depuis le 25 novembre ont été incarcérés hier. Il y a trois heures, les hommes d'Erdogan ont arraché le symbole kurde du fronton de la municipalité métropolitaine.
Dans la province d'Hakkari aujourd'hui dans l'extrême sud-ouest, c'est par dizaines que les conseillers municipaux ont été arrêtés. Il n'y a plus aucun représentant local ou parlementaire élus en liberté dans cette province.
1 213 utilisateurs des réseaux sociaux ont été arrêtés pour "propagande". La répression depuis juillet a pour prétexte l'assassinat de deux policiers qui en réalité aurait pour auteur des gülénistes (des partisans de l'auteur du récent coup d'Etat). Le PKK, qui estime qu'il est aujourd'hui le dernier rempart face à l'instauration d'une dictature complète à Ankara, appelle Barzani, chef du gouvernement autonome kurde d'Irak, à cesser de s'aligner sur Erdogan. Celui-ci a déclaré le 27 octobre qu'il ne laissera pas Sinjar (la ville où les Yazidis ont été massacrés en août 2014) devenir un nouveau Qandil (QG du PKK en Irak). On redoute une offensive turque sur Sinjar.
Des nouvelles intéressantes aussi du côté des kurdes syriens : les forces du YPG auraient trouvé un fabrique d'armes chimiques et d'explosifs d'Al Qaida dans le district de Baiedine (province d'Alep), avec un drapeau turc au mur .. info ou intox ? bizarre quand même que les possesseurs du local aient laissé un drapeau à un endroit aussi compromettant.
Mambij (ville où se trouvait un temple antique d'une déesse syrienne et où le trafic d'objets archéologiques a été intense), reprise à Daech en août dernier, et administrée par les forces kurdes, est pilonnée en ce moment par l'aviation d'Erdogan.
Kurdistan turc
En mars dernier des paramilitaires des moudjahids [combattants] de l’armée Asakir-i Mansure-i Muhammediyye à Cizre (Kurdistan frontière syrienne) ont occupé et saccagé le logement d'un fonctionnaire, et laissé derrière eux déchets, lingerie féminine étalée bouteilles d'alcool, préservatifs usagers, et ... 1,5 euro en guise de dédommagement. Des gens ont été violés et torturés dans cet appartement.De vrais cinglés, pervers. L'activiste Nurcan Baysal raconte en français ce qu'elle a vu dans cet appartement ici. Pendant le siège de Cizre en février 2016 des centaines de gens se sont réfugiés dans des caves et y sont morts brûlés vifs.
1552 personnes ont été tuées de juillet 2015 à juillet 2016, 422 membres des forces de sécurité, 622 membres du PKK, 320 civils dont 75 enfants. Il y a eu des milliers d'arrestations arbitraires et de gens torturés. 355 000 personnes ont dû quitter leur logement, des villes ont été détruites. 125 000 personnes ont été licenciées (Erdogan vient de concéder qu'il va autoriser 6 000 enseignants à reprendre leurs fonctions). Le Kurdistan est sous couvre-feu. Ca ne veut pas seulement dire (comme à Paris) : interdiction de sortir le soir. On vous coupe l'eau, l'électricité, parfois aussi les moyens de communication. L'accès à votre quartier est interdit. Il y a des bombardements autour de chez vous. Si l'électricité est rétablie et si vous allumez la lumière vous risquez un tir de sniper et donc mieux vaut que vous restiez dans un endroit sombre de votre maison. Il n'y a pas d'accès aux ambulances ni aux médecins.
Ce mois-ci, Erdogan a fermé 350 ONG qui aidaient les réfugiés ou qui oeuvrent à la réconciliation des Kurdes, dont 50 à Diyarbakir (capitale officieux). Parmi elles, Sarmaşık ("Le lierre") qui a aidé à elle seule 30 000 réfugiés par mois pendant onze ans. Il y a deux semaines Nurcan Baysal a donné une conférence de presse à Diyarbakir à propos de cette fermeture. Il y avait des chars turcs TOMA au bout de la rue, la police. Une seule caméra et une dizaine de personnes pour la conférence de presse de dénonciation de l'association car Erdogan a fait fermer les médias en septembre.
Une chape de silence s'est abattue sur la ville explique Nurcan Baysal, parce que les Kurdes avaient joué loyalement la carte de la paix (on se souvient que le PKK avait renoncé à la lutte armée) et voilà comment l'Etat turc récompense leurs efforts. De nombreux membres du parti de gauche pro-kurde HDP ont été arrêtés, y compris des députés à Ankara. La police est partout, les conseillers municipaux et régionaux sont en prison (voir l'article en anglais ici).
"Forcer systématiquement les prisonniers politiques à manger leurs propres excréments, les forcer à se coucher nus sur du ciment froid ou sur d'autres détenus, déshabiller les gens, surtout les femmes, même après leur mort et couper les doigts, les nez ou les oreilles pour intimider la population aimant la liberté et faire des exemples - voilà la marque de qualité des réalisations en matière de droits de l'homme de ce pays membre de l'OTAN" note, à propos de la Turquie, Rebwar Rashed, co-président du Congrès national du Kurdistan.
Interview de l'activiste Nurcan Baysal sur les Yézidis et sur Diyarbakır/Amed
Une interview intéressante réalisée par un magazine turc (à noter qu'il y a quand même des erreurs sur le fait que les Yazidis ne s'étaient jamais révoltés par le passé, il y a quand même eu Mirza au 17e siècle et les "républiques yazidis indépendantes" dont parlait jadis Elysée Reclus), à propos du livre Ezideler 73 (Décret 73), de Nurcan Baysal. Vous y trouverez des éléments très précis sur les multiples aspects du drame des Yazidis, mais aussi sur la situation horrible au Kurdistan turc, à Diyarbakır/Amed dont mon blog hélas ne parle pas assez :
Qu'est-ce que les Yézidis appellent «décret»?
Dans leur univers spirituel, le "décret" se réfère à un massacre, à l'abattage. Dans la terminologie du 21e siècle, cela signifie que le génocide.
Y-a-t-il une différence entre le 73e décret commencé le 3 Août 2014 et les autres?
Il y a beaucoup de différences. L'un d'eux est le fait que les Yézidis sont massacrés au 21ème siècle pour que tout le monde puisse voir. Il y a eu des marchés d'esclaves où les femmes ont été vendues et cela continue encore. La deuxième différence est que, les décrets n'avaient pas causé une transformation dans le monde spirituel des Yézidis jusqu'à présent. Je veux dire, ces décrets étaient acceptés comme résultant du fait d'être Yazidi. Cependant, avec ce décret, les Yézidis a commencé à réfléchir sur les décrets. Grâce à la diaspora Yazidi et au mouvement kurde.Les Yézidis sont sur terre depuis le commencement du monde et ils ont un ordre social qui n'a pas été changé depuis des dizaines de milliers d'années. Les Yézidis ne s'étaient pas révolté contre les décrets précédents.Et pourtant, cette fois ci, les unités de défense Yazidi se sont formées à Sinjar. C'est une première. En outre, la société Yazidi est patriarcale et les femmes sont toujours restées en arrière-plan, mais maintenant les femmes se battent aussi dans ces unités de défense.
Yézidis ont trouvé refuge à la fois au sein du gouvernement régional du Kurdistan et en Turquie. Vous avez visité les régions les deux. Y a-t-il des différences?
Dans certains villages de la province de Sinjar, Yézidis et les Arabes avaient vécu ensemble. Avant qu'ISIS-Daech n'entre dans certains villages, les Arabes dans ces villages ont rejoint ISIS. Certaines personnes ont dit que leurs voisins ont réduit leurs femmes et leurs enfants en captivité. En fait, être un Yazidi signifie être destiné à massacre. D'un seul coup, leurs voisins sont devenus membres de l'ISIS. C'est l'aspect le plus désespérant de la situation. Au début, 5000 personnes ont été massacrées dans les villages. Ces chiffres ne sont pas exacts; on découvre chaque semaine de nouvelles fosses communes. En Novembre, Sinjar 2015 a été libéré et il est dit qu'il s'y trouve près de 100 fosses communes.Ces centaines de milliers Yézidis se sont dirigés vers le mont Sinjar. C'était en Août 2014; le temps était insupportable. Les montagnes étaient froides pendant la nuit et ISIS était après eux. 250-300.000 personnes se sont enfuies à Zaho et Duhok.En Septembre 2014, je suis allé dans les camps du sud. Les gens vivaient dans des zones de chantier. On découvrait comme ça que dans un secteur il y avait 300 Yézidis rescapés. Des bébés, des enfants, des personnes âgées. Ceux qui avaient laissés derrière n'avaient aucune chance d'être secourus. Ils sont entrés illégalement en Turquie à Roboski. A cette époque, les municipalités de Batman, Şırnak, Nusaybin et Midyat ont commencé à construire des camps. Tout à coup, les municipalités sont devenues responsables de prendre soin de 35.000 Yézidis.
Dans le livre, on se rend compte que les gens évitent de parler de ce qui est arrivé dans les montagnes Sinjar. Qu'est-il arrivé?
Au cours des entretiens, ils ont évité mes questions sur les montagnes. Il y avait un seul but sur les montagnes: survivre. Disons, c'était comme : vous aviez seulement une tranche de pain et que vous ne partagiez pas et un enfant mourait à cause de cela. Un Yazidi a dit: «Les gens ont perdu leur sentiment humain dans les montagnes." Il y a des gens qui ont commis des suicides ; certaines femmes ont sauté d'une falaise après avoir tué leurs enfants en les jetant de la falaise. Ou, par exemple, les gens que vous aimez veulent l'eau de vous, mais vous ne pouvez pas leur en donner, parce que vous allez en donner à vos enfants. J'ai vu des familles mettre des bouteilles en plastique sur le mur; elles disaient dit qu'elles les garderaient jusqu'à ce qu'elles meurent. Elles ont donné l'eau à leurs enfants avec des capsules de bouteille. Certains n'ont pas pu enterrer leurs défunts dans les montagnes. Certains d'entre eux ont abandonné leurs vieilles mères et les pères derrière eux. Ceux- suppliaient de ne pas s'éloigner. Ils vont vivre avec cette honte et leur conscience coupable pour le reste de leur vie.
Les Kurdes ont été les premiers qui ont accueilli et protégé Yézidis. Cependant, pour autant que je comprenne d'après votre livre, ce ne fut pas un processus facile.
Yézidis ont été soumis à des "décrets", des massacres, de la part de nombreuses communautés, mais la plupart du temps c'étaient des musulmans. Ainsi, leur plus grande crainte ce sont les musulmans. Et ils ont dû compter sur eux. Par exemple, dans le camp de Diyarbakir, quand ils ont essayé de faire travailler les enfants, les Yézidis se sont mis en colère parce qu'ils croyaient qu'ils allaient leur apprendre à faire des prières.
Ils sont kurdes aussi, mais culturellement ils sont différents, non?
Les jeunes de mouvement kurde ont essayé de les traiter de façon égale, mais les Yézidis sont complètement différents. Ils ont un système de castes rigide. Les gens de différentes castes attendaient en rang un peu de nourriture! C'est une communauté très patriarcale. Les femmes ne sont presque jamais mentionnées et dépendent des hommes complètement. Par exemple, les hommes yézidis dans le camp ont abattu la tente consacrée à l'éducation des femmes que nous avons construite. Il nous a fallu des mois pour trouver cette tente! Les jeunes du mouvement kurde ont déclaré qu'il y aura égalité des femmes et des hommes dans la direction des choses. Mais il y a eu deux problèmes. D'abord, les membres de différentes castes avaient le droit de vote égal. Et ensuite ils ne pouvaient pas accepter la voix des femmes dans le gouvernement. Après des compromis, nous avons fait un progrès. Le siège de Kobané a affecté profondément les Yézidis. Les femmes et les hommes kurdes se sont battus à mort ensemble. Le patriarcat n'est pas décomposé mais il a dû plier un peu. Maintenant, nous voyons qu'il y a des jeunes femmes Yazidi qui combattent autour de Sinjar et on comprens qu'il y a eu une révolution.
Est-ce que l'Etat turc a aidé les Yézidis?
La Turquie n'a pas donné de statut aux Yézidis. A cette époque, la Turquie n'a pas construit de camps pour Yézidis. 35.000 Yézidis sont arrivés tout d'un coup. L'Etat turc a dit qu'il allait construire des camps au sud de la frontière, mais cela n'a pas eu lieu. La Turquie n'a pas réussi à aider Yézidis. Je pense qu'il y a deux raisons à cela. Tout d'abord, ils n'aiment pas Yézidis. Je me souviens que Erdoğan avait dit avec mépris «les Kurdes sont Yézidis." Ils ne sont pas musulmans et c'est un problème pour eux. Deuxièmement, ils pensaient que les municipalités kurdes ne seraient pas en mesure de gérer la situation et ploieraient sous ce poids. Pour l'Etat turc, ça leur aurait été utile politiquement. En ce moment, nous ne pouvons recevoir aucune information de AFAD (l'Autorité pour la gestion d'urgence et les catastrophes) à propos du camp de Nusaybin. Au début, il s'y trouvait 35.000 personnes et maintenant, il reste 1400 Yézidis à Diyarbakir et 400 à Şırnak. Environ 2000-3000 personnes se trouvaient dans les camps. La plupart d'entre elles sont allé vers le sud. Près de 1000 personnes, la plupart d'entre elles étant les femmes violées, a réussi à aller en Allemagne. Certaines d'entre elles sont allé à Istanbul et certaines d'entre elles sont à Bodrum, en attente d'un bateau.
"Finalement, tout le monde trouve la paix, à l'exception des femmes"
Vous décrivez ce "décret" comme «quelque chose au-delà de la mort pour les femmes". Qu'est-ce que ça veut dire?
Les femmes dans les camps ne parlaient pas beaucoup; et quand elles parlent, elles parlent de femmes qui se sont suicidées. Il arrive qu' elles entendent un cri d'une tente. Elles y vont et découvrent que la mère pleure parce que sa fille s'est tuée. ISIS a encore 5000 femmes captives. Ils vendent ces femmes, parce qu'ils le peuvent. Il y a des marchés d'esclaves, parce qu'il y a des gens qui y vont et achètent des êtres humains à ces endroits. Les femmes sont vendues, parce qu'il y a des Etats qui soutiennent un tel commerce. Les principaux acheteurs sont la Syrie, le Liban, le Qatar, le Koweït, l'Arabie Saoudite, le Pakistan et l'Afghanistan. Ces Etats ont été en mesure de faire quelque chose pour l'empêcher, mais ils n'ont rien fait.
Et à cause de leur culture, les familles ne veulent pas ces femmes.
Le village de Baadre près de Mossoul est le plus grand village Yazidi. C'est devenu un endroit où les femmes qui se sont échappés ou ont été sauvées de Daech-ISIS sont à l'abri. J'ai parlé aux femmes là, qui étaient détenues par ISIS. Il y avait une jeune femme appelée İlwin, qui a été retenue captif à Raqqa pendant 2 mois. Elle a été violée à plusieurs reprises, torturée et battue. İlwin réussit à entrer en contact avec son frère et a sauvé 7 femmes Yazidi avec elle-même. Leurs familles ont payé de l'argent pour ISIS pour les ramener. Et ces 7 femmes ont rencontré leurs familles dans la province Viranşehir d'Urfa. İlwin répétait : «Ecrivez ce que je dis, apportez-moi à un tribunal; Je veux dire ce qui est arrivé au monde ".
Beaucoup de femmes ont été abandonnées à leur sort: elles ont été forcées à se marier ou envoyées à Sinjar pour mourir. Encore une fois, les femmes sont celles qui souffrent le plus.
Il y a une règle dans la société Yazidi: quand un Yazidi a des relations sexuelles, volontairement ou involontairement, avec des gens qui ne sont pas des Yazidis, cette personne n'est plus une Yazidi. Les femmes qui ont été violées par des membres de l'ISIS le savaient; elles se sont tués parce qu'elles savaient que leur société ne les reprendrait pas. On dit que des milliers de femmes se sont tués. Il y a un refuge pour les femmes dans le sud du Kurdistan où se trouvent 7000 femmes. Les chefs religieux Yazidi ont fait des déclarations exhortant les familles à reprendre les femmes. Certaines familles l'ont fait, et d'autres pas. Par exemple, je l'ai vu une longue file d'attente à Laleş (Lalish). Ils ont dit qu'il s'y passait une cérémonie de mariage. Ils ont ordonné aux femmes qui ont été tenues en captivité par ISIS de se marier à des hommes yézidis. Bien sûr, ils n'ont pas demandé le consentement des femmes. Donc, finalement, tout le monde retrouve la paix, à l'exception des femmes.
ISIS détient encore beaucoup de femmes comme captifs, n'est-ce pas?
Oui. Par exemple, certaines femmes ont donné naissance à des enfants qu'elles ont conçu après avoir été violée. Celles qui ont essayé d'avorter, ce qui n'est pas légal, sont mortes. Des mères et des filles ont été prises comme captives et violées. Ils vendent aussi des jeunes garçons. Par exemple, dans une fosse commune, il y avait des femmes de plus de 40 ans. Les membres ISIS les trouvent trop vieilles et les enterrent vivantes. En ce moment, on dit qu'il y a plus de 100 fosses communes, qui ne sont pas encore ouvertes. Dans un magasin d'alimentation à Mossoul, ils ont mis une photo d'une fille de 14 ans qui est en vente. Il y a beaucoup de marchés d'esclaves. Il est difficile d'empêcher de telles choses. Ces choses se passent à une ou deux heures en voiture de chez nous.
«Les corps des défunts ont jamais été laissés dans les rues avant"
Vous vivez à Diyarbakir. Quelle est la situation actuelle là-bas?
Aujourd'hui est le 57e jour du couvre-feu. Nous ne pouvons pas aller au centre-ville. Sur était le cœur de la ville et on peut dire que la ville n'existe plus. Dans 6 quartiers sous couvre-feu, la population était d'environ 25 000 et maintenant, il en reste environ 5000. Dans d'autres quartiers, les gens vivent sous un couvre-feu virtuel. Il y a des affrontements partout. Une femme qui habite dans le bâtiment à côté de mon bureau a été blessée. D'où viennent ces balles ? Ces derniers temps, il y a deux rapports différents à propos de Diyarbakir; les habitants sont très perturbés par cela. Qui dort bien, qui est heureux, qui sourit? Si quelqu'un va à un café, cela signifie-t-il que cette personne est heureuse? Une ville est en ruines, une ville est détruite; qui peut être heureux dans un tel état? Ils utilisent des obus, bombes. Les gens ont peur. Je continue à écrire à propos des morts. Maintenant, il y a des cadavres là où nous avions l'habitude de prendre un café. Parfois, les gens comparent cette situation aux années 90, mais je pense que c' est pire que les années 90. Dans des années 90, il y avait eu des meurtres par des assaillants inconnus, mais nous savions que ça venait de l'Etat tirc. Maintenant, nous ne pouvons pas dire d'où les balles vont venir. Il y a des victimes civiles, mais l'État ne l'admet pas. Dans ma ville, 48 personnes ont été tuées.
Et dans les années 90, prendre les corps des défunts n'était pas si difficile, je suppose.
La semaine dernière, nous avons réussi à récupérer les corps des étudiants İsa Oran, 21 ans , venu d'İzmir, et Mesut 25 ans. Tous deux étaient membres du YDG-H (proche du PKK). Leurs corps sont restés sur le bitume dans une cour d'école pendant 29 jours. Nous et IHD (Association des Droits de l'homme) avons vraiment fait de notre mieux pour récupérer les corps. Il y a une semaine, les familles ont reçu un appel téléphonique du bureau du procureur et on leur a dit que les corps sont déposés à la morgue. Nous étions avec les familles. Le corps de İsa était déchiqueté. Il semblait que sa tête avait été brûlée avec une substance chimique. Son père l'a identifié par son bras. Mesut est mort par 3 balles; 2 dans la tête, 1 dans la poitrine. Mais il y avait plus de 100 balles dans son corps. Nous parlons des années 90, mais il y aura des discussions plus longues et plus intenses au sujet des années 2010. Les corps du défunt n'avaient jamais été laissés dans les rues auparavant. Avant, ils mettaient les gens dans des fosses communes et maintenant, ils les laissent dans les rues pour que ça serve de leçon.
Vous travaillez avec les organismes d'aide. Quels sont les besoins urgents?
La Fondation Rojava est complètement concentrée sur Sur. Ils essaient d'atteindre tout le monde, de İdil à Cizre, tous ceux qui ont dû quitter leurs maisons en raison de la guerre. Il existe d'innombrables besoins. Ceux qui peuvent trouver un tapis ou un radiateur sont les plus chanceux. La Fondation Sarmaşık distribue de la nourriture. Mais, il y a des familles qui ne peuvent pas quitter leurs maisons et ont vécu dans une chambre simple pendant 57 jours; ils sont affamés. Maintenant, les habitants de Diyarbakir ont honte de survivre.
Source : Agos.com
Aide aux Yézidis
Si l'Allemagne a accueilli un millier de réfugiés yazidis traumatisés par le génocide de 2014 dans la région de Shingal et la réduction en esclavage des femmes et des enfants, le Canada peine à en accueillir plus de quelques dizaines (voir cet article de CBC) d'autant que le gouvernement régional kurde qui a payé de fortes rançons pour libérer des yézidis s'y oppose, et il y a fort à parier qu'il en aille de même en France. Beaucoup de réfugiés restent donc sous des toiles de camps de réfugiés à Kanki, Newroz etc au nord de l'Irak à redouter l'arrivée de l'hiver et à se demander ce que sont devenues leurs soeurs et leurs filles encore captives à Mossoul et Raqqah. Pensez à les aider.
L'ouverture façon Trump
Tulsi Gabbard, députée des Samoas américaines, vétérane de la guerre d'Irak, de confession hindouiste, démocrate,ferme soutien de Bernie Sanders rallie Donald Trump.