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Les aspects peu connus de l'histoire
Il est toujours bons de s'intéresser à des aspects peu connus de l'histoire. A la Cop2 on découvre que l'Arabie saoudite n'est pas seulement le royaume du fouet et de la lapidation mais aussi un grand émetteur de CO2 de ce monde. En lisant Atlantico on découvre que si l'on reproche à Kagamé sa main de fer au Rwanda, certains le louent d'avoir maîtrisé la natalité là où tout le continent africain bascule dans l'explosion démographique.
Mêmes découvertes sur l'histoire médiévale. Lisez le comte de Montalembert, chrétien libéral pair de France sous la Restauration. Il vous dépeint les cathares en persécuteurs, autant qu'en persécutés, et prend Michelet pour référence là dessus ; il campe une monarchie française sous Philippe Auguste et Saint Louis en modèle de résistance vertueuse au cynisme des Empereurs germaniques, et l'Eglise anglaise (celle de Saint Thomas Beckett, de saint Edmond de Cantorbéry, de saint Richard de Winchester, et celle du fils de Simon de Montfort premier combattant pour les droits des communes) comme le rempart contre la fourberie des rois de la dynastie normande. Formés ou déformés par les dogmes républicains nous n'avons pas coutume de voir dans la "Magna Carta" qui est l'ancêtre des constitutions européennes, "une réhabilitation des lois de saint Edouard, une confirmation du droit public de toute l'Europe de cette époque, fondé sur le respect des droits anciens et individuels" (saint Edouard, homme pieux qui détestait faire verser le sang fut écrasé par Guillaume le conquérant). Et l'on ignore que c'est un roi très pieux et catholique, le roi d'Ecosse Guillaume, ami du grand pape Innocent III qui inventa le weekend (en permettant aux pauvres de se reposer dès le samedi à midi, en 1202). Toujours intéressant aussi de voir les écrivains catholiques attristés par les haines qui ravagèrent l'Italie pendant tout le Moyen-Age et s'enthousiasmer pour les vertus de l'Espagne de la reconquête. L'enthousiasme du XXe siècle pour ce qui est anti-chrétien nous a fait oublier ce point de vue là.
Yémen, Nigéria, Sahara occidental, Kurdistan, Bangladesh
Défaite de l'Arabie saoudite et de ses alliés (Blackwaters, Maroc, EAU) à Bab el-Mandeb au Yémen le 13 décembre. A peine Riyad annonce t elle la création d'une coalition contre le terrorisme que la Pakistan et la Malaisie, malgré tout l'argent que l'Arabie leur donne, déclarent qu'ils ne se sentent pas concernés.
Au moins 60 personnes ont été tuées au cours du week-end lors d'un raid de l'armée nigériane contre ce que Reuters présente comme une secte chiite. Les Iraniens parlent de centaines de morts et y voient la main saoudienne (Ryad finance le Nigeria)
En Espagne Izquierda unida remplit encore ses meetings malgré la concurrence de Podemos (suivez les élections dimanche prochain). En Equateur Correa demande à la Colombie de partager avec les autres pays andins l'or amérindien du galion espagnol du XVII ème siècle retrouvé au large de Carthagène fin novembre. La cour de justice de l'Union européenne annule un accord UE-Maroc en tant qu'il s'applique au Sahara occidental (une victoire pour les saharaouis). Des raids turcs se poursuivent avec brutalité au Kurdistan (Silopi et Cizre).
L'Espagne accrédite un ambassadeur bangladais Hassan Mahmud Khandker qui fut le chef des escadrons spéciaux du régime de Sheikh Hasina, et poursuivi à ce titre pour crime contre l'humanité devant la cour pénale internationale. Où sont les belles âmes émues par l'incendie de deux usines bangladaises en 2013, qui avaient promis des campagnes de boycott et voulaient suivre le devenir de cette "grande démocratie" qui compte parmi nos alliés ?
Une grande guerre byzantine en Géorgie
Gustave-Léon Schlumberger dans son Épopée byzantine à la fin du dixième siècle en trois volumes (1896-1905) raconte comment le dernier grand empereur byzantin Basile II le Bulgaroctone avant de mourir combattit en 1021 Georges Ier (Keorki Ier) "souverain pagratide des Aphkases" qui, pour récupérer la région de Tao s’était allié au caliphe fatimide du Caire contre Byzance. Le royaume d’Abkhazie et celui de Kartli s'étaient réunis quelques années plus tôt sous la houlette prudente de Bagrat III). Les Grecs crurent mourir de froid dans le Caucase et y eurent leur retraite de Russie, non sans y avoir commis beaucoup de massacres, aux dires de Samuel d’Ani, dans toute la portion du royaume d’Aphkasie sise au sud du Kour (ou la Koura) qui se jette dans la Caspienne, soit toute la Géorgie sauf la partie au nord de la rivière infranchissable. « Les dames nobles trainées sur les places publiques, la tête dépouillée de leur voile, furent exposées, dans une honteuse nudité, à la face du soleil », écrit Schlumberger citant Samuel d'Ani. « Celles qui, auparavant, pouvaient à peine trouver assez de forces pour visiter à pied les malades ou les lieux saints de pèlerinage, aujourd’hui tête et pieds nus, marchaient devant leurs vainqueurs insolents, privées de leurs parures, déshonorées, livrées à mille sortes d’outrages ». Les enfants furent exterminés. Les soldats russes de l'empire byzantin et les mercenaires étrangers furent particulièrement sanguinaires. Jamais depuis Justinien l’empire byzantin n’avait été aussi puissant. Mais dans les 30 ans qui allaient suivre la mort de Basile II en 1025 toute la grandeur de Constantinople allait s'effondrer.
Un livre sur Hipparchia de Maronée
Un commentateur de ce vieux billet sur Hipparchia (Hipparchie) de Maronée m'a signalé la publication d'un livre collectif qu'il a dirigé sur ce sujet. Mon compte rendu de son ouvrage a été mis en ligne par Parutions.com aujourd'hui ici.
A suivre...
Nabil Naiem aurait donc eu raison quand il disait qu'Israël soignait les militants islamistes en Syrie. Un document ici le prouve.
Les russes tirent sur un bateau de pêche qui fonçait sur un de leurs vaisseaux de guerre. En France le général Jean-Bernard Pinatel affirme que c'est la Turquie qui a organisé l'envoi des migrants syriens en Europe.
Le Président gambien Yahya Jammeh qui avait choisi l'arabe comme langue officielle du pays suite au retrait de la Gambie du Commonwealth proclame que la Gambie est un Etat islamique.
La démocratie dans l'Ukraine pro-européenne va mal
Un député de la majorité présidentielle Oleg Barna essaie d'arracher de la tribune le premier ministre Arseni Iatseniouk. Le député du bloc présidentiel Igor Kononenko estime que les jours d'Iatsenyouk sont comptés ce qui devrait ouvrir la voie à de nouvelles élections législatives. L'ancien président géorgien ami des républicains américains Saakachvili devenu gouverneur d'Odessa et allié du président Porochenko organisait un grand show anti-corruption pour dénoncer le détournement de 5 milliards de dollars par an (presque l'équivalent de l'aide du FMI, ce qui est une manière pour lui de se positionner en successeur possible d'Iatseniouk (mais Saakachvili, bien qu'il ait placé ses hommes à Odessa et brisé le monopole de l'oligarque Kolomoisky sur les lignes en partance de l'aéroport local, n'est pas forcément en position de force ayant échoué à imposer son poulain Sacha Borovik à la mairie d'Odessa le 25 octobre face à Sergueï Kivalov, le tombeur de Ianoukovitch en 2004).
Iatseniouk qui recevait mardi le vice président américain Biden (pour sa 5ème visite dans l'Ukraine pro-OTAN depuis le coup d'Etat de début 2014) est un proche de l'administration démocrate américaine. Nuland, la sous-secrétaire pour l'Europe et l'Eurasieaux droits de l'homme américaine dans une conversation piratée avait déclaré pendant le mouvement Euromaidan que "Yats" était leur homme. Biden devant le parlement ukrainien a tenté de convaincre le Bloc Porochenko de ne pas faire exploser la majorité afin que des lois puissent être votées permettant aux régions sécessionnistes de voter dans le cadre des accords de Minsk conclus avec les belligérants du Donbass et leur allié russe, mais il n'est pas sûr que le pari de la stabilité puisse être tenu dans ces conditions.
Le régime ukrainien (pays où 50 magnats contrôlent 85 % du PIB) est décidément bien malade.
Le jour même du pugilat au parlement, on apprenait qu'un dossier contenant la signature de 127 députés (il en faut 150 pour obtenir l'inscription d'une résolution à l'ordre du jour) en vue d'obtenir la révocation du procureur général Victor Chokina a été tout simplement volé dans l'enceinte du parlement. La guerre entre le parlement (Verkhovna Rada) et le Procureur général dure depuis avril dernier. Seulement 6 des 112 députés convoqués par ce procureur ont jusqu'ici accepté de comparaître.
Les attaques contre la police et la justice sont presque quotidiennes. Le 2 novembre un inconnu a tiré sur le bureau du Procureur général à un moment où il tenait une réunion avec ses subordonnés. Le lendemain, le procureur militaire du pays Anatoli Matios déclarait que les tirs provenaient d'un sniper, qui a utilisé une caméra thermique. Par ailleurs dans la région d'Odessa une bombe explose de temps en temps devant un commissariat de police sans que l'on sache si elle a été posé par un gang de corrompus ou par des alliés des séparatistes du Donbass qui cherchent à établir un lien avec la Transnistrie (sur les opérations récentes de déstabilisation par les pro-Russes ailleurs qu'à Odessa voir ici).
Le PC ukrainien, première force d'opposition sous le règne du parti des régions avant 2014, lui, pâtit toujours des lois de "dé-communistisation" adoptées par le nouveau pouvoir, de sorte que les élections à venir seront de toute façon faussées. Le 5 novembre, l'audience du procès du Parti communiste de l'Ukraine contre le ministère de la Justice en vue de l'annulation du décret prononçant son interdiction a été reportée par le régime de toute urgence pour cause de maladie "soudaine" du juge. En fait, le régime craignait la présence annoncée des politiciens et des avocats européens de gauche qui auraient pu vérifier de leurs propres yeux qu'il n'y a pas de justice en Ukraine. Le PC considère qu'il s'agit d'une petite victoire qui prouve en tout cas l'intérêt de la solidarité internationale et de la présence de militants étrangers à ses côtés.
Dernier discours de Cristina Kirchner en Argentine et mobilisation au Vénézuela
Ce soir discours de la présidente sortante Cristina Fernández de Kirchner devant les personnalités empreint d'une certaine mélancolie, patriotique, rempli du souvenir de la lutte contre l'accord de l'ALCA (marche unique américain soutenue par George W Bush). Un hommage à Nestor Kirchner (qui n'avait été élu qu'avec 22 % des voix au premier tour), au Paris de mai 68 (celui de "l'imagination au pouvoir") aujourd'hui blessé par le djihadisme takfiriste, à Evo Morales président de Bolivie, à feu Hugo Chavez, au pape (autour de la 40ème minute de la vidéo ci-dessous).
"Nous avons moins d'idéologie que nos adversaires, la preuve c'est que nous avons importé plus des USA au cours des douze dernières années qu'auparavant". Félicitations à ses ministres qui ont subi la calomnie : "Etre ministre d'un gouvernement populaire ce n'est pas la même chose que d'être ministre d'un gouvernement médiatique".
Puis discours devant le peuple sur la place de Mai noire de monde : "les douze dernières années avec tous les médias hégémoniques contre nous, et les principales corporations économiques et financières nationales et internationales contre nous, douze ans et demi de persécutions permanentes" "malgré tant d'obstacles nous avons fait tant pour le peuple argentin". Après 12 ans et demi nous pouvons regarder tous les Argentins dans les yeux". "Je demande à Dieu une seule chose : que ceux qui nous succèdent par la volonté populaire...dans quatre ans puissent devant une place comme celle-ci dire à tous les Argentins qu'ils peuvent aussi les regarder dans les yeux. Que chacun des 42 millions d'Argentins ait un dirigeant en lui même, et sache prendre son drapeau s'il se sent trahi par ses dirigeants".
Sous Menem (dans les années 1990), 54 % des Argentins étaient sous le seuil de pauvreté, 40 % en 2004, 4,7 % aujourd'hui. 900 000 logements ont été construits en 10 ans. Les réserves en devises sont passé de 10 milliards de dollars en 2002, à 52 milliards en 2010. Des politiques d'aides sociales et de soutien à l'éducation publique ont été menées. Le taux de chômage est passé de 17,3 % en 2003 à 6,9 % en 2014. Les amnisties des généraux tortionnaires ont été annulées. Les renationalisations ont permis de remettre à flot la compagnie pétrolière publique, renforcer la compagnie aérienne nationale sur les lignes intérieures, restaurer les infrastructures, lancer les deux premiers satellites argentins.
Très beau et très grand moment que ces deux discours qui tournent une page de l'histoire de l'Argentine et de la gauche anti-impérialiste patriote latino-américaine, mais en ouvre aussi une nouvelle d'opposition au nouveau pouvoir libéral.
Pas de résignation non plus au Venezuela où les partisans du président Maduro sont dans la rue.
La défaite bolivarienne au Venezuela, Proche-Orient, Arménie, Népal
On le craignait comme en Argentine : au Venezuela le retour des libéraux. L'opposition annonce avoir décroché deux tiers des sièges à l'assemblée nationale. Maduro (sous la pression de l'armée selon ABC) a reconnu sa défaite et la victoire de la "guerre économique"... On va être dans une cohabitation à l'américaine bien complexe pour la survie du chavisme. Troisième mauvaise nouvelle en provenance d'Amérique latine si l'on compte aussi la procédure d'impeachment contre la présidente du Brésil.
Le Maroc envoie des troupes terrestres pour aider l'Arabie saoudite à écraser le peuple yéménite.Le premier ministre irakien Haïder al-Abadi et les Kurdes mettent en demeure Ankara de retirer ses troupes de son pays sous 24 h. Erdogan aurait envoyé 25 tanks sur les champs pétroliers de Ba`shiqah près de Mossoul pour les prendre directement sous sa coupe dès lors que les frappes russes menacent le business pétrolier de Daech avec la Turquie. Selon les Russes leurs frappes menées en application de la résolution 2199 du conseil de sécurité de l'ONU auraient détruit 32 raffineries de Daech en Syrie.
Trois soldats syriens auraient été tués par les frappes américaines contre Daech dans la province de Deir al-Zour selon Damas, mais Washington dément (de l'inconvénient de ces frappes non coordonnées avec le gouvernement syrien et qui font des victimes parmi les civils, ce qui joue en faveur de Daech, idem pour les frappes françaises...).
En Arménie les électeurs votaient ce dimanche 6 décembre 2015. Ils sont appelés à s’exprimer par référendum sur un projet de réforme constitutionnelle porté par l’équipe en place (proche de la Russie). Il s'agit de revenir à un régime parlementaire mais l'opposition redoute une manœuvre du président pour se maintenir au pouvoir en devenant premier ministre en 2018. Bruxelles critique le déroulement de ce référendum, Moscou le juge légal. Plus de 60 % des 50 % de votants auraient voté "oui".
Au Népal le bras de fer avec l'Inde se poursuit notamment autour du statut de la minorité Madhesi (voir notre topo là dessus en 2011 sur le blog de l'Atlas alternatif). Le Népal n'est pas encore affranchi de la tutelle du "grand frère" indien.