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Psy op after psy op pour l'IA
On peut s'amuser à lister les psy ops de la semaine aux USA. Celle qui s'est déployée il y a deux jours autour d'une Hawaïenne de 30 ans Hannah Kobayashi "disparue volontaire" ("voluntary missing person") depuis le 12 novembre. Elle était accusée d'avoir eu une illumination spirituelle, d'avoir jeté son téléphone portable aux orties et de s'être enfuie au Mexique tandis que son pauvre père se suicidait d'angoisse. Les USA ont suivi la saga de sa fuite heure par heure. Message subliminal façon 1984 : vous êtes tous des moutons à qui Elon Musk implantera bientôt une puce dans la tête. Honte (ça s'appelle officiellement du "shaming") à ceux qui se débarrassent des artéfacts qui permettent de les "tracer". Signe que c'est une psy op : la photo de la dame en question (Hannah Kobayashi ") affichant l'oeil d'Horus.
Et puis encore ceci : l'assassinat du PDG du géant de l'assurance santé United HeatlCare, Brian Thompson. Sur NBC le PDG de Eli Lilly and Company David Ricks ne pouvait pas s'empêcher de rire à la fin de son évocation des faits de l'assassinat dans la rue à New-York (l'émotion sans doute). Tout le monde est immédiatement devant les caméras dans les minutes suivant "l'assassinat" : l'épouse, les proches. L'homme marchait seul pour se rendre à son travail (ce qui est peu probable compte tenu de ses fonctions). Les réseaux sociaux à cette occasion se déchaînent contre les patrons d'assurances au lieu d'avoir de la sympathie pour la victime. Message subliminal : énervez vous contre le système d'assurance, ainsi on le remplacera pas une gouvernances globales par l'intelligence artificielle. On vous explique que "Sur les lieux du crime, les enquêteurs ont retrouvé les mots "delay" (retarder) et "deny" (refuser) inscrits sur des douilles, selon le New York Times, ce qui pourrait faire écho à des pratiques controversées du monde de l'assurance pour rejeter des remboursements" et que cela renvoie à un livre écrit par le juriste spécialisé dans le droit d'assurance Jay Feinman. La ficelle du contrôle mental ne pouvait pas être plus grosse pour placer les gens sur la piste du rejet du système d'assurance tel qu'il existe aujourd'hui. En anglais cela s'appelle "scripted news".
Elements prospectifs en débat (Proche-Orient BRICS)
Meyssan, toujours contestable, mais que je soupçonne de bien connaître la franc-maçonnerie internationale (il le fait savoir par les codes vestimentaires amusants qu'il exhibe - comme il est habituel dans ces milieux, signs and symbols rule the world, et cela se perçoit dans ses analyses) explique ici
1) qu'Alep est tombée parce que les Gardiens de la Révolution iraniens qui la défendaient sont partis et que c'est le signe que l'Iran s'aligne sur les USA
2) qu'Israël va tenter de conquérir une partie de la Syrie et la Turquie une autre partie
3) que le Hezbollah lâché par l'Iran va devoir intégrer l'armée libanaise (ça fait partie de l'accord de cessez-le-feu)
4) que la disparition des Palestiniens est plus ou moins actée par les accords d'Abraham qui selon Massad Boulos vont être remis au goût du jour en janvier
5) que la Russie et la Chine sont prêts à renoncer à une monnaie des BRICS si Washington accepte qu'ils utilisent à nouveau le dollar (c'est ce que cacherait la déclaration de Trump sur les tarifs douaniers à 100 % en cas de création de cette monnaie alternative
6) que Moscou et Pékin misent sur l'éclatement des USA sous la houlette "jacksonnienne" de Trump
7) le Corée du Sud (qui a connu une étrange tentative de coup d'Etat hier) est dirigée par des nostalgiques de l'impérialisme japonais liés aux nationalistes ukrainiens
Meyssan souvent porte de faux messages pour devenir l'arbre qui cache la forêt en feignant d'être un dissident. Tel avait été son rôle au moment du 11 septembre 2001 quand il fut la seule voix alternative admise sur les grands médias (au prix d'une occultation complète de la dimension rituelle de l'évènement). Il y a donc peut-être une partie d'enfumage dans ces six points.
Mais au moins le 6e point correspond à un projet abondamment affiché par les sociétés secrètes depuis un certain temps (le film Civil War, et même porté dans des discours à des congrès de milliardaires.
La Nouvelle Notre Dame
Commentaire d'un chrétien sur la nouvelle cathédrale Notre Dame de Paris
“Je regarde ce que les francs-maçons ont fait de Notre-Dame de Paris (et quand je dis cela, je parle en connaissance de cause : j'ai entendu le Grand Maître de la GLDF en personne, Marc Henry, se vanter d'avoir rebâti, lui et d'autres obédiences, la cathédrale !) et je suis horrifié. C'est luciférien, au sens propre et aseptisé du terme : c'est sur-éclairé. Il n'y a plus de place pour l'obscurité, donc pour le mystère et la prière. Une bougie, par exemple, ne pourra plus brûler ni éclairer. C'est fini (et je parie qu'ils vont les interdire pour cause de risque d’incendie).
Tout est blanchi, aurifié, calcairisé, nettoyé à la chaux, muni de détecteurs, éclairé dans le moindre détail. C'est un massacre. On ne peut pas prier là-dedans. C'est devenu un musée. Les deux cours des sculptures du Louvre!
Moi, je me souviens très bien de l'ancienne ombre du lieu, et de la fraîcheur, de l'intimité avec Dieu, que celle-ci permettait. Et le dessin animé "Le Bossu de Notre Dame" de Disney, malgré ses imperfections et excès, a au moins le mérite d'avoir reproduit fidèlement l'obscurité de l'intérieur de Notre Dame. Le seul moment où je l'aie vue briller de mille feux, c'était - et ça devait le rester - lors de la messe de confirmation des 400 néo-catéchumènes (j'étais parrain de Mélanie). Et sans doute à Pâques, évidemment (le transept se devait d'être lumineux).
Mais une cathédrale, et à plus forte raison dédiée à la Vierge Marie, pour rester priante, ne doit pas être sous le feu des projecteurs ni éclairée comme un Château de Versailles. Ce n'est pas la Cour de Louis XIV ! Ce n'est pas un lieu de prestige, clinquant, bling-bling. C'est un lieu de prière et de dialogue obscur, silencieux, ombragé, en compagnie de la Vierge. Jadis, elle était mon coin d'ombre, de fraîcheur, d'intimité, d'oraison, d'isolement, quand dehors la canicule frappait. Maintenant, plus personne ne pourra s'y cacher avec Dieu.
Les francs-maçons et Macron ont tué Notre Dame. Et vous pouvez être sûrs que la majorité des catholiques et des évêques n'y verront rien, et joueront les éblouis, les illuminés..."
Cible des critiques, le mobilier de type Ikéa, et le reliquaire de la couronne du Christ en forme de cible kabbalistique... ou d'oeil, le nouvel autel qui ne respecte pas les normes liturgiques, les vitraux... Tout cela est salué par la spirite Arielle Dombasle. Castelbajac, l'homme dont les vêtements liturgiques ont déjà été utilisés pour le Met Gala satanique "Heavenly bodies" de 2019 a conçu les chasubles de l’archevêque pour la cérémonie d'ouverture et les messes ultérieures. Comme par hasard lors de la cérémonie d'ouverture du 8 décembre portait une tenue aux couleurs de l'Eastern Star, ordre maçonnique féminin aux Etats-Unis.
Une étrange rumeur avait étélancée par le journaliste Stéphane Bern selon laquelle le sataniste Paul McCartney le 7 décembre chanterait Imagine, hymne globaliste composé par J. Lennon qui avait vendu son âme au diable. Peut-être pour tester le degré d'assoupissement des gens.
Voilà qui s'ajoute aux sacrilèges du XVIIIe siècle (dès avant la Révolution) listés par Violet-Le-Duc ici et au nombre desquels semble figurer la pose d'un dallage en damier (typique de la maçonnerie).
"On avait envie que chaque millimètre carré soit empreint d'humanité" expliquait devant un président ravi le concepteur du mobilier liturgique Guillaume Bardet dans un vocabulaire typique des loges (on ne cherche pas que chaque millimètre soit rempli de la présence de Dieu c'est la religion de l'humanité, il insiste aussi pour que le mobilier parle aussi aux non chrétiens). Le coq est doté de plumes de feu : selon Connaissance des arts qui rapporte les propos de Philippe Villeneuve, architecte en chef des monuments historiques, l’animal « rappelle que la cathédrale peut renaître de ses cendres tel le phénix » - le phénix est une image répandue dans la franc-maçonnerie, depuis le rite écossais rectifié jusqu'à des couvertures du magazine des Rothschild The Economist par exemple en 2018.
Macron vendredi force l'interdiction épiscopales pour parler dans "son" temple, et y faire un signe des mains , celui de la déesse de l'eau de l'ordo templis orientis (crowleysien) Auramoth, comme Trump. Après l'incendie rituel de 2019 (777 ans après un autre passage par le feu...) les pyromanes se sont réapproprié le lieu pour 700 millions d'euros (frais de la reconstruction).
Guerre sur tous les fronts
Nos dirigeants ont besoin de la guerre. Ils la veulent à tout prix. Et si possible une guerre nucléaire.
Aux Etats-Unis, la victoire de Trump a poussé les faucons (A. Blinken, J. Sullivan vraisemblablement, même si on ne connaît pas encore les coulisses de l'affaire) sans aucun légitimité démocratique (puisque Trump vainqueur des élections promettait la fin de la guerre en Ukraine) à déclencher des attaques directes de missiles ATACMS et Storm Shadow sur le territoire russe (franchissant une ligne rouge au delà de laquelle l'adversaire avait annoncé qu'il répliquerait sur un plan nucléaire). Poutine a répliqué par un avertissement proportionné : l'envoi d'un missile de moyenne portée apparemment hypersonique "Orechnik" (héritage des recherches technologiques de la Russie à la pointe de ce domaine depuis les années 1970, l'ingénieur Jean-Pierre Petit en France peut en parler) sur Dniepropetrovsk. Pas impressionné, les cinglés qui nous gouvernent et leurs médias serviles répètent en boucle "Poutine bluffe" continuons la surenchère. Macron le fou et le premier ministre britannique préparent une expédition militaire en Ukraine (avec une armée exsangue), tandis que Poutine renforce ses effectifs et menace de décapiter le commandement de Kiev - puisque Zelensky ne sait que mentir sur ses intentions de négocier, et puisque Trump réagit très mollement à la forfaiture de l'actuelle administration Biden à deux mois de la passation de pouvoirs.
Mais ce n'est hélas pas tout. Au Proche-Orient si les extrémistes sionistes ont dû renoncer à envahir le Liban face à la vigueur de la résistance des milices chiites, n'ayant été capables que de détruire, comme à Gaza, des hôpitaux, des écoles et des résidences civiles (un cessez-le-feu a été signé, co-garanti par la France au prix d'une humiliante soumission de Macron à Tel-Aviv sur la question sur mandat d'arrêt contre Netanyahou), une autre sale opération a été lancée du côté de la pauvre Syrie déjà bien éprouvée par la guerre civile (deux jours après que le premier ministre israélien eut averti Assad qu'il "jouait avec le feu" en soutenant le Hezbollah ).
L'ex-expert de l'ONU Scott Ritter explique ce soir sur X :
"L'offensive contre Alep lancée par les islamistes alliés à la Turquie, Hayat Tahir Al-Sham (une organisation rebaptisée Al-Qaïda qui a fait cause commune avec l'Etat islamique) et l'armée nationale syrienne alliée aux États-Unis, est la conséquence d'un plan stratégique entre les Israéliens et Les Turcs, soutenus par les États-Unis, vont couper la route d'approvisionnement du Hezbollah entre l'Iran et le Liban et menacer de déstabiliser/renverser le gouvernement Assad, obligeant la Russie à détourner les ressources de l'Ukraine pour récupérer leur position en Syrie. L'Ukraine a fourni des conseillers aux militants anti-Assad en matière de guerre par drones. Israël a apparemment étendu son système de téléavertisseurs/radios explosifs à la Syrie également, perturbant le commandement et le contrôle tactiques syriens à un moment critique des combats.
La Syrie s’est en grande partie démobilisée et le Hezbollah est en grande partie retourné au Liban. Les milices irakiennes soutenues par l’Iran sont mal préparées à contenir cet assaut.
Il est fort probable qu’Alep tombe aux mains des forces islamistes pro-turques. Il y aura très probablement un effort concerté, mené par la Russie et l’Iran, pour sauver la situation en Syrie.
Cela prendra du temps.
Cette offensive pourrait menacer le cessez-le-feu au Liban.
Le plus grand perdant dans tout cela est la Turquie et son président, Recep Erdogan.
Cette offensive n’aurait pas pu être menée sans une coopération et une coordination étroites avec Israël et les États-Unis.
Les propos critiques d’Erdogan contre Israël ont été dénoncés comme une rhétorique vide de sens.
Erdogan a une fois de plus trahi la Russie.
Et son soutien à la Palestine a été révélé comme frauduleux à tous égards.
La Russie et l’Iran stabiliseront la Syrie.
Cela prendra des mois.
La Syrie et ses alliés détruiront le bastion islamiste d’Idlib.
Cela prendra des années.
La ligne d’approvisionnement Iran-Hezbollah sera rétablie/maintenue.
Israël sera vaincu.
Et les États-Unis se retireront de Syrie, probablement à la mi-2025.
Et la Turquie continuera à trahir tous ceux avec qui elle fait affaire, car Erdogan ne défend que la Turquie."
On se souvient qu'en 2013 quand Obama avait renoncé à affronter les Russes en Syrie, le roquet François Hollande réfléchissait à poursuivre seul avec les Anglais la politique d'ingérence (comme aujourd'hui avec le "trump-proofing" sur l'Ukraine). Ces gens sont des malades.
Et ce sans oublier les manœuvres dans le Caucase avec la reprise des manifestations anti-gouvernementales en Géorgie.
Accrochez vos ceintures pour 2025 (si la guerre nucléaire n'a pas éclaté d'ici là) car les grands manipulateurs au pouvoir vont coupler la politique guerrière avec celle du chaos institutionnel (la France est déjà en pleine crise de régime, l'Allemagne aussi) et du terrorisme écolo-sanitaire (la peur du "réchauffement" coordonnées avec l'usage d'armes secrètes sur le climat), pour accentuer l'emprise de l'intelligence artificielle sur nos vies et nous réduire en esclavage.... Ordo ab chao est le nom du jeu. Il faudra beaucoup de sérénité stoïcienne.
Mon dernier livre : Prague, une ville au service de l'Empire / séance de signature
Cet ouvrage vient de paraître aux éditions du Cygne. Voici la Quatrième de couverture :
Associée aux dissidences artistiques et intellectuelles, de Jan Huss à 1968, Prague fut aussi une ville impériale, au temps de la scolastique sous Charles IV, ou des alchimistes sous Rodolphe II. Elle le demeure à maints égards aujourd'hui, à l'heure du conflit ukrainien et de la guerre de Gaza.
A travers un récit de voyage qui mêle portraits de Tchèques contemporains et évocations du passé, Frédéric Delorca dépeint ici les paradoxes d'une ville aux multiples facettes.
Pour information, je ferai une séance de signature du livre et de mes autres livres au salon de la littérature russe au Centre spirituel et culturel russe, 1 quai Branly à Paris le 7 décembre à partir de 14 heures 30 au stand des éditions du Cygne. Je serai heureux de vous y croiser.
La couverture de The Economist : prédictions 2025
Le point de vue de Sophia
Sophia (pseudonyme), employée de l'ONU née en Abkhazie, que j'avais interviewée en 2010 dans le cadre de la rédaction de mon livre sur ce pays m'écrit :
Je suis allée en Haïti et je me suis retrouvée dans une situation sans fin. J'adore Haïti mais c'était vraiment dur en termes de folie politique. C'est l'une des îles les plus colorées, authentiques et belles des Caraïbes, mais c'est aussi déchirant de voir comment les États-Unis l'ont presque réduite en cendres. N'oublions pas non plus le tremblement de terre de 2010 auquel je ne sais toujours pas comment j'ai survécu, mais je suis très reconnaissante d'y être parvenue. Ma fille avait 3 ans à l'époque, grâce à Dieu nous avons survécu. Après cela, en 2011, j'ai été appelée à travailler dans ce sanglant Israël, je regrette encore d'avoir accepté mais je n'avais pas le choix car je voulais être avec mon enfant et je ne pouvais pas la garder en Haïti où nous avions le choléra et une destruction totale.
Ces 2 ans et demi à Jérusalem m'ont brisé plus que toute autre expérience. La haine envers les non-juifs est si forte là-bas qu'ils vous crachent dessus, vous imaginez ? Ils vous crachent littéralement au visage quand vous allez dans la vieille ville. J'ai été élevée dans le respect de tous les gens, quelle que soit leur religion ou leur nationalité, et à Jérusalem, j'ai fait des découvertes choquantes sur la haine qu'une nation peut avoir, des tout petits aux adultes. De là, je suis retournée en Haïti, parce que je ne pouvais pas le supporter. C'était en 2014, je courais plus vite que l'avion j'avais peur que quelqu'un change d'avis et que je doive rester en Israël !
Après 3 ans, notre mission de l'ONU en Haïti a fermé et ils ont rouvert un bureau beaucoup plus petit, alors j'ai saisi l'opportunité d'aller au Liban. Je vivais à Tyr (au sud du Liban) et j'allais travailler tous les jours à Naqoura (la frontière, à environ 20 minutes d'un beau lieu de ballade). J'adore le Liban, les gens sont si gentils et incroyables, la nourriture est géniale, ils sont tous très accueillants envers les étrangers. Nous avons vécu à Tyr pendant 7 ans jusqu'au 7 octobre de l'année dernière, lorsque la grande guerre a commencé, nous avons donc dû évacuer vers Beyrouth, qui est aussi une ville magnifique, l'architecture est à couper le souffle. Et en septembre, Tsahal a commencé à nous bombarder là-bas aussi, et à attaquer les bâtiments civils, les hôpitaux. Nous y sommes restés jusqu'en octobre, mais lorsqu'ils ont largué des bombes au phosphore près de nous, l'ONU nous a dit d'évacuer et d'attendre. De nombreux membres du personnel sont restés et les militaires travaillent également, mais je travaille dans la technologie donc je peux faire mes tâches à distance depuis l'Abkhazie. Cependant, je veux vraiment y retourner. Mes animaux de compagnie sont là-bas (dans un endroit sûr), toute ma vie s'est déroulée là-bas. Je suis optimiste et je pense que j'y retournerai bientôt.
Le Liban est devenu ma deuxième maison, ça me fait vraiment mal de voir autant de chagrin et de destruction. Notre appartement est toujours intact, j'espère que je le retrouverai quand j'y retournerai. Ce n'est pas vraiment le mien, je le loue, mais c'est chez moi.
Les souverainistes renversent le gouvernement abkhaze
La vie n'est pas un long fleuve tranquille au pays des sept montagnes sacrées autrement appelé "pays des âmes" (l'Abkhazie).
Le 17 novembre des membres de l'opposition à la loi sur les investissements russes ont défoncé avec un camion les grilles du parlement et du palais présidentiel puis se sont entièrement emparés de leurs administrations, et annoncé la formation prochaine d'un gouvernement provisoire. Ils ont ainsi pu forcer le président Aslan Bjania et le premier ministre Alexandre Ankvab à démissionner. Il était reproché à ce dernier son intention de ratifier un accord d'investissement avec la Russie, susceptible de nuire aux activités commerciales locales.
C'est qu'en Abkhazie, on ne plaisante pas avec la souveraineté nationale, comme on l'avait déjà vu avec la loi sur les appartements (qui a été dans un premier temps réduite à l'Abkhazie de l'Est puis retirée)...
Le vice-président Badra Gunba assurera la présidence par intérim, tandis que l'ancien président du parlement Valeri Bganba occupera le poste de Premier ministre.
Le Monde du 17 novembre précise que "craignant d’être mal compris, les protestataires et l’opposition ont toutefois donné des signes montrant que leur manifestation n’était pas antirusse, mais plutôt contre l’accord et contre le gouvernement d’Aslan Bjania."
Le député social-démocrate (parti "Russie Juste") de la Douma russe Oleg Shein explique sur Telegram (traduit par Abkhazworld) :
Contrairement à l’Ossétie du Sud, une petite vallée d’environ 30 000 habitants qui cherche à s’intégrer davantage à la Russie, l’Abkhazie construit un État indépendant fondé sur les principes de la démocratie militaire. Les postes de direction dans le pays nécessitent la connaissance de la langue abkhaze, une langue aussi complexe que le chinois, ce qui rend difficile pour les groupes ethniques non abkhazes, comme les Russes et les Arméniens, d’occuper des postes importants.
Depuis son indépendance, l’Abkhazie a connu cinq présidents. Alors que les deux premiers sont décédés en cours de mandat (beaucoup pensent que Vladislav Ardzinba a été empoisonné lors de négociations avec les Géorgiens) [les Abkhazes évitent généralement d’en parler, bien qu’Ardzinba lui-même ait suggéré qu’il ait été empoisonné, mais pas à Tbilissi. Dans le même temps, la mort de Sergey Bagapsh a également soulevé des questions, car il est décédé dans un hôpital de Moscou des complications suite à ce qui devait être une simple opération pour une maladie pulmonaire due à un fumeur. — Ndlr], le troisième a démissionné à la suite de manifestations de masse, et le quatrième n’a pas réussi à se faire réélire et a été contraint de démissionner. Les élections en Abkhazie sont compétitives et le Parlement joue un rôle important dans la gouvernance.
Les détracteurs comparent souvent les ruines de Soukhoum à la modernité étincelante de Batoumi en Géorgie. Cependant, alors que Batoumi a attiré les investissements européens, l’Abkhazie a délibérément tenu les investisseurs étrangers à distance, craignant de perdre sa souveraineté et de devenir une économie satellite comme la Barbade, où une grande partie des terres et de l’industrie appartient à des entreprises étrangères et où les locaux servent de main-d’œuvre.
Le principal point de discorde est l’« accord d’investissement ». Cet accord vise à attirer des capitaux russes à grande échelle capables d’investir plus de 2 milliards de roubles (20 millions de dollars) dans des projets individuels. Pour mettre les choses en perspective, le budget total de l’Abkhazie est de 12 milliards de roubles (120 millions de dollars), dont environ 5 milliards (50 millions de dollars) proviennent de l’aide financière russe.
En vertu de cet accord, l’Abkhazie serait obligée d’approuver tout projet d’investissement proposé, d’allouer des terres et des infrastructures à cet effet, de rembourser 50 % de la TVA et de renoncer aux impôts sur les bénéfices et la propriété pendant huit ans. Les investisseurs auraient également le droit de faire venir des travailleurs extérieurs à la région, sans recourir aux ressources de main-d’œuvre locales. Au départ, l’accord prévoyait le remboursement intégral de la TVA, mais l’Abkhazie a réussi à négocier une concession.
L’accord couvre tous les secteurs de l’économie, y compris le tourisme, les services publics, la production d’énergie, l’agriculture et la production industrielle, à l’exclusion de la production alimentaire.
En outre, l’Abkhazie ne serait pas autorisée à introduire de nouvelles réglementations liées aux normes environnementales, à l’architecture ou à d’autres exigences qui s’appliqueraient rétroactivement aux accords d’investissement existants. Bien que l’accord prévoie que l’Abkhazie indemnise les investisseurs pour les dommages, il ne contient aucune clause de réciprocité tenant les investisseurs responsables des dommages potentiels.
Ces conditions ont suscité une vive inquiétude parmi les citoyens abkhazes, qui constituent la toile de fond de la récente vague de protestations. Beaucoup craignent que l’accord ne porte atteinte à la souveraineté de l’Abkhazie et ne privilégie les intérêts extérieurs aux besoins locaux. Voilà la base du mécontentement qui anime les manifestations.
L'ex-députée Natalie Smyr estimait l'été dernier que jamais un gouvernement abkhaze n'avait autant pris ses compatriotes pour des idiots que celui qui vient d'être renversé.
A noter aussi que la mobilisation populaire contre ce gouvernement d'oligarques commençait à obtenir le soutien de peuples voisins. Ainsi par exemple l'association Abaza, en République russe de Karatchaïévo-Tcherkessie, qui fait le lien avec la diaspora abkhaze à travers le monde.