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Le blog de Frédéric Delorca

Articles récents

Les stats des fans de la page "TV Atlas alternatif" sur Facebook

22 Janvier 2017 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Atlas alternatif

La page vient de passer le cap des mille fans. Une occasion de faire le bilan des provenances et du profil sociologique.

Femmes 45 % - Hommes 55 %

 

Pays

Vos fans
Algérie
941
France
19
États-Unis
4
Brésil
3
Maroc
3
Royaume-Uni
3
Suisse
2
Arabie Saoudite
2
Allemagne
2
Belgique
2
Ville
Vos fans
Alger, Wilaya d'Alger, Algérie
292
Oran, Wilaya d'Oran, Algérie
65
Sétif, Wilaya de Sétif, Algérie
42
Annaba, Wilaya d'Annaba, Algérie
37
Constantine, Wilaya de Constantine, Algérie
31
Batna, Wilaya de Batna, Algérie
28
Blida, Wilaya de Blida, Algérie
26
Béjaïa, Wilaya de Béjaïa, Algérie
26
Tizi Ouzou, Wilaya de Tizi Ouzou, Algérie
22
Tlemcen, Wilaya de Tlemcen, Algérie
19
Langue
Vos fans
Français (France)
797
Arabe
167
Anglais (US)
10
Français (Canada)
8
Anglais (UK)
4
Allemand
2
Portugais (Brésil)
2
Afrikaans
1
Espagnol (Espagne)
1
Espagnol
1

 

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Réunion-débat avec Nils Andersson le 31.1.

18 Janvier 2017 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Conférences vidéos de résistants, #Débats chez les "résistants", #Colonialisme-impérialisme

Une info utile pour nos lecteurs parisiens concernant le livre dont j'ai fait la recension ici :

Mardi 31 janvier : réunion-débat avec Nils Andersson

 
A l'occasion de la parution récente de son livre "Mémoire éclatée : de la décolonisation au déclin de l'Occident" (Ed. d'en bas),
la Librairie Le Point du Jour vous invite à une rencontre avec Nils Andersson
 
mardi 31 janvier, 19h30
Cinéma La Clef
34 rue Daubenton, Paris 5e
(métro L7 Censier-Daubenton, bus 47 ou 27)
 
Dans ce témoignage exceptionnel, Nils Andersson évoque plus de soixante ans d'un parcours culturel et politique engagé : il fut éditeur militant en Suisse de publications anticolonialistes et marxistes-léninistes ; il a soutenu le peuple algérien dans sa lutte pour l'indépendance ainsi que les militants des réseaux d'aide au FLN et les insoumis ; il a travaillé en Albanie socialiste de 1967 à 1972 ; solidaire des luttes de libération, il est encore aujourd'hui dans l'action concrète contre les interventions militaires occidentales...
 
Nous écouterons Nils Andersson nous faire partager cet engagement en conscience et obstiné, et nous débattrons avec lui sur le sens de ses combats - qui furent et sont encore les nôtres - pour comprendre non seulement l'histoire passée, mais aussi les luttes nécessaires du présent.
 
Parmi les sujets que nous pourrons discuter : Quel rôle pour le livre dans les batailles idéologiques et politiques ? Que retenir des mouvements anticoloniaux et que reste-t-il de l'anticolonialisme ? Quel lien entre les luttes de libération et les luttes de classe dans les métropoles ? L'internationalisme est-il toujours d'actualité ? L'importance des mouvements anti-guerre pour dénoncer et combattre les agressions militaires, y compris celles sous couvert du "droit d'ingérence humanitaire" ou de la "lutte contre le terrorisme" ? Quelles leçons tirer de l'expérience des pays socialistes, de celle de l'Albanie en particulier ?
 
Soirée animée par Patrick Bobulesco (LPJ) et deux grands amis de Nils Andersson : Daniel Blondet (militant anti-impérialiste) et Christian Pierrel (porte-parole du PCOF).
 
Venez nombreux (entrée libre).
 
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Kissinger-Trump : faire éclater l'organisation de Shanghaï

15 Janvier 2017 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Colonialisme-impérialisme, #Donald Trump

"Kissinger’s strategy essentially tweaks the early 1970s Trilateral Commission, largely advanced by his rival dalang Dr Zbigniew “Grand Chessboard” Brzezinski, according to which geopolitics is to be managed by North America, Western Europe and Japan.

A nice touch is that Kissinger, alongside “T Rex” Tillerson and Dr Zbig himself, is on the board of trustees of Washington think tank the Center for Strategic and International Studies (CSIS). It’s all in the family."

Je ne suis pas toujours d'accord avec Pepe Escobar, mais sur ce coup là, il est convaincant : il faut lire son article sur Asia Times ici. Grâce à lui je comprends mieux pourquoi Trump a rencontré Kissinger l'an dernier. Tout devient clair.

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Esclaves sexuelles de Daech et de Boko Haram

11 Janvier 2017 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Aide aux femmes yezidies, #Les rapports hommes-femmes

Entre un article sur deux joggeuses aux seins lourds et un autre sur les malheurs d'une top model irlando-thaïlandaise (sic), Newschicken raconte comment un djihadiste priait avant de violer son esclave yézidie de 12 ans et lui expliquait, quand elle le suppliait d'arrêter (ne serait-ce que parce que son corps n'était pas biologiquement compatible avec les mensurations d'un homme mur), qu'il faisait un acte de foi et même un rituel sacré. Cette façon voyeuriste qu'a la presse people de nous parler des esclaves sexuelles de Daech est de plus en plus gerbante, mais pas plus au fond que les grand messes de charité sous la présidence d'Amel Clooney où tout le monde se donne bonne conscience...

Moi j'ai vraiment l'impression d'avoir raté mon "tiqqun" sur les Yézidis. On voit que quelque chose de particulièrement négatif dans la nature humaine (dans son sadisme comme dans sa religiosité) s'est joué autour des yézidis, comme jadis dans la shoah autour des juifs quoiqu'à une échelle numériquement moindre et personne n'arrive à y apporter une réponse correcte. La thèse des identitaires chrétiens "le vrai visage de l'Islam s'est révélé là" ne me convainc pas, même s'il est vrai que le fait que le Coran autorise la réduction en esclavage de la femme idolatre n'est pas complètement étrangère à cette affaire, c'est le moins qu'on puisse dire. Le cauchemar continue pour ces femmes en exil aussi, outre les effets de leur dépression.Une photo circule sur le web où l'on voit des petites réfugiées musulmanes syriennes de Deir ez-Zor montrer du doigt comme "kafir" (infidèles) les petites yézidies devant le camp de Cherso en Grèce. La localisation du camp qui accueille des femmes Yezidies en Allemagne est tenue secrète pour ne pas attirer la violence des islamistes. Les camps brûlent, soit à l'initiative de l'extrême droite comme à Chios en novembre, soit du fait des migrants eux-mêmes comme à Lesbos en septembre.

Je pense beaucoup à ce sikh britannique Ravinder Singh et sa Khalsa Aid. Il était récemment dans les camps yézidis où il fait très froid et où sévit une épidémie dont on a déjà parlé dans ce blog (Khalsa y aide 400 personnes, aidez les vous aussi !) distribuant de l'aide aux femmes prises en charge par le centre de la "nouvelle vie" (Jinda Center) de l'ONG Wadi à Dohuk, et son assoce est partout où il y a de la souffrance, en Syrie, au Yémen...Début janvier son coreligionaire ancien kickboxeur Kanwar Singh était parmi les réfugiés en Turquie. Ce groupe célébrait le 5 janvier le 350e Gourou Gobind Singh Ji un grand réformateur de leur congrégation qui dit vouloir aider toute l'humanité par delà ses croyances. "Les Sikhs sont les Yézidis de l'Inde" écrivaient-ils sur Twitter le 31 décembre.

La petite préface que je m'apprête à écrire cette année pour le livre de Nurcan Baysal (qui elle aussi fait un travail formidable dans les camps du Kurdistan turc) sur le massacre des yézidis n'aura pas le même impact que leur action sur le terrain. D'autant que l'éditeur chez lequel je le ferai paraître est minuscule...

Et puis, tant qu'à me pencher sur les horreurs que la "male attitude" fait subir aux femmes, j'aurais dû inclure dans mes billets les esclaves de Boko Haram en Afrique qui subissent le même sort que les yézidies. Après tout n'avais-je pas parlé des viols de masse au Kivu autrefois ? Sur les 276 filles de l'école de Chibok au Nigéria en 2014 enlevées par les djihadistes une vingtaine ont été libérées en octobre dernier, et 57 se seraient échappées. Les autres restent prisonnières et en étaient avant hier à mille jours de captivité. "Bring Back Our Girls" a encore du pain sur la planche. C'est la partie émergée de l'iceberg. Selon The Independent du 4 avril dernier, elles seraient des milliers, parfois âgées de seulement 8 ans, cachées dans les forêts du "califat". Quand les soldats nigérians les "libèrent" souvent ils brûlent leurs huttes avant même de les en avoir sorties, ou leur tirent dessus. Les camps qui  les accueillent ne sont pas administrés par l'ONU comme pour les yézidis, mais par l'armée nigériane. La population se méfie d'elles. On les dit intoxiquées par la propagande de Boko Haram. Certaines se font exploser sur des places de marchés après avoir été libérées... Syndrome de Stockholm, servitude volontaire... ou peut-être sont-elles encore menacées et objet de chantage par la secte après leur libération... Boko Haram a tué 30 000 personnes depuis 2009 et 2,6 millions sont déplacées. Un puits de souffrance sans fond...

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Les "Psaumes de David" en béarnais d'Arnaud de Salette

6 Janvier 2017 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Béarn, #Divers histoire, #Grundlegung zur Metaphysik

En tant que béarnais, la question du protestantisme a souvent croisé mon parcours évidemment. La trace la plus ancienne de mes interrogations à ce sujet remonte, dans mon journal personnel, au 10 novembre 1986 (j'avais 16 ans) où j'écrivais sur un ton qui se voulait humoristique : "Cet après midi, après deux heures de brasse papillon en maths, j'étais assis à une table du café le Verlaine (à Pau) avec mon camarade Régis et six jeunes filles, dont deux protestantes, ce qui démontre une fois de plus mon extraordinaire tolérance à l'égard des suppôts de Satan qui, il y a quatre siècles, asservissaient le Béarn. A une des deux calvinistes je déclarai que j'aimais bien les protestants et qualifiai mon attitude d' "oecuménique". Celle-ci me rétorqua que l'oecuménisme n'était pas cela. Selon elle, il s'agissait de l'adhésion simultanée à deux religions chrétiennes. J'écoutai religieusement sa thèse, la remerciant de son cours de catéchisme. Naturellement, je savais sa définition erronée et l'assurance avec laquelle elle définissait un concept qu'elle ignorait me fit sourire". J'ai retrouvé ce passage cet été alors que je regardais des vidéos de prédicateurs sur You Tube. Un paragraphe qui montre au passage tout ce que ma personnalité de lycéen arrogant avait de pire. Je n'ai bien sûr gardé aucun souvenir de cette conversation ni des deux camarades de classe auxquelles je fais allusion...

Au grand l'oral de l'ENA en 1992 le journaliste Philippe Meyer m'avait beaucoup cuisiné sur la réforme, et dans cette école à Strabourg je côtoyais de temps à autre un calviniste militant. J'ai cherché dans ce blog en 2011 et en 2012, parfois un peu maladroitement, à cerner les mérites et désavantages de la "petite Genève" constituée à Pau avant l'abjuration d'Henri IV...

J'ai examiné d'un point de vue "anthropologique" la révolution calviniste en Béarn, avec des prohibitions des jeux et de la danse, dignes des talibans de notre époque. J'ai été sensible aux récriminations de Marguerite de Valois, la reine Margot, dans ses mémoires que l'on peut lire sur Gallica contre l'intolérance de cette révolution.

Aujourd'hui je suis devenu assez sceptique sur l'intégrité morale des deux femmes à l'origine de la victoire (provisoire) de la Réforme : Marguerite de Navarre et sa fille Jeanne d'Albret. La première, la Marguerite des Marguerites des poètes de la Pléiade, ne fut pas vraiment protestante mais elle protégea beaucoup de calvinistes dans le clergé local. Ses propos au capitaine Bourdeille relatés dans les Dames Galantes, sur cette tombe (peut-être dans le parc du château de Pau) de Mademoiselle de la Roche (Un bulletin historique et littéraire de la société d'histoire du protestantisme français du siècle dernier accessible sur Gallica précise que c'était une de ses dames, veuve et sans enfant, que la reine de Navarra envoya comme dame d'honneur à la duchesse de Ferrare en 1545 et qui allait être considérée en Italie comme une"créature méchante et de la pire espèce" avant de revenir à Pau pour y mourir) qui vibre quand son ancien amant marche dessus pue le spiritisme et l'occultisme à cent kilomètres (il est vrai que c'était à la mode : le frère de Marguerite de Navarre, François Ier, portait toujours sur lui de la poudre de momie égyptienne et fut fasciné par l'art "isiaque" de Léonard de Vinci). La fille de Marguerite, Jeanne d'Albret, fut moins élégante et plus intègre religieusement, mais sa manière de chanter un cantique à Notre Dame du Bout du Pont quand elle accouche de son fils Henri n'est pas à l'honneur de son calvinisme...

Pour me faire une meilleure opinion sur l'histoire de ma région, je me suis récemment penché dans ce classique de la littérature en langue béarnaise dont je connais l'existence depuis 1991 (cela fait partie des livres qu'on vend bon marché dans les festivals occitanistes) que sont les Psaumes de David traduits par Arnaud de Salette (les cours du Rav Dynovisz sur les psaumes sur You Tube avait excité ma curiosité à ce sujet à l'automne dernier).

Arnaud de Salette, qu'on croit né vers 1540 à Pau, est fils naturel d'un membre du conseil de Navarre, président du Conseil souverain en 1567 (il présida donc l'assemblée extraordinaire qui mit le Béarn en état de guerre contre la France en 1568 pour la défense de Navarrenx), qui l'a cependant reconnu et fait héritier par testament. D'abord avocat puis pasteur, il est reçu au ministère lors du synode de Pau en 1567, la même année que Jean de Liçarrague (1506-1601). La comparaison avec Jean de Liçarrague est intéressante. Puisqu'il est le traducteur du Nouveau Testament en langue basque imprimé sur ordre de la reine de Navarre à La Rochelle en 1571, livre dédicacé à Jeanne d'Albret (le conseil de Navarre lui accorda en 1573 50 écus Soleil - somme importante pour l'époque dit-on - pour cette opération selon l'Histoire de Béarn et Navarre composée par le pasteur de Nay Bordenave). En 1582 il était né à Briscous et pasteur à Labastide-Clairence, village basque du canton de Bidache, parlait français, béarnais et basque, et peut-être ancien prêtre catholique. En tout cas il fut emprisonné pour ses opinions. Il publia aussi le catéchisme de Calvin en baque. En 1874 il ne restait plus que 13 exemplaires connus de son Nouveau Testament dont 6 dans les bibliothèques publiques en Europe.

Salette semble d'un milieu social plus élevé que Liçarrague et plus impliqué dans la vie de cour. Pasteur à Orthez (adjoint d'un certain Solon), professeur à l'académie protestante de cette ville, il s'installe à Lescar avec son académie, à cause d'une épidémie de peste à Orthez, puis muté à Lembeye après de mauvaises fiançailles avec la fille d'un pasteur. Aumônier de la régente Catherine de Bourbon à Pau, il meurt vraisemblablement dans les années 1590. Les psaumes commencés en 1568 (quand Liçarrague traduisait son Nouveau Testament) ne sont publiés qu'en 1583 par un imprimeur montalbanais Louis Rabier installé à Orthez en 1578 et qui réalisa sa dernière impression à Montauban en 1582 d'un livre d'Athénagoras d'Athènes traduit par Michel Béraud (pasteur théologien de l'académie de Montauban qui enseigna aussi à Saumur). Il avait déjà publié les 150 psaumes de David en français à Orléans.

Les psaumes de Salette sont une mise en vers béarnaise pour être chantés sur le modèle de ce que Marot et de Bèze avaient fait en français. Selon Robert Darrigrand, reprenant l'hypothèse de l'abbé Bidache, estime que Salette a pu les traduire directement de l'hébreu. Seulement dix exemplaires sont parvenus à nous (moins encore que du Nouveau Testament en basque de Laçarrague) dont trois étaient en Angleterre et en Suisse.

Les Psaumes sont en hébreu les Téhilim. Selon un texte du Midrash (de l'exégèse, dans la Torah orale Torah SheBe'al Pe), le roi David a demandé que ses Psaumes aient autant d'importance que la Torah de Moïse. Dieu (Hachem) l'aurait refusé, alors que David a divisé son livre en 5 livres pour que cela corresponde aux 5 parties de la Torah. La demande de David  selon l'enseignement du Rav Dynovisz aurait permis de faire du judaïsme une religion standard dans laquelle la connexion à Dieu par la prière aurait été fondamentale, sans étude du texte placée au premier plan. David ayant une âme du côté féminin (et de la royauté féminine). Mais ce que David a obtenu c'est que l'on ne puisse être un géant dans la Torah qu'en passant par la prière. Toute réalité se construit à partir de réceptacle et énergie, la Torah est la lumière et la prière en est le réceptacle (comme l'âme et le corps). La prière est le corps. On ne peut donc être homme de Torah sans lecture quotidienne des Psaumes. Dans la Kabbale Moïse représente la tribu de Yesod (celle de la Lune et du fondement de l'arbre de vie), et David celle de Malkuth ou Malchut (la royauté féminine). Déjà la Torah de Moïse cherchait son réceptacle : au début du 2ème livre de la Torah, dans "voici les noms des enfants d'Israël qui sont descendus en Egypte" (Exode 1,1) la fin des mots de cette expression en hébreu donne Tehilim (les Psaumes). David dans ses psaumes a caché des secrets qu'ont approfondi le Zohar et la Kabbale.

Nous allons ici comparer la traduction de quelques psaumes de Salette avec la version française actuelle (nouvelle version Segond révisée 2014) et avec ce qu'en disent les autorités juives. On verra que Salette est souvent plus proche de l'hébreu sur le plan littéral, que de la logique occidentale (française) comme est censé le faire protestantisme par rapport au catholicisme mais que cela ne lui permet pas forcément de rejoindre la visée théologique du point de vue strictement juif de chacune des invocations qu'offrent les Psaumes.

Psaume 2 : "Pourquoi les peuples sont dans l'effervescence, et pourquoi les nations pensent-elles de telles vanités ?" "Pourquoi les nations s'agitent-elles" dans Segond, "Perqué hen brut e tempestejan tas holas gents" : Salette perd la notion de nation sauf si on comprend "gents" comme les nations dans le sens de "droit des gens" et après il parle des peuples mutinés. "Parce que voici que se dressent tous les dirigeants du monde, et tous les conseillers se réunissent dans le secret ensemble pour essayer de s'unir dans un projet contre Hachem et contre son Messie". Segond dit "Les roi de la terre se dressent et les princes se liguent ensemble, contre l'Eternel et contre son Messie". Salette "Les grands rois de la terre se sont levés ensemble et les seigneurs d'un coeur maudit, pour contre Dieu faire la guerre ensemble, et contre Christ son Fils béni". Salette est plus concret ici sur la notion de guerre, mais il en rajoute sur ce Messie "fils de DIeu" qui est absolument absent de l'original juif. Les deux perdent la notion de secret des conseillers.

"Il faut absolument briser ces chaînes" ("brisons leurs liens" écrit Segond, Salette fait juste plus imagé avec des"courroies renforcées") "et on les jettera". "Celui qui est dans le Ciel se mettra à rire" ("se rira de" écrit Salette, et "se moquera" chez Segond). Dans le Talmud, le traité "Avoda Zara" au début du Talmud explique que depuis la destruction du Temple Hachem ne rit plus, et il ne rira à nouveau que pendant la guerre de Gog et Magog, quand Israël sera revenu de l'exil "échappé de l'épée" selon Ezechiel, après le dévoilement du Messie. Pour les commentateur donc le psaume est une vision eschatologique de la guerre de Gog et Magog. Segond perd la dimension du rire que garde Salette.

"Le maître du monde se moquera d'eux et il commencera à leur parler avec colère", en hébreu. Bizarrement Segond écrit ce passage au présent ce qui le vide de toute dimension prophétique. Salette en béarnais le conjugue au futur. "Et il les fera tomber dans une panique inimaginable, elles seront frappées de stupeur" "dans sa fureur il les épouvante" dit Segond, "il les ébranlera" écrit Salette. "Est-ce que vous voulez remettre en cause le fait que j'aie librement choisi mon roi "c'est moi qui ai choisi mon roi" dit Segond (idem chez Salette). Puis le Messie prend la parole : "Et moi je parlerai de la loi" "Et moi, son roi, je conterai tout exprès son saint décret qui jamais ne varie" chez La Salette. "Je publierai le décret de l'Eternel" écrit Segond qui perd complètement le changement de locuteur ! Le mot choisi qui eut vouloir dire décret désigne la loi au dessus de la compréhension humaine. Les nations sont liées par les 7 lois de Noah, et selon le Talmud Dieu en ajoutera 13 aux 7 déjà connues, soit 20 valeur numérique de "keter" couronne qui est la Sephira la plus élevée de l'arbre de vie. Ces 20 sont des têtes de chapitres.

"Du maître du monde qui m'a dit 'tu es mon fils' " (bizarrement Salette ajoute "unique" à mon fils, peut-être pour le rapprocher du credo). Du point de vue juif évidemment pas de référence à Jésus ici. Moïse avait dit d'Israël devant Pharaon au moment de la dixième plaie "Israël est mon fils". Dans le 2ème livre de samuel 7: 14 Hachem dit à David au sujet de son fils qui construira le temple "Je serai son père et il sera mon fils".

"Aujourd'hui je t'ai fait naître" (repris par Salette et Segond) - signe selon les Juifs que cet engendrement est purement métaphorique -. Ce sera le moment où le Messie recevra toute sa force. "Demande moi ce que tu veux, je te le donnerai. Tu veux hériter des peuples, que ton pouvoir s'étende aux extrémités de la Terre, tu l'auras". "Frappe les avec un bâton de fer, pulvérise les comme des pots chez le potier". "Maintenant vous les rois, dit le Messie, prenez garde, vous qui jugez la terre, servez Dieu dans la crainte" (Segond utilise aussi ce mot, Salette dit "en toute révérence". "Et dansez en tremblant"... "Soyez dans l'allégresse en tremblant" dit Segond (Salette fait une longue paraphrase trop constructive "Réjouissez vous d'avoir un tel Seigneur et tremblez devant son excellence". Et pour finir "Embrassez ce qui est pur de peur que Dieu ne se mette en colère, bienheureux ceux qui placent leur confiance en lui" (embrassez le "bar"). "Embrassez le fils de peur qu'il ne se mette en colère" écrit Segond "baisez le fils pour qu'il ne se courrouce pas" écrit Salette. Selon les Juifs, "bar" ne veut dire fils qu'en araméen, mais jamais un mot araméen n'est employé dans les psaumes. Plus haut Dieu dit "ben" pour fils. Chouraqui dit "transparence" et non pas "pur". Le premier psaume comparait les méchants à l'écorce qui vole au vent et les justes au blé sans écorce, et bar peut vouloir dire ici le blé.

On voit que dans ce psaume Salette a le mérite de placer ses verbes au futur ce qui au moins restitue aux versets leur dimension prophétique (par rapport à Segond) et il fait correctement la part entre ce que dit l'Eternel et ce que dit le Messie. Mais il y a une surenchère chrétienne dans les rajouts ("fils unique", mauvaise traduction de "bar" etc) qui conduit à ne pas voir, comme dans Segond, que le psaume annonce une revanche du peuple d'Israël après que les peuples dans le guerre de Gog et Magog se sont entre-détruits.

Psaume 7 : "Il y a quelque chose que j'ai commis sans en avoir la moindre idée, et cette faute je veux maintenant en faire un chant pour Dieu, et cette erreur concerne  Kouch fils de Benjamin". Kouch est un fils de Cham, ancêtre des africains et des Egyptiens. De Kouch sortit Nimrod. Les commentateurs disent que Kouch est Saül et qu'il n'a pas voulu l'appeler Nimrod (fondateur de Ninive) en lui disant qu'il vient de Kouch. "Hachem c'est en toi qu ej'ai placé ma confiance, sauve moi de tous ceux qui me poursuivent, de peur qu'ils ne déchirent mon NEFESH, mon âme, comme le ferait un lion". Salette écrit "de peur que leur guidon ne m'atteigne" (le guidon étant le porte-enseigne) "et comme un lion me prenne". "De peur qu'ils ne me déchirent comme un lion" dit Segond...

David parle souvent de son Nefesh (qu'on traduit aussi parfois par psyché, c'est la partie émotionnelle de l'âme, Chouraqui dans sa Bible traduit par "mon être"). Ici la notion est annulée par Segond et Salette.
"Ai-je fait quelque chose qui le mérite ? Est-ce que je me suis comporté d'une manière qui pervertit les valeurs 'avel' ? Moi je n'ai jamais fait de mal à ceux qui me font du bien, et je n'ai jamais fait du bien à ceux qui me veulent du mal".

Salette traduit par "si j'ai consenti à quelque lâcheté, si celui qui en toute amitié demeurait avec moi ou qui à tort était mon ennemi n'a pas trouvé en moi un bon ami" (sic). Segond choisit "s'il y a de la fraude dans mes mains, si j'ai rendu le mal à celui qui vivait en paix avec moi, si j'ai dépouillé sans raison mon ennemi".

D'un point de vue juif David dit qu'il n'a pas eu de perversion de valeur, il n'a pas aimé son ennemi comme Saül qui refusa de tuer le roi d' Amalec (dont un descendant voudra l'extermination des Juifs à l'époque d'Esther) comme Dieu le lui ordonnait (1 Samuel 15:9) pour venger ce qu'Amalec leur avait fait à la sortie de l'Egypte ("celui qui est bon avec ses ennemis sera cruel avec ses amis" allait lui dire Dieu).

Les deux traductions chrétiennes sont aux antipodes de cette problématique. Mais notons que celle de Chouraqui l'est aussi puisqu'il écrit "si j'ai rétribué mon payeur de mal, ou dépouillé on oppresseur gratuitement".

"Hachem lève toi, dans ta colère " (Salette et Segond traduisent de même) "Et enfin accomplis la justice dont tu es toi même la source" ("réveille toi pour moi toi qui as établi le droit" dit Segond, "selon ton jugement" dit Salette, étonnamment concis cette fois).

Les deux traductions manquent le fait que David, prototype de l'homme poursuivi, accusé d'être un faux juif depuis le départ, de par ses origines, a été placé dans cette situation parce qu'il était jugé au niveau des petites erreurs de ses intentions et non de ses actes ou même pensées. Au niveau de l'action avec Bath-Sheba il n'a pas commis de faute. Son intention était de donner une lignée du roi Salomon le plus vite possible pour accélérer le tikkun. Sa seule erreur fut d'avoir fait tuer son mari avant que Dieu le fasse mourir en première ligne au combat. Comme le rappelle un site sur le Net " Technically, Bathsheba was not a married woman since David's troops always gave their wives conditional divorces, lest a soldier be missing in action leaving his wife unable to remarry " ( Talmud, Shabbat 56b ). David n'aurait jamais existé si Hachem n'avait pas pris au sérieux les intentions (David vient d'une inceste d'un père ancêtre des moabites - Lot - avec ses filles mais où l'intention était de survie du groupe, d'un beau père avec sa belle fille prise pour une prostituée - Juda et Tamar - mais où l'intention de Tamar était d'engendrer les rois d'Israël, de sorte que Dieu valorisa la part de bonne intention, et il fit de même avec les femmes de Moab, le peuple qui malgré son ascendance abrahamique ne nourrit pas Israël à la sortie d'Egypte, mais ce sont les seuls hommes qui sont engagés dans l'interdiction d'échange avec Israël car seuls les hommes allèrent au devant des israélites pour leur refuser le pain, comme le leur confirma la pudeur Ruth la moabite). Chaque cadeau que fait Hachem a un prix. Le prix de la bonne intention fut l'enfer pour David. Dieu a instruit David en lui montrant comment dans la moindre des bonnes intentions on peut trouver l'étincelle de divin (ce que devra faire le messie pour reconstruire le monde, la récupération des étincelles dans la kaballe), mais le revers est d'être jugé aux intentions. C'est pourquoi il est jugé même responsable des fautes de Samuel dont il fut victime parce que celles-ci eurent lieu du fait de son existence (d'où la notion de faute non intentionnelle). David veut protéger son nefesh parce qu'il a peur d'en devenir fou (lui et sa lignée messianique).

Cette attention aux intentions propre à l'ère messianique se retrouve dans le célèbre verset 10 de ce psaume "toi qui sondes les coeurs et les reins, Dieu juste" (d'ailleurs Salette ne parle que du coeur et pas du rein).

Psaume 33 : "Que les justes se mettent à chanter Dieu. Seuls ceux qui sont véritablement droits méritent de le louer. Louez Hachem, avec les harpes, le luth, les instruments à dix cordes. Chantons lui un chant nouveau. Mettez y les meilleurs de vos chants et instruments". "La louange convient aux hommes droits" dit Segond, "Car magnifier sa hauteur est aux justes chose belle et aimable" dit Salette. Ici c'est la traduction de Segond qui rend le mieux compte de l'accord entre intériorité et chant que désigne le fait en hébreu que seul le droit peut louer Dieu par le chant. "Hachem aime la bonté, la justice, la bonté d'Hachem remplit le monde" (Segond dit "la bienveillance", "les biens du Seigneur" dit Salette). "Le ciel a été créé avec la parole d'Hachem, tout ce que tu vois ne tient que sur le souffle de sa bouche". La parole de la Torah est ce qui le monde dit le Zohar, et la Torah du fidèle doit être tournée vers lui. "Toute leur armée est faite par son souffle dit Segond "de son souffle il a fait son armée" dit Salette.

"Hachem a réuni les eaux dans l'océan et ce monde est rempli d'eau" (l'eau de la mer et celle qui est sous terre) "Que tous ceux qui vivent sur terre craignent Dieu et tous ceux qui vivent sur terre doivent le craindre" . Le lien nature-spirituel selon le Malbim met en rapport la nature selon ses lois avec la nature selon la providence. L'énergie négative d'un individu se combine aux autres pour détraquer le monde. D'où le fait qu'il faut s'habituer à louer Dieu du plus profond de soi pour empêcher que le monde n'encourage en soi les penchants négatifs.

"Ce qu'il a dit est ce qu'il y a, ce qu'il a ordonné est ce qui restera. Hachem annule les décisions des nations. Il annule les pensées des peuples." ("il renverse le conseil des nations", dit Segond, "il détruit et corrompt ce qui se décide dans la tête des peuples" écrit Salette sur un mode plus clair)

"La seule chose qui restera c'est ce qu'Hachem a décidé.Le projet de son coeur, s'étend sur des générations"  "le conseil de l'Eternel subsiste à toujours et les projets de son coeur, de génération en génération" dit Segond "le conseil invariable du Seigneur demeure à jamais, ce qui est agréable à son coeur dure d'âge en âge". Segond là dessus est plus près de l'intention avec la notion de "projet".

Un petit plus donc pour Segondsur ce psaume, même si sa traduction comme celle de Salette ne permet pas de comprendre clairement que le Psaume incite à comprendre la réparation de Dieu sur plusieurs génération, quand la parole portée par l'homme n'est pas assez bonne pour le monde.

Psaume 39 : "En mi medish èo dit : jo prenerèi guarda a tot ço que jo harei etc" (je prenais garde à tout ce que je ferais), chez Segond "je disais : je garderai mes voies de peur de pêcher par ma langue" en hébreu:  "Je me suis convaincu de toujours faire attention à mon comportement (mais dans Chouraqi c'est "mes routes"), et de ne pas fauter avec ma bouche, j'ai toujours essayé de faire attention de fermer ma bouche lorsque le méchant devant moi me calomnie" (Salette dit "l'inique"). Il a montré que lorsque, poursuivi par son fils Absalom se leva contre lui (2 Samuel 15) il supporta les reproches du chef du Sanhedrin sans rien dire. "Je suis resté muet" en français, puis "et oui même du bien je me suis tu" écrit Salette, le français dit "éloigné du bonheur" (ce qui n'a rien à voir) les interprètes disent "même si on pourrait penser qu'il serait bon de répondre". Salette ici fait un effort supplémentaire par rapport à la Bible de Segond, mais rate quand même le sens juif. "Mon coeur était chaud" en traduction littérale de l'hébreu, "je sentis à mon coeur une grande chaleur" chez Salette, "mon coeur brûlait au dedans de moi" en français (Salette est plus près de l'hébreu). Le Talmud dit que les reproches contre David à propos de Bethsabée glaçaient le sang dans ses veines, mais qu'il se retenait de répondre pour ne pas leur enlever une place une place dans le monde futur (car celui qui fait honte en public à quelqu'un n'a pas de place au monde futur). "Mes pensées étaient pleines de feu" chez Salette comme dans l'hébreu ("dans mon gémissement un feu s'allumait" dit Segond). "Il n'y en a qu'un seul à qui je vais parler Hachem" (Salette "A Dieu ma langue a dit ceci", Segond "Et la parole est venue sur ma langue") : "Dieu, je t'en supplie aide moi à connaître que je suis un mortel" ("connaitre ma fin" dit Segond, "montre moi ma mort" dit Salette). "Aide moi à le ressentir et aide moi à comprendre que ma vie est mesurée" - "quelle est la mesure de mes jours" chez Segond, "que je sache le contenu de mes années" : ici Segond est plus éloigné du texte hébreu où il ne s'agit pas de contenu mais les 2 perdent le "aide moi à le ressentir"... "Aide moi à comprendre à quel point je ne suis pas indispensable ("je reconnaîtrai combien je suis fragile" chez Segond, le vers n'existe pas chez Salette). "Et en vérité combien l'homme devrait se rendre compte que son existence n'est que vanité" - Segond dit "Oui, tout homme debout n'est qu'un souffle"." Certes tout homme est toute vanité" chez Salette (plus près de l'hébreu) "Un homme avance dans l'obscurité" "il passe comme l'ombre" dit Salette "l'homme se promène comme une ombre" dit Segond. Les traductions ensuite se rejoignent sur l'idée que l'homme amasse au profit de quelqu'un d'autre. "Et je n'ai en vérité  qu'une seule demande, tout ce que j'attends de toi, sauve moi de la faute, et ne me laisse pas devenir comme eux une ordure" ("ne m'expose pas au déshonneur de l'insensé" dit Segond "et ne pas m'abandonner à la joie folle de ceux qui n'ont aucun entendement" dit Salette très loin de l'original).

"Aide moi à vivre que je suis mortel". La date de la fin de sa vie l'obsédait au point qu'il a forcé Hachem à lui dire qu'il mourrait un jour de Sabbat et, tous les sabbats il se scotchait à la Torah pour que l'ange de la mort ne puisse pas le prendre, ce qu'il fera à ses 70 ans quand la chute d'un arbre put le distraire de son étude. Pourquoi était-il obsédé par le jour de sa mort ? David avait toujours été refusé par ce monde parce que son âme était trop spéciale ou parce qu'il était chargé de préparer le tikkun du monde (cf  Ari Ha'Kadosh/Isaac Louria). C'est pourquoi il ressentait la vanité de sa vie. Il était prisonnier des klippot (les écorces négatives du monde). Il est dit éternel et plus présent dans le monde depuis 3 000 ans que les prophètes.

Malade pendant six mois après l'affaire de Bath-Sheva quand Dieu l'a frappé et quand tout le monde s'est ligué contre lui.Selon le Sforno (1470-1550) David était un admoni, un rouquin aux yeux pleins de sang (Samuel I, Chap.16, verset 12), né avec une nature qui a effrayé Samuel et exerçait une fonction de roi qui lui interdisait de garder le silence (il aurait dû couper des têtes). Mais comme il était d'essence royale, par delà l'extériorité de la fonction, il pouvait se taire. Donc il n'est rien en tant que David, mais devant Dieu par son essence il est éternel.

Il me semble que sur ce Psaume Salette est souvent plus littéral que Segond, mais manque un peu ce besoin qu'a David de méditer sur la durée de ses jours, et donc manque cette forme de récupération de son essence royale que marquent son choix du silence et son face à face avec la mort.

Il y a donc dans l'ensemble quelques points sur lesquels Salette fait mieux que Segond dans sa traduction, mais d'autres sur lesquels il est plus simple. Beaucoup, à cause de l'arrière plan chrétien, s'éloignent de la connotation eschatologique purement juive que porte le texte hébreu. On peut se demander pourquoi il y a eu un retour aux Psaumes chez les calvinistes de la Renaissance, pourquoi ce succès des psautiers dans la liturgie. Mais je ne connais pas assez bien l'histoire du protestantisme pour répondre à cette question.

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Leishmaniose dans les camps de réfugiés en Irak

21 Décembre 2016 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Aide aux femmes yezidies

Il fait plutôt doux en Irak cette semaine dans la journée mais pas dans les montagnes de Sinjar où la neige est arrivée et une épidémie de leishmaniose se répand dans les camps de réfugiés. Une sale maladie  de trois ou quatre variétés transmise par des insectes des régions chaudes (elle existe d'ailleurs même dans le Sud de la France), qui provoque d'abord des lésions de la peau comme la lèpre difficiles à soigner, puis elle attaque les viscères et peut devenir mortelle. Les GIs américains l'ont appelée le "furoncle de Bagdad".

Adlay Kejjan, la directrice de l'Organisation des femmes américaines yazidies (Yazidi American Women Organization) m'écrit : "L'apparition de l'épidémie est très mauvaise nouvelle. Cela prend un an pour guérir tout seul quand on a une vie saine et de bonnes conditions d'hygiène et de nutrition. Mais beaucoup de gens meurent et dans le cas des Yazidis infectés, ils n'ont aucune chance dans leurs conditions de vie actuelles". Traiter un patient en Irak leur coûte 10 dollars. Ils ont en urgence 60 personnes à charge dans les camps. Vous pouvez leur envoyer de l'argent en euros par Paypal ici. Je transmets l'information à toutes fins utiles. Je peux aussi indiquer aux lecteurs de ce blog, s'ils le souhaitent, d'autres moyens d'aider les rescapés des griffes de Daech. Contactez moi.

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Nils Andersson "Mémoire éclatée"

19 Décembre 2016 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Colonialisme-impérialisme, #Lectures, #La gauche, #1950-75 : Auteurs et personnalités

Nils Andersson est une autorité morale de la gauche française et suisse, proche de la mouvance du Monde Diplomatique, connu notamment pour avoir publié en 1958 dans la maison d’édition qu’il dirigeait à l’époque La Question d’Henri Alleg.

L’ouvrage, dans un style élégant et paisible, promène le lecteur dans la Lausanne de l’enfance de l’auteur, dans la caserne de son service militaire en Suède (car il est né suédois et le restera toute sa vie)... Il commence par des témoignages intéressants sur la répression anti-communiste pendant la Guerre froide. Il expose la manière dont l’auteur lui-même fut classé à gauche par la police helvétique à un moment où il n’était pas encore engagé, il évoque l’appel au lynchage d’un historien de l’art communiste après l’invasion soviétique en Hongrie, la chasse aux sorcières contre les participants suisses au VIe festival de la jeunesse suisse en 1957. La persécution que subit l’auteur dans le cadre de son soutien aux militants du FLN algérien et à leurs alliés français s’inscrit dans le prolongement logique de cette intolérance de la société bien-pensante qui était comme une chape de plomb sur la jeunesse de l’époque. La suite est sur Parutions.com ici

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Le Pourim des Yézidis

16 Décembre 2016 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Aide aux femmes yezidies, #Proche-Orient

Hier j'ai intitulé mon billet "Purimfesten" en référence aux procès de Nuremberg. Puis en me promenant sur Twitter, j'ai découvert qu'un peuple débutait son Pourim à lui : les Yézidis, qui commençaient leur fête annuelle du jeûne. On se souvient qu'Esther, dont Pourim est la fête, avait obtenu que le roi de perse suspende son projet de génocide grâce à son jeûne...

Les Yézidis, eux, ont de moins en moins de mal à faire reconnaître leur génocide. La journaliste Nareen Shammo est invitée en Espagne, en Suisse, au Luxembourg, et n'a plus à se plaindre, comme elle le faisait il y a quelques mois, de ce que seuls des particuliers tentaient de faire quelque chose. Bientôt sûrement des banquiers iront se faire photographier devant leur dieu-paon à Lalish, comme la baronne diiplomate Nicholson de Winterbourne il y a peu, et comme ce Sikh improbable Ravinder Singh fondateur de Khalsa Aid qui était parmi les réfugiés en octobre dernier en Irak. Cette notoriété permet aujourd'hui aux Yézidis de mettre en avant leur ressentiment contre le gouvernement de Barzani qui les a laissés tomber en 2014 (ils ne sont pas les seuls, voir la vidéo ci-dessous faite par des opposants kurdes) ou contre les pays du Golfe qui viennent de donner le prix de la meilleure fiction au film Tempête noire (Reseba) au festival du film international de Dubaï. Ils lui reprochent d'affirmer que les femmes violées ont été rejetées par leur communauté. Affirmation qui n'est pas à 100 % fausse (voir l'interview de Nurcan Baysal ici), mais qui généralise juste un peu trop les choses, comme le fait souvent la com' audiovisuelle.

 

Bon, après le clip sur Barzani, si vous avez envie de regarder un film de propagande plus rigolo il y a aussi cette vidéo-ci (enfin... rigolo... je pense que les Kurdes sous état de siège rigolent assez peu devant ce genre de truc).

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Purimfesten

15 Décembre 2016 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Grundlegung zur Metaphysik, #Le quotidien, #Cinéma

Du temps où un type (un médium), à ma table, devina l'année de la mort de mon grand grand père et toutes sortes de détails sur mon enfance "au nom des esprits", c'est-à-dire au printemps 2014, je m'étais livré à des petits jeux de pistes sur ce blog, autour de la "statue de sel" qui avaient conduit certains de mes lecteurs à faire des commentaires spontanés qui avaient eu un impact très étrange sur mes relations avec mon entourage. Peu de temps après, le 30 septembre 2014, j'avais posté un billet sur l'actrice Irène Jacob et la "Double vie de Véronique". Six jours plus tard un fidèle lecteur de ce blog m'avouait qu'il était... le cousin germain d'Irène Jacob...

En ce moment je travaille sur le messianisme juif en lisant entre autres le livre (pas très bon ni très rigoureux, mais instructif pour un Béotien comme moi, car il a des sources intéressantes) d'un certain Youssef Hindi. Et cette semaine... je découvre qu'une jeune dame, cantatrice, qui est donc le double de la Véronique incarnée par Irène Jacob (qui était une histoire de double) s'est abonnée à mon blog (euh, quelle était la probabilité pour qu'une artiste en chant lyrique s'abonne à ce blog bassement politique)... et chante dans un opéra très lié à la thématique de mes lectures. Le nom de famille de la dame est celui d'un saint avec lequel un de mes aïeux espagnols, tertiaire franciscain, avait fait des rituels magiques comme il y en avait hélas trop dans l'Espagne catholique d'autrefois (j'ai découvert cela en septembre dernier)... Et le diminutif de son prénom est celui d'une journaliste qui anime une webTV... sur les médiums...

Et bien sûr, le rationalisme de bon aloi dans la société lettrée me commande de ne voir dans tout cela qu'une série de "coïncidences" amusantes... Mais comme je suis bête et indiscipliné, de mon côté je vais quand même garder mon petit fil conducteur à ce sujet dans un coin de ma tête...

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Alep, Snowden, Assange

14 Décembre 2016 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Proche-Orient, #Colonialisme-impérialisme, #Cinéma

Est-il vrai qu'à Alep-Est les soldats du régime d'Assad liquident des gens dans leurs propres maisons comme le soutiennent des opposants sur le Net ? Depuis 2011 en Syrie la guerre des propagandes fait rage. On ne doit pas croire les médias occidentaux, mais on ne doit pas non plus faire une confiance aveugle aux médias russes et à leurs alliés. Comme je l'ai indiqué dans mon livre "Au coeur des mouvements anti-guerre", je n'ai pas de contacts directs en Syrie comme j'ai pu en avoir en Serbie ou ailleurs. Donc je me garde bien de prétendre connaître, comme le font nos médias, la vérité sur chaque aspect de cette sale guerre. Quand les Occidentaux ont monté de toutes pièces le massacre de la Goutha pour déclencher leur ingérence, j'ai mentionné sur le blog de l'Atlas alternatif l'excellente contre-enquête de Seymour Hersh qui a démasqué la supercherie. Mais sur Alep je n'ai aucune vérité pré-établie : les 80 000 personnes confinées dans les derniers quartiers tenus par les islamistes sont-elles des "opposants" ou des "boucliers humains" et dans quelle proportion ? Je n'en sais fichtre rien.

Tout ce que je sais c'est que ce sont les Turcs et non Assad qui ont empêché nos parlementaires d'aller voir. Et qu'il y a beaucoup de pharisaïsme dans tout cela. Pour ne parler que de la Turquie : " Si seulement les Turcs qui manifestent pour Alep, écrivait hier sur Twitter la journaliste Aylina Kilic, élevaient une toute petite voix en faveur des Kurdes qui ont la même citoyenneté qu'eux. Plus de 150 personnes tuées dans les caves de Cizre". On peut dire la même chose du silence assourdissant de nos politiques (sauf Asensi du Front de Gauche lors du débat sur le génocide des minorités à l'Assemblée) à propos de la destruction du Yémen...

Je souhaite au peuple syrien que la guerre se termine rapidement et à nos peuples qu'ils évincent au plus vite les politiciens qui ont entretenu cette guerre, comme le peuple américain l'a fait.

Hier soir je suis allé voir le film "Snowden" d'Oliver Stone. Un fort bon petit morceau de cinéma.

 

Il paraît que Stone prépare un film sur l'Euromaidan ukrainien. J'ai hâte qu'il sorte. Sauf que peut-être le jour où il sortira je serai un SDF qui ne pourra pas se payer sa place de cinoche, car je suis vraiment écoeuré par mon taff, et comme mon téléphone ne sonne jamais et personne ne me propose jamais rien (n'est ce pas mes chers éditeurs et tous les gens que j'ai embarqués avec moi à bord de mes blogs, de mes livres collectifs, tel ou tel que j'ai aidés à se faire connaître de telle ou telle "figure de proue" du microscopique monde des "résistants" ?), c'est bien ainsi que tout cela se finira sans doute.

Si vous comprenez l'anglais vous pouvez regarder cette interview récente de Snowden où il parle notamment de Trump (qui avait demandé sa mort).

 

Si vous comprenez l'anglais regardez aussi cet entretien entre deux grands combattants de la liberté d'expression de notre époque : John Pilger et Julian Assange.

 

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Débats

12 Décembre 2016 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Lectures, #Billets divers de Delorca, #Débats chez les "résistants"

J'ai tenté ce weekend d'écrire un mot sur les débats à coups de poings qu'on voit à l'extrême droite, sur tous ces gens qui font des vidéos sur You Tube pour un oui pour un non, pour commenter telle polémique, faire de la polémique à leur tour. J'ai fait un premier jet, puis je l'ai retiré. Difficile de trouver le temps de commenter sur un mode approprié ces choses à la fois dérisoires et cependant inquiétantes car on pressent car cela ne va faire qu'empirer. Tout cela est microcosmique, virtuel, des trucs de geeks, un peu comme cette manie qui scotche les jeunes Japonais à leurs mangas et les empêche de se marier et de se reproduire. L'abîme diabolique du virtuel.

Certains essaient de sortir de la spirale descendante en lisant quelques livres et en se constituant une doctrine. Effort méritoire, mais qui repose souvent sur peu de choses. Je songe à cet Etienne Chouard qui "découvrait" en direct devant ses auditeurs Rousseau et Alain, ou encore dix ans plus tard, aujourd'hui, ce Salim Laibi dont je regarde une ou deux vidéos sur le Net et qui ne jure que par "La Cité d'Isis", livre des années 70 dont il serait aisé de démontrer tout ce qu'il a d'outrancier et de faux. Ces gens ont du mérite d'essayer de lire un peu, mais ils ont le tort d'aller tout de suite parler sur le Net après la lecture du premier livre. Au lieu de passer modestement des années à potasser dans le silence et l'ingrate solitude des centaines d'ouvrages ! Cela stériliserait trop leur audace me dira-t-on. Mais s'ils n'en lisent pas 200 au moins qu'ils en lisent 30. Que celui qui veut ressortir Alain ou la Cité d'Isis prenne au moins le temps de lire 5 livres qui vont en sens inverse de sa nouvelle trouvaille. Ainsi ils n'égareront pas 20 000 ou 50 000 spectateurs de la vidéo, qui, encore moins portés sur la lecture qu'eux, boiront leurs paroles juste parce qu'ils semblent révéler des vérités cachées.

Mais je ne jette la pierre à personne, bien sûr. Chacun fait ce qu'il peut avec ce qu'il a. Et si les gens plus diplômés avaient eu le courage de ne pas cautionner les guerres néo-coloniales, de ne pas passer sous silence l'action des lobbies (franc-maçonnerie, labos pharmaceutiques etc), on ne s'en remettrait pas aujourd'hui avec autant de confiance aux demi-habiles, comme disait Pascal. Nous sommes tous coupables. Si Onfray dans son université populaire affrontait les sujets qu'abordent Etienne Chouart et Salim Laibi. S'il le faisait lui aussi avec plus de subtilité que son manichéisme égocentré, sans ses petites marottes libertaires athées à deux balles... Bref... passons.

Pendant ce temps Daech reprend Palmyre, la Turquie est au bord du gouffre, Trump nous prépare des cocktails invraisemblables (pro-russe, anti-chinois, une dose de Goldman Sachs, une dose de néo-conservatisme, une dose de patron d'Exxon Mobil pour neutraliser les précédents etc), et Macron fait des exercices de cordes vocales devant des salles combles, avec l'argent d'on ne sait qui... Tout va tout va tout va bien...

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Résolution de l'Assemblée nationale pour la reconnaissance des génocides au Proche-Orient

8 Décembre 2016 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Proche-Orient, #Aide aux femmes yezidies

Après le Sénat, c'est l'Assemblée nationale qui vote une résolution (introduite en fait en mai, soit avant celle du Sénat) pour la reconnaissance du génocide des yézidis, des chrétiens et autres minorités au Proche-Orient et invite le gouvernement "à saisir le Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies pour qu'il donne compétence à la Cour Pénale Internationale pour poursuivre ces crimes".

La résolution a été votée par le groupe Les Républicains et par les groupes UDI (centriste) et celui du Front de gauche. Le groupe PS s'est abstenu, la résolution ne faisant pas référence "aux centaines de milliers de victimes du régime syrien" ni aux bombardements de la ville d'Alep, en Syrie. (Le PS toujours extrémiste dans son anti-assadisme..). Bizarrement le PC vote pour à l'Assemblée nationale, alors qu'il s'était abstenu au Sénat. Allez comprendre... François Asensi, député maire de Tremblay-en-France a expliqué son vote, en soulignant à juste titre la création de Daech par l'Occident et en dénonçant la "politique impériale et néo-colonialiste" au Proche-Orient. Dans le débat de la motion il avait auparavant souligné que la résolution devait aussi viser les chiites et regrettait la segmentation confessionnelle que comporte la rédaction de la motion (je suppose que M. Asensi n'aimerait pas entendre des Yézidis dire "ne dites pas que nous sommes kurdes, car nous avons été massacrés en tant que yézidis et non en tant que kurdes"... c'est donc bien Daech qui fait de la segmentation confessionnelle). Dans la justification de son vote l'ex-ministre Mme Guigou s'est opposée à M. Asensi sur la question de l'abstention de son groupe, elle a aussi reproché à la droite d'avoir une indignation sélective.

La motion était présentée par des députés de droite du groupe les Républicains.

 

 
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Quelques notes sur "Occident et Islam" de Youssef Hindi

5 Décembre 2016 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Lectures, #Grundlegung zur Metaphysik, #Proche-Orient, #Divers histoire

L'histoire du sionisme connaît un regain de vitalité sur la place publique depuis un certain temps. Shlomo Sand en 2008 avait rappelé l'interdiction divine du retour en Israël par la force posée par Deutéronome 4:28 et par Ketouvot-Ketubot (en page 191 Sand omet la référence qui est Tractate Ketubot 110:82)

Sand citait pour seules exceptions de petites vagues de migration comme celle de Moshe ben Nahman Gerondi (ramban) au 13 e siècle et Yehuda Hahassid en 1700.

Hillard dans sa préface de Histoire secrète de l’oligarchie anglo-américaine (p. 9) citait un marrane espagnol (juif superficiellement converti au catholicisme), Joseph Nasi (1524-1579) devenu duc de Naxos élevé à la cour de la Sublime Porte et qui avait assez d’influence pour faire élire un souverain en Moldavie, chef d’un empire financer, joua un rôle dans l’indépendance hollandaise et responsable du premier retour juif en Palestine, ce qui soulignait le rôle du protestantisme hollandais.

L'historien marocain Youssef Hindi (à l'origine lancé par les soraliens) dans Occident et Islam tome I fait remonter le projet au delà du protestantisme aux origine mystiques de la kabbale (qu'il rapproche à mon sens un peu arbitrairement de la Gnose païenne en extrapolant une phrase de Gershom Scholem). Parcourons ce livre qui est en réalité principalement une vulgarisation de "Le messianisme juif" de Scholem, à laquelle nous ajouterons quelques remarques cursives avant d'exposer un jugement d'ensemble à son sujet.

Pour lui, la kabbale parce qu'elle prétend faire progresser l'humanité par paliers diffère de toutes les religions. Elle se développe au Proche-Orient puis entre en Europe au XIe siècle par la Provence et y prend un tour néo-platonicien. Au XIII e s elle se déplace à Gérone (Catalogne) où elle s'ancre dans l'ésotérisme. Moïse Nahmanide (1194-1270) - qui est le Moshe ben Nahman de Shlomo Sand - homme dont la mystique est très différente de celle des chrétiens puisqu'il valorise notamment la sexualité  en application des préceptes de l'Ecclésiaste -, dans son Livre de la Rédemption pense qu'une repentance (techouva) extraordinaire peut hâter la venue du Messie. Dans une disputatio de 1263 il révèle son espoir qu'un jour le Messie demandera au Pape qu'il libère le peuple juif, le laisse repartir en Palestine, pour hâter la fin du monde (la venue du Messie pour Nahmanide était pour 1358). Comme Scholem l'a souligné les kabbalistes veulent judaïser les religions pour préparer leur soumission finale sous le règne du Messie.

10 ans avant la mort de Nahmanide, Abraham Aboulafia (né à Saragosse) à l'âge de 31, messie autoproclamé habité par des visions démoniaques quitte l'Espagne pour récupérer les tribus d'Israël perdues. Roland Goetschel dans "La Kaballe" (qsj) le qualifie de "plus grande figure de la Kabbale extatique" (par la combinaison des lettres). Marié en Grèce, il se rend à St Jean d'Acre puis renonce à prêcher en Palestine ravagée par les Mongols. Il retourne en Espagne étudier le Livre de la création (kabbalistique) et tente de maîtriser la magie que confère la connaissance du nom de Dieu. Selon Youssef Hindi, comme il cherchait à convaincre le pape Nicolas III de réaliser la prophétie de Nahmanide, le souverain pontife le fit emprisonner, mais mourut d'apoplexie le 22 août 1280, ce que le clergé interpréta comme un signe possible de magie noire et Aboulafia fut libéré (Goetschel note juste que la mort du pape permit sa libération p. 92). Mais d'autres versions disent qu'il résolut plutôt de convertir au judaïsme en 1281 le pape Martin IV (ce qui n'avait rien de surprenant puisqu'au même moment le prévot de Paris Hugues Aubriot s'était converti et menait une vie licencieuse avec des femmes juives) : "Il n'échappa au supplice du feu que parce Dieu, comme il le disait lui-même, lui avait donné deux bouches. Il voulait dire par là qu'il avait su se justifier devant le Pape ; peut-être affirma-t-il même au pape que lui aussi enseignait le  dogme de la Trinité" écrit Graetz dans "Histoire des juifs, de l'époque du gaon Saadia (920) à l'époque de la réforme" p. 231. Il ne se serait proclamé Messie qu'ensuite en s'enfuyant en Sicile mais il aurait reçu fort peu de crédits (sauf deux visionnaires d'Espagne qui le crurent, mais les signes qu'ils donnèrent à la foule furent des plus décevants). On ne sait pas bien si la version de la mort d'Aboulafia que retient Youssef Hindi  vient de Kappler et Grozelier qu'il cite juste avant ni pourquoi il la fait prévaloir sur celle de Graetz. Hindi en se fondant toujours sur Scholem souligne en tout cas que l'expulsion des Juifs d'Espagne par les rois catholiques poussera les kabbalistes à faire passer la venue du Messie (donc la fin du monde) avant le rapprochement avec Dieu.

Hindi cite encore Salomon Molcho ou Solomon Molkho (1500-1532), marrane du Portugal (mais pourquoi va-t-il chercher, pour aller plus loin que Scholem, la biographie sur le site du musée du judaïsme de la République tchèque, ne peut-on pas attendre d'un "historien" qu'il aille consulter de vais livres ?), disciple de David Ruveni qui obtint une autorisation du pape Clément VII pour prêcher en public la libération de la Palestine (le personnage inspira à Edmond Fleg une pièce en vers "Le Juif du Pape" jouée au Théâtre des Arts à Paris en 1925, détail qui sans doute indiffère l'auteur du livre mais je le signale quand même aux amateurs d'histoire littéraire, au delà de l'utilitarisme, d'autant que ce genre de détail peut s'avérer riche d'enseignements si on le recoupe avec d'autres). Selon Hindi Solomon Molcho ne serait rien d'autre que le "concepteur du projet sioniste"... ce qui est peut-être un peu excessif... Ensuite Joseph Nassi (1524-1579) marrane portugais réfugié en Hollande reprit le projet de Molcho à la cour de Soliman.

Après ce rappel Hindi reprend avec un brin de mépris ("le lecteur peut sourire en lisant ces passages de la Bible" p. 43 - sourire méprisant qui, on peut le supposer, justifiera chez le lecteur juif et chrétien le même sourire méprisant quand Hindi parlera de l'islam), les thèses bien connues des auditeurs sur You Tube du Rav Haim Dynovisz sur Jacob et Esaü, le royaume d'Edom face aux descendants d'Ismaël. (Il y a la même chose sur le Net chez le Rav Ron Chaya, mais dans une version plus favorable à Ismaël). Après une vulgarisation sur le livre de Daniel, Hindi revient à l'histoire moderne en braquant, avec Scholem, le projecteur sur Isaac Louria né à Jérusalem en 1534 (ou 1532 ?) qui dans l'ordre de la kabbale éclipsa même le Zohar par sa mystique de la lumière gnostique, qui depuis 1492 place le peuple juif au centre du destin de l'univers (mais cette lecture d'Hindi prisonnier de Scholem n'est-elle pas arbitraire ? n'y a t il pas déjà cela dans Rachi de Troyes par exemple et dans toute la tradition juive depuis la dispersion ?).

Les rabbins Isaac Bloch et Emile Lévy dans Histoire de la littérature juive d'après G. Karpelès 1901 p. 509 précisent que Louria aurait reçu des révélations du prophète Elie au bord du Nil, puis de Simon ben Yohaï, fondateur de la Kabbale, et enseigné à Safed (en Galilée, capitale spirituelle du judaïsme depuis 1530 où l'on pratique l'écriture automatique et la canalisation) où son disciple alchimiste Hayim Vital Calabrese (1543-1620) mit par écrit son enseignement oral. "La génération et la migration des âmes (gilgul) en est la doctrine essentielle" selon les deux auteurs. Ce serait un judaïsme ténébreux, peuplé de démons, opposé au judaïsme lumineux du Talmud. Selon Hindi, sur l'aspect qui intéresse le sionisme, Louria aurait tranché les controverses de la kabbale espagnole sur la question de savoir si le tiqqun messianique viendrait d'un coup ou progressivement par l'hypothèse d'une action de long terme du peuple juif sur l'humanité (p. 54). Ce serait selon Goetschel p. 118 (ça Hindi ne le dit pas, c'est moi qui l'ajoute) la face historique de ce qui, dans le monde spirituel, est la restauration du monde de l'Asiyyah à séparer définitivement du monde des écorces

Selon Hindi la Kabbale de Safed aurait surclassé celle d'Espagne en Palestine. Parallèlement le rabbin Menasseh Ben Israël, maître de Spinoza à Amsterdam rencontre en 1655 le "chrétien de l'Ancien Testament" et leader révolutionnaire Cromwell à Londres qui autorisera le retour des Juifs en Angleterre. Il précise qu'il ne souhaite pas le retour en Palestine tant que la dispersion annoncée dans Daniel 12:7 n'est pas achevée. M. Hindi cite au passage le rôle que le banquier juif Lopes Suasso allait jouer dans l'établissement de Guillaume III sur le trône d'Angleterre en se référant au livre d'Henry Méchoulan "Etre juif à Amsterdam au temps de Spinoza" p. 81, il emprunte aussi à cet historien les éléments sur la place du judaïsme dans l'essor de la banque anglaise.

A l'Est, dans l'Empire ottoman, Sabbataï Tsevi (ou Zewi) de Smyrne (né en Turquie en 1626), kabbaiste solitaire qui traverse des phases maniaques de possession, se proclame Messie. Après son apostasie, plus de 200 chefs de famile juifs devinrent musulmans. Le faux prophète Nathan de Gaza (qui allait effectuer des rituels secrets à Rome pour hâter la fin de l'Eglise), selon Scholem, allait justifier l'apostasie par le fait que Sabbataï Tsevi, vrai Messie était descendu dans la kelippah (l'écorce du mal) pour la restauration des étincelles de sainteté en la conquérant de l'intérieur. Par ailleurs Sabbataï Tsevi voulait un Etat juif en Bosnie. Des sabbataïstes faussement convertis, sous la houlette de Filosof et Florentin allaient former la secte des dönmehs qui allaient être nombreux chez les jeunes turcs en 1908, dont Ataturk qui eut lui même ensuite au moins rois ministres döhnmehs (Scholem p. 146). Dans ces groupes Jacob Frank (1726-1791) allait se dire réincarnation de Sabbataï Tsevi (p. 80). On est loin de l'ironie avec laquelle Voltaire traite dans le Dictionnaire philosophique (Folio p. 393)  "Sabhathai-Sévi, né dans Alep" qui "s'associa un nommé Nathan-Lévi" et devnt "roi des rois", poussant "même l'insolence jusqu'à faire ôter de la liturgie juive le nom de l'empereur et à y faire substituer le sien". Selon Voltaire il a "si fort discrédité la profession de faux Messie que Sévi est le dernier qui ait paru".

En 1750 Jacob Leibowitsch dit Frank, né dans une famille d'Ukraine adepte de Sabbataï Tsevi s'installe à Smyrne. Il a 24 ans, se convertit à l'Islam, puis se rend sur la tombe de Nathan de Gaza à Skopje. En 1754 il s'autoproclame Messie à la suite d'une vision de Sabbaraï Tsevi. Puis il retourne en Ukraine (à Podolie) où des catholiques le rejoignirent.

Charles Novak a montré que Frank voulait tirer l'humanité vers le bas pour accélérer sa rédemption. Il se fait baptiser à Varsovie, reconnaît Jésus et la Trinité. Parrainé par Auguste III de Pologne il infiltre la noblesse européenne (par exemple Maurice Hauke ancêtre des Mountbatten). Novak Meyer Rothschild fut son trésorier.Comme les sabbataïstes allaient préparer la voie de la franc-maçonnerie et de la laïcité en Turquie, les frankistes oeuvrent à l'assouplissement du christianisme de l'intérieur selon Novak. Hindi inspiré par Novak en veut pour preuve (très contestable) le fait que Jean Paul II fut ordonné prêtre par l'archevêque de Cracovie descendant d'une famille frankiste. ll met dans ce panier aussi (p. 88) le judaïsme réformé de la famille Brandeis dont Louis, juge à la cour suprême américaine proche de Wilson qui joua un rôle dans l'entrée en guerre en 1917 et dans la déclaration de Balfour comme président de l'American Jewish Congress).

Hindi prend ses distances à l'égard de Novak et Sholem en estimant que Frank n'est pas en rupture avec la kabbale qui dès avant Louria selon lui misait sur la rédemption de Satan.

Pour Hindi, le nihilisme wahhabite (à l'origine du régime saoudien) est le pendant oriental du frankisme. Il reconnaît cependant que la filiation avec le sabbataïsme n'est pas prouvée et se fonde seulement sur Vernochet et Redissi pour estimer que le wahhabisme comme les Frères musulmans détruisent l'Islam.

Même flou dans le lien entre sabbataïsme et première loge maçonnique du Levant apparue à Smyrne en 1738. Le sultan Murad V qui régna en 1876 fut membre d'une loge, comme les Jeunes-Turcs. L'iranien chiite Malkun Khan, franc maçon, préparait une religion de l'humanité, et ses rituels maçons se rattachent à la kabbale et au sabbataïsme.Idem le panislamisme du maçon (selon Thierry Zarcone et Hamadi Redissi) iranien cosmopolite Jamal al-Dîn al-Afghani qui a écrit à Renan une lettre contre l'Islam et avait de l'Islam une vision "nationaliste" sécularisée progressiste. Hindi instruit le même procès contre Mohamed Abduh et d'autres réformateurs progressistes ou wahhabites, pour finir par Tarik Ramadan qu'il accuse d'avoir soutenu la guerre en Libye (ce qui est faux : il était contre Kadhafi, ce qui se comprend, mais n'approuvait pas la politique occidentale).

Pas sûr qu'il faille croire M. Hindi sur parole quand il affirme que le message diplomatique de M. Netanyahou au pape après sa démission puisse être lu en référence à l'eschatologie talmudique (p. 55).

- Notons aussi les fautes de frappe (un verbe convaincre mal conjugué au passé simple p. 33 un participe présent avec un "s" p. 38, "jugé négligeable pas accordé au sujet p. 42, point de vue sans e p. 56 etc.

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Des enquêteurs écrivent une lettre ouverte à Trump sur le Boeing MH17 abattu en Ukraine en 2014

4 Décembre 2016 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Débats chez les "résistants", #Donald Trump

Un appel utile que j'ai traduit depuis cette source :

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Votre élection a suscité l' espoir que l' apaisement des tensions entre les Etats-Unis et la Russie,  et le rétablissement de la paix en Europe en général deviennent réalisables. Le règlement du conflit en cours dans l' Est de l' Ukraine et la levée des sanctions contre la Russie qui sont vitaux pour la communauté internationale ont une chance réelle maintenant. Au vu de cela, il est aussi permis d'espérer qu'une enquête plus approfondie sur l'affaire contestée de l'écrasement du Boeing MH17, à propos de laquelle vous avez mis en doute dans une interview d'Octobre 2015 la thèse de la culpabilité russe:

"Ils disent que ce n'étaient pas eux. Il se peut que ç'ait été leur arme, mais ils ne l'ont pas utilisée pas, ils n'ont pas tiré pas, ils ont même dit que c'est le camp d'en face qui a tiré pour que le reproche leur retombe dessus. Je veux être honnête avec vous, il est probable que vous ne pourrez jamais savoir pour de bon. "(MSNBC)

En effet, nous sommes d' accord avec vous, nous ne pourrons jamais être sûr, avec le genre d'enquête que nous avons vu au cours des deux dernières années. L'enquête officielle du "Conseil néerlandais pour la sécurité" (DBS) et de l' "équipe commune d' enquête" (JIT) n'a été ni indépendante , ni convaincante. Ce type d'enquête constitue un énorme fardeau en particulier aux familles qui ont perdu leurs proches dans la chute de MH17. Ils ont besoin de connaître la vérité.

Nous vous demandons, s'il  vous plait, DE FAIRE PRESSION POUR QU'IL Y AIT UNE NOUVELLE ENQUÊTE. Cela pourrait s'effectuer dans un cadre international comme l'ONU en incluant les aspects suivants:

(1) Instituer une équipe de scientifiques internationaux indépendants, qui exclurait tout pouvoir de veto pour quelque gouvernement que ce soit. Cette exclusion de veto est particulièrement importante, en raison du rôle prépondérant de l'une des parties concernées, l'Ukraine. La principale source d'information du DBS et de la JIT utilisés pour leurs enquêtes officielles étaient le SBU, les services secrets ukrainiens.

(2) Garder tous les scénarios sur la table.

(3) Déclassifier et publier "les images satellites disponibles" que prétendait avoir le secrétaire d'État, John Kerry, le 20 de Juillet 2014; ou (sinon) démentir leur existence.

(4) Mener un examen médico-légal des trous d'impact (pour les résidus métalliques) dans l'épave du MH17 et reproduire le schéma des dommages causés par les tests de bombardements (comme on le fait habituellement dans les enquêtes criminelles). Remplir les champs d'information clés, tels que la médecine légale du corps, les enregistrements vocaux, données radar, etc.

(5) définir préalablement un chemin clair pour un essai objectif international dans le cadre de l'ONU avec les juges de pays qui ne sont pas connectés avec le crash.

De plus, nous vous demandons s'il vous plait  d' OUVRIR DES POURPARLERS DE PAIX AVEC TOUTES LES PARTIES CONCERNÉES (y compris, mais sans s'y limiter, la Russie, l'Ukraine et l'UE) en vue de régler le différend et d'établir un plan de reconstruction de l'Est de l'Ukraine, y compris la rémunération des familles des victimes du crash du MH17.

Merci beaucoup d'avance, pour l'attention que vous prêterez à cette question.

- Journalistes et experts indépendants sur le MH17 -

* Porte-parole pour les médias - M. Billy Six

e-mail  Billy@six-newhagen.de

facebook BILLY SIX

tél. 0049 152 269 27 443

 

MARK BARTALMAI, journaliste et Ukraine documentaires producteur, ALLEMAGNE

BERND BONHOMME, missile colonel de défense ret., Attaché militaire ret. et auteur de livres, ALLEMAGNE

CHRISTOPHER BLACK, avocat international sur les droits de l'homme / crimes de guerre, CANADA

NORBERT FLEISCHER, journaliste d'investigation, ALLEMAGNE

PROF. DR. ELMAR Giemulla, avocat des victimes du crash du MH17 allemandes, ALLEMAGNE

DR. HERMANN HAGENA, airforce ret général. Et auteur d'une étude militaire sur le MH17, ALLEMAGNE

PROF. DSC. OTTO-FRIEDRICH HAGENA, physicien, ALLEMAGNE

PETER HAISENKO, journaliste, éditeur et ancien pilote "Lufthansa", ALLEMAGNE

FRANK HÖFER, journaliste et producteur de films, ALLEMAGNE

DIETER KLEEMANN, colonel de l'aviation / formateur ret. et auteur de livres, ALLEMAGNE

DR. JAMES O'NEILL, avocat sur les droits de l'homme et analyste géopolitique, AUSTRALIE

JOOST Niemöller, journaliste et auteur d'un livre sur le MH17, PAYS-BAS

GRAHAM PHILLIPS, journaliste d'investigation, ROYAUME-UNI

HECTOR REBAN, analyste et blogueur politique sur le MH17, PAYS-BAS

NORBERT K. Reisberg, le lieutenant-colonel. ret., pilote de l'aviation ret., Dipl. Dürer. mil., ALLEMAGNE

BILLY SIX, journaliste d'investigation et auteur de livres, ALLEMAGNE

MAX VAN DER WERFF, blogueur et enquêteur privé sur le MH17, PAYS-BAS

PROF. KAREL VAN Wolferen, journaliste, analyste politique et auteur de livres, PAYS-BAS

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Trump, Kurdistan turc, irakien et syrien...

3 Décembre 2016 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Proche-Orient

Le renoncement de François Hollande ne me passionne guère (j'espère seulement qu'il aura à répondre de ses crimes après son mandat, comme Sarkozy). Plus intéressantes sont les tensions autour de la nomination du futur secrétaire d'Etat de Trump. Sa directrice de campagne mène un fier combat pour que ce ne soit pas son ex-adversaire membre du parti de la guerre Mitt Romney, mais si c'était Petraeus l'ex-proconsul d'Irak et chef de la CIA ça ne vaudrait pas mieux (en plus il traîne autant de casseroles qu'H.Clinton sur le volet de la divulgation des secrets d'Etat). Ce brave businessman, Trump, va-t-il se faire avoir par les néocons ?

 

Vous savez qu'en ce moment, j'ai les yeux fixés sur Diyarbakır, capitale officieuse du Kurdistan turc, où la répression fait rage depuis plus d'un an. Hier le procureur a requis 150 ans de prison contre Sebahat Tuncel, 41 ans, députée du parti démocratique des régions (DBP), un parti social démocrate ami de la coalition de gauche HDP. C'est une ancienne infirmière, qui a travaillé avec Amnesty international et est une habituée des prisons turques. Elle a eu ses entrées jadis sur le site chomskien Znet dont j'ai parlé dans mes livres (NB les chomskyens sont les partisans de ce linguiste dont l'Assemblée nationale française hollando-vallsienne ne veut pas entendre parler).

Trump, Kurdistan turc, irakien et syrien...

Les maires adjoints Leyla Saman et Ismail Asi de Diyarbakır du DBP en garde à vue depuis le 25 novembre ont été incarcérés hier. Il y a trois heures, les hommes d'Erdogan ont arraché le symbole kurde du fronton de la municipalité métropolitaine.

Dans la province d'Hakkari aujourd'hui dans l'extrême sud-ouest, c'est par dizaines que les conseillers municipaux ont été arrêtés. Il n'y a plus aucun représentant local ou parlementaire élus en liberté dans cette province.

1 213 utilisateurs des réseaux sociaux ont été arrêtés pour "propagande". La répression depuis juillet a pour prétexte l'assassinat de deux policiers qui en réalité aurait pour auteur des gülénistes (des partisans de l'auteur du récent coup d'Etat). Le PKK, qui estime qu'il est aujourd'hui le dernier rempart face à l'instauration d'une dictature complète à Ankara, appelle Barzani, chef du gouvernement autonome kurde d'Irak, à cesser de s'aligner sur Erdogan. Celui-ci a déclaré le 27 octobre qu'il ne laissera pas Sinjar (la ville où les Yazidis ont été massacrés en août 2014) devenir un nouveau Qandil (QG du PKK en Irak). On redoute une offensive turque sur Sinjar.

Des nouvelles intéressantes aussi du côté des kurdes syriens : les forces du YPG auraient trouvé un fabrique d'armes chimiques et d'explosifs d'Al Qaida dans le district de Baiedine (province d'Alep), avec un drapeau turc au mur .. info ou intox ? bizarre quand même que les possesseurs du local aient laissé un drapeau à un endroit aussi compromettant.

Mambij (ville où se trouvait un temple antique d'une déesse syrienne et où le trafic d'objets archéologiques a été intense), reprise à Daech en août dernier, et administrée par les forces  kurdes, est pilonnée en ce moment par l'aviation d'Erdogan.

Trump, Kurdistan turc, irakien et syrien...
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