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Gauches européennes
J'ai profité du début de mes vacances pour continuer à décortiquer le dossier transdniestrien. J'ai épluché la constitution, toutes les biographies des députés, les articles du Tiraspol Times en ligne, glissé quelques correctifs dans les pages de Wikipedia souvent mensongères ou caricaturales sur le sujet. Le plus surprenant dans tout cela, c'est cette obstination de la classe politique pridnestrovienne, qui a toujours les faucilles et les marteaux dans ses emblèmes, à refuser le label communiste (avec deux PC dans l'opposition, nous n'avons hélas pas pu les rencontrer). Et ce parti "Renouveau" qui se dit de centre-droit, le mouvement de jeunes "Proriv", mi-Otpor/mi-anti-OTAN/russe, guévariste, finalement assez sympathique à travers ce que la presse locale en dit. Nous disséquons cela dans tous les sens avec mon camarade d'investigation Birino.
Hier je suis aussi sorti de ma bulle internautique pour rencontrer à Paris les responsables de la librairie Ishtar, Fouzia Lamrani et Mohamed Taleb. Ils organisaient dans l'après-midi une conférence Venezuela-monde arabe. Nous n'étions pas très nombreux, mais c'est habituel à Paris. En France, les gens ne s'intéressent pas assez à l'international. J'ai ensuite suivi Nathalie Levallois à l'ambassade du Venezuela où se tenait une petite réunion. Des gens du Cercle bolivarien de Paris s'y trouvaient. Tout cela permettait de prendre le pouls des forces militantes, de leur état d'esprit.
Si je rapproche cette sortie parisienne de ce que j'ai vu à Varsovie au début de ce mois où j'ai rencontré des membres de la Jeunesse socialiste (extrême-gauche), je tire de toutes ces rencontres l'impression d'une très grande diversité, et même le sentiment d'avoir affaire à un patchwork, avec des sensibilités et des centres d'intérêts très variés, des approches du monde actuel qui, si elles s'entendent pour dénoncer le néo-libéralisme ou l'impérialisme américain, sont loins de converger sur des objectifs concrets communs et, a fortiori, des modus operandi pour les atteindre.
La lecture de la presse me renforce dans cette idée. Mélenchon parle de créer die Linke en France avec le PCF, mais n'ose pas franchir le pas (ni le PCF non plus) - d'ailleurs aurait-il intérêt à le faire si Sarkozy continue à débaucher toute l'aile droite du PS ? -. Mais au même moment la "Linke" espagnole, Izquierda Unida (IU) qui, à sa grande époque, réunissait communistes, verts, et aile gauche des sociaux-démocrates, est en train de se déliter. Javier Parra, le patron de larepublica.es, dénonce dans un papier daté d'hier (http://www.larepublica.es/spip.php?article6205) la dérive "hors de la gauche" d'IU qu'il accuse de vouloir liquider le Parti communiste espagnol. L'Union est un combat. Un combat qui n'est pas toujours facile.
Au delà d'Attac
La publication récente d'une thèse (pas très passionnante) sur Attac m'a donné l'occasion de rédiger un petit compte rendu sur Parutions.com que je livre à votre réflexion sur http://parutions.com/index.php?pid=1&rid=4&srid=94&ida=8206.
Une soirée de soutien à la démocratie vénézuélienne
Diverses personnalités de la gauche française se sont succédées hier soir (vendredi) à la tribune d'une salle du Musée social à Paris (7 ème arrondissement) pour exprimer leur soutien au gouvernement de la République bolivarienne du Venezuela, à la veille du scrutin présidentiel de dimanche prochain. Mme Borvo-Cohen-Seat pour le Parti communiste, M. Sarre pour le Mouvement républicain et citoyen (MRC), ainsi que des représentants du Nouveau parti socialiste et de la campagne Manos fuera de Venezuela, un porte-parole de Jean-Luc Mélenchon (qui est à Caracas comme observateur des élections, voir son bel article sur http://www.jean-luc-melenchon.fr/article/blogview/156/1/1/), Mme Aminata Traore, ex-ministre de la culture du Mali, et M. Maurice Lemoine, rédacteur en chef du Monde Diplomatique, ont pris la parole au cours de cette soirée, en présence des ambassadeurs du Venezuela, de Bolivie et de Cuba en France.
Tous ont insisté sur la nécessité de soutenir le mouvement lancé par les partisans d'Hugo Chavez et de veiller à ce que, au lendemain de la victoire probable de ce dernier à l'élection de dimanche, un nouveau coup d'Etat ne soit pas organisé par l'opposition revancharde comme en 2002. Le risque existe car déjà des stocks de T-shirts noirs avec la mention "fraude" ont été saisis, ce qui laisse présager de l'organisation de manifestations anti-Chavez dès lundi, dans le style "révolution orange" ukrainienne (c'est-à-dire un mouvement sponsorisé et encadré par des organismes états-uniens). Les pressions sur le Venezuela sont énormes, car les Etats-Unis et leurs alliés de l'oligarchie locale ont conscience que la révolution conduite à Caracas, qui conduit à l'alphabétisation et à la prise en charge médicale massives des plus pauvres, ainsi qu'au retour à la souveraineté politique et économique du pays, redonne de l'espoir aux autres pays du Tiers-Monde. L'administration Bush aujourd'hui est prête à employer contre la révolution bolivarienne les moyens qu'elle mettait en oeuvre jadis contre la révolution cubaine. La presse bourgeoise aux Etats-Unis et en Europe (Le Monde, Libération, France Inter, El Pais, etc) ne manquent pas une occasion de diffamer Hugo Chavez et sa politique.
Il est donc indispensable, pour soutenir le combat pour la dignité du peuple vénézuelien et de toute l'Amérique latine en pleine ébullition politique actuellement, que les gens dans nos pays riches se mobilisent pour que le résultat des élections de dimanche prochain soit respecté et que, si le peuple vénézuélien réélit Hugo Chavez, cette victoire ne lui soit pas dérobée.
La gauche au Mexique
Quand quelques centaines de personnes se rassemblent à Minsk pour exiger l'annulation du scrutin présidentiel en Biélorussie, tous les médias occidentaux sont présents, espérant la chute de leur vieil adversaire Loukachenko.
En revanche, le bras de fer autour des élections mexicaines n'intéresse guère. Ce qui n'est guère surprenant car ceux qui contestent les élections, là-bas, sont de gauche.
Ils étaient à Mexico des dizaines de milliers hier à proclamer symboliquement vainqueur de l'élection du 2 juillet dernier Andrés Manuel López Obrador, après que le Tribunal électoral ait au contraire estimé que son adversaire de droite l'a emporté de 0,56 points (http://www.jornada.unam.mx:8080/ultimas/asume-amlo-y-anuncia-plan-de-20-puntos).
Le programme en vingt points du président inclut notamment le refus de privatiser l'industrie pétrolière, un revenu alimentaire minimum pour tous les Mexicains, l'accès de tous à la santé (dans un pays où la moitié des gens n'ont pas de sécurité sociale), la réforme de la constitution et des médias, l'interdiction d'augmenter les impôts sur les pauvres, la gestion du problème migratoire dans le souci de protéger les émigrés aux Etats-Unis des mauvais traitements.
Par ailleurs, le journal La Jornada mentionne à Guadalajara deuxième ville du pays une forte répression policière contre des paysans qui organisaient une manifestation en marge des commémorations du 95 ème anniversaire de la révolution mexicaine , et des actions zapatistes au Chiapas (http://www.jornada.unam.mx:8080/ultimas/protestas-zapatistas-en-18-puntos-de-carreteras-chiapanecas), tandis que la situation reste insurrectionnelle dans l'Etat d'Oaxaca.
Nicaragua - Médias - Parti socialiste
Nouvelles du jour : l'espoir d'un retour au pouvoir de la gauche au Nicaragua permet à Libération de verser à nouveau son fiel contre les sandinistes en donnant la parole à un apostat de ce mouvement, Sergio Ramirez (http://www.liberation.fr/actualite/monde/215025.FR.php). Libération, dont un disciple néerlandais de Chomsky avait remarqué dans les années 1980 qu'il était le quotidien d'Europe le plus reaganien sur l'Amérique centrale, ne fera donc jamais de repentance...
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Dans une ambiance à la Syriana, un bon article sur le Réseau voltaire (http://www.voltairenet.org/article143901.html) nous renseigne sur la manière dont des intellectuels à gage, Jean-Charles Brisard et Guillaume Dasquié ont monté une fausse piste sur un prétendu financement saoudien des attentats du 11 septembre 2001, avant finalement de se rétracter...
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La semaine dernière Laurent Fabius sur la chaîne parlementaire SCP, singulièrement évasif sur la ligne qui pourrait être celle de la France à l'égard de l'Irak.