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Petits règlements de comptes russes
Avouons qu'il est assez étrange de voir ressurgir depuis le début des combats à Gaza des gens que j'ai amplement cités dans mes ouvrages en les dissimulant sous des pseudos (Michel Collon, Meyssan etc). A croire que le milieu militant ne se renouvelle plus...
En ces temps difficiles on peut cependant s'amuser un peu en suivant la politique russe où les propos ne volent pas toujours très haut c'est le moins qu'on puisse dire. J'avais signalé il y a deux semaines, les tirades incendiaires d'un politologue, Satanovsky, que j'appelais "le bien nommé", président de l'Institut du Moyen-Orient, à l'encontre de l'Arménie qu'il accusait, sans nuance, de vouloir chasser la Russie de Transcaucasie. Le même Satanovsky a récidivé il y a quatre jours dans l'outrance en déclarant, dans un échange avec le journaliste israélien Alexander Waldman (sur chaîne à 250 000 abonnés), que Maria Zakharova, porte-parole du ministère des affaires étrangères russes, "n'aime pas vraiment les Juifs", "ne supporte pas Israël", et ajoute, pour faire bonne mesure, que c'est une "racaille qui boit beaucoup". Au passage il dénonce aussi le penchant pour la boisson d'un ambassadeur russe au Caire.
En politique russe on ne sait jamais trop qui est l'alcoolique, si c'est l'accusé ou l'accusateur. Satanovsky s'est excusé mais le mal était fait. En commentaire sous la vidéo la plupart des Russes défendent Zakharova dont ils saluent le patriotisme, estiment qu'elle n'est pas antisémite, et rappellent qu'ils en veulent à Israël de soutenir Zelensky. Une photographie intéressante de l'état de l'opinion au pays de Tolstoï... Satanovsky s'est excusé depuis lors, mais ses propos continuent à se retourner contre lui. Le journaliste Vladimir Soloviev a fait savoir qu'il ne l'inviterait plus sur sa chaîne Telegram.
Pour ma part cela m'encourage à rester équidistant du jeu des blocs BRICS/OTAN (qui ne sont pas de vrais blocs, mais bon...) que le roman 1984 avait déjà préfiguré (d'ailleurs dans une interview ici, le catholique traditionnaliste Hillard a fourni il y a peu une analyse fine du contenu globaliste du programme des BRICS, et leur alignement sur la covidisme, l'agenda 2030 etc).
Le gouvernement socialiste vénézuélien attaque l'opposition de gauche
Le Venezuela sous embargo américain aujourd'hui diffère beaucoup de celui de Chavez. Le régime de Maduro en effet, s'en prend maintenant au mouvement social sur sa gauche.
Cela a commencé par une mainmise sur le parti communiste du Venezuela (PCV), un parti qui fait moins de 3 % mais a un histoire riche depuis les années 1920. Ce parti en 2020 a cessé de soutenir le gouvernement socialiste.
A la fin de 2021, le vice-président du parti socialiste (Psuv), Diosdado Cabello, a commencé a faire courir le brui qu'il existait une scission au sein du PCV. Comme cette scission ne se traduisait pas dans les faits, notamment au congrès du Parti, à partir de février 2023, le PSUV a embauché des personnes portant des vêtements et des symboles du Coq Rouge pour faire croire à l'opinion publique qu'il y avait un mécontentement à la base. "Les comédiens de cette troupe, explique le PCV, ont parcouru le pays pour développer des « assemblées » financées avec des ressources de l'État et ouvrir la voie à l'intervention du plus ancien parti politique du pays." Puis en mai, un faux congrès s'est tenu au théâtre principal de Caracas animé par des fonctionnaires, et de faux militants du PCV qui se sont autoproclamés dirigeants du parti. Au mois d'août le tribunal suprême de justice du pays a validé ce putsch, ce qui a suscité de nombreux messages de solidarité de "partis frères", de la Grèce au Kenya en passant par la France, au niveau international.
Radio Tropical, animée par le président du Mouvement populaire alternatif, est interdite d'antenne. L'étudiant en anthropologie John Álvarez a été arrêté et reste détenu arbitrairement depuis septembre, certes l'individu a des sympathies pro-ukrainiennes, mais son arrestation est surtout due à ses liens avec les milieux syndicalistes et les ONG qui, de gauche comme de droite, sont depuis 2021 sous le contrôle de l'Office national contre la délinquance organisée et le financement du terrorisme. Le journaliste Luis Alejandro Acosta est sous un régime de liberté conditionnelle et doit pointer au commissariat depuis un mois pour avoir enquêté sur l'activité minière illégale dans l'Ouest du pays.
Cette évolution s'explique par le tournant néo-libéral de Maduro, salué par la grande presse européenne, dans le cadre de sa négociation avec l'opposition de droite. Un partisan du gouvernement d'ailleurs le reconnaît ici tout en cherchant à en nuancer la portée : "La décision de lever les restrictions en vigueur qui liaient l'évolution du taux de change aux pétrodollars que l'État recevait pour les exportations de pétrole, qui ont atteint des niveaux historiquement bas en raison du blocus de cette année-là, a été une mesure exceptionnelle et urgente, pour atténuer l’inflation et reconstruire la consommation familiale, ce qui a incité à accroître l’activité commerciale et productive.(...) Promouvoir le commerce, la production et l’investissement en ajustant les paramètres de contrôle de ces activités ne peut pas être qualifié de néolibéralisme. Le gouvernement a pris des mesures pour faciliter la maîtrise de l’inflation et stimuler la croissance économique en réponse à un ensemble de pressions qui ne laissaient aucune autre alternative." Mais le libéralisme de Maduro ne concerne pas seulement la politique de change. La loi anti-blocus a encouragé les acteurs privés de pays des BRICS a investir dans les entreprises nationales ce qui revient à provoquer une privatisation rampante. Le gouvernement a donné aux entreprises locales et étrangères davantage de contrôle sur les actifs gérés dans les champs pétroliers et les usines de compression de gaz et toutes sortes de pays sont en train de faire main basse sur les gisements de pétrole vénézuéliens, tandis que le salaire minimum, lui, reste gelé, ce qui bloque aussi les cotisations sociales et met en péril les prestations financées par ce biais.
Quelques victoires conservatrices dans le monde depuis huit jours
Les causes "progressistes" ont reculé ces derniers jours dans divers pays. En Equateur la droite remporte l'élection présidentielle, comme elle a remporté les législatives en Nouvelle-Zélande contre le parti travailliste qui avait imposé une épouvantable dictature pendant le Covid. L'Australie a voté "non" au référendum sur les droits des aborigènes. Le gouvernement nigérien a fait savoir son intention de s'opposer à l'embrigadement de jeunes du pays sous la bannière LGBTQ par des ONG internationales. Les militants de gauche se consoleront probablement avec le recul des populistes en Pologne et la dépénalisation de l'avortement au Mexique.
13 octobre : l'extrémisme anti-palestinien est devenu "tendance"
L’armée israélienne a ordonné aux Palestiniens du nord de Gaza d’évacuer leurs maisons et de partir vers le sud. Cependant, des avions israéliens ont bombardé des dizaines de Gazaouis pendant leur évacuation, faisant 70 morts. Même le personnel médical est ciblé.Les infrastructures agricoles et de pêche, essentielles à la production alimentaire, ont été attaquées sans pitié. Les responsables de l’ONU ont prévenu que le déplacement de 1,1 million de Palestiniens déclencherait une crise humanitaire « effrayante ». Evidemment, l'Egypte refuse d'accueillir les réfugiés. Comme souvent, la solidarité arabe est purement verbale : même le Hezbollah, vu la crise économique au Liban et compte tenu du deal gazier, n'a plus vraiment les moyens d'ouvrir un nouveau front en solidarité avec le Hamas, ainsi que l'explique dans L'Orient le jour un chercheur de la Fondation Carnegie Joseph Bahout.
Le régime israélien provoque aussi la Syrie. Les frappes de l'armée de l'air israélienne sur les aéroports syriens constituent « une violation flagrante de la souveraineté syrienne et des principes fondamentaux du droit international », a déclaré vendredi le ministère russe des Affaires étrangères dans un communiqué.
En Occident la répression contre les pro-Palestiniens se poursuit. Aux Etats-Unis le PDG du fonds spéculatif milliardaire Bill Ackman et plusieurs autres chefs d’entreprise exigent que l’Université de Harvard divulgue les noms des étudiants dont les organisations ont signé une lettre accusant uniquement Israël des attaques meurtrières du Hamas. Plusieurs autres chefs d'entreprise, dont les PDG du club commercial FabFitFun , de la startup de technologie de la santé EasyHealth et de Dovehill Capital Management, ont soutenu l'appel d'Ackman pour nommer les étudiants. Même l'ex-star de l'aile gauche du Parti démocrate (récupérée par l'AIPAC) Alexandria Ocasio-Cortez appelle à l'interdiction des manifestations pro-palestiniennes à New-York (tout en regrettant certes qu'Israël coupe l'électricité aux Gazaouis).
En France le sénateur "Les républicains" Stéphane Le Rudulier lance une pétition pour la dissolution de la France Insoumise « et des partis ayant fait l’apologie du terrorisme et du Hamas ». Il va déposer une proposition de loi pour pénaliser l'antisionisme. L'attaque contre un enseignant dans le Pas-de-Calais qui coïncide avec l'appel du Hamas à une journée du djihad lancée par le Hamas pour ce 13 octobre (13 octobre en numérologie est l'inverse du 31 octobre, c'est le début des sacrifices rituels chez les occultistes, et le vendredi 13 est célébré par les nostalgiques des Templiers, notamment dans les milieux francs-maçons) accentue l'hystérie sur le sujet : le patron de LR Eric Ciotti à Emmanuel Macron « d’activer l’état d’urgence ».
La veille le ministre de l'intérieur ordonnait l’interdiction systématique des manifestations pro-palestiniennes et l’interpellation des participants », au risque de nourrir le ressentiment et l'extrémisme. En application de cette directive, le 10 octobre le préfet de la Gironde a interdit le soutien à la cause palestinien, ce qu'a validé la justice saisie par le Comité Action Palestine en raison de l'itinéraire de la manifestation. A Paris les associations pro-palestiniennes ont dû annuler leur manifestation.
Les courants traditionnellement favorables à la Palestine sont cependant divisés. Par exemple, beaucoup de partis communistes à travers le monde ont exprimé leur solidarité avec celle-ci, et d'autres organisations de gauche comme Podemos, Sumar en Espagne ou le Parti socialiste d'Irlande (voir l'action de l'eurodéputée Clare Daly contre l'initiative de Von der Layen de pavoiser les institutions européennes aux couleurs d'Israël), mais ici ou là des nuances et des division sapparaissent sur la façon de traiter le Hamas. En France, après Ruffin, une autre alliée de Mélenchon, Clémentine Autain, s'est montrée critique sur la terminologie de La France Insoumise. Les lignes de fractures en France concernent aussi les Chrétiens. Les zemmouriens de Riposte Catholique, attaquent le bar associatif "altercatho" parisien le Dorothy (hommage à Dorothy Day) parce qu'il a reçu Houria Bouteldja des Indigènes de la République (qui est solidaire du Hamas) il y a quatre jours (je vous épargne la citation de ce que j'ai écrit sur ce mouvement dans "Au coeur des mouvements anti-guerre"). Riposte Catholique n'a pas compris le rapport qu'il y a entre la politique anti-palestinienne, la reconstruction du Temple de Jérusalem et le règne de l'Antéchrist. Ils devraient relire l'Apocalypse.
Misère des juges
Hier je conversais avec une juge judiciaire. Elle me disait que dans les instances pénales on ne motive plus les décisions, faute de temps, et l'on ne motive que lorsqu'il y a un appel. Elle a connu une cour d'appel qui ne voulait plus recevoir d'appels de jugement de premières instance faute de moyens pour les traiter. Donc elle a décidé de doubler systématiquement les peines pour dissuader les condamnés de faire appel, ce qui a effectivement tari le flot au bout d'un mois, et tant pis pour les justiciables victimes d'une règle inique.
Elle me parlait aussi des jugements d'hospitalisation contrainte où le juge débarque avec la greffière dans les hôpitaux avec les dossiers sous le bras pour juger sur place. Une catastrophe pour l'image de la justice dans notre pays.
Voilà qui s'ajoute à ce que nous disions il y a peu sur la faillite de l'Education nationale.
La barbarie contre Gaza et le risque de généralisation de la guerre
Israël a suspendu les livraisons de gaz, d’électricité à l'enclave de Gaza fermé le point de passage des marchandises. Il bombarde, comme en 2009, en 2021, en 2022. Même le journal mainstream "Le Monde" sous la plume de Clothilde Mraffko avoue : "Une vingtaine de tours, des mosquées, des banques et des immeubles résidentiels ont été détruits dans cette enclave de 2,3 millions d’habitants, avec l’une des densités les plus élevées au monde (...) L’armée israélienne a frappé avec des avions de chasse, des drones, mais aussi de la mer. Des sources locales à Gaza font état de l’utilisation de bombes au phosphore. (...) Plus d’une soixantaine d’écoles du Haut commissariat aux réfugiés de l'ONU, l’agence onusienne chargée des réfugiés palestiniens, ont déjà accueilli plus de 123 000 déplacés, principalement du nord et de l’est de l’enclave". Un millier d'immeubles auraient été détruits. Le cinéaste Omar Al-Qattan qui est sur place déclare à la version anglaise de L'Orient Le Jour (journal libanais) ce 10 octobre : "Le bruit des avions et des missiles ne s'arrête presque jamais, et l'occupation utilise différents types d'obus et de bombes contre nous (...) J'ai été témoin de nombreuses opérations militaires, mais je n'ai jamais rien vu de pareil à cette barbarie et à cette folie auparavant".
Une fois de plus le rapport morts israéliens/morts palestiniens tourne au grand désavantage de ces derniers, et le gouvernement colonialiste de Tel Aviv n'hésite pas à cibler les civils au risque que le Hamas exécute des otages comme il a menacé de le faire si Netanyahou n'accepte pas de mettre fin à cette escalade. Israël qui asphyxie Gaza depuis des années démontre une fois de plus son absence totale de sens de la justice et de la mesure.
Les manifestations de soutien à la Palestine se multiplient à travers le monde : Londres, Washington, Berlin, Madrid. Macron se ridiculise en surencadrant la manifestation de Lyon. Il y a un appel à manifester jeudi à 18 heures. Mais son exemple commence à faire des émules. La ministre britannique de l'Intérieur, Suella Braveman , a ordonné à la police locale de considérer le fait de brandir un drapeau palestinien comme une « infraction pénale » . L'hystérie anti-palestinienne en Occident semble d'ailleurs se nourrir de fake news sur les crimes perpétrés par le Hamas selon notamment Al-Mayadeen.
Sur le plan militaire la résistance palestinienne continue quelques opérations comme le bombardement de la colonie d'Ascalon/Asqalan. La Résistance islamique au Liban annonce le ciblage d'un véhicule israélien dans la colonie israélienne d'Avivim, et la réplique israélienne pourrait faire basculer le Hezbollah et l'Iran (pointé du doigt par Israël dans l'organisation de l'attaque du 7 octobre) dans le conflit. Le chef d'Ansar Allah au Yémen Abdul-Malik se dit prêt à participer à la guerre si les Etats-Unis qui ont renforcé leur présence navale interviennent.
L'expert du renseignement Georgy Riper annonce la prochaine destruction complète de Gaza et prédit que cela risque de déboucher sur une série de nouvelles guerres de l'Irlande jusqu'à Taiwan, par effet domino, qui fera oublier celle de l'Ukraine qui obsédait nos médias jusqu'ici. Tout cela a des relents d'Armageddon. A nouveau l'irresponsabilité de nos dirigeants qui méprisent le sort fait aux Palestiniens depuis des années nous mène au bord du gouffre.
L'Education nationale coule
J'en ai fait le constat dans l'enseignement public pour l'école primaire et le collège. Je le vérifie hélas encore pour le lycée où mon fils vient d'entrer - et qui est pourtant le meilleur établissement de la ville, dit-on.
Les enseignants ont le niveau des employés de la Poste de ma jeunesse. Le prof d'histoire de mon rejeton multiplie les bévues personnelles depuis le début de l'année. Il enseigne à sa classe que les religions monothéistes ont une conception cyclique de l'histoire (ce qui est en réalité le cas des religions polythéistes seulement), que Claude était le troisième empereur romain (pas de chance, c'était le quatrième...), qu'il y a des religions "abrahamaniques" (sic - et quand je fais corriger cela par mon fils en écrivant "abrahamiques", le prof lui compte ça comme une erreur). Et encore, je ne tombe sur ces erreurs que par hasard, il y en a mille autres qui doivent passer sous mon radar et dont mon fils n'aura même pas conscience et qu'il traînera dans ses bagages pendant des années.
Et cela ne fait que s'ajouter aux biais idéologiques du côté "woke, féministe, post-colonial" etc du système, qui fait, par exemple, que les jeunes n'ont aucune idée de l'originalité (originalité scandaleuse à maints égards) qu'a constituée l'invention de la démocratie à Athènes. A force qu'on leur rabâche que, de toute façon, les femmes, les esclaves et les étrangers ne siégeaient pas à l'Assemblée, ils finissent par se dire que cela ne différait pas beaucoup de la démocratie représentative parlementaire actuelle, et, du coup, s'interdisent de comprendre les débats passionnés qu'a suscités pendant des siècles en philosophie politique la réflexion sur le précédent athénien. Ils ne se donnent même pas la peine de réfléchir à tous les aspects en termes d'organisation, toutes les révolutions mentales, et tous les dangers, que représentait un système où les plus pauvres rédigent les lois, et peuvent être magistrats.
A quoi bon de toute façon comprendre le passé puisqu'il est censé n'être qu'une pâle ébauche du "fantastique" présent à partir duquel nous jugeons de tout ? Quel marécage de bêtise !
Et je ne parle même pas, bien sûr, du fait qu'il faut continuer à faire de la grammaire en seconde, parce qu'à part le bourrage de crâne avec des concepts abstraits sur les structures des phrases, les mécanismes fondamentaux n'ont jamais été enseignés avant, etc.
J'ai perdu l'espoir d'avoir la moindre possibilité de dialoguer avec la jeune génération le jour où les vieux de celle de mes parents auront tous disparu (ma génération a plus de points culturels communs avec les gens nés dans les années 1940, et même avec ceux nés 150 ans plus tôt qu'avec celle qui vient). Et, bien sûr, je sais que mes écrits ne seront jamais lus ni compris par ceux qui viendront après moi. Tout inculte et maladroit que je sois par rapport aux gens de mon âge qui ont fait de plus belles carrières professorales ou littéraires que moi, je participe d'un univers lettré qui plane à des kilomètres au dessus de la tête des enfants que nous formate en ce moment l'Education nationale. Je suis une fin de race, et, si j'ai la malchance de vivre vieux, je serai plus isolé que le roi Lear dans ce nouveau monde de décérébrés et de machines que le système antéchristique nous prépare.
Le Niger résiste malgré les sanctions
La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest Cedeao a imposé des sanctions très sévères à l'égard du Niger (plus sévères qu'à l'égard du Mali) dans l'espoir de pousser le peuple à se révolter contre la junte militaire qui le dirige depuis le 26 juillet.
Les classes défavorisées locales paient le prix fort. Selon La Croix, le maïs et le millet, des céréales beaucoup consommées au Niger, sont passés à 1 000 francs CFA (1,50 €) le petit bol, contre 800 francs auparavant. Une hausse importante pour les habitants, dont près de 40 % vivent sous le seuil de pauvreté, soit moins de 2 dollars par jour. Les frontières sont bloquées (même si le Mali, le Burkina et la Libye ont ouvert les leurs), les coupures d’électricité sont quotidiennes et les médicaments commencent à manquer. Le budget de l'Etat a été réduit presque de moitié.
Sur la chaîne russe Sputnik, Habibu Gado, secrétaire général du syndicat des transporteurs nigériens, s'est cependant voulu rassurant annonçant qu'un convoi de plus de 3 000 camions chargés de denrées alimentaires et d'autres produits essentiels est en route vers le pays ce qui lui évitera la famine.
Le gouvernement nigérien de son côté poursuit sa politique de non-alignement. Il a obtenu le début du désengagement des troupes françaises (3 000 soldats selon Niamey, 1 500 selon la France), et, semble-t-il l'abandon de l'option militaire en soutien à l'ex-président Bazoum sous forme d'intervention "chirurgicale" que ministre des Affaires étrangères du gouvernement renversé, Hassoumi Massaoudou, et le général Mahamadou Abou Tarka avaient encore cherché à "vendre" à E. Macron en septembre (selon Jeune Afrique, le Nigeria a fait basculer la position de la Cedeao contre l'intervention, face aux présidents béninois et ivoirien). Il a aussi accepté une médiation algérienne.
Dans le cadre de l'Alliance des Etats du Sahel récemment inaugurée avec les régimes militaires de Bamako et Ouagadougou, le premier Ministre Ali Mahamane Lamine Zeine, ancien ministre des finances, membre d'un parti de centre-droit, a entamé le jeudi 5 octobre, une visite d’amitié et de travail à Bamako (Mali) où il a été accueilli par son homologue malien Dr Choguel Maïga puis reçu par le Colonel Assimi Goita.