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Le blog de Frédéric Delorca

Articles avec #peuples d'europe et ue tag

Sapir à propos de l'Ukraine, point sur la situation

10 Février 2023 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Peuples d'Europe et UE, #Colonialisme-impérialisme, #Les Stazinis, #Le monde autour de nous, #Débats chez les "résistants"

J'écoutais tantôt l'économiste spécialiste de la Russie Jacques Sapir sur la chaîne "Livre Noir". Il est toujours très intéressant à entendre : nuancé sur l'impact des sanctions occidentales sur l'économie russe, instructif et convaincant sur l'affaiblissement du parti anti-guerre russe par l'intransigeance occidentale,  sur les candidats potentiels à la succession de Poutine (il nous rappelle par exemple que Medvedev est plus anti-occidental que Poutine comme il l'avait montré pendant la guerre en Géorgie) etc.

Il récapitulait les phases du conflit ukrainien depuis un an : le grand bluff initial (avec l'assaut sur Kiev alors que seulement 150 000 soldats engagés alors qu'on ne peut conquérir un pays comme l'Ukraine qu'avec 300 000), la bonne résistance de l'armée ukrainienne et de la défense territoriale, avec un soutien moral de la population (hors Donbass) au régime de Zelensky (du fait largement que les russes avaient construit un mythe sur un régime nazi dont le pays accepterait d'être débarrassé), la réorganisation sur une base plus rationnelle des objectifs russes après l'échec des négociations avec Kiev (échec provoqué par l'OTAN), l'effondrement de l'armée ukrainienne à la fin du printemps, son remplacement ex-nihilo grâce aux armes et à l'encadrement occidentaux, leur offensive à l'été, les effets de rééquilibrage provoqués par la conscription russe, dans un contexte de supériorité de l'artillerie, avec un conflit très meurtrier côté ukrainien (peut-être jusqu'à 1 million de pertes pour un pays de cette taille ce qui est considérable).

On comprend bien dans ce contexte l'empressement de Zelensky à obtenir des armements modernes (chars lourds, avions), même si on peut moins pardonner à ce cinglé (ça c'est mon point de vue personnel) de vouloir entraîner l'OTAN dans une guerre nucléaire (et je ne parle pas seulement de ses actions délirantes contre la centrale nucléaire de Zaporijia...).

Sapir rejoint Bauer (que j'écoutais il y a 2 semaines sur RMC : vous voyez que malgré mon parti pris anti-franc-maçon, je les écoute, même si je ne souscris pas à l'intox de Branco, tête de gondole de la Fnac, quand il prétend qu'ils sont marginaux) sur le fait que les Occidentaux n'ont presque pas de chars à donner, et que de toute façon l'acheminement sera long : le réel résiste...

J'ai l'impression que cette pénurie militaire occidentale pourrait hâter le processus de paix en Ukraine, mais la difficulté est que tant que la Pologne (qui a des visées stratégiques sur l'Ukraine) et les pays de l'Est (la fameuse "nouvelle Europe" de George W. Bush fer de lance de l'impérialisme pendant la guerre d'Irak) sont considérés par les oligarques otanistes et leurs porte-parole (Von der Leyen, le Forum économique mondial) comme des héros au point de pouvoir humilier la France et l'Allemagne et les réduire au silence (voir l'enquête du très célèbre Seymour Hersh sur le sabotage de Nord Stream 2), on voit mal comment on peut revenir à une rationalité. Il faudrait que les faucons néo-cons du Pentagone aient intérêt à la paix. Le moins que l'on puisse dire est que Kissinger n'a pas eu leur oreille à l'automne dernier (mais le voulait-il vraiment ?).

A supposer même d'ailleurs que des pourparlers de paix puissent s'engager cette année, on voit bien que cette guerre sert à préparer les esprits à désirer la remilitarisation de l'Europe (réclamée à grands cris par les Etats-Unis depuis longtemps), et donc à de nouveaux conflits ultérieurs. Macron veut augmenter d'un tiers le budget militaire français dans les années qui viennent (il est vrai que nous n'avons même pas assez de munitions pour tenir une guerre intensive comme celle d'Ukraine pendant plus d'un jour et demi). L'ex président Hollande chez Apolline de Malherbe sur RMC (18e minute) le 6 février, proposait un impôt de guerre (en fait l'expression était avancée par la journaliste, Hollande a approuvé en l'insérant dans un propos plus large, et de Malherbe a remis les mots dans sa bouche devant Zemmour le 9 février - min 5'32 )- : des milliards de recettes à percevoir, alors qu'on force les Français à avaler une réforme des retraites pour quelques milliards (milliards que d'ailleurs on a ne serait-ce qu'avec le fonds de réserve pour les retraites - FRR et les fonds des complémentaires privées, je referme la parenthèse). Même le Sénat (censé faire preuve d'un peu plus d'indépendance d'esprit par rapport aux modes du temps, comme il l'a fait pendant quelques jours - seulement - sur la question de la constitutionnalisation de l'avortement) appelle à préparer une guerre de haute intensité...

En attendant, l'Occident perd clairement la bataille politique sur la scène internationale, et ternit son image, même s'il y a toujours des majorités à l'ONU pour condamner l'agression russe. Lavrov était en tournée cette semaine au Mali (où le gouvernement se fédère avec la Guinée et le Burkina) et au Soudan.  Même au Pérou dans les villes andines où ils sont majoritaires, le 6 février, les partisans de l'ex-président de gauche Castillo incarcéré, victimes d'une répression sauvage, réclamaient l'intervention russe à leur secours et brandissaient d'immenses drapeaux de ce pays. Du reste habilement la Russie continue d'aider les pays pauvres (notamment en leur fournissant du blé gratuitement), alors que l'Occident, lui, pousse le cynisme jusqu'à refuser de lever les sanctions contre la Syrie pour permettre d'aider les victimes du tremblement de terre (voir l'article de Wa'el Alzayat du groupe sioniste néo-conservateur Emgage et ex-conseiller de Samantha Power dans le Washington Post du 9 février 2023 - idem pour le caniche français).

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Tour d'horizon

24 Janvier 2023 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Espagne, #Peuples d'Europe et UE, #Colonialisme-impérialisme, #coronavirus-vaccination-big pharma, #Revue de presse, #Le monde autour de nous

Début d'année assez difficile pour les peuples.

Les responsables du "Big five" (les grandes puissances occidentales) débarquent à Belgrade pour dire aux Serbes "Reconnaissez le Kosovo, laissez le entrer à l'ONU, ou nous retirons nos investissements de chez vous". Le président de ce pays lance des appels pathétiques pour dire qu'on l'étrangle à la table des négociations (il est même allé à Davos, certains estiment qu'il en fait trop). Au Nord-Est de l'Europe l'Estonie menace de bloquer Saint Petersbourg en modifiant sa frontière, et les fous furieux polonais ainsi que Washington pressurisent Berlin pour les livraisons de chars Léopard. Macron bien sûr n'a rien à dire, sauf qu'il est d'accord pour débloquer un projet d'approvisionnement en hydrogène de l'Europe du Sud-Ouest.

L'Union européenne se tire plutôt bien pour l'instant sur le plan énergétique de son engagement délirant en Ukraine grâce aux températures hivernales clémentes de début janvier, mais tout repose sur le charbon et sur des contrats gaziers à court terme (donc les prix resteront volatiles)

On assiste à un intéressant rapprochement par delà le clivage droite-gauche : le premier ministre croate de gauche soutient Orban à Budapest contre l'Union européenne. Tandis que les alliés de Washington, eux, jouent des coudes pour profiter des tensions Est-Ouest : la Bulgarie qui revend son pétrole (russe, raffiné par Loukoil) à Kiev, l'Albanie qui crée son petit Kosovo en Epire.

On suit avec intérêt le déclin de la présence française en Afrique (Ouagadougou met fin aux opérations des forces spéciales de l'ancienne puissance coloniale) et le déplacement de Lavrov en Afrique du Sud (qui provoque une levée de bouclier de  l'opposition dans ce pays), avec un projet d'entrainement militaire russo-chinois au large du Cap. Egalement la réunion de la Celac en Argentine, organe à l'origine anti-impérialiste, mais auquel le président argentin a convié Biden par vidéo (et des hauts fonctionnaires américains seront présents). Diaz-Canel de Cuba (au fait, je serai bientôt dans ce pays), Lula et quelques autres y seront : au menu le développement d'une monnaie régionale le "Sur".

Sur l'Asie je recommande cette petite interview de Cao de Benos sur la Corée du Nord, y compris la 31ème minute où il dit que le sécessionnisme catalan était très soutenu par Israël (je l'avais signalé dans mon livre sur les régimes populistes).

En Europe les socialistes espagnols s'accrochent à leur culte de Moloch en faisant barrage à Vox qui voudrait que les femmes avorteuses puissent entendre le battement de coeur de leur bébé comme en Hongrie.

Au niveau social, il y a 6 mois le système médiatique délirant voulait nous faire paniquer pour une "variole du singe" ultra-minoritaire. Cet hiver tout le monde a des virus plus baroques les uns que les autres. Certains (pourtant jeunes) sont terrassés par des grippes qui les conduisent même à l'hôpital. Mais les médias n'en disent rien. Allez comprendre...

Une bonne nouvelle en France : alors que Micron déjeune avec les dix principaux éditorialistes pour leur dicter leurs éléments de langage, la mobilisation massive pour la sauvegarde de la retraite à 62 ans. Pourvu que cela se confirme...

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Sahra Wagenknecht va-t-elle quitter Die Linke ?

20 Janvier 2023 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #La gauche, #Peuples d'Europe et UE

Comme LFI (La France Insoumise) en France, Die Linke, fusion de l'ancienne parti communiste est-allemand et de la frange de gauche du SPD, est en plein alignement sur les bobos urbains, en se coupant des classes populaires. Du coup, le parti n'a même pas atteint les 5 % aux dernières élections législatives.

Dans son livre à succès Die Selbstgerechten, Sahra Wagenknecht, membre du Bundestag de Rhénanie du Nord-Westphalie, dont je vous parle depuis 2009, qui en est une figure phare, accuse ce parti d'avoir délaissé les "gens ordinaires" au profit de ce qu'elle appelle une "clientèle universitaire" citadine. Elle dit que sa préoccupation pour des problèmes tels que "un langage sensible au genre et des produits biologiques coûteux" plutôt que des problèmes de pain quotidien tels que "lutter contre les bas salaires" l'a rendu étranger à sa base de soutien populaire de la classe ouvrière.

Alors que Wagenknecht en reste quand même membre, son mari, Oskar Lafontaine, ancien ministre des Finances sous Gerhard Schröder et ancien chef social-démocrate qui en fut un co-fondateuri, l'a quitté en mars. Le journal atlantiste de gauche britannique The Guardian la soupçonne de vouloir faire "le jeu de l'extrême droite" en créant prochainement son propre parti. Franchira-t-elle le pas ?

En tout cas elle continue de défendre des positions non-conformistes, notamment sur l'Ukraine - elle encourage Scholz à refuser de livrer des chars Leopard au régime de Zelensky, et à résister à l'alignement sur Washington qui ruine l'Europe - et sur les politiques migratoires, et cela lui vaut un très grand succès dans l'opinion publique (elle est la deuxième personnalité la plus populaire du pays).

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Les ghettos que Davos nous prépare

18 Janvier 2023 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Grundlegung zur Metaphysik, #Le monde autour de nous, #Débats chez les "résistants", #Peuples d'Europe et UE

Les milliardaires sont réunis à Davos en ce moment comme tous les ans dans le cadre du Forum économique mondial. Ils réquisitionnent tous les logements de la petite bourgade suisse, emploient une police spéciale pour les protéger, et, à l'abri des regards indiscrets, préparent votre avenir.

Malgré leur volonté de se dissimuler, leurs discussions sont au coeur des débats chez les chercheurs de vérité. Aujourd'hui même la presse russe discutait de leur volonté de développer les thérapies géniques (2 000 seraient en cours de développement en 2022, et cela pourrait représenter un marché de 20 milliards de dollars en 2027), avec toutes les manipulations qui vont avec, dont le génome DRD3 code pour les récepteurs dopaminergiques D3 qui sont la clé du bonheur des individus. Si vous ne coopérez pas, ils vous rendront malades, explique Pravda.ru, Mais, ajoute ce média, Poutine a vaincu le Covid sans les thérapies à base d'ARN et la Chine aussi a suivi sa propre voie si bien que les scientifiques chinois ont boycotté Davos cette année (mais le vice premier ministre Liu He lui y était).

On comprend d'ailleurs que les Russes soient de plus en plus agacés par Davos, vu que le président ukrainien Zelensky s'y est encore rendu pour demander toujours plus de tanks et d'argent pour financer sa très sanglante guerre, guerre dont son ministre de la défense Reznikov a avoué le 5 janvier qu'elle était faite pour le compte de l'OTAN, une guerre qu'il faut mener sans fin jusqu'à la victoire ukrainienne selon la première ministre finlandaise, une guerre qui peut-être aussi joue un rôle de sacrifice rituel (il faut que du sang soit versé pour qu'une cause politique comme celle du mondialisme l'emporte).

Aux Etats-Unis, une intervention suscite des réactions : avant-hier celle de Bastien Girod, membre du parti des Verts siégeant au Conseil national suisse. Il y a expliqué comment amener la population à renoncer à son véhicule personnel et décrit un monde « idéal » basé sur ce qui ressemble à un « quartier de 15 minutes », ainsi que cela se fait déjà à Zurich. On appelle cela des "fifteen minutes cities" - les "villes du quart d'heure". Ce n'est pas une gloire pour la France : le terme a été inventé par un professeur de la Sorbonne, Carlos Moreno, et d'ailleurs Paris est sur les rangs pour adopter le modèle, comme Cleveland aux Etats-Unis, Séoul en Corée du Sud etc.

Le but est clair : jouer sur l'intox des émissions de carbone à l'origine du réchauffement climatique pour réorganiser les villes de sorte que les gens aient tous les services à 15 minutes de chez eux. Rien de révolutionnaire, direz-vous : on généralisera simplement l'envie que peuvent avoir les gens de diminuer les longs trajets fastidieux. Sauf que, dans ce modèle, couplé avec l'identité numérique et l'indexation de vos comptes bancaires à votre empreinte carbone comme Doconomy, on ne vous autorisera à sortir de ces périmètres de 15 minutes qu'exceptionnellement, en fonction de votre crédit social comme en Chine. Il ne s'agira plus d'envie mais d'obligation. Vous ne pourrez même plus aller visiter des proches à 200 kilomètres de chez vous, ou alors quand vous le ferez, vous devrez ensuite compenser en restant cloîtrés le reste de l'année, ou vous serez privés de viande pendant trois mois etc. Ce seront simplement des formes de confinement indolores dans des ghettos high-techs où les gens auront eu le cerveau tellement lavé par la propagande écologiste qu'ils ne verront même pas le problème.

Vous serez concernés, "tracés" comme du bétail, mais, évidemment, pas vos maîtres de Davos qui, déjà sont venus à leur réunion avec des jets privés conduits par des pilotes non vaccinés... (rien à faire : ils seront toujours au dessus des lois qu'ils vous imposent).

Vous ne vous en rendrez pas compte, quand cela arrivera, parce que, selon leurs projets, les dissidents taxés de "complotisme" ou d'être "d'extrême droite" auront été complètement marginalisés, de sorte que plus personne n'écoutera plus leurs avertissements.  Richard Edelman, PDG de la société  de communication Edelman (la première firme de relations publiques au monde), l'a redit aujourd'hui à Davos : il faut lutter contre la "droite" et la "désinformation" qui font diminuer la confiance de l'opinion publique dans les "ONG", ainsi qu'on l'a vu pendant la crise du Covid. Par ONG, il faut entendre les milices de jeunes globalistes financées par les milliardaires comme One, Global Citizen, ou Global Shapers (le "hub de Paris" de Paris organisait un happening avant hier, avis aux sociologues qui veulent étudier le profil des intervenants de cette soirée). Que nous concoctent Richard Edelman et ses amis des ONG pour continuer à conditionner nos cerveaux à grands coups de psy ops traumatisantes ? Nous le saurons bientôt...

La lutte continue...

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Vladimir Saldo et l'utilisation rhétorique du christianisme dans l'Est ukrainien

13 Janvier 2023 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Peuples d'Europe et UE, #Le monde autour de nous, #Grundlegung zur Metaphysik, #Christianisme

Un helvéto-serbe qui a lui-même grandi dans le giron d'un éditeur qui flirtait avec l'ésotérisme (et qui de temps en temps dit du bien de Douguine qui est lié au néo-paganisme russe et peut-être même au satanisme d'Aleister Crowley), a publié sur Twitter le 11 janvier : " La Russie est sans doute le dernier pays chrétien d'Europe (l'autre pouvant être la Serbie). Le reste du continent étant maintenant immergé dans l'idéologie Woke". On connaît bien ce genre de discours : Poutine en sauveur chrétien face à un Occident sataniste.

Si nos leaders occidentaux sont effectivement très liés à des sectes lucifériennes comme le Forum économique mondial, le "christianisme" des Russes et des pro-russes peut légitimement faire débat. J'avais écouté les voeux de Poutine le 1er janvier 2022. Aucune référence à la transcendance ne s'y trouvait. Et j'ai montré en 2019 quelles forces spirituelles très liées à l'occultisme avaient pignon sur rue dans le Donbass.

Dans la même veine une déclaration du gouverneur pro-russe de Kherson (récemment perdue par les forces de Poutine), Vladimir Saldo sur les ondes de la chaîne de télévision Krym 24, a attiré mon attention : "Le principal désir est de retourner à notre Kherson, qui, je le souligne, est maintenant temporairement occupée. Il y a un désir. Et comme le dit la sagesse pratique, si vous voulez quelque chose, tout l'univers vous aidera. Nous reviendrons".

L'idée que l' "univers" vous aide (et pas Dieu) est typiquement New Age. Cela n'a rien de chrétien...

Je me suis un peu penché sur ce personnage, ingénieur né en 1956 à Nikolaev, qui a été conseiller militaire en Mongolie dans les années 1980 à l'époque de l'URSS, puis maire de Kherson dans les années 2000 et député du Parti des Régions.

Evidemment les partisans de Zelensky le dépeignent comme un traître et un horrible mafieux. "Le nom Saldo est devenu un symbole de dévastation, de déclin, de corruption, de saisies de pillards et de guerre des gangs." lit-on ici. En 2005, Volodymyr Saldo avait un concurrent sérieux à l'élection du chef de Kherson, qui avait une réelle chance de contourner le maire sortant. Sergei Sokolov, l'ancien chef de l'Inspection nationale de la circulation de Crimée, a abandonné de manière inattendue la course aux élections, mourant dans un étrange accident. (...) La chaussée au moment de la collision était sèche, la visibilité était bonne. On ne sait pas pourquoi un minibus Mercedes-Benz se déplaçant en direction de Simferopol a soudainement sauté dans la voie venant en sens inverse, le long de laquelle, à l'époque, l'ancien chef de la police de la circulation de Crimée, le colonel Sergei Sokolov, conduisait en direction de Kherson. dans une voiture Mazda-6. À en juger par l'emplacement des voitures sur les lieux de l'accident, Sokolov, essayant de dépasser la Mercedes, a tourné à droite et a conduit sur le côté de la route. Pour une raison quelconque, le minibus au moment de la collision se trouvait sur le même bord de la route. Mercedes, qui était conduite par un résident de Simferopol âgé de 41 ans, a frappé Mazda de plein fouet avec une telle force que même les airbags qui se sont déployés n'ont pas pu sauver Sokolov de blessures graves. L'avant de la voiture a été complètement détruit. Le conducteur de la Mercedes n'a pas été blessé. Puis des décès similaires sont arrivés à d'autres concurrents de Saldo", est sûr Konstantin Ryjenko. - Pour la Russie, ce sont bien sûr des histoires de routine où des gens meurent dans des circonstances mystérieuses dès qu'ils croisent le chemin de quelqu'un au pouvoir. Mais ce sont précisément ces faits qui le caractérisent bien en tant que personne.

"De manière mystérieuse, son adversaire de longue date Denis Pachtchenko a été abattu à Kherson(...). - Tout le monde a compris que cela pouvait être de sa faute, mais légalement, il n'avait rien à voir avec cela. Une affaire pénale a été ouverte, mais dans son cadre, ils ne peuvent en aucun cas prouver que Saldo est derrière le crime. En 2016, Vladimir Saldo a été arrêté en République dominicaine, il a été accusé d'enlèvement. Après trois mois de détention, il est mystérieusement retourné en Ukraine."

Et bien sûr, je n'ai aucun moyen de vérifier ces accusations qui, dans un contexte de guerre civile, peuvent être montées de toute pièce. Je vois qu'à l'été 2022, l'intéressé a été hospitalisé. Il a été dit qu'il avait un cancer et avait coutume de se faire soigner en Israël. Puis, qu'il a été dans le coma suite à un empoisonnement - peut-être une action des pro-ukrainiens qui ont même annoncé d'une façon un peu prématurée sa mort - et soigné en Crimée. Ses adversaires favorables au régime de Kiev en appelaient au "karma" contre lui - cf Serhiy Khlan sur les ondes d'Espreso TV

On a vu à propos de l'assassinat de Maria Pirogova que ce vocabulaire est habituel chez les partisans du régime de Kiev.

J'ignore si le personnage est aussi antipathique que le prétendent ses ennemis. J'observe que sur Facebook, il affiche - ça va de soi - des côtés aimables : son attachement à sa ville, son patriotisme etc. Détail amusant vu de Paris, il dit qu'il était en France 5 jours en janvier 2022, et, quelques mois plus tôt, qu'il a pleuré devant les obsèques télévisées de Jean-Paul Belmondo.

Mais revenons à l'aspect spirituel.

Comme il convient à un notable de sa ville, sur son profil Facebook, le 24 juin 2021, Saldo rendait hommage à la procession annuelle de l'icône miraculeuse de Kasperiv. Cette tradition remonte à une légende charmante du XVIIIe siècle (légende ou histoire réelle on ne sait). Un noble serbe ruiné s'était installé dans les steppes de Kherson. Il avait apporté avec lui de sa patrie une icône familiale de la Sainte Mère de Dieu. A sa mort, il l'a transmise à ses descendants, et ils l'ont transmis à leurs descendants. En 1809, cette image se retrouva chez la propriétaire terrienne de Kherson Yuliania Ionivna Kasperova qui, une nuit, en allant la prier vit qu'elle était luminescente dans l'obscurité. A partir de là l'icône guérit beaucoup de gens d'une façon miraculeuse.

Tout cela peut plaider en faveur d'un rattachement effectif du gouverneur Saldo à la culture chrétienne. Mais l'attachement culturel ne vaut pas engagement spirituel.

Toujours sur son profil Facebook, le 28 novembre 2021, il exposait sa philosophie de la vie : "L'intuition et votre expérience personnelle sont le guide le plus fiable. La vie n'a pas de manuel clair ou de matrice, sinon tout serait facile et frais. Chacun devrait avoir sa propre expérience, à la fois positive et négative. Lorsque vous prenez des décisions vous-même, votre chemin de vie est composé de vos moments personnels. Pas ceux de quelqu'un d'autre, mais les vôtres". Le "chemin de vie", encore une notion New Age, et il n'y a pas là la moindre référence à la volonté de Dieu, pourtant centrale dans le christianisme. Tout cela n'est donc pas plus chrétien que les vœux de Nouvel An de Vladimir Poutine au Kremlin pour 2022. On se trouve là typiquement dans une pure instrumentalisation rhétorique de la religion.

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