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Tentative d'assassinat du président transnistrien
Selon le ministère de la Sécurité d'État de Transnistrie, les forces de sécurité ont arrêté un homme aux ordres du régime de Kiev qui aurait tenté d'assassiner le président Vadim Krasnoselsky (une bombe placée sous sa Land Rover, avec 8 kg d'explosif). Il aurait plaidé coupable. L'individu a eu des démêlées avec la justice pour proxénétisme et vivrait pour cela sous le nom de sa mère. Né en 1979, il aurait été recruté par le SBU ukrainien et se serait installé en 2011 à Odessa.
Au même moment une statue de Lénine est vandalisée à Anenii Noi, bourgade de 11 000 habitants en Moldavie.
La Transnistrie menacée ?
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Moscou annonce une prochaine opération sous faux drapeau ukrainienne contre la Transnistrie avec des saboteurs du bataillon Azov déguisés en troupes russes. Kiev accuse Poutine de préparer une attaque depuis Tiraspol contre la Moldavie ou contre l'Ukraine.
Dans Junge Welt le spécialiste de l'Europe de l'Est Reinhard Lauterbach analyse : la Russie ne peut réaliser aucune jonction avec la Transnistrie tant qu'Odessa reste entre les mains de Zelensky. L'Ukraine peut-elle être tentée de "régler" par l'invasion le problème transnistrien ? Sans l'aval de Chisinau c'est peu probable. Et la présidente moldave Maia Sandu donnerait cet aval seulement si elle pensait pouvoir rester au pouvoir (mais l'opinion publique dans son pays reste très partagée entre pro-européens et pro-russes). "Et puis, la Moldavie a jusqu'à présent bénéficié du fait d'être sur le même gazoduc que la Transnistrie et d'y puiser son électricité, produite à partir de gaz russe impayé". Mais l'esprit aventurier de Kiev pourrait trouver quelque avantage à tenter malgré tout quelque chose, d'autant que les forces russes stationnées sur les bords du Dniestr ont un armement assez ancien.
La Rand corporation, conseillère du gouvernement américain, en 2019 trouvait peu rentable pour Washington de renverser le régime pro-russe de Transnistrie. Mais aujourd'hui une opération ukrainienne permettrait à Zelensky de compenser ses revers sur le front oriental. Chisinau pour l'instant dément que Kiev puisse tenter un sabotage et parle de "psy op" de la part de Moscou.
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Cependant le démenti est-il crédible alors que le gouvernement de Chisinau lui-même s'enferme dans une rhétorique de plus en plus guerrière ? Au début de ce mois, le parlement moldave a adopté une loi qui introduit dans le code pénal des sanctions des délits de « séparatisme », « complot contre la Moldavie », « création d'une structure d'information illégale » (ce qui cible clairement la Transnistrie), et le 13 février Maya Sandu en déplacement en Roumanie a accusé Moscou de chercher à la renverser. Un durcissement sur fond de crise économique qui a provoqué dimanche la descente dans la rue de milliers de manifestants avec le soutien notamment de Shor, le parti de l'oligarque Ilan Șor (un des 3 poids lourds de la politique moldave, et qui monte dans les intentions de vote), lequel vient de sortir du collimateur des juges moldaves.
Crise énergétique en Moldavie et Transnistrie
Le président transnistrien Vadim Krasnoselsky, a adressé ce jour 22 novembre aux secrétaires généraux de l'ONU et de l'OSCE une lettre dans laquelle on lit notamment :
"En octobre 2022, pour des raisons indépendantes de la volonté de la partie pridnestrovienne, les volumes d'approvisionnement en gaz naturel de la Moldavie et de la Pridnestrovié ont été réduits. Dans ces conditions, les dirigeants moldaves, en violation flagrante des obligations contractuelles, ont pris la voie du retrait illégal d'une partie du gaz naturel fourni destiné à la Pridnestrovié. Donc, à l'heure actuelle, au lieu des 3,9 millions de mètres cubes prévus par le contrat. m de gaz par jour, notre république ne reçoit pas plus de 2,3 millions de mètres cubes. m par jour.
Dans le cadre des actions illégales du gouvernement moldave, depuis le 21 octobre 2022, l'état d'urgence dans l'économie a été introduit en Pridnestrovié, les entreprises industrielles de base ont été arrêtées, les transports publics ont été arrêtés et la température dans les locaux des équipements sociaux a été abaissé dans les conditions du début de la saison de chauffage. L'approvisionnement en électricité de la Moldavie, qui était la source de revenus la plus importante pour le budget transnistrien, a été contraint de s'arrêter."
Krasnoselsky y souligne aussi que la frontière transnistro-ukrainienne est fermée depuis février et que Tiraspol reste neutre dans le conflit entre Kiev et Moscou.
La crise énergétique est loin de ne frapper que la Transnistrie/Pridnestrovie. La situation de la Moldavie n'est pas non plus reluisante.
L'électricité fait défaut. La Roumanie a déjà fixé un prix plafonné à 450 RON par MWh pour l'électricité vendue à la Moldavie dans le cadre de contrats bilatéraux - mais de tels contrats sont rares, et finalement, le négociant en électricité moldave Energocom a dû exploiter le marché journalier plus cher afin d'acheter de plus gros les montants. En octobre, une capacité de transfert vers la Moldavie (Isaccea-Vulcanesti) a été mise en service, tandis que la Roumanie dispose également d'une capacité de 125 MW vers l'Ukraine, qui peut être allouée à la Moldavie, mais elle a été suspendue provisoirement le 15 novembre du fait du bombardement des infrastructures ukrainiennes par les russes.
Du côté du gaz, le russe Gazprom n'a livré en novembre que 51% des montants contractuels, et la part dédiée à la Moldavie proprement dite (la région sans la Transnistrie) est d'environ un tiers - 54 millions de mètres cubes - quelque 36% du montant contractuel. Le prix du gaz a été multiplié par 7 en un an. La présidente moldave était hier à Paris pour une réunion de la plateforme de soutien à son pays, organisée par la France, l’Allemagne et la Roumanie.
Les hommes d'affaires et politiciens en fuite Vlad Plahotniuc (Parti démocrate en ce moment plutôt à gauche) et Ilan Shor (qui finance la droite), eux, tirent profit, dit la presse roumaine, des pénuries pour organiser des rassemblements de masse contre le gouvernement pro-UE à Chisinau, prétendument sous la coordination d'agences russes. Signe des temps, Marcel Ciolacu, du parti social démocrate roumain, président de la chambre des députés, en compagnie de l'ex-ministre de la défense Vasile Dîncu ont assisté hier au congrès du Parti démocrate moldave de Plahotniuc qui fait bloc derrière le maire de Chisinau Ion Ceban, officiellement pro-européen, mais qui pourrait être plus proche de Moscou que l'actuelle présidente moldave Maia Sandu.
Alerte en Transnistrie
Le 25 avril dernier à 17h45, des inconnus, se trouvant à l'intersection des rues Manoilova et Karl Marx, ont tiré 3 fois sur le bâtiment du ministère de la Sécurité d'État à Tiraspol avec un lance-grenades antichar. Puis dans la nuit du 26 avril, un groupe de personnes non identifiées sont entrées dans le village de Mayak, district de Grigoriopol pour y déposer des mines, deux ont explosé à proximité des antennes régionales de radio, dix ont été neutralisées par les forces de l'ordre. Le 27 (aujourd'hui) des tirs sont signalés dans la zone des entrepôts de Kolbasna principal stock d'armes (20 tonnes) de la 14e armée interarmes (russe) stationnée sur les bords du Dniestr. Les autorités transnistriennes font aussi état d'une attaque aérienne par drone contre une unité militaire à Tiraspol. Des drones en provenance d'Ukraine auraient aussi été vus au dessus de Kobalsana.
Des analystes russes estiment que les forces armées ukrainiennes qui ont perdu le plus grand entrepôt de Balakliya (région de Kharkiv/Kharkov), pourraient être tentées de vouloir compenser leurs pertes par la conquête de Kobalsana voire de la totalité de la Transnistrie, pour peu que le gouvernement moldave leur accorde son feu vert.
Moldavie-Transnistrie : les rapports se tendent
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Bien qu'elle ait proclamé sa neutralité entre l'OTAN et la Russie (neutralité inscrite dans sa constitution), la Moldavie (qui dépend entièrement de Moscou pour son énergie), à mesure que le conflit ukrainien s'éternise, durcit sa position çà l'égard de la Russie (interdiction de la lettre Z, du ruban de Saint-Georges, symbole de la victoire soviétique sur le nazisme, des fêtes du 9 mai) impose des contraintes économiques croissantes à l'entité sécessionniste transnistrienne (Pridnestrovie).
La direction de l'usine métallurgique moldave (Uzina Metalurgică Moldovenească SA), la plus grande entreprise de Transnistrie (redevenue rentable en 2017 seulement grâce à la fourniture de gaz russe à prix cassés), a demandé à l'UE d'influencer Chisinau, qui a interdit l'exportation et l'importation de ses produits. L'usine est l'une des principales sources de revenus de la Pridnestrovie, ses recettes en devises représentent environ la moitié du budget de la république (dans un commerce structurellement déficitaire).
Tiraspol (qui a accueilli 30 500 réfugiés ukrainiens, ce qui représente un dixième de la population de l'entité, même proportion qu'en Moldavie où il y en a 360 000) a également fait appel à l'OMS pour se plaindre du manque de médicaments, car Chisinau "refuse de délivrer des permis pour l'importation de nouveaux lots de médicaments et retarde les marchandises qui ont déjà atteint la frontière".
Les observateurs et les experts notent que le changement de position des responsables moldaves a suivi immédiatement la visite à Chisinau de la représentante américaine à l'ONU Linda Thomas-Greenfield , qui a promis que les États-Unis fourniraient une aide supplémentaire à la Moldavie d'un montant de 50 millions de dollars.
Le ministre des Affaires étrangères et de l'Intégration européenne moldave Niku Popescu a cependant eu la sagesse de préciser que son pays ne demandait pas d'armes à l'OTAN pour ne pas augmenter les tensions dans la zone. Le président de Moldovagaz affirme que la Russie en représailles contre le nouveau positionnement de Chisinau a doublé le tarif de son gaz en avril, de sorte que la Roumanie (qui livre des armes à l'Ukraine) tente en ce moment de compenser le manque à gagner pour ce pays, en complément d'une assistance financière internationale déjà significative obtenue début avril à Berlin.
Par ailleurs, pour mémoire, conformément à l'hystérie anti-russe ambiante, l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, l'APCE, a adopté le 15 mars une résolution dont un des amendements désigne la région séparatiste moldave de Transnistrie comme territoire occupé par la Russie (qu'elle a expulsée de son organisation), alors qu'elle avait toujours manifesté plus de réalisme sur la complexité du sécessionnisme transnistrien. Un élu centriste alsacien a participé à la présentation de cet amendement lamentable. Aucun élu de cette assemblée ne s'y est opposé. Dans cette enceinte aussi la bêtise est très contagieuse.
Une bizarrerie à propos de mes publications sur l'Ukraine, et un point sur la situation des réfugiés en Moldavie-Transnistrie
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Il y a deux ans, j'avais relayé avec beaucoup de précaution le propos du député en exil Alexey Zhuravko (Jouravko) selon lequel 1,5 à 3 millions de dollars ont été alloués sur le budget américain pour la construction de bio-laboratoires en Ukraine. Puis comme l'information ne paraissait pas plus étayée que cela, j'ai assez vitre supprimé ce billet. Néanmoins, il semble que le lien URL qui portait des mots du titres soit resté stocké sur Bing et Google puisque diverses personnes hier se sont connectées à ce blog pour le rechercher. Du coup j'ai décidé de republier ce billet avec la même adresse qu'en 2020 ici, vu que déjà à l'époque j'avais émis des doutes sur la véracité de cette information. Ainsi les gens qui veulent absolument lire ce billet auront tous les tenants et aboutissants dans cette affaire.
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On peut se demander quand même quelle officine a eu l'idée de lancer des recherches hier sur les armes bactériologiques en Ukraine pour atteindre mon blog. Je doute que ce soient les grands médias qui ne réfléchissent pas aux questions militaires au delà des communiqués officiels qu'on leur livre, ni des particuliers - car il est rare que ceux-ci poussent leurs investigations pour tomber sur un site aussi petit et mal référencé que le mien.
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Les médias du coup recommencent à s'intéresser à la Transnistrie (allié de la Russie où vivent 100 000 Ukrainiens). Et si l'armée russe envisageait une jonction avec ses forces de maintien de la paix basée sur les bords du Dniestr ? Le président de ce pays Vadim Krasnoselsky a clairement démenti toute menace d'attaque contre son pays aussi bien que tout plan pour qu'une offensive soit lancé à partir de son territoire (ce qui était aussi l'avis auparavant de l'eurodéputée tchèque Radka Maksova). Pour le moment elle n'a reçu qu'une centaine de réfugiés ukrainiens dans ses centres d'hébergement temporaire, malgré le rétablissement de la ligne de bus Odessa-Tiraspol, alors que la Moldavie, elle, dit recevoir des bus bondés et où des queues de voitures allant jusqu'à 15 km se sont formées aux check-points frontaliers (un groupe Facebook recueille l'aide en leur faveur ici). Les animaux ne sont pas oubliés puisqu'un vétérinaire polonais délivre à Chisinau des soins gratuits pour les chiens venant d'Ukraine (sic) et l'Union Cynologique de Moldavie offre de la nourriture gratuite pour ces chiens réfugiés. Les Moldaves semblent être très généreux et proposent spontanément leur aide malgré leur pauvreté (voir le groupe FB).
Transnistrie, Biélorussie : échange avec un reporter
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Je déjeunais tout-à-l'heure avec un jeune reporter free lance, collaborateur occasionnel du Monde Diplomatique, qui a emprunté à son tour, 14 ans après moi, le chemin de la Transnistrie - Novosti PMR, le journal local transnistrien lui avait consacré un article élogieux le 21 mai, il y a un moi, voyez ici, ça peut très bien se lire avec le traducteur automatique de Google. Il a mené une enquête auprès de la jeunesse transnistrienne sur leur conception de l'identité de leur pays. A priori tous sont loyaux à l'Etat transnistrien, mais trouveraient plus confortable que leur pays devienne une région autonome de la Moldavie, comme la Gagaouzie... Rien de très nouveau de ce point de vue par rapport à 2007.
Ce journaliste me disait qu'il avait l'impression d'un niveau de vie similaire dans les villages transnistriens et dans les villages moldaves. Il m'a expliqué que le gouvernement moldave devait accorder des subventions spéciales aux habitants des bourgs frontaliers pour que leurs habitants ne s'installent pas de l'autre côté du Dniestr où par exemple le prix de l'électricité est sensiblement plus cher. D'après lui la gauche serait en passe de remporter les élections en Moldavie, confirmant le mouvement de balancier dans ce pays entre pro-européens et pro-russes. Le journaliste m'a dit avoir été étonné de constater que la Moldavie ne donnait pas une impression d'échec économique comparable à l'Albanie.
Nous avons aussi échangé sur la Biélorussie qu'il connaît bien, et l'affaire du détournement de l'avion de Ryan Air qu'on évoquait récemment sur ce blog. Il attirait mon attention sur le fait qu'il y avait eu en fait deux mails du Hamas, dont un adressé aux Lituaniens avant que l'avion ne soit contraint de se poser à Minsk. Donc que les mails soient faux ou pas, le timing n'est pas exactement celui décrit par les journalistes du Spiegel, et l'hypothèse d'un coup monté contre Loukachenko tient la route, d'autant que lorsque le journaliste Protassevitch, il était perdu dans la foule, des photos le montrent, et les autorités biélorusses ne savaient même pas qu'il était à bord. Je lui ai signalé que le président russe Vladimir Poutine dans une interview à NBC la semaine dernière avait lourdement incité les journalistes occidentaux à questionner le pilote plutôt que de répéter bêtement la propagande du Département d'Etat américain. C'est effectivement du bon sens.
Sur les relations biélousso-ukrainiennes, Loukachenko, m'apprenait mon interlocuteur, a pris langue avec la République de Lougansk (ce qui pourrait valoir début de reconnaissance) et l'a autorisée à enquêter à Minsk sur les activités de Protassevitch dans le cadre du bataillon néo-nazi Azov dans le Donbass... Une affaire qui n'arrangera pas forcément ses parrains occidentaux...
A propos de la gestion de la crise du Covid par Loukachenko, le reporter me faisait savoir que grâce au bon système de santé biélorusse, les patients bénéficiaient d'une bonne prise en charge dans les hôpitaux, avec même des ambulances qui venaient les chercher chez eux, et que la politique des masques avait été comparable à celle en vigueur à Berlin (masques en intérieur mais jamais à l'extérieur), d'autant que la Biélorussie dès le début de l'année s'étaient mis à en fabriquer (là bas on n'hésitait pas à réquisitionner les usines, ce que la France n'avait pas osé faire) de sorte qu'il y avait eu assez peu de morts, et sans confinement...
Elections au Soviet Suprême de Transnistrie : le monopole de Sheriff
Mauvaise nouvelle pour la démocratie en Transnistrie : selon le quotidien russe Kommersant, les élections législatives du 29 novembre ont conduit à l'élection de 33 députés liés au trust financier "Shériff" sur 33... 29 sont membres du parti "Renouveau" créé par Shériff, et 4 sont des chefs d'entreprise liés à cette holding. Il n'y a même plus l'illusion d'une opposition fictive... "Le président de la République Vadim Krasnoselsky, qui a remporté les élections en 2016, ajoute le journal, est également arrivé au pouvoir avec le soutien financier, médiatique et politique du shérif, la holding contrôle désormais toutes les branches du gouvernement: les tribunaux de Transnistrie ne prennent pratiquement pas de décisions qui ne sont pas coordonnées avec cette structure d'entreprise ..."
Selon Anatoly Dirun, directeur du "Sciences Po" local qui a essayé de se présenter comme candidat indépendant à Tiraspol, les candidats sans-parti ont été délibérément empêchés de se présenter. D'où un taux de participation faible (27,7 %), même si le Covid a aussi conduit les gens à rester chez eux. Pour beaucoup d'observateurs ce déclin du pluralisme en Transnistrie risque d'affaiblir le pays face aux attaques prévisibles de la nouvelle présidente européiste de Moldavie Maia Sandu.
Les élections moldaves inquiètent la Transnistrie
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Une fois de plus les élections moldaves inquiètent les Transnistriens. Des élections présidentielles ont eu lieu en Moldavie. La pro-européenne Maia Sandu a battu le président sortant socialiste pro-russe Igor Dodon au premier tour des élections le 1er novembre dernier. Sandu a obtenu 36,16% des voix, Dodon - 32,61%. Le deuxième tour aura lieu le 15 novembre. Le directeur du service russe de renseignement extérieur, Sergueï Narychkine, a déclaré que Washington préparait une autre révolution de couleur en Moldavie si Igor Dodon remportait les élections. L'ex-ministre des affaires étrangères de Transnistrie Nina Chevtchouk, épouse du président de la République déchu, qui vit en Russie maintenant explique à Pravda.ru que les Transnistiens redoutent que l'élection de la pro-européenne ne perturbe le droit de circulation des Transnistriens à Chisinau, surtout ceux qui son d'ethnie moldave, un droit qui avait déjà été malmené par la crise du Covid 19. Elle dément en outre l'accusation roumaine d'ingérence transnistrienne dans les affaires moldaves : selon elle seulement 16 000 transnistriens, principalement des personnes âgées, votent encore aux élections moldaves.
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Des nouvelles de la Transnistrie

Mail reçu ce soir :
" Bonjour Monsieur,
Je me permets de vous écrire pour vous féliciter de votre passionnant livre sur la Transnistrie, que j'ai acheté et lu suite à mes vacances passés dans cette république. Personnellement, j'ai adoré mon séjour de plusieurs jours à Tiraspol et à Bendery. Je n'ai rencontré que des personnes extrêmement sympathiques (je parle russe, cela aide assurément) et l'impression que j'ai ressentie, c'était que la vie semblait paisible et très calme. Tiraspol est une capitale extrêmement propre et agréable. J'ai été très intéressé par votre livre, d'autant que les informations souvent fausses et anciennes que nous trouvons sur internet ne sont pas très objectives. D'autre part, je n'ai ressenti absolument aucun problème d'insécurité en Transnistrie, pas plus en Moldavie d'ailleurs (j'ai visité Chisinau, la Gagaouzie) et l'Ukraine (Odessa). Voilà, cher Monsieur, quelques impressions "en vrac" de mes vacances d'octobre-novembre dans cette partie d'Europe injustement oubliée, voire même diabolisée.
Je vous souhaite une bonne soirée,
Bien cordialement, "
Spartiate Transnistrie
Je suis un peu en panne d'inspiration sur les sujets d'actualité... L'entrée en vigueur des sanctions de Trump contre l'Iran, les querelles intestines au Liban, la tentative d'assassinat de Maduro, les élections présidentielles du Zimbabwe, celles du Mali, la réconciliation érythréo-éthiopienne, la détresse des Yézidis qui ne récupèrent toujours pas leurs femmes réduites en esclavage ni leurs maisons dans la plaine de Ninive... Je crois que je me répèterais beaucoup en commentant ces sujets.

Je jette donc un coup d'oeil à l'actualité transnistrienne, pays dont je n'ai pas parlé depuis plus d'un an. Je dois cela aux gens qui ont acheté mon livre sur ce pays il y a dix ans.
"Novosti PMR" aujourd'hui nous parle des jeux de l'armée "Commonwealth Warrior-2018" qui vont opposer six équipes - des représentants des forces de l'ordre de la république et du groupe opérationnel des troupes russes. Dans ce pays la on ne s'occupe pas trop de #JeSuisCute ou de #MeToo. Là c'est plutôt l'ambiance virile militaire qui prédomine parce qu'il faut toujours être prêt à repousser une attaque moldave... Il y a beau y avoir des négociations permanentes avec Chisinau sur des points techniques de coopération frontalière, la situation reste celle d'un conflit gelé.
La liste des activités culturelles officielles des deux prochains mois en dit long sur la culture transnistrienne "mainstream" :
La célébration du jour de la formation du 55e régiment de Podolsk : Ce régiment qui est l'ancêtre de la 14e armée qui a sauvé la Transnistrie de l'écrasement par les nationalistes moldaves en 1991, a combattu en 1811-1813 de la Finlande jusqu'à Laon (Picardie), dans le Caucase en 1841, contre les Turcs, contre les Japonais, les Allemands etc Il est basé à Bendery. En 1912 les habitants de la localité ont célébré sa victoire sur Napoléon et l'annexion russe de la Bessarabie et a inauguré un monument (un obélisque surmonté d'un aigle de bronze) qui est aujourd'hui l'épicentre des cérémonies militaires (je l'avais vu le 3 juillet 2007 juste après la visite du musée de Bendery que je raconte dans le livre).
Des événements festifs commenceront le soir du 29 août à Bendery : dépôt de gerbes, défilé, reconstitution de batailles.
Puis les principaux événements consacrés à la fête de la République auront lieu du 30 août au 2 septembre. Nous parlons de la cérémonie des citoyens dignes de la république, une grosse tête conférence de presse de l'Etat, une réunion solennelle et un concert, ainsi que les points de vacances d'état principaux traditionnels du programme - pose des fleurs à la flamme éternelle et la parade militaire.L'innovation de cette année sera la levée des drapeaux des villes et des districts de la république. Pour la première fois au même moment, ils s'élèveront immédiatement après avoir levé le drapeau national de la Transnistrie et le drapeau tricolore russe. "Le Président a attiré l'attention sur le fait que cette honorable mission devrait être confiée aux habitants de chaque ville et région de Transnistrie". Selon le président Vadim Krasnoselsky (au pouvoir depuis 2016, lorsqu'il avait battu Chevchouk de haute lutte), cela devrait être "des citoyens dignes de ce nom qui ont fait preuve de dynamisme et ont fait leurs preuves dans différentes sphères d’activité et de société". Une ambiance qui aura sans doute un côté irrésistiblement "IIIe République"...
Le 1er septembre, sera la "Journée de la connaissance" pour le début de l'année scolaire..
Les 7 et 9 septembre, rencontres de jeunes "Les héritiers de la victoire" sur le site du complexe de santé "Dniester Dawns". Elles rassembleront plus de trois douzaines d’équipes représentant les écoles supérieures et secondaires, les unités militaires, le mouvement des cadets et du "mouvement Suvorov" (je ne sais pas ce que c'est) ."Les participants au rallye participeront à des entraînements physiques et spéciaux, démontreront des capacités dans des activités de reconnaissance et d’autres activités militaires, précise le programme officiel. Traditionnel pour ce genre de rallyes est le concours de construction et de chansons. Une attention particulière sera portée à la vérification du niveau de connaissance de l’histoire de la Transnistrie et de la Grande Guerre patriotique." Néanmoins le président de la République Vadim Krasnoselsky veut autoriser un peu de détente le soir, des concert, et "peut-être des discothèques de jeunes". On ne sait pas si ce sera dans le genre bal populaire ou avec des morceaux de Miley Cyrus et Jay Z...
Parallèlement au rassemblement des participants du mouvement "Les héritiers de la victoire" le 8 septembre, l'action traditionnelle "Président pour un mode de vie sain" aura lieu. L'événement se déroule sous la forme d'une régate. Les participants partiront de Bendery, et finiront dans le camp "Jeunesse" (le village de Merenesti). Dans la seconde moitié du même jour, l'inauguration du stade Bendery "Dynamo" aura lieu. Il est prévu d'organiser une excursion, un programme de concerts, un défilé des élèves des écoles de sport de la ville et des démonstrations des performances des athlètes.
J'avais souligné le côté spartiate de l'Abkhazie dans mon livre sur ce pays, j'aurais pu en dire autant de la Transnistrie...
A propos de l'Abkhazie et de l'Ossétie du Sud où l'on célèbrera demain le dixième anniversaire de l'agression géorgienne, le président transnistrien Vadim Krasnoselsky a reçu les représentants de ces deux républiques aujourd'hui. Echanges de bons procédés entre tous ces confettis de l'empire soviétique désormais coupés de leur mère patrie. Il y a peu le président polonais est revenu de Tbilissi en dénonçant "l'occupation russe" d'une partie du territoire géorgien (l'Ossétie du Sud). Le vice président russe, lui, a mis en garde une fois de plus contre une éventuelle adhésion de la Géorgie à l'OTAN et les risques qu'elle ferait planer sur la paix mondiale. Les analystes estiment que dans ce cas là la Russie annexerait l'Ossétie du Sud, ce qui est un minimum. Il paraît qu'à l'hôtel Aist de Tiraspol en décembre 2014 les citoyens abkhazes et sud-ossètes bénéficiaient de tarifs préférentiels quand Géorgiens et Occidentaux payaient le prix fort !
Est-ce qu'on s'amuse quand même un peu en Transnistrie ? Quand je m'y étais rendu en 2007 j'avais trouvé que la jeunesse (qui a toujours une double nationalité et voyage donc en Moldavie, en Ukraine et en Russie) paraissait aussi ouverte aux modes occidentales. Est-ce toujours le cas ? Si vous avez des témoignages à ce sujet n'hésitez pas à les poster.
La Transnistrie et l'histoire de l'antisémitisme
En 2013, j'ai déjà signalé le lien entre la Moldavie et l'extermination des Juifs par les nazis à propos du bordel de Soroca, que décrit Malaparte dans Kaputt. Le lien est très fort aussi pour la Transnistrie dont le nom même, appliqué par les Roumains au pays, est le terme administratif utilisé par les nazis pour la zone au delà du Dniestr pou la mise en oeuvre du programme d'extermination. Mais le rapport de la Transnistrie, et de la Moldavie à l'histoire de l'Antisémitisme, est plus ancien encore, évidemment.
Si vous avez lu mon livre sur ce pays, vous savez sans doute que je me suis rendu à Dubossary qui est un village transnistrien à majorité moldave. Or, en lisant aujourd'hui le livre du théosophe anglais George Robert Stow Mead publié en 1903 "Did Jesus live in 100 BC ?", j'apprends que selon le Times du 2 mai 1903, la populace de Chisinau a assassiné "environ 60 juifs et juives" et en a blessé "environ 500 de plus" avec "plusieurs cas de viols trop horribles pour une description détaillée" en raison d'un supposé "meurtre rituel" perpétré par les Juifs de Dubossari, et ce malgré la publication de la preuve absolue du caractère mensonger de l'accusation (à cette époque on accusait les Juifs de sacrifier des enfants et manger leur chair).
Une lecture du journal "L'Aurore" du 17 août 1903 p. 2 sur Gallica me donne ces éléments :
"Les horribles massacres qui ont eu lieu à Kichineff ont été présentés par M. Krouchevau, l'éditeur du journal antisémite Bassarabets comme les représailles d'un prétendu crime rituel.
Les faits ont été relatés : quelques semaines avant les fétes de Pâques on avait trouvé S, Doubossari,. non loin de Kichineff, le cadavre d'un adolescent de dix-sept ans, Michel Ribalenko, assassiné de façon mystérieuse et dont le cadavre présentait cette particularité que le col était criblé de coups de canif, comme si l'assassin s'était complu à faire couler goutte à goutte le sang de la victime. Il n'en fallut pas plus au Bessarabets pour annoncer que Ribalenko avait été tué par les Juifs qui l'avaient saigné pour préparer les mazzi (pain azyme). La légende fut acceptée par la oule avec enthousiasme, et nous connaissons les atrocités qui suivirent.
Un agent de la police secrète d'Odessa ne fut point convaincu par les "révélations" du Bessarabets. Il avait passé sa jeunesse parmi les juifs ; il connaissait à fond leurs moeurs, parlait même leur jargon et l'accusation qui pesait sur eux le laissa sceptique. Il s'affubla du costume des juifs polonais et fréquenta les petites synagogues, les restaurants et les bazars où les juifs s'assemblèrent, et il fut bientôt convaincu que bien loin de pétrir le pain azyme avec du sang chrétien les israélites ne touchaient pas au sang des animaux. un jour il vit un juif corriger d'importance son fils parce que l'enfant lui avait servi un bifteck saignant. Ce juif était convaincu qu'en avalant une goutte de sang de boeuf il avait commis un grand péché devant l'Eternel... Il fallait chercher ailleurs l'auteur de l'assassinat.
Existait-il des gens qui eussent intérêt à supprimer Ribalenko, se demanda alors Matviev.
Pour résoudre cette question, il mit de côté l'habit juif polonais et s'accoutra du costume d'un paysan de la Bessarabie : blouse blanche, hautes bottes et bonnet d'astrakan. Il entra en relations avec le grand père de la victime, Kouzma Ribalenko, un riche paysan qui possédait beaucoup de terrains, de vignes et d'argent comptant. Un peu avare, il n'aimait guère sa famille et s'en plaignit à son nouvel ami en la lui présentant sous les traits les plus noirs.
Matviev sut s'insinuer dans les bonnes grâces du vieillard à force de petits cadeaux et d'attentions. Il apprit bientôt que Kouzma Ribalenko détestait par dessus tout son ex-gendre, un certain Timotchouk, veuf de la fille de Ribalenko, qui avait eu de son premier mariage un fils, Ivan, qui était avec le malheureux Michel l'héritier du grand-père.
- Ce Timotchouk, disait le vieux au détective, n'a jamais su travailler et maintenant que Michel est mort et que son fils Ivan devient l'unique héritier, il me tuera pour entrer plus vite en possession de son bien.
Ces confidences furent un trait de lumière pour Matviev.
Le détective eut recours à un troisième travestissement ; il s'habilla en journalier qui cherche de l'ouvrage chez les gros paysans. Il devint un habitué des cabarets et lia connaissance avec jardinier, Antone, gardien de la propriété contiguë à celle qui avait été le théâtre de l'assassinat de Michel Ribalenko".
Après avoir courtisé la fille de Tomotchuk, Matviev, dans le rôle du gendre potentiel, apprit de
Antone le jardinier qu'en effet Tomotchouk avait tué l'adolescent. Il leur reprocha à lui et son compagnon de n'avoir pas mis à profit le crime rituel pour piller les juifs de Doubossari.
"Nous avons été plus avisés à Kichineff, du le jardinier, nous leur avons appris ce qu'il leur en coûtera de cribler nos jeunes garçons russes de coups de couteau... Vous êtes des pleutres, des timorés, des imbéciles..."
"Piqué par ces sarcasmes, ajoute le journal, Antone se rebiffa :
- Ah ! tu nous prends pour des pleutres ? C'est toi qui un imbécile !... Tu crois que ce sot les juifs ui ont tué Michel Ribalenko ?
Ha ha ha ! Eh bien ! non, tu n'est pas malin ! ... Mais c'est Timotchouk et moi qui avons fait le coup, imbécile !" Et le jardinier de raconter comment le 16 février au soir Antone avait saigné l'adolescent pour faire croire qu'il s'agissait d'un rituel juif.
Les pro-OTAN en mauvaise posture en Moldavie
Alors que les pro-OTAN ont gagné de peu et dans des conditions plutôt troubles les élections au Montenegro, ils risquent de les perdre en Moldavie. Igor Dodon, leader du parti des socialistes de Moldavie, souvent présenté comme le candidat de Moscou (dans un débat télévisé il vient d'ailleurs de valider le rattachement de la Crimée à la Russie) est crédité selon un sondage publié lundi dernier de 41% d'intentions de vote aux prochaines élections présidentielles du 30 octobre contre 14 % pour Maia Sandu, leader du Parti de l'Action et de la Solidarité, supposée être la candidate des Etats-Unis, et 11 % pour Marian Lupu du Parti démocrate de Moldavie, selon un sondage de lundi dernier.
De quoi réjouir les Transnistriens qui pourraient bénéficier d'une fenêtre d'ouverture pour la normalisation comme à l'époque de Voronine. En revanche cela ne fera pas l'affaire du régime de Porochenko à Kiev. On peut compter sur lui, en alliance avec le gang Clinton-Nuland-Biden si tout ce petit monde est porté au pouvoir à la Maison Blanche, pour déployer des intrigues à Chisinau, avec la bénédiction du très atlantiste Alain Juppé...
Avant d'oublier, je conseille à mes lecteurs anglicistes la lecture du bon article de Cockburn sur le parallèle Alep-Mossoul, même si c'est hors sujet par rapport à la Moldavie (quoique...). On peut aussi en trouver un résumé en français ici.
Moldavie
Les Occidentaux ne comprennent pas que dans l'ex-URSS, à l'exception des pays baltes, les régimes pro-européens s'abiment dans la corruption et ne sont pas viables. On l'a vu avec le régime de la première révolution orange en Ukraine. Le régime "Euromaïdan" actuel pourrait bien suivre le même chemin.
Autre illustration : la Moldavie. C'est le magazine libéral The Economist qui l'expliquait le 21 novembre dernier : le 29 octobre dernier, la coalition gouvernementale européiste a éclaté quand le businessman israélien de 28 ans Ilan Shor a dévoilé que le premier ministre Vlad Filat lui avait extorqué 260 millions de dollars de commission. Shor est au centre d'un système de détournement d'1 milliard de dollars (un huitième du PNB moldave) avec toute une opération de blanchiment à laquelle a été associée une compagnie britannique et une banque lettonne. Aujourd'hui les Moldaves qui gagnent 200 euros par mois en moyenne sont prêts à revoter majoritairement pour les partis pro-russes (dont le parti communiste).
En Moldavie plus aucun indicateur économique n'a la moindre valeur tant l'économie parallèle est reine. Le pays a perdu un quart de sa population (comme les pays baltes).
Les nationalistes roumains en tirent argument pour réclamer l'annexion du pays, oubliant qu'il compte 40 % de russophones et que la Moldavie comme nation n'est pas plus artificiel ni plus récent que la Roumanie.
A quand un audit de l'Union européenne sur les aides versées par les Occidentaux (aux frais du contribuable européen) qui ont fini dans les circuits de l'argent sale en Moldavie ?
Le blocus de la Transnistrie
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L'idée de la République de Budjak est apparue au tournant des années 1980 et 1990 dans le processus d'un réveil national déclenché par la perestroïka . La république était censée inclure les localités où les Gagaouzes et Bulgares vivant dans le sud de la Moldavie et, dans une autre variante, s'étendre à la partie sud de la région voisine ukrainienne d'Odessa.
Le projet n'a jamais vu le jour. Mais en novembre dernier le think tank basé à Kiev “Da Vinci AG” a, dans un rapport, mis en garde contre un retour de cette idée sous le nom de "République populaire de Bessarabie" qui serait encouragé par Moscou. Des médias comme Nezavisimaya gazeta et The Economist s'en sont fait l'écho, mais de l'avis de nombreux analystes l'attachement des populations de Moldavie et d'Odessa à la paix et à la coexistence multiethnique rendait le projet peu vraisemblable.
Aujourd'hui ce projet est agité par un épouvantail par Kiev qui vient de nommer l'ancien président géorgien ami des néo-conservateurs américains Mikheil Saakachvili gouverneur d'Odessa.
Le blocus contre la Transnistrie, supposée être le future pivot des agressions contre la région d'Odessa, a été décrété. La ministre des affaires étrangères de Transnistrie, Nina Shtanski, a déclaré aujourd'hui : "Le blocus est bouclé, l'Ukraine a bloqué toutes nos importations. Nous ne sommes plus en mesure de prendre en charge les besoins de la population. L'Ukraine a en outre bloqué la liberté de mouvement des habitants de Transnistrie titulaires de passeports russes, " (Novostimpmr)
Le 28 mai le président de la Transnistrie dans un appel à son homologue russe dénonçait la présence de batteries de missiles S-300 à Odessa , ainsi que la décision de la Verkhovna Rada parlement ukrainien de dénoncer l'accord sur le transit des troupes russes en Transnistrie, ainsi que l'arrivée massives de soldats à la frontières.
Dans une téléconférence devant l'association "Intégration eurasienne" d'Alexander Argunov, le vice-président russe Dimitry Rogozine a assuré la Transnistrie, en grande difficulté économique, du soutien continu de Moscou.
La Moldavie, qui connaît de fortes divisions internes (même au sein des européistes au pouvoir une fraction "d'indignés" demande leur démission) n'est pas en pointe dans cette affaire.