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Le blog de Frédéric Delorca

Articles avec #un livre epuise sur d. albert tag

Gen Paul, Montmartre et Marguerite

20 Mai 2022 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Ecrire pour qui pour quoi, #Le quotidien, #Divers histoire, #Billets divers de Delorca, #Grundlegung zur Metaphysik, #Un livre épuisé sur D. Albert, #1910 à 1935 - Auteurs et personnalités, #Association d'idées, #Lectures

Puisque beaucoup d'abonnés de ce blog annulent leur inscription ces derniers temps (sans que je sois en mesure deviner pourquoi), je puis, en un sens, maintenant, me sentir plus libre d'y écrire un peu ce qui me passe par la tête sans me demander ce qu'on attend de moi. C'est un peu d'ailleurs ce que j'y faisais il y a dix ou quinze ans, à une époque où je n'avais pas moins de lecteurs - même si c'étaient des lecteurs au profil sans doute différent.

Tenez, savez-vous qu'en ce mois de mai, un de mes billets les plus lus est celui que je consacrai à la tombe de Marguerite d'Angoulême en 2012 (en un temps où j'utilisais un langage dans lequel je ne me reconnais plus) ? Je suppose que c'est là le fruit des hasards des référencements sur Google et des recherches des collégiens pour quelque rédaction que leur commande un prof de français. Mine de rien la Marguerite des Marguerites aura rapporté plus de lecteurs à ce blog que tout mon militantisme dans les milieux anti-guerre, car elle m'a aussi fait écrire sur le quintinisme, au moment où j'étais sur la pente escarpée de l'athéisme, et comme j'étais un des rares internautes français à écrire sur Quintin, divers esprits curieux de la Renaissance sont venus à mon blog par ce biais, y compris d'ailleurs un historien distingué. Je ne regrette pas tous ces charmants billets, dont un m'avais aussi conduit vers les oeuvres de Brantôme... L'univers de la Renaissance est étrange et pose diverses questions sur les avantages ou les dangers de l'ésotérisme chrétien. C'est un sujet des plus complexes. La dette que l'on doit avoir ou pas à l'égard du néo-platonisme et de ses vapeurs souvent malsaines (je ne sais pas pourquoi mais cela me renvoie à E Michael Jones, le seul auteur à ma connaissance qui pointe ce qui cloche le plus dans le règne de Julien l'Apostat : ses liens avec l'occultisme, qu'il relie à bon droit avec la problématique du néo-platonisme en général).

Mais laissons là la Renaissance. Hier je me penchais plutôt sur Montmartre et sur le peintre Gen Paul. Là encore l'occultisme n'est pas loin. Pensez au cabaret le Chat Noir qui en était le siège, à l'inventeur Charles Cros. Gen Paul faisait sans doute partie de ces âmes perdues. Son interview chez Chancel l'année de ma naissance, respire l'impasse existentielle de tous ces créateurs sans dieu qui se consolent dans un amour illusoire de la nature. Mais, que voulez-vous, j'ai toujours une grande tendresse pour la mémoire du Paris populaire. Vous savez que j'ai aidé une vieille dame parisienne à publier ses souvenirs quelques années avant son trépas (une école fut inaugurée à son nom il y a 7 ans, dans la ville où je l'avais interviewée, Sevran, je n'en ai même pas été informé - les gens ne sont vraiment pas corrects). Elle n'avait pas vraiment des origines populaires, mais elle avait la gouaille et l'argot de ce milieu-là. Son militantisme communiste en banlieue (alors qu'elle était parisienne), l'avait conduite à cultiver cela.

Tout béarnais que je suis, j'ai été très entouré par l'argot parisien dans mon enfance. Je ne sais pas trop par quels canaux cela passait : peut-être par les chansons à la radio (la "TSF"), le cinéma, ou peut-être par l'influence très indirecte d'oncles engagés dans l'armée. Qui sait ? Je ne vais pas tenter de remonter le fil sociologique de ce genre de transmission de cultures très localisées à des centaines de kilomètres de leur "terroir" (ou de leur macadam...).

On sait les lettres de noblesse académique que Céline donna à cette langue, et quelles lettres d'abjection il donna à l'anarchisme qu'elle véhiculait. Gen Paul était de cet anarchisme-là. D'ailleurs il aurait déclaré que ces Céline qui lui a appris l'argot (voir ici)... Bizarre... Ce n'était donc pas naturel sur la butte ?

En parcourant quelques textes sur Internet pour boucler cette petite promenade vispérale à travers le Montmartre d'il y a cent ans (rien à voir avec l'artefact actuel pour touristes piégés par Amélie Poulain), je tombe sur cet article de Richard Khaitzine intitulé "Les Mystères de Montmartre" du numéro de la revue "Le Vieux Montmartre" du 1er janvier 2002 (il y a 20 ans).

L'auteur y écrit ceci (p. 32) à propos du roman "Le Roi Mystère" de Gaston Leroux (habitué du Chat Noir, son arrière petite-fille tient encore un bistrot à son nom à Montmartre) : "Le Roi Mystère recèle d'autres énigmes qui, toutes, confirment nos hypothèses de travail. Ainsi, que penser de ces concierges de Montmartre veillant sur la sécurité du Roi Mystère et de ses amis ? Que penser, en particulier, de cette concierge qui possède un perroquet souffrant d'une curieuse monomanie lui faisant débiter toujours la même phrase : " Tu es la Marguerite des marguerites, la perle des Valois... ". Si Gaston Leroux semble avoir voulu évoquer l'érudite sœur de François 1er, pour des raisons qu'il serait trop long d'exposer ici, nous pouvons être certains qu'il souhaitait aussi orienter son lecteur en direction de Maxime Lisbonne. Cet ancien Communard, déporté au bagne de Toulon, lors de son retour, fonda différents établissements qui, tous, eurent le même insuccès : La Taverne du Bagne (Gaston Leroux, dans les Aventures de Chéri-Bibi, ex-bagnard poursuivi par la Fatalité, évoqua fréquemment les cabarets montmartrois)".

Je puis jurer que lorsque j'ai commencé à écrire ce billet en parlant de Marguerite de Valois, j'étais à des lieues de penser que je retomberais sur elle à propos de Montmartre ! De même que je ne pouvais supposer il y a 15 jours en jetant un oeil rapide sur un extrait de "Chéri-Bibi" sur une vidéo de YouTube que je citerais le nom de cette série de mon enfance dans ce blog aujourd'hui... Décidément la façon dont les choses se recoupent devient des plus troublantes. Si seulement ce Richard Khaitzine, écrivain alchimiste, avait bien voulu nous dire justement pourquoi Leroux citait Marguerite à propos de Montmartre plutôt que d'estimer que ce serait "trop long à exposer"... Et je ne puis le lui demander par mail : il est décédé le 9 décembre 2013...

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Feu Denise Albert

25 Avril 2016 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Un livre épuisé sur D. Albert

La résistante sevranaise Denise Albert est décédée. Le Parisien signale la triste nouvelle et rappelle que je lui avais consacré un ouvrage il y a quelques années.

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Interview de M. André Crétier sur la résistance à Sevran

29 Mai 2011 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Un livre épuisé sur D. Albert

visuel couvertureM. André Crétier qui fut un partenaire de résistance Denise Albert dans le premier triangle OS (Organisation spéciale) créé à Sevran ayant émis quelques réserves sur la version des faits relatés dans le livre "Denise Albert", j'ai recueilli son témoignage par téléphone le 13 avril dernier. La qualité du son n'est pas très bonne, et je n'ai pas pu faire de montage, pour des raisons techniques, mais je pense que ce témoignage est utile pour contrebalancer certaines pages du livre.

 

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"Denise Albert" dans Le Parisien aujourd'hui

23 Mars 2011 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Un livre épuisé sur D. Albert

Le livre "Denise Albert" que j'ai publié au début du mois est à l'honneur avec son héroïne sous la plume de Carole Sterlé dans Le Parisien aujourd'hui.

 

denise-albert-le-parisien-1.jpg

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Mardi soir

13 Mars 2011 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Un livre épuisé sur D. Albert

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Sortie de mon livre "Denise Albert, une résistante à Sevran"

3 Mars 2011 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Un livre épuisé sur D. Albert

visuel-couverture.jpgVient de paraître"Denise Albert, une résistante à Sevran" au Editions Le Temps des Cerises.

 

Pour avoir une idée du contenu on peut se reporter à la vidéo de décembre 2009 ci dessous :

 

 

 

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Histoire et mémoire

26 Janvier 2011 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Un livre épuisé sur D. Albert

Edgar a lancé un joli sujet sur son blog, à propos de l'histoire et de la mémoire.

Il s'appuie sur Tony Judt.

 

Comme je l'ai dit dans un commentaire de son texte, on pourrait résumer les choses ainsi : Le péché des histoires nationales traditionnelles : leurs mensonges par action et par omission et leurs projections anachroniques (faire comme si la Gaule c'était déjà la France). Le péché de l'histoire actuelle en effet : la fétichisation du présent vers lequel tout doit converger (des tas de gens à droite le disent; de Renaud Camus à Finkielkraut). En réalité, dans les deux cas il y avait une négation de l'altérité du passé. Je vais publier bientôt le témoignage d'une résistante communiste parisienne, Denise Albert. On n'imagine pas combien son monde à elle est déjà radicalement autre par rapport au nôtre (je suis frappé de voir plus de points communs entre ses mots, les relations humaines qu'elle décrit, et ceux qu'a connu ma mère, 900 km plus au sud, dans une famille ouvrière de droite, qu'avec les communistes d'aujorud'hui), peut être plus radicalement "autre" encore que celui des Abkhazes, dans le choix des mots, dans la manière de raisonner. Et nous serons aussi très "autres" par rapport à nos petits enfants, et qui auront tendance à réduire notre propre altérité à leurs schémas à eux.

 

Toute la difficulté (ou l'art de vie) est d'approcher le passé en tant que passé (donc très différent de notre présent), avec toutes ses particularités, et en même temps reconnaître un lien affectif (et peut-être une dette ?) à son égard. Cela dit même si chacun considère son propre passé individuel (l'histoire de sa vie), il rencontrera la même difficulté. Amusez vous à relire ce que vous écriviez il y a 15 ou 20 ans, les caractéristiques de votre personnalité de l'époque et du monde dans lequel vous viviez alors, et vous vous rendrez tous compte que vous avez tendance spontanément à sousestimer tout ce qu'il y avait de différent dans ce monde là, dans cette époque là, dans ce que vous vous étiez, parce que la mémoire se reconstruit en permanence et plaque du contemporain sur le passé.

 

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