Le rôle du New Age dans la promotion du gouvernement mondial

On a déjà souligné ici que le projet de gouvernement mondial était très lié à la franc-maçonnerie. Celle-ci utilisa pour parvenir à l'imposer la Société de Théosophie, à l'origine dans les années 1960 du "New Age".
Dans son ouvrage publié initialement en 1991 "En route to global occupation", le haut fonctionnaire américain Gary H. Kah rappelait, en se fondant sur le livre du cardinal chilien José Maria Caro Rodriguez "Misterio ! Descorriendo el velo" de 1924, qu'Helena Blavatsky, la sorcière russe fondatrice en Inde et dans d'autres colonies anglaises de la religion théosophique (luciférienne), avait intégré à Paris la Loge symbolique Grand X de France » quand la loge française Libres penseurs la créa en 1892 (alors que les anglo saxos refusaient les femmes encore la maçonnerie féminine), que sa disciple Annie Besant était vice-présidente du Conseil suprême de l’ordre international de co-maçonnerie, et que son successeur Alice Bailey était épouse de franc-maçon et que dans son livre écrit sous l'inspiration du pseudo-guide tibétain invisible (en fait un démon) Djwal Khul prétendait restituer un esprit maçonnique "pur". Aussi bien le thème du monde unifié que celui du Nouvel Age sont très répandus dans la maçonnerie (Kah rappelle qu'au printemps 1985, son ancien camarade d’université Don Boyer, directeur de marketing et de relations publiques de la chanteuse chrétienne Sandi Patti Helvering avait découvert que le Conseil du Monde de la Mère suprême (Mother supreme council of the world) du Rite écossais basé à la Maison du Temple de Washington éditait une revue intitulée "New Age Magazine".
Alice Bailey créa au début des années 1920 la Lucifer Publishing House qu'elle plaça au coeur du dispositif de la Société des Nations. Cet organe rebaptisé Lucis Trust qui est toujours actif au sein de l'ONU reste opaque. Gary H. Kah affirmait que Robert Mc Namara (l'homme à l'origine de la guerre du Vietnam), l'ex-président Ronald Reagan, le stratège Henry Kissinger et le financier Rockefeller en ont fait partie (mais cette liste revient peut-être à identifier le Lucis Trust à l'ensemble des Illuminati). Executive Intelligence Review (le groupe de LaRouch) a affirmé aussi que Gorbatchev en était membre.
Dans les années 1970-1980, les adeptes du New Age se sont beaucoup mobilisé pour l'instauration d'un gouvernement mondial, en jouant sur le thème de l'écologie, et sur celui de la pauvreté dans le monde.
Dans notre précédent article sur Greta Thunberg on rappelait qu'un des pères fondateurs de la célébration (ça lui a valu une mention spéciale cinquième festival annuel de la Terre entière en 1974, de l'État de Californie) du Jour de la Terre (célébré pour la première fois le 22 avril 1970), le docteur José Argüelles (1939-2011), déclarait en 1999 au sommet de la paix du Costa Rica (World summit on peace and time) que le choix de la treizième lune dans le calendrier du temps naturel pour cette journée reconnue par l'ONU correspondait à une "application universelle aux mathématiques et à la cosmologie du calendrier maya... qui présente une opportunité profonde de changer les consciences". Aguelles se qualifiait lui même de "prophète et visionnaire" et s'affublait du nom païen de "Valum Votan". Au Sommet de la terre de 1992 un groupe "transformaliste", les "gardiens de sagesse / wisdomkeepers" entretinrent un cercle de feu activé par des tambour et de la méditation pour entretenir l'énergie de la conférence inaugurée par le Dalai Lama.
Gary H. Kah met pour sa part aussi l'accent sur une autre groupe New Age, la World constitution and parliament association (WCPA) dont il suivit les activités en 1986-1987. Ce groupe créé en 1958 par Philip Isely s'évertuait à doter le monde d'un parlement (dont la première session se tint en 1982) et d'une constitution. Lors de la 3e session de son parlement en 1987, Tous les chefs spirituels invités à s'exprimer étaient des des yogis et des swamis, ainsi que le révérend Jesse Jackson, célèbre politicien du parti démocrate, membre du Council on foreign relations (CFR - le shadow cabinet mondial des grandes banques) et chef du mouvement pour les droits civiques Rainbow coalition
En p. 196 de son livre dans les annexes Kah produit la lettre du WCPA adressée à chaque dirigeant de grands pays du monde le 10 février 1989 leur demandant d’être "patriotes du monde" et qui insistait en p 2 et 3 sur la crise climatique. Comme on le voit, cet embrigadement autour du climat chez les occultistes ne date pas d'hier...
Ce WCPA n'est il qu'un groupuscule d'illuminés isolés ? Selon Kah la WCPA allait de pair avec la World Union : en 1987 le secrétaire général de World union, Sri A. B. Patel était président à vie de la WCPA et le président-chairman de la World Union N S Rao est un des 2 co présidents de la WCPA (p 83). Ces gens étaient des théosophes : en août 2018 le spécialiste brésilien de l'écologie Maurício Andrés Ribeiro évoquait sur son blog le souvenir de Sri A. B. Patel qu'il avait rencontré en 1977 en Inde et qui était un disciple des thèses du yogi Sri Aurobindo à la fois sur le volet du yoga et sur celui de la fédération mondiale. Sri A.B. Patel a écrit qu'à "la veille de l'indépendance de l'Inde, Sri Aurobindo a envoyé un message à la nation indienne dans lequel il déclarait avoir constaté que presque tous les mouvements mondiaux qu'il espérait voir réalisés au cours de sa vie étaient déjà en route réussi, même si au début ils semblaient être des rêves irréalisables. Dans son message, il avait évoqué cinq rêves; le troisième d'entre eux était celui d'une union mondiale constituant le fondement extérieur d'une vie plus juste, plus brillante et plus noble pour tous les hommes". Le N.S. Rao était président émérite de la principale compagnie d'insecticides agraires en Inde et d'une banque coopérative de Mumbai, mais surtout un illustre karma yogi qui avait été associé très tôt à la World Union.
Or la World Union a fusionné avec la Bonne volonté mondiale, émanation du Lucis Trust en 1961, et elle comptait dans les années 1980 quatre membres du CFR dans ses rangs selon Kah. Tout ce petit monde a un pied dans le dialogue interreligieux, puisque Cynthia Wedel, la première femme présidente du Conseil national des Églises aux Etats-Unis (un organe oecuménique qui réunit orthodoxes et protestants soit environ 40 millions de personnes aujourd'hui), était membre honoraire du Parlement mondial provisoire,du WCPA.
En outre dans son second grand ouvrage The demonic roots of globalism (1995), qui complète le précédent, Kah montre que dans le même esprit que cette Journée de la Terre il fut créé le premier "World healing day", journée mondiale de la guérison. Ce jour fut inventé par John Randolph Price et fixé par lui au 31 décembre 1986. Price est un conférencier New Age qui se disait guidé par l’esprit de l'entité “Asher”. Il inscrivait son projet dans la continuité de l'opération "USA for Africa" (on se souvient des paroles de la chanson qui reconnaissaient que Satan était le maître des artistes qui y participaient). Dans Billboard magazine (Report from the planetary commission, 1e mai 1986 cité dans le livre de Kah en p. 112) le crooner Harry Belafonte "ambassadeur de bonne volonté" de l'UNICEF l'année suivante déclarait que ce “We are the world” qu'il avait lancé appelait à régler le problème de la famine au niveau de l’ONU (donc d'une forme de gouvernement supranational. Comme le concert de charité Live Aid de juillet 1985 (avec toutes sortes d'occultistes comme Jimmy Page, Madonna, Freddy Mercury, Sting, Bono, Mc Cartney, Bowie etc) vu par 2 milliards de personnes grâce à une opération de synchronisation des chaînes de télévisions qui était une première mondiale, ce Jour de la guérison devait réunir simultanément le un maximum d'énergies mentales sur la Terre pour créer un égrégore.

Barbara Marx Hubbard (1929-2019), une juive agnostique new yorkaise inspirée par Teilhard de Chardin (Kah p. 119) à qui un faux Jésus avait parlé en 1980, nominée pour le poste de vice-présidente par le parti démocrate en 1984, avait agi pour que l'URSS soit aussi associée à ce happening new-age en rencontrant à Moscou Joseph Goldin (1944-2000) - le père du premier pont spatial entre les USA et la Russie, partisan du remplacement de l'âge des religions par celui de la communication - qui avait un projet similaire. Pour elle ce jour de guérison devait être une « Pentecôte planétaire », tandis qu'elle définissait la pentecôte des apôtres comme « un champ magnétique de conscience créé qui a activé les pouvoirs dormants qui existent en chacun de nous » (Voir son livre Manual for co creators of the quantum Leap p 10-11). Trois ans plus tard Gorbatchev allait rencontrer le pape Jean Paul II au Vatican (décembre 1989), puis entretenir un correspondance intensive avec lui comme il allait le reconnaître dans le Denver Post de 1992, en le décrivant comme la plus haute autorité spirituelle du monde. En octobre 1986, ce pape avait organisé à Assise les « Journée mondiale de prière pour la paix », première grande rencontre interreligieuse mondiale où l'on célébra pêle-mêle (si l'on en croit le journal La Croix du 27 oct 1986) la grandeur du syncrétisme bahaï, les origines israélites de Saint François d'Assise, et où sikhs et hindous se rejoignaient pour former un groupe unique de prière avec les zoroastriens et les "giaïanistes" (ou plutôt "gaïanistes")... "Un quartier plus loin, dans un local bénédictin, des bouddhistes roulent entre leurs mains le rosaire, afin que les êtres humains soient délivrés des souffrances du corps et de l’esprit.", notait béat l'envoyé spécial Georges Mattia de La Croix. Il ne précisait pas si ces "rosaires" n'étaient pas des chapelets faits avec des morceaux d'os humains comme le sont souvent les chapelets tibétains.
En 1986, il y eut aussi l'opération "Million minutes of peace" (Kah p 127) soutenu par le Lucis Trust, le Dalai Lama (le grand "chef spirituel" qui a pris 1 million de dollars pour aller parler devant la secte sexuelle NKIVM), la Scientologie etc à la cathédrale Saint Jean le Divin (St John The Divine) à Manhattan où à l'époque on pouvait voir un Christ féminin avec des gros seins (un peu comme l'affiche du "Je vous salue Marie" de Godard). En 2018, il se tint une parade des morts-vivants dans cette cathédrale pour Halloween au son terrifiants de la musique du film sataniste Nosferatu. A 32 ans d'écart les constantes sont visibles. L'événement rassembla "plus d'un milliard de minutes de paix sous forme de prières, de méditations et de pensées positives" selon l'organisation Brahma Kumaris qui s'en attribue la paternité.
Pour approfondir le sujet, il faudrait croiser le travail de Gary H Kah avec celui de Mgr Michel Schooyans, professeur émérite à Louvain qui, dans "La face cachée de l'ONU" (eds Le Sarment p. 67) présentait en ces termes la Charte de la Terre (considérée par M. Gorbatchev en mars 2000 comme le "décalogue de la nouvelle éthique globale") en ces termes : "A la lecture de l'ensemble du texte, il saute aux yeux que la Charte de la Terre est imprégnée de tous les stéréotypes divulgués par le Nouvel Age. On remarque, en particulier, la place centrale accordée au thème du holisme ; le grand tout du monde ambiant a plus de réalité que les éléments qui en procèdent et en font partie." Une forme de totalitarisme que M. Shooyans dit inspirée de la notion de holisme inventée par le général philosophe Jan Christiaan Smuts, (1870-1950), une des figures de proue du groupe maçonnique de la Table Ronde (fer de lance de l'impérialisme anglais et de la mise en place de la Société des Nations), collaborateur de Churchill - voir notre billet sur le WWF.
En tout cas on voit bien à la lecture de Kah se mettre en place dès les années 80 la matrice d'un mondialisme mi-luciférien, mi-hindouïste syncrétique (sachant que pour l'hindouïsme toutes les religions sont potentiellement des émanations de leurs divinités), avec très probablement une certaine maçonnerie à l'arrière plan, dont les manifestations n'ont été ensuite que de plus en plus visibles sous Bill Clinton et dans les années 2000. Si l'on ne tient pas ensemble le projet politique d'empire mondial quels que soient les leaders qui le mettent en oeuvre (Napoléon, la reine d'Angleterre, Hitler, le secrétaire général de l'ONU ou le président des Etats-Unis) et ses racines spirituelles, on ne comprend rien à la dynamique profonde du mondialisme.
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