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Le blog de Frédéric Delorca

Marlène Schiappa et la banalisation de la sorcellerie

10 Octobre 2019 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Grundlegung zur Metaphysik, #Le monde autour de nous, #Les rapports hommes-femmes, #Bill Gates

Dans "Elle" ce mois-ci (et la nouvelle est reprise par de nombreux médias), la Secrétaire d'État chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, Marlène Schiappa avoue ses attaches avec la sorcellerie (je remercie la lectrice qui m'a alerté à ce sujet).

« Vous êtes assez marquée par l’univers de la magie et de la sorcellerie, comment l’expérimentez-vous personnellement ? »

Marlène Schiappa hésite à répondre à cette question, nous dit-on, « parce qu’on va [la] soupçonner de jeter des sorts aux gens » puis se lance. Elle affirme ne pas tirer les cartes ou ne pas envoyer de « formules de protection » par SMS, comme certaines de ses amies, mais admet que « comme la plume de Dumbo », « cela donne confiance ». Elle évoque également ses racines corses, et « les mythes et la magie » qui y subsistent, et dit avoir recours à ces « croyances » qui « donnent confiance ».

« Je suis originaire de Corse, dit-elle, et, dans mon village, les mythes et la magie font partie de nos légendes depuis toujours. On y pratique encore parfois des rituels pour enlever le mauvais oeil. Par exemple, j’ai du corail autour du poignet et un bracelet avec le chiffre 4. Ces croyances donnent confiance. » Puis elle précise que ses amies sont tarologues, et renvoie à Mona Chollet (du Monde Diplomatique...).

Ne vous y trompez pas : cela n'a rien d'un aveu spontané. Les petites confidences sur la sorcellerie de la part de gens connus ("the influencers") font partie d'un agenda planétaire, tous les pays ont les leurs à intervalles réguliers, et sur le mode de la répétition qui est la base du mind control.

Il y a un mois la célèbre actrice Jennifer Aniston défrayait la chronique de tous les médias mainstream en ligne en avouant organiser depuis vingt ans un "cercle de déesse" ("Goddess circle") avec ses amies dans lequel elle faisait des rituels pour assurer sa bonne fortune. 

La presse féminine est particulièrement aux avant-postes pour la réalisation de cet agenda. 

Il y a neuf mois, dans Grazia n°474 du 21 décembre au 10 janvier 2019, en p.128 la rubrique "Culture" présentait une critique du livre "Paris occulte" de Bertrand Matot qui vantait le Paris "magique et babylonien" du Sar Peladan, de Satie, de Knopff entre 1850 et 1930. "Bertrand Matot, raconte chaque pic de cette fièvre ténébreuse qui enveloppa la ville. Désormais, on peut le dire : Paris s'ennuie", pouvait-on y lire. Trente pages avant, y trouvait une interview justement de Mona Chollet, l'inspiratrice de Marlène Schiappa, qui, au nom du féminisme, veut réhabiliter la sorcellerie. Un refrain qu'on connaît bien. L'alibi : la tolérance, le respect de la "rationalité" spécifique des femmes, le droit à la différence et même... l'amour de la nature et de notre pôôôvre planète en danger (le réchauffement climatique). Elle s'y disait juste un peu embêtée que le capitalisme récupère un art si noble dans une logique de marché. "Ca m'agace un peu, dit elle en p. 92. Quand un magazine décrit la "sorcière parfaite", cela revient à rhabiller vaguement les comportements traditionnels et à nous faire acheter des bougies, des huiles essentielles et des cristaux". Puis elle ajoute (très loin de la neutralité sociologie) : "Mais je dois avouer que je n'y suis pas complètement hermétique. La fascination pour les fioles, ça marche aussi pour moi !" Ben voyons...

En août 2017 le magazine Avantages expliquait qu'une "nouvelle génération d'extralucides ringardise Mme Irma et sa boule de cristal". Les articles sur plusieurs pages vantaient la voyance, les talismans, le spiritisme, et incitaient les lectrices à "introduire de la magie dans leur vie". En juillet dernier Madame Figaro vantait les nouvelles formes de médiumnité sur Internet. On pourrait multiplier les exemples.

Evidemment la presse féminine n'est pas la seule sur ce créneau. M6 en octobre 2017 vantait la médiumnité spirite en mettant en garde contre les arnaqueurs (mais pas contre les dangers spirituels de cette pratique). En février dernier la revue Sciences Humaines à la rubrique "spiritualité" reprenait les sottises de Mona Chollet sur le thème du culte de la nature et la réhabilitation de la sorcellerie comme base du féminisme (voyez là dessus l'agenda de la Creative artists agency aux Etats-Unis).

Le but de tous ces articles est de faire croire qu'il existe une "bonne sorcellerie", un "bon contact" avec les entités de l'au-delà, une petite magie "soft", écolo, bienveillante et gentille, à l'opposé de la magie noire, un peu comme dans les années 1980 on vous vantait le "gentil Michael Jackson" contre le "diabolique Prince" (alors que les deux avaient la même allégeance à l'Oeil d'Horus...).

Vous noterez que la tactique est insidieuse. On instille le poison à petites doses juste pour liquider peu à peu ce qu'il reste de petites réticences judéo-chrétiennes. Marlène Schiappa avoue "seulement" qu'elle a quelques talismans, quelques formules fétiches etc, pour ne pas qu'on la "soupçonne de jeter des sorts" avoue-t-elle. Personnellement, je suis absolument convaincu qu'elle fait beaucoup plus que cela, et qu'elle fait partie d'une société maçonnique ou paramaçonnique ésotérique. Tout comme je ne crois pas qu'Emmanuel Macron ne sait pas ce qu'il fait quand, après son élection, il effectue un V de la victoire en forme d'équerre devant la pyramide du Louvre, ou quand il s'affiche à New York, dans une cérémonie organisée en 2018 par Bill Gates, avec une petite DJ androgyne africaine dont le clip "Deceiver" chargé de pyramides est une moquerie adressée aux chrétiens de son continent, ou encore quand le gouvernement laisse organiser une cérémonie luciférienne aux Invalides. Tous ces gens sont impliqués dans beaucoup plus d'actions occultistes qu'ils ne veulent l'avouer. Ils sont tenus au secret. Parfois on découvre les choses trente ans plus tard, à la faveur d'une confidence d'un proche, parfois jamais.

N'oublions pas que la secrétaire d'Etat de Macron, primée par le Grand Orient de France en novembre 2017 (pas pour ses romans érotiques), est fille de l'historien trotskiste Jean-Marc Schiappa, l'un des vieux cadres lambertistes de l'OCI (Organisation communiste internationaliste). Pierre Lambert son fondateur était membre du Grand Orient de France, et la direction du Parti ouvrier internationaliste lambertiste dans les années 2010 était liée à la franc-maçonnerie au travers de la Libre pensée dont le vice-président Christian Eyschen.

Sans doute la confession à Elle de Mme Schiappa est-elle un aveu édulcoré qu'elle nous offre. Mais, comme celui de Jennifer Aniston et d'autres stars, c'est un aveu destiné à conditionner les masses, préparer le terrain, petit à petit, comme les films de Disney, à quelque chose d'autre, quelque chose de beaucoup moins souriant, de beaucoup moins bénin (à supposer d'ailleurs que cette étape là soit si bénigne, car, chacun, dans l'Au-delà, devra en rendre compte, et l'addition sera peut-être plus salée qu'on ne le croit, même pour ceux qui se disent chrétiens : voyez ce témoignage). Ce qui sera la seconde vague de l'occultisme, un jour, que nos dirigeants connaissent peut-être déjà mieux qu'ils ne l'avouent, sera vraisemblablement terrifiante si on les laisse nous entraîner sur cette pente.

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