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Le blog de Frédéric Delorca

Maxime Vivas à propos du Xinjiang

13 Mars 2021 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Colonialisme-impérialisme, #Le monde autour de nous, #Débats chez les "résistants"

Encore pour rebondir sur un sujet que j'ai traité il y a quelque temps, voici un extrait de l'interview du journaliste Maxime Vivas (qui s'est rendu sur place en 2016 et 2018) par l'émission "Arrêt sur Images" sur le Xinjiang  le 26 février 2020 (ayant moi même fait des visites dans des pays diffamés par les journalistes occidentaux comme la Transnistrie et l'Abkhazie dans un esprit d'amitié entre les peuples, et de recherche de la vérité, je crois devoir relayer son propos sur les Ouïghours, même si bien sûr j'ai beaucoup de points politiques de désaccord avec lui). Un autre son de cloche que le dangereux Adrian Zenz toujours cité par nos médias.

"J’ai vu des Ouïghours barbus, alors que Raphaël Glucksmann prétend au Parlement européen que si vous êtes barbus au Xinjiang, hop, en « camp de concentration », vous lisez le Coran, vous priez, hop, en « camp de concentration ». Mais j’ai vu des Ouïghours qui lisaient le Coran, j’ai vu une école coranique, j’ai vu les prières de rue, j’ai vu la plus grande mosquée du Xinjiiang, qui est la mosquée de Kashgar. Elle peut accueillir 10 000 fidèles. Notre-Dame de Paris peut en accueillir 9000.

Bon, j’ai vu tout ça et là, on me dit que c’est interdit, que la religion est opprimée. J’ai vu des Ouïghours qui ne parlaient que le ouïghour. C’est incroyable ! J’ai vu une école primaire où il y avait une institutrice qui apprenait le mandarin et le ouïgour à des enfants. J’ai vu une école primaire où le cuisinier préparait de la nourriture halal. Tout cela est en contradiction avec ce qu’on nous raconte et qui, en général, n’a pas été vérifié. Moi, j’y suis allé, je parle de ce que j’ai vu et après, je conteste ce que disent les autres : leurs mensonges." (...)

"Dans mon livre je le dis, je parle des caméras, je dis comment les Chinois font pour éradiquer le terrorisme avant que les actes terroristes se produisent. Il y a des caméras, y a des check-points, il y a des codes QR sur les murs de certaines maisons. Quand on veut avoir une carte SIM il faut fournir son passeport. Tout ça existe ! Il y a vraiment une politique, une volonté de prévenir les attentats terroristes, une volonté de voir d’où pourraient venir des attentats et tout ça fait une surveillance qui, malheureusement, ne se limite pas aux terroristes purs, potentiels, mais touche la population parce qu’on ne peut pas faire autrement." (..)

"Dans mon livre, le mot « camp » figure dix-huit fois et six fois le mot « centre ». Ça fait vingt-quatre fois. Je ne nie rien du tout. Je dis simplement qu’au Xinjiang, il y a eu une série d’attentats aussi meurtriers et aussi nombreux que ceux qui se sont produits en France, que le Xinjiang a une frontière commune avec le Pakistan et l’Afghanistan, que par la frontière avec le Pakistan les fanatiques islamistes partent faire la guerre en Syrie avec Al Qaïda et reviennent ensuite pour essayer de créer une région qui serait un pays indépendant et une théocratie islamiste dont la loi ne serait plus la loi de la république de Pékin (qui n’est pas parfaite, sans doute), mais qui serait la charia, ce qui n’est pas mieux, vous savez. Je ne sais pas si vous l’avez vu dans mon livre : je dis que vingt-deux Ouïghours étaient dans le bagne de Guantanamo. Ces Ouïghours-là n’ont pas été pris par les Américains à Pékin ou Shanghai : ils ont été capturés sur les champs de bataille.

Donc, les Chinois ont un vrai problème avec une minorité, une minorité violente qui veut séparer le Xinjiang de la Chine, créer sur un sixième du territoire chinois un État qui serait un Etat islamiste. Pour les habitants du Xinjiang [25 millions] qui ne sont pas des Ouïghours et qui ne sont pas musulmans il n’y aurait qu’une religion, alors que les Ouïghours ne sont que la moitié de la population. Vous savez la différence entre une lutte de libération et le terrorisme ? Dans une guerre de libération, on s’attaque aux militaires, aux policiers, à l’Etat. Les terroristes s’attaquent à n’importe qui, n’importent où. Les Ouïghours islamistes ont fait péter des bombes, ont poignardé un peu partout, dans des rues, dans une gare, dans une mine. Les Chinois ont affaire à ce problème. C’est crucial aussi parce que la région regorge de richesses en minerais. Mais, en plus, c’est le départ de la nouvelle route de la soie et quand on dit « route de la soie » on met le doigt sur le problème." (...)

"Il y a aussi une volonté des islamistes radicaux de vouloir imposer la loi musulmane, la charia et donc de d’obliger tout le monde à devenir musulman et à appliquer les préceptes les plus durs du Coran. Il y a aussi un autre problème. Le gouvernement chinois sait que dans cette région du Xinjiang dont je vous redis quelle occupe un sixième de la superficie de la Chine, la langue officielle du pays, le mandarin, n’est pas parlée par tout le monde. Donc ils ont eu effectivement à ouvrir des centres pour apprendre le mandarin, faute de quoi on va avoir des gens qui parleront le ouïghour entre eux jusqu’à la fin des temps, qui ne pourront pas s’ouvrir au reste de la Chine, s’ouvrir au monde.

Donc, c’est la moindre des choses que dans un pays il y ait une langue officielle et que tout le monde parle cette langue. " (...)

"Tout à l’heure, vous me parliez des prélèvements d’organes. C’est extraordinaire parce que le responsable à l’OMS du bureau des prélèvements d’organes dit que ce n’est pas vrai. Par contre, jusqu’en 2015 et il y avait des prélèvements d’organes sur des prisonniers, [condamnés à mort] c’est vrai, je le dis dans mon livre, je ne nie pas, pourquoi le cacher ? Mais ce n’est pas la peine de dire qu’en 2021 ça continue, puisque c’est fini.

Vous savez, je vais vous raconter cette anecdote de la Banque mondiale. Là, je me réfère à des gens à des organismes qui ne sont pas prochinois. La Banque mondiale a prêté 50 millions de dollars au Xinjiang pour construire des collèges et puis, elle a été avertie par les médias bienveillants, que ces dollars servaient à construire des camps de concentration. La Banque mondiale s’est précipitée sur place elle a fait une enquête. A l’issue de cette enquête, elle a fait un communiqué (que je publie intégralement dans mon livre). La banque mondiale dit que ces allégations ne sont pas fondées, que ce n’est pas vrai."

"Il y a eu des photos satellites diffusées par une organisation australienne qui s’appelle ASPI [Institut australien de politique stratégique], qui est payée par les États-Unis d’Amérique, c’est prouvé [et avoué par elle]. Donc, elle a publié des photos satellites de « camps de concentration » disait-elle. Malheureusement ASPI a oublié d’enlever sous les photos les indications des longitudes et des latitudes, ce qui fait que les Chinois ont pu se rendre à l’endroit précis qui est désigné par les photos et ils y voient une école, un centre administratif, des choses comme ça. Et les Chinois disent : « Ce n’est pas la peine de prendre des photos satellites, venez voir ».

Alors allez-y. Ce serait bien que des journalistes français disent aux Chinois : « Voilà on a vu des photos satellites de camps de concentration, qui ont été publiées par l’ASPI et puis vous dites que c’est autre chose. Eh bien, voici les latitudes et les longitudes, allons voir ». Je pense que ce n’est pas difficile à faire, ça. Je pense qu’ils ne seraient pas hostiles à ça."

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