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Le blog de Frédéric Delorca

L'alchimiste Pierre Dujols

27 Mai 2022 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Grundlegung zur Metaphysik, #1910 à 1935 - Auteurs et personnalités

Dans mon dernier billet sur Gen Paul et Montmartre, je renvoyais à un article de l'écrivain alchimiste Richard Khaitzine. Dans cet article, il est question de Pierre Dujols (1862-1926), présenté comme le "dernier descendant des Valois" et un ami de l'alchimiste Fulcanelli.

Khaitzine ajoute en note de bas de page : "Les historiens n'ont pas relevé que le Duc d'Anjou, quatrième fils de Catherine de Médicis, se maria et qu'il eut un descendant mâle, lequel ne put faire valoir ses droits au trône. L'épouse du Duc était née Medina Coeli. Cette famille espagnole était de la lignée des Infants de la Cerda, les descendants d'Alphonse X de Castille, dit Le Sage, auteur des tables alphonsines et d'un traité d'hermétisme. Cette branche fut spoliée du trône d'Espagne par la branche collatérale. Au XVIIe siècle, l'Amirante de Castille, Henriquez Cabrera, issu de la branche spoliatrice, épousa successivement deux demoiselles nées Medina Coeli. De l'une de ces unions naquit... le comte de Saint-Germain, ainsi que l'atteste son blason, une fois lu selon les règles de l'héraldique. Comprend- on mieux pourquoi Pierre Dujols s'intéressa de très près à l'alchimie ?"

On trouvera ici un récapitulatif de l'engagement de Dujols dans l'hermétisme. Il y est précisé que "parmi les connaissances de Pierre Dujols (après son installation à Paris) se trouvent la cantatrice Emma Calvé, amie de Natalie Clifford Barney, l'Amazone du Paris lesbien, l'abbé Mugnier, artisan de la conversion de Joris-Karl Huysmans. Pierre Dujols reçoit à sa table l'alchimiste L. Faugeron. Viennent également au domicile parisien Julien Champagne et René Guénon."

Le blog "Toysondor.blog" précise, dans le même sens que Khaitzine, qu'Antoine Dujols (le frère aîné de Pierre) "présentait des preuves visant à établir que le dernier des Valois, le quatrième fils de Catherine de Médicis et de Henri II, contrairement à ce qu’indiquent les historiens, ne mourut pas sans héritier. François de Valois, Duc d’Anjou et d’Alençon, épousa le 12 avril 1575, Jeanne Adélaide, Duchesse de Médina Coeli. De ce mariage fut issue une lignée d’enfants mâles qui aboutit à Antoine Dujols, facteur de profession. Sous le règne de Louis XV, la descendance du mariage de François de Valois se manifesta en France en la personne de Charles-Louis de Valois. Ce dernier fut emprisonné à la Bastille et sa femme devint folle. Leur fils(*) fut alors adopté par un ouvrier nommé Guillaume Dujols. Et Eric Muraise dans son livre Du Roy perdu à Louis XVII psychanalyse historique d’un mythe national (Julliard, 1967), citant l’opuscule de Antoine Dujols, ajoutait : « En 1885, on voit alors un Dujol adresser au tribunal d’Aurillac une demande de rectification d’état civil, aux fins d’être reconnu pour Henri-Charles-Louis d’Usson, d’Auvergne, d’Alençon, prince de Valois. Il ne semble pas que le tribunal ait fait droit à cette requête insolite, mais il existe toujours des Dujols. On trouvait encore, avant la dernière guerre, dans le Lyonnais et l’Auvergne, une ligue royale dévouée à la cause de Mgr Henri de Valois, laquelle se confondait avec celle d’un Henri Dujol. "

Il ajoute qu'Antoine Dujols, mort à 46 ans était magnétiseur et guérisseur, selon le journal l'Avant garde de Provence de juillet 1892. Concernant Pierre Dujols, alchimiste opératif et éditeur, un de ses textes est en ligne ici.

Vous savez que ce blog n'est pas complètement indifférent aux questions dynastiques, dès lors qu'elles peuvent engager le statut métaphysique de la France si l'on en croit tout un courant prophétique dans la lignée de l'apparition de La Salette : voyez notre billet sur la probable opération maçonnique du "roi des Gilets jaunes"...

Cette histoire de descendance masculine cachée de Charles-Louis de Valois apparaît très douteuse : les documents du XIXe siècle facilement accessible ne parlent que d'une fille.

J'ai jeté un oeil sur le chapitre "Les Valois et les Bourbons" dans ses "Nobles Ecrits" récemment réédités par le Mercure Dauphinois, chapitre qui fut déjà vertement critiqué dans le journal "La Légitimité" du 21 juin 1885, sous la signature d'Albert Faure. Je reviendrai ultérieurement sur ce livre.

On trouve probablement un écho de la rivalité Valois-Bourbon dans le roman Jérôme Manierski, L'héritage des rois, , paru en 2017, qui met en scène un "ordre du cordon noir" maçonnique fondé par les Bourbon, chargé d'entraver les recherches du héros autour de Chambord et de Feigneux.

La lignée de Dujols n'est pas éteinte. Mais elle passe par ses deux filles (il n'y a pas eu d'héritier mâle) dont une épousa l'éditeur des Belles Lettres, dont les ouvrages sont consacrés à la Grèce antique.

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