Le cas Saakachvili stimule un élan anti-géorgien en Ukraine

4 Juillet 2023 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Peuples d'Europe et UE, #Le monde autour de nous

Aujourd'hui l'agent de l'OTAN Zelensky a expulsé l'ambassadeur géorgien et déclaré que "la Russie était en train de tuer le citoyen ukrainien (et ex va-t-en guerre géorgien de 2008) Mikheil Saakachvili avec les mains des autorités géorgiennes". Il a appelé ces dernières à transférer l'ex-président en Ukraine pour y être soigné. Une déclaration très modérément appréciée à Tbilissi, qui s'efforce de garder un juste équilibre entre Moscou et l'OTAN et a incarcéré Saakachvili pour mettre un terme à ses initiatives séditieuses.

L'ancien ambassadeur des États-Unis en Russie (à l'époque d'Obama, mais il est classé parmi les "liberal hawks" car c'est un produit de la Hoover Institution) et coordinateur du Groupe de travail international sur les sanctions Michael McFaul auprès de Zelensky a pris position dans le même sens en menaçant la Géorgie de sanctions si Saakachvili venait à décéder.

Hier Kiev a aussi sanctionné Georgian Airway, alors que d'autres compagnies aériennes étrangères en Ukraine continuent d'avoir des vols vers Moscou sans être inquiétées par Zelensky, et alors que Tbilissi ne cesse de répéter qu'elle soutient l'intégrité territoriale ukrainienne.

Cette montée des tensions semble provoquée par la présentation du prisonnier Saakachvili très amaigri à l’audience de son procès. Il invoque un empoisonnement aux métaux lourds. Ce caillou dans la chaussure des Géorgiens est un levier de pression supplémentaire pour Washington qui voudrait faire basculer ceux-ci (comme la Serbie) dans le camp pro-OTAN, voire ouvrir un second front caucasien contre Moscou.

Au même moment, tandis que la "contre-offensive" de Kiev semble faire long feu, la Russie et l'Ukraine s'accusent mutuellement de préparer une attaque terroriste contre la centrale nucléaire de Zaporojie. La Pologne demande des armes nucléaires en réponse à l'armement de la Biélorussie (l'hôte des Wagner après leur étrange coup d'éclat - et non d'Etat - anti-Poutine) et la Roumanie des troupes allemandes sur son sol... Nos quelques Français qui, dit-on, ont un peu de mal à s'y rendre utile ne suffisent pas...