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Le blog de Frédéric Delorca

La diffusion du livre sur l'Ukraine

24 Août 2024 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Béarn, #Ecrire pour qui pour quoi, #Débats chez les "résistants"

La rentrée arrive... et c'est bien dommage. A 54 ans il faut se résoudre à reprendre comme tous les ans, un boulot que je n'aime pas, dans une société de plus en plus inculte, brainwashé par le wokisme, et qui me prend de plus en plus ouvertement pour cible, même dans le milieu professionnel, en liguant contre moi des gens (notamment des femmes) qui ont l'avantage de correspondre à ce que le système veut promouvoir.

Très franchement, lorsque j'étais en Béarn la semaine dernière, j'eusse très largement préféré y rester, et ne plus jamais remonter au nord de la Loire, ni ne jamais écrire sur les choses de ce monde. Mais voici nul n'est disposé à me donner une retraite anticipée. Donc me revoilà sur les bords de la Seine à travailler comme un idiot, et occuper mon temps libre avec des blogs pour une douzaine de lecteurs.

Je ne sais pas pourquoi, alors que mes écrits indiffèrent tout le monde, l'histoire du monde se retrouve toujours sur mon chemin personnel, de sorte que je ne peux pas consacrer mon blog à proposer des recettes de cuisine ou des collections de cartes postales d'autrefois. Vous allez me dire que c'est le cas d'à peu près quiconque allume sa radio le matin pour se tenir au courant des nouvelles du monde. Mais, en ce qui me concerne, cela va quand même un peu plus loin. Ainsi, je ne m'attendais pas à ce que Pierre Piccinin insiste à nouveau l'an dernier pour que le livre sur l'Ukraine (auquel je travaillais déjà avec lui en décembre 2014 quand j'étais aussi son collaborateur au Courrier du Maghreb et de l'Orient) paraisse enfin.

Je me demande qui connaît encore Pierre Piccinin da Prata, après toutes les attaques injustes qu'il a subies dans la grande presse en 2012, après les Printemps arabes.

D'une manière générale il y a des noms comme ça qu'on associe à certaines guerres, certains événements qui font la "une" de l'actualité, et qu'ensuite tout le monde fait passer à la trappe. Par exemple je ne retrouve plus en ce moment des noms de Pierre Le Corf et Vanessa Beecroft qui étaient attachés à la guerre de Syrie en 2016. Ces gens là il y a huit ans s'exprimaient sur Facebook qui était le média alternatif en vogue. Le public a consommé leurs productions puis les a oubliés, l'invisibilisation par les algorithmes aidant.

Il en ira probablement de même d'Anne-Laure Bonnel qui est courageusement montée au créneau sur l'Ukraine en 2022 sur la base de son travail sur le Donbass (j'adore comment la fiche Wikipédia la qualifie de "propagandiste", alors que c'était une journaliste de terrain à la différence des présentateurs de plateau - je cherche en vain le mot "propagandiste" sur la fiche d'un célèbre publiciste de TF1 par exemple). Pierre Piccinin pourrait mettre ses pas dans les siens, même si son livre va peut-être moins au fond des choses que les reportages d'Anne-Laure Bonnel. J'ai proposé à un correspondant du Diplo qui a été dans le Donbass en 2018 de faire une recension. Le Dissident internationaliste qui était avec moi en Transnistrie a acheté le livre.

Je suppose qu'il est toujours quand même utile que des visages nouveaux apparaissent pour contrer les propagandes, et Pierre Piccinin a une certaine capacité à supporter le poids des caméras pointées sur lui que je n'ai pas comme lorsqu'il était allé  à l'émission  Salut Les Terriens ! du 23 juin 2012 sur Canal +. A lui de prendre le relais. Lui-même est assez conscient des limites de ces montées au créneau médiatique et de leur impact sur la mémoire collective, mais je pense qu'il devrait quand même essayer. Peut-être peut-il aussi s'adresser à des jeunes humoristes comme Greg Tabibian ou Rémy de Juste Milieu pour toucher la nouvelle génération, et même parler sur la chaîne Dialogue Franco-russe comme une capitaine de réserve me l'avait proposé l'an dernier pour mon livre sur l'Abkhazie. Il ne faut pas redouter les étiquettes : "complotiste" "extrême-droite". Les "mainstreams" les dégainent à tout bout de champ, c'est inévitable. Parler sur Géopolitique profonde peut griller des chances d'être cité par le "Diplo" mais ce dernier n'a plus l'aura des années 2000, et je parierais volontiers que son public est moins nombreux que celui des grandes chaînes. Ne restreignons donc pas trop nos espaces d'expression.

Mon fils ado me disait il y a peu "le public mainstream a besoin de haine anto-russe, et les dissidents ont besoin de haine anti-Macron". Le livre de Piccinin, comme mon propre travail, est par-delà cet aspect binaire et simpliste. Nous sommes au delà de la haine, même si la bêtise hypnotique, la censure et le cynisme manipulateur nous exaspèrent souvent. C'est notre faiblesse : cela ne nous attire pas beaucoup de supporters. Mais c'est aussi notre force : nous pouvons encore aller parler librement de ci de là en n'ayant pour souci que de témoigner tranquillement de la vérité.

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