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Le blog de Frédéric Delorca

La semaine de l'investiture

25 Janvier 2025 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Les Stazinis, #Les régimes populistes, #Donald Trump, #Colonialisme-impérialisme, #Peuples d'Europe et UE, #Le quotidien, #Proche-Orient, #Espagne

Encore une étrange semaine sur le théâtre du monde dans lequel Dieu semble toujours vouloir que nous existions.

C'était la semaine de l'intronisation de Trump aux Etats-Unis. Il paraît qu'il y a eu une sorte de compétition entre les nationalistes français pour faire croire qu'ils avaient été invités à la cérémonie alors qu'aucun que ne l'était (même pas les zémouriens censés être les plus proches des Républicains américains).

La comédie sociale dans ce qu'elle a de plus dérisoire. Quand on songe à toutes les sottises qu'a dites Trump dans la foulée  : qu'il finirait la guerre d'Ukraine en moins de 24 heures (on attend toujours), qu'il forcerait Poutine à venir négocier en augmentant les tarifs douaniers (alors que les Etats-Unis n'importent presque plus rien de Russie), que l'Espagne fait partie des BRICS, que la Russie a perdu 60 millions de soldats pendant la Seconde Guerre mondiale, qu'est un homme toute personne qui depuis la conception a des gamettes de petite taille (sauf que la différence homme femme ne se révèle qu'à la sixième semaine de vie de l'embryon, au départ tout est féminin sur le plan des manifestations génétiques) etc. Comme disait l'autre, Biden n'est plus là, les gaffes restent.

Trump a même "oublié" (volontairement ?) de poser la main sur la Bible. Et je ne parle même pas des pitreries de Musk et de son salut "romain" très bizarre. Ces gens sont malsains au possible. Ceux d'en face ne valent pas mieux. La dangereuse Von der Leyen dont on se demande ce qu'elle prépare comme riposte à Trump, Pedro Sanchez qui demande devant le Forum de Davos toujours plus de censure des réseaux sociaux  (d'ailleurs Trump a été acclamé à Davos juste après son intronisation comme apôtre de la dictature de l'intelligence artificielle, la 4e Révolution Industrielle chère à Schwab).

Nous sommes entre le marteau et l'enclume. Heureusement aussi bien le marteau que l'enclume sont également hors sol, régnant sur des peuples en déclin, et risquent de se prendre les pieds dans le tapis de leurs ambitions démesurées.

Nétanyahou a dû accepter un cessez-le-feu à Gaza. Scott Ritter dans son style passionné (un peu trop à mon goût, il manque de nuance) s'est exclamé (en substance) dans une vidéo "j'emmerde ceux qui disent que c'est un faux cessez-le-feu, c'est la seule bonne nouvelle pour les habitants là-bas depuis plus d'un an, seul leur enthousiasme compte"... Si l'on veut. Ils se réjouissent de retrouver leur maison au Nord de la bande de Gaza, mais là bas en réalité il n'y a plus de maison... Et il n'y a ni eau ni électricité. Où est objectivement la bonne nouvelle ? En outre les habitants de Cisjordanie sont à deux doigts de l'annexion. L'administration Trump ne reconnaît même plus l'existence du peuple palestinien. Où sont les bonnes nouvelles ? Dans l'accord militaire russo-iranien signé cette semaine ?

Ne parlons même pas de l'Europe où Bayrou s'appuie sur sa béquille socialiste, où Macron-Caligula veut encore donner des soldats à Zelensky, où le système politique allemand joue à se faire peur face à une AfD subventionnée par Musk qui de toute façon n'arrivera pas au pouvoir tandis que le pays privé de gaz russe par Washington s'enfonce tranquillement dans la désindustrialisation, où l'Angleterre sombre, où la Roumanie n'a toujours pas droit à des élections démocratiques.

De mon côté à titre personnel j'ai passé une semaine un peu bizarre, en grande partie oisive sous un ciel froid et pluvieux. Diverses personnes qui avaient marqué mon automne 2024 semblent s'effacer un peu de mon horizon : Piccinin, Ashuba que j'avais voulu associer au salon du livre russe, mon éditeur etc. Ce n'est pas seulement que je ne leur écris plus, c'est que je ne vois plus de raison de le faire. Les pistes d'action que j'ai cru pouvoir tracer avec eux, du côté de la promotion du livre sur l'Ukraine et de celui sur Prague, du côté d'un éventuel nouveau voyage en Abkhazie (j'avais même songé à écrire une biographie de celle que dans mon livre sur l'Abkhazie j'avais appelée Sophia), me semblent soudain complètement inutiles en ce début d'année.

Je crois que je suis en train de recentrer ma vision sur mon quotidien professionnel sur les bords de la Seine. Il n'y a rien de mieux à faire.

Ah ! J'oubliais. Cette semaine est mort Jean-François Kahn. L'homme que, dans mon livre "L'Ingérence de l'OTAN en Serbie", j'appelais "le Patron du Magazine", l'homme qui avait dit "niet" il y a 25 ans au projet de livre d'information alternative sur la guerre du Kosovo que Régis Debray avait voulu me confier. Je ne pense pas avoir perdu grand chose en étant exclu de son petit cercle quelques jours seulement après y avoir été admis. Inutile que j'émette le moindre jugement sur sa vie son oeuvre, ou celle de son frère Axel Kahn (je crois qu'à l'échelle de la macro-histoire l'un et l'autre ont servi, dans des domaines différents, le même Moloch). N'importe qui peut deviner comment je perçois le bilan de la vie de ce genre de personnage. Sans ce "niet" j'aurais été mis sur les rails de grands éditeurs, je n'aurais pas préparé un doctorat de sociologie (tardivement) en 2006 parce que j'aurais été "happé" par les milieux parisiens, et les Editions du Cygne ne m'auraient pas connu... Sauf que sans doute j'aurais tôt ou tard déserté cette comédie sociale lutécienne. Il y avait des "tendances lourdes" qui me rendaient incompatible avec ce milieu-là.

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