Le meurtrier de la journaliste Shireen Abu Akleh identifié
11 Mai 2025 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Proche-Orient, #Le monde autour de nous, #Colonialisme-impérialisme
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Comme des milliers d'innocents à Gaza, la journaliste chrétienne américano-palestinienne Shireen Abu Akleh, née à Jérusalem en 1971 qui travaillait pour la chaîne Al Jezeera a été délibérément tuée par l'armée d'occupation le 11 mai 2022 au camp de Jénine en Cisjordanie (dont les 30 000 habitants ont été brutalement expulsés cette année) le 11 mai. Et, l'armée d'occupation a ensuite violemment attaqué à Ramallah le cortège funèbre qui portait son cercueil. Les reportages de Shireen Abu Akleh étaient toujours très appréciés car bien peu de reporters s'aventuraient à aller sur les lieux de la répression pour en témoigner.
A l'époque la délégation européenne auprès des Palestiniens s'était déclarée « consternée par la violence dans l’enceinte de l’hôpital Saint-Joseph et par le niveau de force inutile exercée par la police israélienne tout au long du cortège funèbre. Au terme d'une enquête il est apparu que l'attaque de la police était due au fait le cercueil de la défunte avait été « enlevé par des extrémistes » qui prévoyaient d'organiser ses funérailles avec un cortège à travers la vieille ville, contre l'avis de la famille. Les conclusions de l'enquête révèlent que la police israélienne a cependant commis l'erreur d'utiliser des matraques contre les porteurs de cercueil qui étaient sur le point de le renverser mais que l'entrée des forces dans la zone hospitalière était justifiée.
En 2024, à l'occasion du second anniversaire de sa mort, la famille de Shireen Abu Akleh, dont sa nièce Lina Abu Akleh, ex-étudiante en journalisme née en 1995, a inauguré une fondation dans le double objectif de célébrer sa mémoire et d'accorder 10 bourses annuelles à des étudiants palestiniens ou internationaux souhaitant devenir journalistes, avec la devise « Le journalisme n'est pas un crime ». La journaliste Shireen Abu Akleh a grandi dans une famille de la bourgeoisie de Beit Anina où son père avait une agence de voyage. Son frère Anton, le père de Lina Abu Akleh, né en 1963 a été formé par l'école Saint Georges de Jérusalem puis a obtenu un diplôme de tourisme de l'université de Bethléem avant de travailler pour l'ONU en Afrique et au Proche-orient et épousa une arménienne. Il avait notamment organisé des visites pour les rapporteurs de l'ONU pendant la deuxième Intifada. Il est aujourd'hui un des principaux défenseurs de la mémoire de sa soeur.
Ce mois-ci la plateforme américaine de journalisme d'investigation « Zeteo » a publié un documentaire révélant l'identité du soldat israélien qui a tué la journaliste Shireen Abu Akleh, à partir du témoignage d'un de ses camarades. Ce même soldat a été tué le 27 juin 2024 lors d'un raid militaire israélien sur le camp de réfugiés de Jénine. En juin, des combattants de la résistance palestinienne à Jénine lui ont tendu une embuscade lors d'une opération israélienne en plaçant un engin explosif improvisé sur son chemin. C'était un certain capitaine Alon Sacagiu ou Scagio selon les retranscriptions, né en 2002.
L'enquête a été menée par Dion Nissenbaum, ancien correspondant du Wall Street Journal, qui a consulté les témoignages de deux soldats israéliens présents à Jénine le 11 mai 2022 ainsi que de hauts responsables américains, assisté du producteur Conor Powell, un ancien de Fox News, et de la journaliste Fatima Abdul Karim — correspondante du New York Times en Cisjordanie —. Il a ainsi pu dépasser les barrages opposés par l'administration Biden sous pression de Tel-Aviv à toute enquête.
Selon un soldat israélien interviewé dans le documentaire, les membres de l’unité de Sacagiu étaient tellement mécontents que sa réputation ait été ternie par le meurtre d’Abu Akleh qu’ils ont commencé à utiliser sa photo comme cible d’entraînement.
Reporters sans frontières estime qu'environ 200 journalistes ont été tués au cours des 18 derniers mois par les frappes israéliennes sur Gaza. Les meurtriers des journalistes en Palestine habituellement jouissent de l'impunité.
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