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Le blog de Frédéric Delorca

Lili Marleen

30 Juin 2025 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Grundlegung zur Metaphysik, #Souvenirs d'enfance et de jeunesse, #Cinéma, #Philosophie et philosophes

Mes vrais lecteurs savent quel intérêt j'ai porté pendant mon engagement anti-OTAN de 1999 aux ambiances musicales serbes pendant l'agression occidentale (cf L'Ingérence de l'OTAN). Puis, ayant vu Underground (1995) De Kusturica eu début des années 2000, pendant 20 ans j'ai trouvé un peu étrange et surréaliste que le réalisateur mette la chanson Lili Marleen chantée par Lale Andersen puis Marlene Dietrich en arrière plan de l arrivée des troupes allemandes en Yougoslavie de Ljubjana à Belgrade en 1941. Aujourd'hui en regardant le film de Fassbinder, Lili Marleen de 1981, je comprends mieux.  Le départ du succès international de cette chanson pendant la Seconde Guerre mondiale fut la prise de radio Belgrade par les allemands. C'est là qu'un lieutenant allemand l'a passée sur les ondes pour la première fois (elle allait ensuite être écoutée par six millions de militaires allemands). Fassbinder montre sa première diffusion en arrière plan d images de soldats au front.  Kusturica faisait ainsi probablement un clin d'œil ou rendait hommage au film de Fassbinder, tout en montrant quelque chose de profond sur l ambiance de la Serbie à  l'époque. 

En 1999, un certain Igor Krstic dans la revue hollandaise Tijdschrift voor Mediafeschiedenis avait validé cette idée que Kusturica rendait hommage à Fassbinder dans cette séquence, comme il l'a fait aussi en se mettant en scène sous les traits d'un trafiquant, comme Fassbinder s'était lui-même filmé dans Die Ehe Der Maria Braun. D'ailleurs le personnage de Natalia dans Underground est dans les mêmes ambiguités amoureuses que Willi dans Lili Marleen. Et Kstric voyait dans les deux films le même jeu entre spectacle et histoire.

Fassbinder a insisté sur le fait que les tarots avaient prévu le succès de la chanson. On ignore si le fait est historiquement exact, vu qu'il s'agit d'une libre interprétation de la vie de Lale Andersen. Les tarots étaient à la mode au milieu du XXe siècle. Dans "A touch of Evil", Osron Wells allait faire de Marlene Dietrich une liseuse de cartes (diseuse de bonne aventure). La mère du célèbre acteur Gérard Philipe tirait aussi les cartes. L'insistance sur les tarots à un certain niveau pourrait suggérer que la guerre comme le spectacle sont le produit des lames démoniaques des cartes. Une vision peut-être une peu trop "gnostique" des choses, un peu comme dans "The Matrix"... Vision "néo-platonicienne" aussi ("la vida es un sueno") très en vogue de nos jours dans les milieux dissidents...

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