Journalisme

Le journalisme est une bien noble profession, investie d'ailleurs des privilèges qui vont avec la noblesse. Songez par exemple que, si un universitaire est obligé de dévoiler ses sources (la célèbre et affreuse note de bas de page dont on nous apprend à surcharger nos livres), le journaliste a lui la possibilité de ne jamais dévoiler ses sources. Il a même dans une certaine mesure le devoir ne les point dévoiler, pour les protéger. A charge pour lui évidemment ensuite de les vérifier, de les recouper. Tout un art, qui doit forcer le respect.
L'ennui, évidemment, c'est que le métier est dévoyé par un système usé jusqu'à la corde. Je regarde peu la télévision. Mais ma vieille mère fonctionne souvent pour moi comme un baromètre de ce qui s'y dit. Il y a 7 ans elle mourrait de peur que son village occitan soit attaqué par Ben Laden. Aujourd'hui elle redoute que sa Caisse d'Epargne fasse faillite. J'en ai déduit que c'est parce que depuis 8 jours, la télé lui rebat les oreilles de la crise financière (les médias ne se rendent pas compte des ravages qu'ils provoquent dans les chaumières).
Ce soir un journaliste accordait la parole à Houellebecq et BH Lévy, deux personnages tout aussi antipathiques l'un que l'autre pour des raisons différentes, dont le bouquin allait être commenté pendant une heure. Voilà où en est leur profession.
Beaucoup d'entre eux en ce moment crachent leur haine contre le "journalisme citoyen", les blogs amateurs. Il est vrai que je n'aimerais pas être à leur place. Ils ont beau dire que c'est la technologie qui coule leur métier (la concurrence d'Internet), ou la contrainte financière, leur connivence avec le pouvoir politique et financier est aussi pour beaucoup dans la méfiance des gens à leur égard. Et encore, si seulement les citoyens des pays riches avaient la sagesse de se défier encore plus de leurs médias.
Y a-t-il une chance de sauver les médias ?Je veux dire non seulement de la faillite financière face à Internet, mais aussi de la faillite morale après tant d'aveuglement et souvent tant de mauvaise foi. Inventer des médias alternatifs, oui, mais aussi de grands médias alternatifs professionnels. Dans mon programme pour une gauche décomplexée, j'avais insisté sur le fait que l'Etat devrait prendre cela en charge : recréer des médias publics dignes de ce nom, un vrai journalisme professionnel subventionné au service des citoyens. Le problème est de savoir si ce journalisme là garderait une forme d'indépendance. Question de la possibilité pour les citoyens de contrôler, à tous les niveaux, ce pouvoir politique volontariste que j'appelle de mes voeux. Un Etat fort, au service des citoyens et contrôlé par les citoyens, est-ce concevable, dans le domaine des médias comme dans les autres domaines ou est-ce une contradictions dans les termes mêmes ?
Parmi les rares révolutions attractives en ce moment, il y a celle du Vénézuela. Dans ce contexte beaucoup s'étaient intéressés au projet de TéléSur, qui était une TV révolutionnaire "du Sud" comme son nom l'indiquait. Je l'ai regardée plusieurs fois. Ses programmes étaient de bonne qualité. J'avais cru comprendre que l'on souhaitait faire une TeleSur française, je ne sais plus où en banlieue parisienne. Tele Vive peut-être, ou alors je confonds. J'avais demandé l'an dernier à jeune diplomate vénézuélien s'il pensait qu'on pouvait transposer TeleSur à l'Europe. Sa réponse avait été négative : "trop spécifique, TeleSur répond à un besoin latinoaméricain". Soit, mais alors pourquoi n'y a-t-il rien de comparable en Europe ? Parce qu'il n'y a pas de besoin dans ce sens ? Ou parce qu'aucun Etat n'a tenté de faire une révolution ?
On attend peut-être que la Biélorussie ou la Pridnestrovie lancent leur TeleSur européenne. Je plaisante bien sûr. Le "dernier Etat stalinien d'Europe" comme le présentait Arte il y a 5 ans est courtisé par Bruxelles (et par la Pologne) en ce moment pour qu'il ne tombe pas complètement dans le giron russe (bien qu'ils viennent d'unifier leur défense anti-aérienne avec Moscou), lisais-je récemment. Quant à Tiraspol, son étoile ne brille que pour elle-même.
Il va falloir trouver d'autres solutions...
Le livre "Dix ans sur la planète résistante" (Thélès)

A propos de Platon à Syracuse
Je voudrais juste ajouter un petit mot concernant Platon à la suite d'un commentaire qu'une lectrice a bien voulu faire hier sur ce blog.
"Platon fut un idiot d'aller se mettre à la solde d'un tyran, le philosophe-roi cela ne mène à rien". Savez-vous que j'entends cela depuis la terminale ? Mon prof de philo déjà le disait. C'est exactement le genre de phrase toute faite qu'un prof de lycée, soi-disant formé à l'esprit critique, adopte tout de suite sans se poser de questions. Le mol oreiller des certitudes.
Or c'est bien sûr une illusion rétrospective. Après deux millénaires d'histoire de la philosophie tout le monde a tiré cette conclusion, mais il faut toujours se replacer dans la chair d'une époque.
La philosophie était un genre de pensée nouveau. Personne ne pouvait savoir jusqu'à quel point elle changerait le politique ou pas. Et dans un sens elle l'a changé. Je renvoie ici au bouquin de Jerphagnon sur l'histoire des idées dans l'Antiquité où l'on voit le rôle des philosophes auprès des empereurs romains par exemple.
Mais revenons à Platon. Quand on lit Plutarque, on voit bien quel fut un des motifs de ses déplacements à Syracuse : c'était l'invitation de Dion. Autrement dit l'amitié. Valeur qui ne compte peut-être plus beaucoup de nos jours mais qui était cardinale en Grèce (comme à Rome) du temps où les gens ne pouvaient pas s'enfermer dans le virtuel.
Il y avait un parti philosophique à Syracuse. Il était presque naturel que Platon aille l'aider. J'attire votre attention sur le début du passage que j'ai cité avant hier (et qui correspond au troisième voyage de Platon à Syracuse) : "Son arrivée remplit (...) la Sicile d’une grande espérance. Elle faisait des voeux ardents pour que Platon l’emportât sur Philiste, et la philosophie sur la tyrannie. "
Je pense que rien que pour cela Platon avait raison de tenter l'expérience (une expérience absolument inédite à l'époque) : il ne s'est pas dérobé aux responsabilités qui étaient les siennes à l'égard de l'humanité en général et de ses amis en particulier, comme Socrate ne s'est pas dérobé à ses responsabilités en buvant la ciguë. Voilà peut-être une notion que les intellectuels intellectualistes justement ne comprennent pas.
Il faut aussi rappeler que les territoires grecs d'Occident étaient des terres d'aventure et d'expérimentation beaucoup moins encadrés par les traditions que les vieilles cités : tel était le cas de la Sicile, et de ce qu'on appelait la "Grande Grèce" en Italie du Sud, qui constituait une sorte de Far-West. Denys y expérimentait une tyrannie démesurée, il n'était pas aburde que Platon veuille y expérimenter un régime philosophique. Et, n'ayant pas le pouvoir de rallier le peuple versatile (oi poloi) durablement à sa cause, miser sur une conversion des dirigeants à sa cause était un pari pas si déraisonnable que cela.
En parlant de ralliements, je me demande ce qu'il faut penser de la remarque de Plutarque " Il y avait un grand empressement des femmes autour de lui". Je laisse les spécialistes des questions de genre répondre à cette difficile question.
Je ne vous cacherai pas que je suis de plus en plus admiratif devant le personnage de Platon. Il est pour moi "le" véritable révolutionnaire par excellence, accomplissant pour Socrate ce que Lénine fit pour Marx. C'est un homme qui, par rapport à son temps, est à la fois d' "avant et d'après". D'avant, parce que c'est un aristocrate conservateur, il en gardé bien des traits. D'après, parce que c'est lui qui stabilise la révolution socratique pour l'avenir, en fixant pour ainsi dire sa forme définitive. ER Dodds a montré combien Platon sut, très profondément, ménager à la fois le besoin (conservateur) de religiosité qu'a le peuple (et qui conduisit à l'élimination Socrate, mais aussi d'autres théoriciens à la même époque) et le geste de rupture qu'introduisit la philosophie rationnelle.
Il y a une phrase de Platon que j'aime beaucoup à propos de Socrate : "Il était atopos" (il n'avait pas de lieu). On peut dire ça de toute la révolution philosophique. Il suffit de lire les Nuées d'Aristophane pour saisir le potentiel révolutionnaire des débats rationalistes de l'époque, et combien ils pouvaient profiter aux pires anarchistes et aux pires criminels pour dynamiter toute la cité (spécialement au moment des guerre). Platon est celui qui donne à cette révolution un lieu, pas seulement physique (l'Académie) : un lieu intellectuel, une forme, que les penseurs s'évertueront à dynamiter pendant 2000 ans (souvenir de mon prof de philo de terminale s'exclamant : "Il faut renverser Platon"). La philosophie, c'est la révolution dans la révolution : l'émergence du rationalisme dans la révolution démocratique athénienne.
Il est facile, quand on est un petit intellectuel intellectualiste, de critiquer les acteurs de cette révolution. La critique des philosophes est un genre bien établi dans l'Antiquité grecque et romaine qui va bien avec le goût des commérages dans les villages méditerranéens, où l'on bavarde beaucoup sur les bancs publics au soleil. De Caton d'Utique (à l'époque de César) on dénonçait le goût immodéré pour le vin, de tel autre son intérêt pour le corps des femmes. De Platon on critiquait l'orgueil, l'arrogance, le goût des chevaux. Cela nous vient de Diogène le Cynique. C'est assez amusant, mais cela va bien avec le personnage. Un vaniteux. Sans doute. Ca a peut-être contribué à son obstination à "convertir" Denys de Syracuse. L'orgueil est souvent le revers des intelligences supérieures (on disait la même chose de Pascal) et ce qui les conduit à commettre des erreurs. Cela va aussi avec l'ascendance nobiliaire du bonhomme. Mais peut-être est-ce aussi ce qui lui a donné l'énergie de réaliser son oeuvre : cette grande synthèse dont la révolution philosophique avait besoin, et par rapport à laquelle tous les autres (Aristote, Zénon, Epicure etc) allaient devoir prendre position et se situer.
FD
Plutarque, Vie de Dion (extrait)
"C’est ainsi que Platon, comme il le dit , alla pour la troisième fois dans le détroit de Scylla :
XIX. Son arrivée remplit Denys d’une grande joie, et la Sicile d’une grande espérance. Elle faisait des voeux ardents pour que Platon l’emportât sur Philiste, et la philosophie sur la tyrannie. Il y avait un grand empressement des femmes autour de lui, et il trouvait chez Denys une confiance exceptionnelle, qu’aucun autre n’avait ; on ne le fouillait pas quand il approchait le tyran. Comme Denys lui offrait souvent des dons considérables en argent, qu’il n’acceptait pas, Aristippe de Cyrène, qui se trouvait là, dit que Denys était magnifique à bon compte ; car aux gens comme lui, il donnait de petites sommes, quand il leur fallait davantage, et de grosses à Platon, qui ne prenait rien. Après les premières congratulations, Platon commença ses entretiens avec Denys. Il y eut d’abord des atermoiements au sujet de Dion, puis des reproches et des querelles qui restèrent cachés aux gens du dehors ; car Denys les dissimulait et s’efforçait, en prodiguant, par ailleurs, les attentions et les égards à Platon, de le détourner de son attachement à Dion. Cependant le philosophe, dans les premiers temps du moins, ne démasquait point la mauvaise foi et la fourberie du tyran ; il tenait ferme et faisait bonne contenance. Comme ils étaient ainsi disposés l’un envers l’autre, sans qu’à leur avis personne le sût, Hélicon de Cyzique, un des familiers de Platon, annonça une éclipse de soleil. Elle se produisit selon ses prévisions, et excita l’admiration du tyran, dont il reçut en récompense un talent d’argent. Aristippe dit alors en riant aux autres philosophes, qu’il avait aussi à prédire un phénomène extraordinaire. Et comme ils lui demandaient de s’expliquer « Eh bien ! dit-il, j’annonce que, dans peu de temps, Platon et Denys seront ennemis ! » A la fin Denys vendit les biens de Dion et en garda le produit. Quant à Platon, qui occupait jusque-là un appartement donnant sur les jardins du palais, il le logea chez les mercenaires, qui le haïssaient depuis longtemps et désiraient le tuer ; car, à leurs yeux, il voulait persuader Denys d’abdiquer la tyrannie et de vivre sans gardes du corps.
XX. Devant le péril de Platon, Archytas informé envoya promptement une ambassade et une galère à trois rangs de rameurs à Denys, pour réclamer le grand homme, qui n’était venu à Syracuse que sur sa garantie personnelle. Denys, pour démentir son hostilité envers le philosophe, lui offrit des banquets et le combla d’attentions au moment du départ. Il lui dit seulement en se séparant de lui : « Sans doute, Platon, tu porteras beaucoup de terribles accusations contre nous devant tes confrères en philosophie ? » Platon répondit alors en souriant : « Puisse-t-on ne jamais manquer, à l’Académie, de sujets de conversation, au point d’avoir à parler de toi !» "
La suite est sur http://ugo.bratelli.free.fr/Plutarque/PlutarqueDion.htm (mais les versions bilingues aux Belles lettres sont plus savoureuses).
Figures de l'engagement
Il existe deux sortes d'engagement, deux figures idéaltypiques : celle de l'intellectuel, et celle du bon soldat.
L'intellectuel a toujours tendance à souhaiter garder une hauteur de vue, à ne pas vouloir qu'on l'embrigade à bon compte. C'est une qualité. Mais cette qualité se retourne facilement en défaut : il (ou elle) aime se regarder penser, écrire, parler ; il ou aime sa subtilité, sa profondeur, son sérieux, son indépendance, les contemple avec narcissisme, les met en scène dans des débats ici et là. Dans Dix ans sur la planète résistante (qui, si tout va bien paraîtra ce mois ci), j'ai décrit les méfaits que ce côté "poseur" des intellectuels au fil des grands combats de notre époque. J'en ai décelé la trace chez certains cerveaux trotskistes, mais aussi chez Chomsky, et d'autre. Plus d'une fois cela les a empêchés de comprendre, et de ressentir, ce qui se jouait vraiment dans les conflits, et cela les a même poussés à commettre des erreurs de fait (voire à glisser sur la pente d'une doxa dominante complètement décalée par rapport à ce qui se passait vraiment).
A l'opposé de cette tendance, il y a le bon soldat, c'est-à-dire l'homme qui a trouvé un mensonge ou une injustice à combattre, et qui le fait sans se regarder agir, sans narcissisme. Il y a souvent dans cette attitude plus de franchise, et de courage que chez l'intellectuel, une plus grande générosité à l'égard du réel, un plus grand enracinement aussi, une solidité. Le défaut auquel conduit ces qualités peut-être le dogmatisme, et un englument aveugle dans l'erreur. Il me semble que lorsque Jared Israel attaque Chomsky en septembre 1999 comme je le raconte dans mon livre, il est dans ce rôle-là.
Tout au long de mon propre engagement j'ai essayé de garder une juste distance à l'égard de ces deux pôles antagonistes. Je ne prétends pas avoir toujours trouvé le bon équilibre. C'est un exercice subtil.
Hier soir, je lisais dans un journal contestataire une déclaration péremptoire sur le fait que la guerre d'Ossétie du Sud n'aurait fait que "quelques centaines de morts". Ceci est contradictoire avec les chiffres avancés par des ONG, et avec les témoignages que fournissaient des Ossètes (répercutés notamment sur un site français que j'ai longuement cité sur ce blog en août). J'ai contacté l'auteur de cet article pour lui faire part de mon désaccord. Je connais cette personne. C'est une universitaire. Je sais qu'au mois d'août elle n'a pas investi un intérêt dense dans l'affaire ossète comme je l'ai fait (elle n'écrivait pas d'articles à chaud comme in en trouve dans les archives du présent blog). Elle s'est documentée sur le tard, et, à mon avis, d'une façon assez abstraite, en s'intéressant plus aux enjeux géopolitiques de cette guerre qu'à sa réalité humaine. Comme je lui faisais part de mon désaccord, sa réponse a tenu en 2 points :
- Elle m'a envoyé ses sources : Reuters (quand on sait combien Reuters s'est planté par le passé, notamment sur les morts des guerres de Yougoslavie), et Chomsky (je vous renvoie à nouveau au débat avec Jared Israel cité plus haut)
- Elle s'est vantée de n'être "dans la poche d'aucun service de propagande. Ni les américains... ni les russes" : à nouveau ce merveilleux fétichisme de l'indépendance intellectuelle qui débouche toujours sur des "ni-ni" ("ni-ni petitsbourgeois" disait Barthes) et des capitulations devant le point de vue des agences de presse occidentale.
Or 500 morts ou 2 000 en une nuit sur une population de 90 000 habitants (dont un tiers avaient fui), c'est la différence entre des victimes collatérales d'une guerre "normale" et un début de génocide (on se souvient du débat en 1999 sur le nombre d'Albanais morts : 100 000, 15 000, ou 2 000 - sur 18 mois, pas en une nuit). Au vu des témoignages des Ossètes, et des faiblesses des arguments de ceux qui avancent 500, je crois plus aux 2 000 et en l'hypothèse d'une offensive réellement sanguinaire. Mais je comprends qu'un certain habitus universitaire incline à croire plutôt aux 500 pour ensuite d'attacher aux grands "enjeux géopolitiques" sur lesquels on pourra disserter en valorisant mieux son égo (car rien de tel que de grandes discussions générales pour se donner l'impression d'être un général, general ideas are generals' ideas disait Virginia Woolf). Cet habitus là ne sera pas au fondement de mes propres analyses. La sauvagerie de l'agression géorgienne n'est pas à mes yeux un simple "détail" et, si l'on veut me prouver qu'elle était plus tendre qu'il n'y parait, il faudra étayer cette thèse avec des témoignages, et des arguments plus sérieux que ceux de l'agence Reuters.
A propos de l'étiquette "socialiste"

Bien sûr, on comprend la source du problème : le Pérou est connu pour ses positions pro-libre-échange, néolibérales, anti-Chavez etc. Mais si l'on s'en tient aux étiquettes, il n'y a pas plus de raison de le classer à droite que le Chili où le parti socialiste, membre de l'Internationale socialiste, gouverne avec le centre, voire au Brésil (où le centre fait aussi partie de la coalition).
J'ai pris ma plume pour écrire ceci à l'Humanité Dimanche :
"Bonjour, Je vous signale qu'il y a une erreur dans la carte que vous publiez dans l'Humanité Dimanche de cette semaine. En effet, le Pérou y est signalé en bleu comme un pays gouverné par la droite. Or s'il est vrai que le parti APRA du président Alan Garcia est connu pour son programme néo-libéral libre-échangiste, il n'en est pas moins pour autant membre de l'Internationale socialiste (cf http://en.wikipedia.org/wiki/American_Popular_Revolutionary_Alliance). Autant que je sache l'Humanité Dimanche a coutume (bien que l'appellation "socialiste" devienne de plus en plus éloignée de la réalité des pratiques) de classer les partis membres de cette Internationale plutôt à gauche, et donc, en application de ce critère, le Pérou devait figurer en rouge sur votre carte, et non en bleu."
J'ai reçu une réponse que la Netiquette m'interdit de reproduire.
Je pense qu'ici se révèlent une fois de plus le problème de la classification des politiques, et ce problème important de la définition de la "gauche" qui n'est pas pour rien dans la faiblesse des résistances au système dominant.
FD