Projets
Je suis pourtant très ouvert au dialogue avec tout le monde. On ne progresse que par le dialogue. Une de mes amies italiennes est revenue il y a huit jours ravie d'une conversation avec un partisan de Mobutu qui avait un discours du défunt maréchal en guise de sonnerie sur son téléphone portable. Elle, qui détestait Mobutu au nom de l'héritage de Lumumba, a découvert que ce partisan du dictateur déchu partageait la même passion qu'elle pour le père de l'indépendance du Congo, sans qu'il trouve cela contradictoire avec son amour pour Mobutu. Cette amie est ainsi sortie de la conversation avec l'idée que l'opposition schématique Lumumba/Mobutu qu'affectionne l'ultra-gauche (dans un cinéma rue de la clé il y a 7 ans on diffusait successivement un film sur l'assassinat de Lumumba et "Mobutu roi du Zaïre") pouvait être dépassée. Le dialogue l'a faite avancer.

Vous souvenez-vous que dans les années 1910 le Conseil d'Etat a rendus des arrêts faisant obstacle à ce qu'on appelait à l'époque le "socialisme municipal", c'est-à-dire une tentative de faire la révolution socialiste à partir des communes, quand une majorité de cette tendance les dirigeait, à défaut de la faire au niveau national. Et si l'on se lançait dans l'anti-impérialisme municipal maintenant ? Songez à Creil, songez à Grigny où des élus se sont découverts une vocation bolivarienne. Songez à Bagnolet dont le maire se rend à Gaza juste après le retrait de Tsahal. Vous ne voyez pas bien à quoi je songe ? Patience. Des pistes d'action très concrètes vont peut-être s'ouvrir dans cette direction.
Les rapaces contre l'Irak
Des nouvelles d'Asie
J'ai déjà beaucoup écrit sur le Soudan, mais je ne suis pas étonné que le discours anticolonialiste autour de ce pays ne rencontre guère d'écho en France, et que les bonnes âmes s'entousiasment pour l'inculpation de son président devant la CPI. Nous ne connaissons cela que trop bien.

Je lisais ce matin dans la presse chinoise un article d'un certain Zong Yiwen, membre de l'association China Religious Culture Communication, selon lequel 80 % des membres du soi-disant gouvernement tibétain en exil sont Tibetan Youth Congress, une organisation qui appelle à l'intifada la population du Tibet. Ces membres sont censés être aux ordres du Dalaï Lama aux termes de leur constitution. Or peuvent-ils soutenir la violence que condamne officiellement leur leader ? ou leur leader tient-il un double langage ? Une enquête sur ce gouvernement tibétain en exil, son personnel, ses valeurs, ses financements, serait utile à la compréhension des enjeux.
Dans toutes ces affaires de sécession il y a toujours un Ibrahim Rugova non-violent que l'on met en avant, et derrière lui, un gang façon UCK, et une base américaine en prévision (avec la bénédiction des multinationales évidemment).
Vu aussi ces tensions militaires en haute mer entre les USA et la Chine. Et l'obstination du gouvernement nord-coréen à envoyer un missile de longue portée en faisant croire que c'est un satellite (dans la presse il semble que seule la Chine reconnaisse à la Corée du Nord le bénéfice du doute - je le leur accorderais moi aussi s'ils ne s'obstinaient à prétendre avoir déjà lancé un satellite en 1998 alors qu'il s'agissait déjà d'un missile).

Où en sommes nous avec Wilhelm Reich ?

L'approche du printemps ayant ressuscité ma libido, j'ai négligé les mises en garde publiques(trés justifiées au demeurant) de F.Beigbéder, et me suis précipité sur le fanclub de Wilhelm Reich sur Facebook pour savoir où en était la révolution sexuelle. Pour le moment la moisson n'est pas bonne. Dans ce club j'ai découvert une jeune monténégrine qui dirige un centre civique subventionné par l'Union européenne à Podgorica. La conversation a tourné court assez rapidement. La belle demoiselle pensait à la libération sexuelle mais surtout à la sienne dont elle était très fière. Les frustrations de ses contemporains ne l'intéressaient guère. Bien que je lui expliquais que l'économie néo-libérale sans doute diminuait la quantité globale de plaisir en Europe, elle semblait considérer que c'était purement affaire de sensibilité privée, et que, elle ayant bossé dur pour arriver à une esthétique de vie supérieure, elle interdisait en tout cas à quiconque de dire qu'elle était une privilégiée. Tout juste sur le volet politique consentait-elle à admettre que les minorités sexuelles méritaient qu'on se batte pour leurs droits (mais cela, elle avait dû le lire dans les dépliants de l'Union européenne). Du reichisme revu et corrigé à la sauce individualiste. Voilà qui ne mènera pas loin. Je poursuivrai peut-être les investigations dans ces cercles à l'occasion. Déjà dans les années 90 on disait que les reichiens n'avaient plus grand chose à dire.
Réponse à une question sur le Kosovo

Comme la majorité des Serbes, je m'oppose à la reconnaissance de l'indépendance du Kosovo et souhaite que la Cour internationale de justice donne raison à Belgrade. Je m'y oppose pour les raisons suivantes
1) L'indépendance du Kosovo a été arrachée au prix de dix ans d'interventionnisme et d'actions coloniales occidentales dans les Balkans, et d'une série de mensonges diffusées dans l'opinion publique sur l'histoire ancienne et récente de cette région, et du rôle que le peuple serbe y a joué
2) Parce cette indépendance ne garantit nullement les droits des minorités non-albanaises dans cette province actuellement encerclées et dont le patrimoine culturel est menacé
3) Parce que cette indépendance unilatérale acquise sans référendum concommitent du Kosovo et de la Serbie, et au mépris de toutes les règles qui président aux sécessions "par consentement mutuel" (les Etats-Unis et leurs alliés ayant d'ailleurs dissuadé toute négociation en vue de concessions réciproques) menace complètement tout l'ordre européen et mondial - il y introduit la loi de la jungle, qu'ont toujours affectionnée les USA quand leurs intérêts sont en jeu (rappelez vous par exemple leur refus des verdicts de la cour internationale de justice sur le Nicaragua, semblable aux refus israéliens du verdict sur le mur de Jérusalem)
En revanche mon point de vue diffère de celui de certains (nombreux) Serbes en ceci que je pense inévitable une partition du Kosovo (d'ailleurs pronée par le président yougoslave Cosic dès le début des années 1990). L'argument souvent entendu selon lequel "le Kosovo est le coeur (affectif et historique) de la Serbie" pour aussi romantique et touchant qu'il soit ne pouvant conuire à faire totalement l'impasse sur la présence massive d'une population albanaise dont une majorité de toute évidence ne souhaite plus collaborer avec les institutions serbes. Ce facteur doit être démocratiquement pris en compte pour organiser des découpages dans divers sous-ensembles de la province, me semble-t-il. Mais ces découpages, cette partition, doivent être négociés.
Après Gaza

"A peine le concert de Noa commencé, quatre personnes membres du comité pour la solidarité internationale Askapena sont montées sur scène, jeudi à Donostia, pour protester contre la situation au Proche- Orient, drapeaux palestiniens en main et une pancarte indiquant "Israël ? Ez, eskerrik asko" ("Israël ? Non, merci ").
La chanteuse israélienne a dû se retirer de la scène du Théâtre Victoria Eugenia.
En pleine agression des forces israélienne à Gaza, Noa avait rendu publique une lettre afin de soutenir les soldats israéliens, alors qu’un millier de Palestiniens avaient péri sous les bombes et balles israéliennes.
Quelques minutes avant le concert de jeudi, la chanteuse avait déclaré à une agence espagnole que "les fanatiques palestiniens avaient réussi à tromper les européens". "Israël est un état démocratique qui a le droit de se défendre face aux bombes palestiniennes qu’elle subit depuis huit ans" avait-elle déclaré.
Avant d’arriver au Pays Basque, ses concerts à Barcelone et Séville avaient également été boycottés (http://www.paysbasqueinfo.com/fr/component/content/article/56-culture/1009-la-chanteuse-noa-contrainte-dannuler-le-concert-a-donostia.html).
On peut se reporter au site de la Capjpo, entre autres, pour les autres actions de solidarité avec la Palestine.
Je découvre aussi d'un site l'autre une campagne de signatures d'une pétition pour le retrait du Hamas de la liste européenne des organisations terroristes . On y retrouve des noms connus, y compris d'ex-parrains de l'Atlas alternatif (du moins des parrains "sur le papier", même s'ils se sont bien gardés ensuite de soutenir le livre, mais ça c'est la loi du milieu : les vieilles "stars" n'aident pas les jeunes initiatives, certains de mes jeunes amis qui font des trucs au Vénézuéla ont en ce moment le même problème avec des pontes altermondialistes).
A noter aussi l'interview du journaliste libanais Walid Charara sur Gaza :
Back into Afghanistan

In fairness, I should note that the CIA did develop an innovative strategy last year for winning the hearts and minds of some Afghan tribal leaders. An agent in the country's southern region was seeking the help of a 60-something-year-old chieftain, but no go -- until he learned that the man, who has four younger wives, was having performance problems. "Take one of these," said the agent, discreetly offering Viagra pills.
Days later, the agent returned to the village to find the old man wreathed in a glowing grin that only sex can induce. "You are a great man," exuded the happy chieftain, who subsequently became a useful source for the agency. It gives new meaning to the old bumper-sticker, "Make love, not war."
Anniversaires
La Yougoslavie s'est un peu éloignée. Je soutiens le combat juridique du gouvernment serbe contre la reconnaissance unilatérale du Kosovo. Mais je ne le soutiens pas dans les mêmes termes que bien des Serbes à Paris le font. Peu importe d'ailleurs : ces nuances n'intéressent ni les Serbes, ni personne d'autre.

Mon éditeur m'a confirmé hier son feu vert pour un livre sur la Pridnestrovie/Transnistrie. Je bâtis de nouveaux projets politiques. Des projets dont je ne pourrai parler que plus tard sur ce blog, quand ils connaîtront un début de réalisation. Le réseau "Atlas alternatif" sur Facebook continue à recevoir des adhérants. Vous pouvez vous y inscrire. Il n'est pas exclu que nous finissions un jour par en faire quelque chose.