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Le blog de Frédéric Delorca

Un décryptage qui m'avait échappé (il y a quelques mois)

13 Septembre 2009 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Le monde autour de nous

Il y a ceux qui décryptent les médias juste pour se sentir plus intelligents qu'eux, dans une logique narcissique, et ceux qui le font avec un esprit de compassion pour les victimes du mensonge et une révolte, dans l'intention ferme de changer l'ordre des choses. Ceux là feront sans doute un bon usage de la vidéo ci dessous - vidéo qui date d'il y a quelques mois, mais les biais de l'approche médiatique dénoncés ici sont omniprésents, et sur tous les sujets.

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Fête de l'Humanité - DDE 2

13 Septembre 2009 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Billets divers de Delorca

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Défaite de l'écriture (DDE) 1

11 Septembre 2009 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Le quotidien


DFE 1
 
NB cf du rap en latin sur http://www.ista-latina.de/demos/Odietamo.mp3
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Crépuscule de l'écriture

10 Septembre 2009 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Ecrire pour qui pour quoi

Je relisais l'Art du Roman de Kundera ce soir. J'avais oublié à quel point ce livre était réactionnaire (son anti-soviétisme, son apologie des Habsbourg, dire que j'ai baigné là dedans il y a 20 ans). Et puis cette façon qu'il avait de partir de Husserl et Heidegger pour les concurrencer sur leur propre terrain. Un peu pathétique. Reliquat du temps où la philosophie régnait en maitre (en maîtresse ?) sur les classes littéraires. Ce livre est daté.

Comme sont datés les films de la série Magnum que je regarde le soir avant de m'endormir. Ces scènes de violence si stylisées, ce machisme de pacotille, avec du romantisme facile, chronique d'un sexisme ordinaire. Tout cela sentait encore son petit univers bien ordonné encadré par les valeurs scolaires (celles du majordome anglais). Vraiment un autre monde.

Aujourd'hui je lis dans l'Express (sur Internet) des horreurs sur les jeunes ados qui demandent aux filles de leur envoyer des photos d'elles nues. On avait la même chose hier dans Le Monde. Encore l'attendrissement des journalistes sur le sort des filles est-il sans doute un fait de génération (l'influence de Magnum), parce que dans la réalité la jeune gent féminine n'est sans doute pas en reste pour elle aussi renverser les tabous, si j'en juge par ce que je vois sur Facebook.

Ce qui frappe surtout en ce moment c'est l'abandon généralisé des références culturelles classiques. En 1989 on jouait encore avec elles. En 2009 on les ignore complètement (c'est ce qui permet aux articles d'une Hassina Méchaï de ressortir par effet de contaste). Or on y perd. Et beaucoup. Notamment en recul à l'égard du réel. Nous souffons tous d'un excès d'émotivité dû au manque de culture. Tout devient hystérique en nous, parce que nous perdons le sens du style, et cela est vrai parmi les partisans du système comme chez ses adversaires (voyez par exemple certains articles délirants sur les "mensonges de la grippe A", presque aussi stupidement excités que le martelage dans l'autre sens, sur le même thème, par le journal de 20 h).

Naguère on s'appliquait à contrer la culture dominante. Maintenant ça n'a plus de sens. Puisqu'il n'y a même plus de culture nulle part (au sens où on l'entendait autrefois). C'est vrai particulièrement dans le domaine de l'écriture qui n'est plus qu'informative. Même ceux qui écrivent des romans ne cherchent qu'à "informer" les autres de leur imaginaire (voire de leur propre vie). Mon éditeur me disait hier que pour un manuscrit de sciences humaines il en recevait 10 de littérature (roman, poésie). Chaque petit égo doit cracher son petit sperme littéraire. Pauvres éditeurs !

Mais la nostalgie ne sert à rien. Et puis cette vieille culture c'était largement de la fausse monnaie indexée à des valeurs de hiérarchie sociale, à des prétentions spiritualites aussi (l'héritage chrétien). Il fallait l'amender de toute façon. L'était-elle ans subir un bazardage complet ? Je ne sais.

Pour ma part j'ai écrit (et publié) un roman. Il n'y en aura jamais d'autres, malgré certains éloges qu'il m'a valu.

Je voudrais tirer toutes les conséquences de la mort de l'écriture en ne postant plus sur ce blog que des vidéos. Qu'en dites vous ? Tous les jours je me filme parlant d'un sujet pendant 10 mn, je le poste sur You Tube puis sur ce blog. Une manip' un peu lourde, mais pourquoi ne pas essayer ? Mieux encore : il faudrait que vous me donniez un sujet chaque jour. Ca me donnera encore plus envie d'en parler. C'est trop vous demander n'est-ce pas ? Vous aimez tant, chers lecteurs, la passivité et le zapping... Allons relevez le défis ! envoyez moi des sujets, n'importe lesquels : Brejnev, Kierkegaard, le sextoys, les feuilles de menthe, les poils de chats, n'importe. Donnez moi des sujets, je vous ferai la causette. Ainsi nous cesserons de mobiliser de l'écriture pour rien.

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Abandonner les stratégies

9 Septembre 2009 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Le quotidien

Vu mon éditeur ce soir. C'était la première rencontre réelle. "Chaque livre vendu est une victoire" a-t-il dit.

J'aurais plutôt dit : "Chaque centaine de livres vendue est une victoire". Mais je sais que c'est lui qui a raison. Je raisonne en stratège. J'ai des ambitions décalées par rapport au réel.

Quand je vois les gens dans le métro jouir tranquillement d'une conversation téléphonique, de la lecture d'un journal, je me dis que je devrais faire comme eux. Arrêter de courir après des projets stupides. Porter un regard d'écrivain sur le monde. Sur le millier d'amis du "réseau Atlas alternatif" sur Facebook, 80 ont annoncé qu'ils viendront à la Fête de l'Humanité dimanche pour ma séance de dédicaces, 170 ont dit "peut-être". Je devrais tranquillement décortiquer les fiches de ces gens, surtout celles des jolies femmes, et me réjouir à l'idée d'échanger quelques mots avec eux entre deux verres de mojito, sans me soucier déjà du prochain livre à paraître, du prochain mouvement politique à construire. On n'a qu'une vie après tout.
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Les "dingues de l'écriture"

5 Septembre 2009 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Ecrire pour qui pour quoi

Irene Delse, qui, je crois, écrit des livres pour enfants, m'a envoyé un lien avec un site qui dit : "Ca vous dirait, une nuit blanche ? Samedi 5 septembre au soir, de 21 heures 30 à 4 heures, je vous propose d'écrire 10 000 mots du texte de votre choix." Ce forum prétend réunir des gens qui se perçoivent comme des "dingues de l'écriture..."

C'est marrant - dans l'Occident démocratique devenu "néolibéral", les gens qui écrivent sont devenus comme les cathos intégristes, les buveurs de bière, les fétichistes du pied et les collectionneurs de timbres : une association, une "communauté" parmi d'autres. Plus rien de sacré là dedans (je me rappelle les textes ennuyeux de Walzer sur cette cohabitation des inclinations dans la diversité libérale). L'écriture n'est plus qu'une marotte, une perversion de "dingue" même. Tout cela devient d'un ennui infini... à hurler... En ce siècle il n'y aura plus de Gide, mais il y aura des Lafcadio, je le crois bien.

J'ai reçu le programme du salon du premier roman de Draveil en novembre. Beaucoup de gens qui y sont allé disent qu'ils y furent traités comme des princes. Je crois bien que c'est le cas au vu de ce que je lis dans cette lettre. Peut-être les jeunes romanciers y éprouvent-ils pour la première et dernière fois de leur vie ce à quoi les écrivains de la jet set ont droit toutes les semaines pendant des années.

Au même moment je reçois des mails sur la manière de constituer un front syndical uni à la base en France malgré les trahisons des appareils. Des mails qui accusent la direction de la CGT de capituler devant Sarko et le Medef. Il y a des gens en France qui continuent à prendre ce genre de question très au sérieux et à lui consacrer beaucoup d'énergie. Ils ont sans doute raison car on ne changera pas notre société sans une mobilisation syndicale audacieuse. Les partis politiques ne suffisent pas. En même temps le combat syndical pour aussi nécessaire qu'il soit n'est pas l'omega de toutes les luttes. Il recherche une sécurité indispensable pour les travailleurs, mais il faut aussi leur proposer un horizon au delà de la sécurité. Des formes d'égalité et de liberté auxquelles ils ne songent même pas. Cet horizon là, c'est aux "dingues de l'écriture" de l'apporter, pour un peu qu'ils arrivent à se penser autrement que comme une "communauté" de fétichistes. Mais ils furent rares dans l'histoire les moments où les hommes et les femmes de plumes eurent conscience d'une complémentarité entre leur oeuvre et les nécessités du changement social. Et ça ne va pas en s'arrangeant.
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The unbearable lightness of being

4 Septembre 2009 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Philosophie et philosophes

Je relis le passage de mon "autobio" où je parle de mon premier mois à Paris et de l'Insoutenable légèreté de l'Etre, le film. Je l'ai vu au moins trois fois. Il compta tellement pour nos petites têtes de sciences poteux (peut-être encore plus pour mes petits camarades qui s'embarquèrent en bus pour passer le weekend à Prague après la Révolution de Velours l'année suivante, moi je n'avais pas de fric pour ça). Mon goût pour ce film, préparé par mes lectures de Kundera les années précédentes, était un de mes rares points communs avec mes camarades d'Institut.

Souvenir de l'accueil triomphal que nous réservâmes à Dubcek en 1990 à l'amphi Boutmy. Nous aimions tant la Tchécoslovaquie. Dans la décennie qui suivit je rencontrai pas mal de gens, des femmes surtout, que ce film avait marqué.

Pourtant je ne peux m'empêcher de voir dans ce goût que nous eûmes pour lui un des aspects supplémentaires de l'arrogance bourgeoise. Aujourd'hui au nom de l'Insoutenable légèreté de l'Etre, Prague est devenu un parc à touristes odieux, à ce qu'on dit. Les ouvriers tchèques, ou ce qu'il en reste, dépités continuent à voter pour le parti communiste qui est un des plus florissants d'Europe centrale. Maintenant quand je pense au mai 68 tchèque, ma sympathie va aux braves soldats ouzbeks et ukrainiens envoyés en Bohème au nom de l'internationalisme socialiste plus qu'aux jeunes tchèques amateurs de jazz, même si j'admets qu'en la matière au fond aucun des deux camps n'avait tout à fait ni raison ni tort.

Je ne sais pas si nous avons eu raison d'aimer ce film. Les "révolutions colorées"d'Europe de l'Est depuis 2000 jettent une étrange lumière sur lui. A part ça quid de sa morale sexuelle ? Je me souviens de la phrase du film reprise du livre : le héros qui se demande s'il avait raison de rester avec Teresa estime que pour en juger il devrait pouvoir connaître toutes les vies possibles avec toutes les autres femmes. A ce prix là seulement il eût pu évaluer le bienfondé de son choix. Il y avait chez Kundera comme chez Montaigne un vertige des possibles qui se résolvait en une sorte de conservatisme épuisé Quelque chose de leibnizien aussi, dans un sens, et qui ne m'est pas étranger, à ceci près qu'avec l'âge on finit par se persuader de ce que tous les possibles se valent. Il faut s'en défendre, en matière de coeur comme en matière politique. C'est peut-être le choix final du cinéaste du reste quand il fait périr ses protagonistes au faîte de leur hymen. La légèreté interdit la résignation. Reste à la concilier avec le sens des responsabilités... Affaire de dosages...


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