Un peu découragé
21 Septembre 2009 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Colonialisme-impérialisme

Autre facteur de découragement : l'impossibilité croissante de l'idée de nation (entendue dans un sens républicain progressiste) à servir d'alternative à l'Europe néo-libérale.
Un copain m'écrivait ce matin : "Nous attendons comme les nazis le moment favorable et le prétexte pour frapper, impitoyablement. (Voir l'Iraq et l'Afghanistan, qui me rappellent le Vietnam mais aussi la guerre coloniale de Napoléon III au Mexique. J'espère que nos troupes vont en baver. Comme dit Flaubert, le drapeau a servi à couvrir tant d'ignominies qu'il est couvert de merde et de sang et ne mérite aucun respect.)"
La dernière phrase m'a étonné dans sa bouche car ce type a sympathisé avec Debout la République pendant la campagne des européennes.
A la fête de l'Humanité je disais à un internationaliste au stand du Nicaragua : "Vous avez du Habana Club et pas du Bacardi, c'est bien, le Bacardi est le rhum de la mafia cubaine en exil". Il m'a répondu : "Oui. Le Bacardi est aux cocktails ce que la Marseillaise est à la fête de l'Huma".

Je n'ai pu m'empêcher de répondre : "Sauf que la Marsaillaise fut un chant révolutionnaire, et Bacardi n'a jamais été révolutionnaire"
Sur LCP il y a 15 jours, les gendarmes du GIGN dans un documentaire présentaient ainsi leur motivation : "on fait ce job parce qu'on aime notre famille, nos amis, et les gens qui sont morts pour qu'on soit ce qu'on est". La journaliste ajoutait, perspicace pour une fois : "Il leur manque un mot, ils n'osent pas prononcer le PATRIE". On est loin du slogan que je vois dans un congrès de l'Institut national de la Femme vénézuélien (Inamujer) : "Consciencia de clase /Consciencia de Patria /Consciencia de Género" (voyez la photo en p. 51 de la revue Debate abierto, n°33 vol XII-2008)
Je suis étonné de voir le drapeau, la Marseillaise, la patrie si discrédités chez tout le monde en France. Cela voue mon "Programme pour une gauche fraçaise décomplexée" à l'échec. Et du même coup toute rupture sérieuse avec l'Union européenne. Il n'y a aucune base sociale à ce niveau pour une alternative à l'UE néolibérale.
Moi qui suis franco-aragono-catalano-gascon je n'ai pas de dispositions particulières pour la patriotardise (pas plus que la plupart des gens de mon âge). Et donc en faire mon deuil ne me coûte pas. Mais, du coup, je perds une option intellectuelle, une base possible pour une alternative. Et je vois bien que personne n'en a d'autres de rechange.
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