Assainissons l'ambiance de ce blog, Gecegece
26 Mars 2012 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Le quotidien
Bon, ce blog a besoin d'un peu d'oxygène, on y respire mal. Donc replaçons les choses dans leur juste optique. Je ne suis pas un "analyste des relations internationales" (bien que je passe beaucoup de temps à lire des articles pour le blog de l'Atlas alternatif), ni un militant dévoué, du point de vue de diplômes j'en ai dans divers domaines (droit, philo, socio etc), et d'assez haut niveau, mais ce n'est pas vraiment non plus ce qui me caractérise (bien qu'il faille souvent citer ses diplômes pour ne pas être trop vite méprisé). Je crois que je suis juste un philosophaillon écrivaillon qui a fait voeu d'écriture, de style et d'honnêteté dans sa vie, sans être tout à fait sûr d'avoir poussé ces trois objectifs bien loin, mais tant pis.
Cette petite précision doit nous inciter à assainir l'ambiance de ce blog et le remttre sur de bons rails. Ce n'est pas un blog d'expert ni un blog militant, c'est un blog de recherche personnelle (ce qui explique d'ailleurs qu'il se déploie comme un long monologue sans vraiment inspirer de commentaire aux lecteurs, et sans être cité nulle part). Prenons les choses comme elles sont. Ce n'est pas non plus un blog de promotion de mes livres (puisque les promos que j'y ai faites n'ont servi à rien, pas même à pérenniser mes chances de continuer à publier).
Blog de création, ce blog doit être un blog libre, parfaitement indifférent aux avis des uns et des autres. Bien sûr cette liberté, dans la société totalitaire où nous vivons, est extrèmement relative. Par exemple, je ne peux pas exprimer ici toute la haine que pourrait m'inspirer telle personne, telle collectivité, telle institution, comme le faisaient jadis les surréalistes par exemple : on peut parfois cracher des haines hyperboliques, outrancières, comiques à force d'exagération, comme cela se trouve sous la plume de tant de polémistes. Les lois (sur la diffamation, l'insulte publique, l'atteinte à l'image etc) sont là pour punir quiconque attaque quelqu'un ou quoi que ce soit, et, même si vous n'enfreignez pas la loi, des petits mercenaires de la délation vous surveillent pour passer des coups de fil en douce des mails à tel ou tel. Les surréalistes n'avaient pas ce problème. Plus on les attaquait meilleur c'était pour eux, parce que de toute façon il existait une vraie culture de la dissidence dans l'intelligentsia, et des quartiers d'artistes vraiment humains (Montparnasse, Montmartre) pour les accueillir, ce qui bien sûr n'existe plus du tout !
Donc puisqu'on ne crache pas de haine hyperbolique, professons de l'amour démesuré, voilà, ça on ne nous l'interdira quand même pas. Ce soir, ce sera la marque de notre grande liberté d'aujourd'hui. Un grand élan d'amour débridé à cette chanson, à la langue qu'elle porte, aux accords musicaux qu'elle fait entendre. Elle est parfaite. Et je m'autorise à la faire entendre à la fin de dizaine, de centaines de mes billets si cela me chante. Le groupe s'appelle Gecegece. Il est turc.
Lyrics :
Rana dur gitme (Rana, ne t’en va pas)
Rana bak böyle (Regarde Rana)
Gitmez bu işler (Les choses ne vont pas)
Bırak artık üzme kendini.(Arrête d'être triste - üzme)
Kibrit kutusundaki (Dans la boîte d'allumettes)
isimsiz bir, numara gibi,(Comme un numéro sans nom),
Bak şimdiden, unuttun gitti. (Regarde déjà, il est oublié, c'est parti)
Saçlarını kestir kısacik, (Coupe tes cheveux - Saçlarını - courts)
Odanın şeklini değiştir (Réaménage - değiştir - ta chambre).
Çık dışarı, görsün şehir...(Sors,laisse toi regarder la ville - şehir)
Aslında bu çok zevkli bir iştir (En fait - Aslında -, c'est un travail très agréable - zevkli)
Saçlarını dik yukarıya, (Fixe tes cheveux avec du gel)
Biraz ufkunu geliştir. (Elargis ton horizon)
Çık dışarı, görsün şehir,(Sors dehors, laisse toi regarder la ville)
İstersen bize gel, (Si tu veux viens chez nous)
Bira da getir (Apporte aussi de la bière)
Rana bak şimdi (Regarde maintenant Rana)
deniz ne kadar mavi (Comme elle est bleue - mavi - la mer)
Islanmaktan korkma (N’aie pas peur de te mouiller)
okyanuslara bırak kendini (Laisse toi t’emporter par l'océan - okyanuslara.)
On se croirait sur les bords du Bosphore, non ? Oui, je suis d'accord avec vous : ce qui fait l'immense grandeur de cette chanson c'est qu'elle est joyeuse, douce et light, "sympa" comme on dit dans notre vocabulaire orwellien, complètement incluse à notre univers musical, avec cette splendide chanteuse qui pourrait être lombarde, et cependant, les accords orientaux sont là, les gestes de la chanteuse aussi (traîtresse !) dass sprechen kein Westlich, cette langue, langue de conquérants, de guerriers des steppes à cheval, et loyaux serviteurs du Prophète, de cet empire qui fit trembler nos aïeux, et dont le recueillement dans le sourire attendrissant de cette chanteuse, ne paraît être qu'une étrange marque de coquetterie. Quand l'histoire de l'empire ottoman s'abaisse à déboucher sur une chanson de midinette (et bien sûr une bonne chanson de midinette, avec de très bon sons, du style), comme quand les grandes épopées de nos ancêtres, français, espagnols, anglais etc, s'achèvent sur un éloge final de la dernière recette de guacamole aux crevettes, je ne suis pas enclin à y voir une capitulation nihiliste de l'humanité, mais plutôt un petit soupir élégant et un dernier "contrat de confiance" avec la vie, moins flamboyant que par le passé, mais d'autant plus méritant que chacun sait bien qu'au fond l'histoire n'a que trop duré...
Il y a tout ça dans cette chanson...
Et en prime : "Duymadin mi?"
Sen bunları hiç bilmedin. (Tu ne les as jamais connus)
Hatta belki hissetmedin. (Peut-être que tu ne le ressentais même pas)
Gerçekten mi istemedin? (Tu ne le voulais pas vraiment ?)
Nasıl oldu da sevmedin? (Comment n'as tu pas aimé)
...
Duymadın mı (N'as tu pas entendu ?)
Ağladığımı? (Je pleure ?)
Duymadın mı (N'as-tu pas entendu ?)
Bağırdığımı? (Je crie)
Bırak burada kalsın sesim. (Laisse ça, ici ma voix)
Yeterince buruk kalbim. (Assez de mauvais coeur)
Nasıl da hiç fark etmedin? (Comment as-tu remarqué)
Ben defalarca denedim. (J'ai essayé plusieurs fois)
Hıı hıı
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