César-Auguste, la force des lieux et de la terre
20 Février 2014 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Grundlegung zur Metaphysik
Merci aux 21 personnes qui ont "liké" sur mon précédent billet. Mes lecteurs sont mon terreau. Et pas seulement les lecteurs d'Internet. J'ai besoin de leur réalité humaine, comme de la réalité de la terre, du ciel. Le réel est ma passion !
Vous souvenez vous de mon témoignage sur mon dîner en 2000 chez la journaliste qui avait intitulé un article "Le réel ne passera pas" ? C'est dans mon dernier livre.
C'est pourquoi je déteste le story telling par exemple, le côté "oh je vais vous raconter, il m'est arrivé ceci cela". La vie n'est pas une histoire qu'on raconte. Il faut que ce soit un cheminement dont on témoigne, c'est TRES DIFFERENT ! Et il y a plusieurs façons de témoigner sans raconter. Par exemple vous qui commentez mes articles ou les envoyez à des amis, vous témoignez du fait que mon cheminement a de la valeur, sans avoir besoin de "raconter" ce cheminement. Veritas index sui ! comme disait Spinoza, la vérité se montre d'elle même pour ceux qui savent la voir !
J'ai désactivé tous mes profils sur Facebook, sauf ceux de l'Atlas alternatif qui sont collectifs. Parce que je déteste le côté story telling qu'il encourage, et aussi le côté "geek" "Bouvard et Pécuchet" de gens qui sont "super contents" d'avoir trouvé un article, le montrer à leurs potes, alors que la connaissance avance en silence, dans la lecture solitaire de LIVRES et pas d'articles ponctuels sur le Net !
Le réel, ce sont les rencontres autour d'un verre comme celle que j'ai décrite avant hier, c'est le dialogue avec les morts comme je le fais, à travers les livres, avec Châteaubriand, avec Montaigne, Marguerite de Navarre, César Auguste (je relisais très sérieusement Suétone hier sur le premier empereur de Rome, des pages que j'ai lues pour la première fois à 17 ans et que j'ai dû parcourir à nouveau à 27 ou 30, à chaque fois elles m'apprennent quelque chose à quoi je n'avais pas prêté attention).
Savez-vous qu'il y a quelques années sous la crypte de Notre Dame à Paris, il y avait une stèle qui représente la gigantomachie, le combat des dieux (mais en réalité de l'homme) contre les géants ? C'est une image de la propagande de César Auguste qui disait avoir dompté les démons de la guerre civile et de la discorde ! César Auguste le pacificateur. Si votre fiancée après un baiser aux portes des Catacombes se rapprochait de la stèle de César-Auguste, il fallait la laisser y aller. César Auguste, vainqueur des cauchemars, et ami des Vestales. Je vous fais un dessin ? La Lutèce romaine s'est développée sur l'île de la Cité et la Rive gauche sous César-Auguste.
Dans "Le Père Goriot" Balzac dresse un portrait sinistre de la rue Neuve-Sainte-Geneviève (aujourd'hui rue Tournefort) à mi-chemin entre le Panthéon et l'église Saint-Médard. (Au fait, si vous passez devant l'église Saint Médard, regardez l'inscription au dessus de la porte : "Cognoscestis veritatem, et veritas liberabit vos" - "Vous avez connu la vérité, et la vérité vous a libérés !"). J'adore ce quartier qui était le mien à l'âge de 18 ans, et dont le souvenir évoque des promenades dominicales solitaires extrêmement sinistres. Mais il faut aussi du sinistre pour avancer !
J'ai l'intention de visiter quelques lieux parisiens qui comptent beaucoup pour moi, avec mon ami Rémy le médium dont je vous parlais avant hier. Non parce que j'adhèrerais à l'ésotérisme, mais presque à titre expérimental, juste pour voir s'il y ressent quelque chose ou pas. Allez savoir. On gagne toujours beaucoup à approfondir son rapport réel ou imaginaire aux lieux, à se réenraciner en eux. Il y a beaucoup de thèses sur les énergies de la terre, thèses indémontrables. Mais ceux qui y croient construisent des visions poétiques là dessus qui peuvent parfois nourrir des émotions utiles pour avancer, qui sait ? Les Géants sont des forces telluriques (liées à la terre). César-Auguste les a domptées... César Auguste était l'homme du rapport au lieu, c'est lui qui a fixé les limites de l'Empire, le limes, là où Jules César avant lui, Jules César l'instable, n'avait d'autre obsession que de conquérir, partir, partir, partir - même à la veille de son assassinat, il préparait une guerre, comme Henri IV aussi (le petit fils de Marguerite de Navarre, qui, elle, restait fidèle aux lieux : Angoulême, Paris, Nérac, Pau). Les frontières n'enferment pas...
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