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Le blog de Frédéric Delorca

De retour de vacances

2 Janvier 2010 , Rédigé par Frédéric Delorca Publié dans #Le quotidien

sncf.jpgJ'ai passé 4 jours en Béarn à prendre en note les propos d'une résistante dont je veux faire un livre, et à compléter mon récit sur l'Abhazie. Le travail d'écriture est pénible. Mais au moins c'est un travail de fond. On construit. On sort d'internet qui est de la pure communication (même si, bien sûr, la communication est nécessaire).

J'ai décidé de remanier le dernier livre que les Editions du Cygne m'ont promis de publier en 2011 (ce sera mon 14 ème bouquin, l'ultime), dans un sens plus conforme à ce que je pense à 40 ans que les textes de mes 32 ans que cet ouvrage mobilise abondamment. J'écris en ce moment le livre sur l'Abkhazie (qui devrait être le 12 ème dans l'ordre chrologique de mes publications)... pour avoir le droit de publier ce 14ème, cette dernière pierre avant que je tire définitivement ma révérance et sorte du monde de l'édition. Le bouclage du livre sur l'Abkhazie dépend de ce que mes correspondantes à Soukhoumi voudront bien me dire. Tout cela est très fastidieux.

Rien de très neuf sur Internet à mon retour (j'étais déconnecté là bas). Rien à regretter. Edgar de la Lettre volée parle d'un débat Finkielkraut-Badiou dans Le Nouvel Obs. Je comprends que Badiou ne puisse pas refuser ce genre d'invitation à discuter, mais s'abaisser à parler avec Finkielkraut... même pour lui dire qu'il a tort, je ne vois pas bien l'intérêt. Ma belle soeur à Noel a tendu un bouquin à mon beau père, le livre de Badiou sur l'amour. Elle lui a dit "c'est un philosophe communiste, ça peut t'intéresser". J'ai été triste pour Badiou. Si après avoir eu l'occasion comme lui d'écrire deux ou trois best sellers, après une carrière académique hyper consacrée, quelqu'un du côté de la Rochelle ou de Chambéry disait à son père, "tiens voilà un bouquin sur l'Abkhazie écrit par l'auteur anticolonialiste dont je t'ai parlé". Ca me déplairait bigrement d'être réduit en 4 mots comme ça. Je suis triste de voir Badiou réduit en permanence par la logique de la consommation de masse. Mais à moitié triste cependant, parce que je n'ai jamais aimé la dimension "irréductible" de son oeuvre, ses sortes de "mathèmes" dont je pense comme Pascal de Descartes qu'ils sont "inutiles et incertains" (toutes proportions gardées - Badiou est presque aussi peu Descartes que je suis Pascal).

Sur le fond tout ce débat sur l'identité nationale me continue de me déplaire au plus haut point. Je passe mon temps à croiser des arabes qui se sentent obligés de me dire que l'islam c'est la tolérance, et qui sont toujours à deux doigts de devoir s'excuser de ne pas être "souchiens". Plutôt que de penser son temps à réfuter Finkielkraut et Sarkozy, il faut prouver l'exitence du mouvement en avançant. C'est à dire construire de la culture franco-arabe au nord de la méditerranée, et avancer dans le non-alignement de la France sur la logique "occidentale" sectaire. Il n'y a pas d'autre réponse valable au cynisme inepte de nos dirigeants. Et il faut faire de même aussi avec les cultures africaines, les cultures asiatiques etc.

Lundi je retrouverai Brosseville et la politique de coopération décentralisée en direction de l'Algérie que je souhaite y mener.

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L
<br /> Dans le dernier numéro de la revue Agone, il y a un long article sur les penseurs radicaux-chics du style Badiou ou Zizek qui sont si peu dangereux pour le système qu'ils servent surtout à donner<br /> des frissons aux lecteurs du Nouvel Obs ou de Libé.<br /> <br /> Au fait, quand tu avais 20 ans tu citais déjà Pascal dans une lettre que tu m'avais envoyée.<br /> <br /> <br />
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F
<br /> @ Nignam : merci du conseil, mais je n'aime pas trop rentrer dans des logiques commerciales et "attirer" les lecteurs (faire du "teasing"). Je préfère qu'ils viennent à mes livres après de longs<br /> chemins (même après ma mort)<br /> @ Laurent - Il n'y a pas grand monde parmi les lecteurs de ce blog qui puisse faire des recoupements avec ce que j'écrivais à 20 ans. La citation de Pascal est un peu passe partout, mais je l'aime<br /> bien. Pascal savait règler les problèmes en faisant court (avantages de l'aphorisme). Même si je le trouve un peu injuste avec Descartes. Sur cette question je suis à mi chemin entre lui et<br /> Malebranche qui dit avoir pleuré et été complètement retourné après la lecture des Méditations métaphysiques. Badiou avait des positions courageuses avant d'être très connu (sur le Kosovo en 2000<br /> par exemple, et dans certains passages de son livre Le Siècle). Mais je crois que c'est son rêve d'un communisme utopique auquel pourrait mener le combat des sans papiers en France par exemple qui<br /> me paraît à côté de la plaque, et désamorcer ce que sa pensée pouvait avoir d'authentiquement contestataire. Peut etre l succes de son livre sur Sarko l'a t il poussé sur cette pente, parce<br /> qu'avant, il se livrait à une défense et illustration du rôle du parti révolutionnaire et de sa discipline (à propos de Brecht, mais ile le faisait aussi dans son livre sur Saint Paul) qui<br /> n'étaient pas du tout dans l'air du temps. Zizek est pire. Très astucieux sur bien des points, mais trop rêveur, trop dans la psychanalyse, trop dans les séduction à l'italienne, bien qu'il soit<br /> slovène (à la Toni Negri). Manque de rigueur.<br /> <br /> <br />
N
<br /> Cher Frédéric,<br /> <br /> J'aurais tendance à penser que pas mal de monde ignore tout de l'Abkhazie, où cette région (ou est-ce déjà un pays ?) se situe, au coeur de quels enjeux (géopolitiques ?) se trouve-t-elle, au<br /> point que vous lui consacriez un livre en lui applicant une forme de teasing avant parution. Un conseil amical en guise de bonne année : présentez-nous, lors de votre prochain message, les<br /> paramètres de la question abkhaze . N'en oubliez aucun : vous verrez que vous vous retrouverez bien vite à devois parler des vraies questions stratégiques qui agitent ce monde : "eux contre<br /> nous". Et je vous pense que votre message générera des commentaires. <br /> <br /> <br />
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N
<br /> "ce sera mon 14 ème bouquin, l'ultime..."<br /> Les bonnes résolutions de début d'année, déjà (lol)<br /> <br /> <br />
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F
<br /> <br /> oui, je sais cher lecteur anversois, ça fait un peu "demain j'arrête de fumer", mais là je vais tenir - j'aurai arr^té au 11 ème si je n'avais pas eu le 14 ème sous le bras à placer (qui de fil<br /> en aiguille m'a obligé à en caser 2 autres)<br /> <br /> <br /> <br />